Tableaux de l'économie française Édition 2020

Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France.

Insee Références
Paru le :Paru le27/02/2020
Tableaux de l'Économie Française- Février 2020

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Sommaire

Environnement

Insee Références

Paru le :27/02/2020

Présentation

La France, avec ses collectivités d’outre-mer, est riche d’un patrimoine naturel comptant de nombreuses . Sa aquatique et terrestre est confrontée à de multiples pressions (pollution, , pratiques agricoles intensives, changement climatique, surexploitation, espèces invasives, etc.). À titre d’exemple, la part des surfaces artificialisées ne cesse d’augmenter malgré les objectifs pris en matière d’urbanisme pour limiter son rythme.

De nombreux dispositifs sont mis en place pour préserver ce patrimoine. Ils concernent à la fois les espèces et les milieux naturels : réglementation sur les espèces, création d’espaces protégés (réserves naturelles, sites Natura 2000, etc.).

D’autres types de dispositifs plus incitatifs, comme la , sont mis en place pour réduire les impacts de la société sur l’environnement. Basée sur le principe du pollueur-payeur, l’objectif premier de la taxation environnementale est d’inciter les ménages et les entreprises à adopter des comportements favorables à l’environnement en augmentant les coûts des activités qui lui sont nuisibles. En 2018, le montant des recettes fiscales environnementales s’élève à 56,0 milliards d’euros (Md€), soit 2,4 % du produit intérieur brut (PIB). En 2017, les dépenses en lien avec l’environnement, financées par les administrations, les ménages ou les entreprises, atteignent 69,8 Md€ : 49,2 Md€ pour la et 20,6 Md€ pour la gestion durable des ressources naturelles. Trois quarts de la dépense totale concernent l’eau (assainissement des eaux usées et distribution d’eau potable) et les déchets (gestion des déchets, traitements spécifiques appliqués aux déchets radioactifs et recyclage). Le quart des dépenses restantes concernent la protection de l’air, des sols et de la biodiversité, la lutte contre le bruit ainsi que la recherche et développement (R&D) et les dépenses de fonctionnement des organismes publics en charge de l’environnement.

Limiter l’, énergétique et matière nécessite également de faire évoluer les modes de production et de développer les activités ayant un impact favorable sur l’environnement. En 2017, les mobilisent 465 500 emplois en équivalent temps plein (EQTP), soit 1,8 % de l’emploi intérieur français. En un an, ces emplois augmentent de 5,4 %. Cette hausse est portée par le dynamisme de l’agriculture biologique, mais aussi par des investissements plus importants en 2017 dans les et en matière d’assainissement des eaux usées. En 2017, la valeur ajoutée dans les éco-activités est en hausse de 4,3 %. Son montant s’élève à 31,6 Md€, soit 1,5 % de celle de l’ensemble des activités.

L’évolution des modes de production a des conséquences sur les métiers et les compétences. Dans ce contexte, l’offre de formation initiale en environnement s’est étoffée. Entre 2008 et 2015, le nombre de jeunes préparant un diplôme dans le champ de l’environnement a progressé de 38 %.

Tableaux et graphiques

Figure 1Valeur ajoutée et emploi dans les éco-activités en 2017

Valeur ajoutée et emploi dans les éco-activités en 2017
Valeur ajoutée en milliards d’euros Emplois en milliers d’EQTP
Protection de l’environnement 16,9 272,1
   Pollution de l’air 0,6 7,6
   Eaux usées 4,6 61,2
   Déchets 6,0 84,5
   Déchets radioactifs 0,3 3,5
   Réhabilitation des sols et eaux1 4,1 96,2
   Bruit 0,5 6,5
   Nature, paysage, biodiversité 0,8 12,7
Gestion des ressources 8,5 110,9
   Gestion des ressources en eau 0,5 6,3
   Récupération 1,5 23,7
   Maîtrise de l’énergie 1,3 25,7
   Énergies renouvelables 5,3 55,2
Activités transversales 6,3 82,6
   Services généraux publics 2,5 35,5
   Recherche et développement (R&D) 2,6 33,2
   Ingénierie 1,2 13,9
Total 31,6 465,5
  • 1. Protection et restauration des sols et masses d’eau, y compris agriculture biologique.
  • Note : données provisoires.
  • Sources : Ademe ; Agence BIO ; Douanes ; Insee ; SDES.

