Tableaux de l'économie française Édition 2020
Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France.
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Personnes âgées dépendantes
Insee Références
Paru le :27/02/2020
Présentation
Fin 2017, les départements ont octroyé 1,5 million de mesures d’aide sociale aux personnes âgées (60 ans ou plus). L’ allocation personnalisée d’autonomie (APA) en représente les neuf dixièmes. Les dépenses annuelles associées à cette allocation s’élèvent à 5,9 milliards d’euros (Md€) en 2017. Le nombre de bénéficiaires et les dépenses ont très fortement augmenté depuis la création de l’APA, mais les dynamiques ont été différentes à domicile et en établissement. L’APA à domicile concerne 768 800 personnes, soit 59 % de l’ensemble des bénéficiaires de cette allocation. Ces allocataires à domicile sont globalement moins dépendants que ceux en établissement. Ainsi, en 2017, 58 % d’entre eux sont modérément dépendants et classés en groupe iso-ressources (GIR) 4, selon la grille AGGIR, , contre 23 % pour les allocataires vivant en établissement. À l’opposé, 19 % sont très dépendants et classés en GIR 1 ou 2, contre 59 % en établissement. Enfin, ils sont 23 % à être évalués en GIR 3 (18 % en établissement).
Les structures d’accueil sont davantage orientées vers la prise en charge de la dépendance. Fin 2017, 594 700 lits sont proposés en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) , contre 27 000 en établissements d’hébergement pour personnes âgées (EHPA) n’ayant pas le statut d’EHPAD. Depuis 2009, le nombre de lits en EHPA a fortement diminué (– 8,5 % par an en moyenne). Inversement, le nombre de lits en EHPAD a augmenté (+ 2,0 % par an en moyenne). Ce changement radical s’explique en premier lieu par des transferts entre EHPA et EHPAD et des conversions d’unités de soins de longue durée (USLD) en EHPAD, ainsi que par un facteur démographique : la proportion de personnes âgées très dépendantes (classées en GIR 1 et 2), qui nécessitent un accompagnement médical plus conséquent, s’accroît tendanciellement au sein de la population hébergée en institutions.
En 2018, la dépense de soins de longue durée aux personnes âgées s’élève à 11,3 Md€. L’essentiel de cette dépense se concentre sur les personnes âgées vivant en établissement : 9,6 Md€, soit 85 % de la dépense totale. Cette dépense en établissements se répartit pour 90 % en établissements d’hébergement et 10 % en soins en USLD. Son dynamisme (+ 2,9 % en moyenne par an depuis 2010, après + 10,4 % entre 2008 et 2010) provient des dépenses en EHPA/EHPAD (+ 3,3 % en moyenne par an depuis 2010, après + 16,0 % entre 2008 et 2010), la dépense en USLD étant quasiment stable depuis 2010 (+ 0,1 % en moyenne par an depuis 2010, après – 13,3 % entre 2008 et 2010). Les établissements d’accueil public représentent 41 % de la dépense totale et les établissements privés (à but lucratif ou non) 36 %. Cependant, depuis 2012, la part des dépenses des établissements publics recule tendanciellement au profit des établissements privés, qu’ils soient ou non à but lucratif.
Si les tendances démographiques et l’amélioration de l’état de santé se poursuivaient, la France hors Mayotte compterait 4 millions de seniors en perte d’autonomie en 2050, soit 16,4 % des personnes âgées de 60 ans ou plus (contre 15,3 % en 2015). Les personnes très dépendantes représenteraient alors 4,3 % de la population des 60 ans ou plus (contre 3,7 % en 2015).
Tableaux et graphiques
tableauFigure 1 – Dépenses de soins de longue durée aux personnes âgées
2008 | 2017 | 2018 | |
---|---|---|---|
Soins en établissements pour personnes âgées | 6 246 | 9 347 | 9 596 |
Évolution (en %) | 14,3 | 2,2 | 2,7 |
Unités de soins de longue durée (USLD) dans les hôpitaux | 1 318 | 976 | 997 |
Soins en EHPA - EHPAD | 4 928 | 8 372 | 8 599 |
Établissements publics | 2 813 | 4 440 | 4 573 |
Établissements privés1 | 2 115 | 3 932 | 4 026 |
Services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) | 1 211 | 1 641 | 1 655 |
Évolution (en %) | 9,5 | 2,7 | 0,9 |
Total des soins de longue durée aux personnes âgées | 7 457 | 10 988 | 11 250 |
Évolution (en %) | 13,5 | 2,3 | 2,4 |
- 1. Regroupe les établissements privés à but lucratif et à but non lucratif.