Figure 2Dépenses liées à l'environnement

en millions d'euros courants
Dépenses liées à l'environnement (en millions d'euros courants)
2000 (r) 2010 (r) 2017 (p)
Protection de l'environnement (1) 29 418 45 258 49 156
   Air 1 636 3 454 2 443
   Eaux usées 9 641 12 669 12 857
   Déchets 9 316 14 927 18 138
   Sol, eaux souterraines et de surface 737 1 611 1 749
   Bruit 1 550 1 933 2 017
   Biodiversité et paysages 1 132 1 708 2 269
   Déchets radioactifs 570 729 634
   Recherche et développement 3 217 3 709 4 799
   Administration générale 1 617 4 518 4 250
Dépense de gestion des ressources (2) 13 195 19 449 20 623
   Adduction en eau potable 9 790 13 910 13 987
   Récupération 3 406 5 539 6 636
Dépense liée à l'environnement (1)+(2) 42 613 64 707 69 779
Espaces verts urbains 2 131 3 354 nd
Énergies renouvelables nd 26 357 nd
  • nd : donnée non disponible.
  • p : données provisoires.
  • r : données révisées.
  • Source : SDES.

Figure 3Évolution du montant des recettes des taxes environnementales

en millions d’euros courants
Évolution du montant des recettes des taxes environnementales (en millions d’euros courants)
2000 2010 2018
Taxes sur l’énergie 26 300 29 830 46 708
Taxes sur les transports 3 605 5 414 6 317
Taxes sur la pollution et les ressources 2 118 2 451 2 924
Total des taxes environnementales 32 023 37 695 55 949
  • Source : Eurostat (extraction du 31 janvier 2020).

Figure 4Évolution de la part des recettes environnementales dans le PIB de 1995 à 2018

en % du PIB
Évolution de la part des recettes environnementales dans le PIB de 1995 à 2018 (en % du PIB)
Union européenne France
1995 2,56 2,51
1996 2,61 2,56
1997 2,59 2,45
1998 2,63 2,44
1999 2,69 2,37
2000 2,58 2,17
2001 2,52 1,96
2002 2,53 2,05
2003 2,56 1,98
2004 2,54 2,07
2005 2,49 2,01
2006 2,42 1,96
2007 2,35 1,88
2008 2,29 1,84
2009 2,36 1,87
2010 2,38 1,89
2011 2,41 1,92
2012 2,44 1,96
2013 2,46 2,03
2014 2,46 2,03
2015 2,44 2,16
2016 2,45 2,24
2017 2,41 2,31
2018 2,40 2,38
  • Source : Eurostat (extraction du 31 janvier 2020).

Figure 4Évolution de la part des recettes environnementales dans le PIB de 1995 à 2018

  • Source : Eurostat (extraction du 31 janvier 2020).