- Note : les évolutions sont calculées par rapport à l'année précédente.
- Source : Drees, comptes de la santé.
tableauFigure 2 – Capacités des établissements d’hébergement pour personnes âgées et nombre de places en SSIAD
2009 | 2018 | Évolution annuelle moyenne 2018/2009 en % | |
---|---|---|---|
USLD | 47 966 | (e) 31 302 | -4,6 |
EHPA | 59 966 | 27 020 | -8,5 |
EHPAD | 496 237 | 594 684 | 2,0 |
SSIAD | 108 181 | 127 117 | 1,8 |
- e : donnée estimée.
- Source : Drees, comptes de la santé à partir de données Cnam, SAE.
tableauFigure 3 – Répartition des bénéficiaires de l’APA par niveau de dépendance en 2017
Au 31 décembre | GIR 1 | GIR 2 | GIR 3 | GIR 4 | Total |
---|---|---|---|---|---|
À domicile | 2 | 17 | 23 | 58 | 100 |
En établissement | 16 | 43 | 18 | 23 | 100 |
- Champ : France hors Mayotte.
- Source : Drees, enquête Aide sociale.
tableauFigure 4 – Proportion des personnes âgées de 60 ans ou plus dans l'UE en 2018
Part des 60 ans ou plus | |
---|---|
Italie | 28,8 |
Finlande | 28,1 |
Allemagne | 27,9 |
Bulgarie | 27,9 |
Grèce | 27,9 |
Portugal | 27,9 |
Croatie | 27,4 |
Lettonie | 26,6 |
Slovénie | 26,5 |
Hongrie | 26,3 |
UE | 26,0 |
Estonie | 26,0 |
Lituanie | 26,0 |
Rép. tchèque | 25,8 |
France | 25,7 |
Suède | 25,4 |
Danemark | 25,2 |
Malte | 25,1 |
Pays-Bas | 25,1 |
Roumanie | 25,1 |
Espagne | 25,0 |
Belgique | 24,8 |
Autriche | 24,6 |
Pologne | 24,4 |
Royaume-Uni | 23,7 |
Slovaquie | 22,3 |
Chypre | 21,3 |
Luxembourg | 19,7 |
Irlande | 18,9 |
- Source : Eurostat (extraction du 7 octobre 2019).
graphiqueFigure 4 – Proportion des personnes âgées de 60 ans ou plus dans l'UE en 2018
tableauFigure 5 – Répartition des bénéficiaires de l'APA par âge en 2017
À domicile | En établissement | |
---|---|---|
– de 65 ans | 1,5 | 1,4 |
65-69 ans | 4,6 | 3,1 |
70-74 ans | 7,6 | 4,5 |
75-79 ans | 11,7 | 6,8 |
80-84 ans | 21,3 | 13,8 |
85-89 ans | 27,3 | 25,6 |
90-95 ans | 19,2 | 27,8 |
95 ans et + | 6,7 | 17,0 |
- Champ : France hors Mayotte.
- Source : Drees, enquête Aide sociale.
graphiqueFigure 5 – Répartition des bénéficiaires de l'APA par âge en 2017
Avertissement
Sauf mention contraire, les données nationales se réfèrent à la France métropolitaine et aux cinq départements d’outre-mer (sauf mention contraire Mayotte est inclus dans les données de la France).
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d’une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Les comparaisons internationales s’appuient en général sur les données issues d’organismes internationaux (Eurostat, ONU, etc.) qui peuvent diverger des sources produites par les instituts nationaux de statistiques, notamment pour l’Insee, pour les données françaises. En effet, ces organismes effectuent souvent des ajustements de champ ou de méthode, d’ampleur souvent réduite, afin de produire des données comparables d’un pays à l’autre.
Sauf précision contraire, les indicateurs relatifs à l’Union européenne (UE) figurant dans cet ouvrage portent sur l’UE à 28.
Définitions
Allocation personnalisée d’autonomie (APA) : participe à la prise en charge des personnes en perte d’autonomie, en leur permettant de bénéficier des aides nécessaires à l’accomplissement des actes de la vie courante. Cette prestation concerne à la fois les personnes âgées résidant à domicile et celles hébergées en établissement. Pour en bénéficier, il faut être âgé d’au moins 60 ans, avoir une résidence stable en France et justifier d’un certain degré de perte d’autonomie. Celui-ci est évalué en fonction de la grille nationale AGGIR (Autonomie Gérontologie Groupe Iso-Ressources) qui comprend 6 niveaux. Seuls les quatre premiers niveaux de cette grille ouvrent droit à l’APA. Voir aussi dans la rubrique « Définitions » en annexe : Grille AGGIR.
Groupes iso-ressource (GIR) : correspond au niveau de perte d’autonomie d’une personne âgée. Le GIR d’une personne est calculé à partir de l’évaluation effectuée à l’aide de la grille AGGIR. Il existe six GIR : le GIR 1 est le niveau de perte d’autonomie le plus fort et le GIR 6 le plus faible. Seules les personnes évaluées en GIR 1 à 4 peuvent bénéficier de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA).
Grille AGGIR (autonomie gérontologique groupes iso-ressources) : permet d'évaluer la dépendance du demandeur de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). Les niveaux de dépendance sont classés en six groupes dits « iso-ressources » (GIR). À chaque GIR correspond un niveau de besoins d’aides pour accomplir les actes essentiels de la vie quotidienne. La grille AGGIR évalue les capacités de la personne âgée à accomplir dix activités corporelles et mentales, dites discriminantes, et sept activités domestiques et sociales, dites illustratives.
Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) : maisons de retraite médicalisées qui proposent un accueil en chambre. Les EHPAD s’adressent à des personnes âgées de plus de 60 ans qui ont besoin d’aide et de soins au quotidien. Ils ont pour mission d’accompagner les personnes fragiles et vulnérables et de préserver leur autonomie par une prise en charge globale comprenant l’hébergement, la restauration, l’animation et le soin. Les EHPAD signent une convention avec le conseil départemental et l’agence régionale de santé (ARS) qui leur apportent des financements en contrepartie d’objectifs de qualité de prise en charge.
Établissement d’hébergement pour personnes âgées (EHPA) : établissement médico-social hébergeant des personnes âgées. Parmi les EHPA, on distingue quatre catégories du secteur médico-social :
– les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), établissements médicalisés spécialisés dans l’accueil en chambre, signataire d’une convention pluriannuelle dite « convention tripartite », dont l’activité principale est l’hébergement ;
– les établissements d’hébergement pour personnes âgées (EHPA) percevant des crédits de l’assurance maladie, structures médicalisées spécialisées dans l’accueil en chambre sans qu’elles aient pour autant signé une convention tripartite pluriannuelle ;
– les établissements d’hébergement pour personnes âgées (EHPA) ne percevant pas de crédits d’assurance maladie, structures non médicalisées spécialisées dans l’accueil en chambre ;
– les résidences autonomie (dénommées logements-foyers jusqu’en 2015), proposant un accueil en logement regroupé (logement de type F1/F2 …).
À ces quatre catégories d’établissements d’hébergement, s’ajoutent les centres d’accueil de jour pour personnes âgées, ainsi que les quelques établissements expérimentaux pour personnes âgées (au nombre de quatre, en 2015).
Le champ comprend également des structures du secteur sanitaire :
– les établissements de soins de longue durée (USLD) et les hôpitaux ayant une activité de soins de longue durée.
Personne âgée dépendante : personne âgée de 60 ans ou plus, ayant « besoin d’une aide pour l’accomplissement des actes essentiels de la vie ou dont l’état nécessite une surveillance régulière » (cf. loi du 20 juillet 2001 relative à l’APA). Il s’agit des personnes classées en GIR 1 à 4 selon la grille AGGIR d’évaluation des pertes d’autonomie.