Figure 5Occupation physique des sols de l'UE en 2015

en % de la superficie totale
Occupation physique des sols de l'UE en 2015 (en % de la superficie totale)
Forêts1 Sols cultivés Prairies Eaux Zones humides Zones artificielles2 Landes3 Sols nus3
Allemagne 34 32 22 2 1 7 1 1
Autriche 43 15 25 2 0 4 6 5
Belgique 25 29 31 2 1 11 2 1
Bulgarie 41 29 19 1 0 2 6 2
Chypre 23 19 13 1 0 5 23 16
Croatie 46 17 19 1 0 4 12 1
Danemark 18 51 18 2 2 7 2 1
Espagne 29 21 19 1 0 3 17 10
Estonie 57 14 16 5 4 2 2 1
Finlande 68 6 4 10 5 2 4 1
France 30 29 27 1 0 5 4 4
Grèce 32 15 19 1 1 3 25 3
Hongrie 24 44 20 2 1 4 2 3
Irlande 12 6 56 2 6 4 13 1
Italie 33 25 22 2 0 7 7 5
Lettonie 54 14 23 2 2 2 2 1
Lituanie 38 29 25 2 1 3 1 1
Luxembourg 34 23 29 0 nd 10 3 0
Malte 5 26 23 1 nd 24 14 6
Pays-Bas 13 24 36 10 1 12 2 1
Pologne 36 33 23 2 1 4 1 2
Portugal 34 12 24 1 0 5 19 5
Rép. tchèque 38 32 22 1 0 5 1 1
Roumanie 33 32 27 2 2 2 2 1
Royaume-Uni 12 20 36 2 3 7 19 2
Slovaquie 45 27 20 1 0 3 4 1
Slovénie 61 10 22 1 0 3 3 1
Suède 64 4 5 9 5 2 6 5
UE 38 22 21 3 2 4 7 3
  • nd : donnée non disponible.
  • 1. Y c. autres zones boisées.
  • 2. Les zones artificielles comprennent les constructions couvertes, les zones construites non-bâties et les équipements linéaires (routes et voies ferrées).
  • 3. Les landes sont des zones dominées par des arbustes et des plantes ligneuses, les sols nus des zones sans végétation ou recouvertes de lichens.
  • Source : Eurostat (enquête de 2015, dernière mise à jour des données 24 octobre 2019), Lucas.

Avertissement

Sauf mention contraire, les données nationales se réfèrent à la France métropolitaine et aux cinq départements d’outre-mer (sauf mention contraire Mayotte est inclus dans les données de la France).

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d’une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Les comparaisons internationales s’appuient en général sur les données issues d’organismes internationaux (Eurostat, ONU, etc.) qui peuvent diverger des sources produites par les instituts nationaux de statistiques, notamment pour l’Insee, pour les données françaises. En effet, ces organismes effectuent souvent des ajustements de champ ou de méthode, d’ampleur souvent réduite, afin de produire des données comparables d’un pays à l’autre.

Sauf précision contraire, les indicateurs relatifs à l’Union européenne (UE) figurant dans cet ouvrage portent sur l’UE à 28.

Définitions

Espèce endémique : espèce dont la répartition se limite à un territoire unique (pays, île, etc.). Par exemple, une espèce endémique de Corse ne se rencontre qu’en Corse et nulle part ailleurs dans le monde.

Biodiversité : définie par la Convention sur la diversité biologique comme la variabilité des êtres vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie. Cela comprend la diversité au sein des espèces ainsi que celle des écosystèmes. Le concept de biodiversité concerne donc toutes les composantes et les variations du monde vivant. Les scientifiques distinguent trois niveaux d’organisation : la diversité écologique (les écosystèmes), la diversité spécifique (les espèces) et la diversité génétique (les gènes). Une autre composante essentielle et constitutive de la biodiversité sont les interactions au sein et entre chacun de ces trois niveaux.

Artificialisation des sols – zone artificialisée : perte du caractère naturel ou agricole d’un espace, au profit de zones urbaines, industrielles et commerciales, d’infrastructures de transport, de carrières, décharges et chantiers, ainsi que les espaces verts artificialisés (espaces verts urbains, équipements sportifs et de loisirs). La définition retenue par Eurostat est plus restrictive, car elle ne retient que les sols bâtis et les sols revêtus et stabilisés (routes, voies ferrées, parkings, chemins…).

Fiscalité environnementale : selon la définition internationale (obligatoire) utilisée dans le cadre du règlement (UE) n° 691/2011, une taxe environnementale est une taxe au sens de la comptabilité nationale dont la base ou l’assiette est un élément physique reconnu pour avoir un effet négatif sur l’environnement. Une taxe environnementale est caractérisée par son action (son effet) sur les coûts des activités ou des produits qui ont un effet négatif sur l’environnement (internalisation de l’externalité négative). Il existe 4 catégories de taxes environnementales :

– Taxes sur les énergies : taxes sur les hydrocarbures, le gaz, le charbon, l’électricité et le CO2.

– Taxes sur les transports : taxes sur les véhicules (achat ou détention), les péages, droits de stationnement, à l’exclusion des taxes sur les carburants, considérées comme taxes énergétiques.

– Taxes sur la pollution : taxes sur le bruit et les émissions de polluants dans l’air, l’eau, le sol, hormis l’imposition du CO2, considérée comme taxe énergétique.

– Taxes sur les ressources naturelles : elles visent l’eau, les ressources forestières et minières, exception faite des taxes sur l’extraction du gaz et du pétrole.

Dépense de protection de l’environnement : effort financier que consacrent les différents agents à la prévention, la réduction ou la suppression des dégradations de l’environnement. Elle comprend la protection de l’air ambiant et du climat, la gestion des eaux usées, la collecte et le traitement des déchets (y compris les déchets radioactifs de faible activité, le compostage, le nettoyage et le balayage de la voirie), la protection et l’assainissement du sol, des eaux souterraines et des eaux de surface, la lutte contre le bruit et les vibrations (à l’exclusion de la protection des lieux de travail), la protection de la biodiversité et des paysages, la protection contre les radiations (à l’exclusion de la sécurité extérieure), la recherche et développement en environnement, ainsi que les autres activités de protection de l’environnement, dont l’administration et la gestion générales de l’environnement. Les activités de gestion et d’utilisation des ressources ne sont pas incluses dans cette dépense. Ainsi, les mesures en faveur de la maîtrise de l’énergie ou du développement des énergies renouvelables, les activités de récupération, recyclage ne sont par exemple pas prises en compte dans la dépense de protection de l’environnement.

Empreinte carbone : indicateur destiné à caractériser la pression exercée à l’échelle planétaire sur le climat (bien public mondial) en termes d’émissions de gaz à effet de serre par la population du pays considéré. Elle couvre à la fois les émissions directes de cette population et les émissions indirectes, liées à la production et au transport des biens et services qu’elle consomme, que ceux-ci soient produits en France ou à l’étranger. L’empreinte carbone permet donc de s’interroger sur les responsabilités de chaque pays et de mieux appréhender les négociations internationales sur le climat. C’est une information complémentaire aux inventaires d’émissions de gaz à effet de serre (GES) sur le territoire national, qui sont réalisés au titre de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

Éco-activités : activités produisant des biens et services ayant pour finalité la protection de l’environnement ou la gestion durable des ressources. Ce concept et la liste de produits (biens et services) qui le définit sont préconisés par Eurostat, office statistique de l’Union européenne.

Énergies renouvelables (EnR) : énergies dérivées de processus naturels en perpétuel renouvellement. Il existe plusieurs formes d’énergies renouvelables, dérivées directement ou indirectement du soleil ou de la chaleur produite au plus profond de la Terre, notamment l’énergie générée par le soleil, le vent, la biomasse solide, la chaleur terrestre, l’eau des fleuves, des lacs, des mers et des océans, le biogaz et les biocarburants liquides. On distingue les énergies renouvelables électriques des énergies renouvelables thermiques. Les énergies renouvelables électriques correspondent aux filières de production primaire d’électricité : hydraulique (hors stations de transfert d’énergie par pompage), éolien, énergies marines (marémotrice), solaire photovoltaïque. Les énergies renouvelables thermiques regroupent les filières pour lesquelles l’énergie est produite sous forme de chaleur, avant d’être éventuellement convertie sous une autre forme (en électricité ou en force motrice notamment) : bois de chauffage (ramassé ou commercialisé), géothermie, solaire thermique, résidus de bois et de récoltes, biogaz, biocarburants, pompes à chaleur, déchets urbains et industriels biodégradables (quelle que soit leur nature).