Tableaux de l'économie française Édition 2020

Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France.

Insee Références
Paru le :Paru le27/02/2020
Tableaux de l'Économie Française- Février 2020

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Sommaire

Étrangers – Immigrés

Insee Références

Paru le :27/02/2020

Présentation

En 2018, 4,8 millions d’ et 6,5 millions d’ vivent en France, soit respectivement 7,1 % et 9,7 % de la population totale. L’immigration en France est un phénomène ancien. La répartition des immigrés par origine a changé au cours des quarante dernières années. La proportion des immigrés originaires d’Europe du Sud (Espagne, Italie, Portugal) a ainsi fortement diminué : elle est passée de 49 % en 1975 à 17 % en 2018. Cette baisse s’explique par les décès sur cette période et par un solde migratoire très faible en provenance de ces pays, tandis que de nouveaux flux migratoires ont émergé. La part des immigrés originaires des autres pays d’Europe (hors ex-URSS) est, quant à elle, restée stable depuis les années 1980. Les immigrés originaires du Maghreb représentaient 26 % de la population immigrée en 1975. En 2018, cette part atteint 29 %. Les origines des immigrés se sont surtout diversifiées tout au long de la période avec l’émergence de flux migratoires en provenance d’Afrique subsaharienne (2 % de la population immigrée en 1975 contre 17 % en 2018) et également d’Asie (4 % de la population immigrée en 1975 contre 14 % en 2018, hors ex-URSS).

En 2018, les femmes représentent 52 % de la population immigrée contre 44 % en 1975. Cette féminisation est particulièrement visible parmi les immigrés originaires d’Afrique (Maghreb et Afrique subsaharienne). En 2018, 49 % des immigrés africains sont des femmes contre 29 % en 1975. Le niveau de diplôme a fortement augmenté dans l’ensemble de la population immigrée entre 1975 et 2018. La part des immigrés peu ou pas diplômés est passée de 88 % à 42 % en 40 ans. Si cette part reste élevée comparée à celle de la population non immigrée (25 %), elle a diminué dans des proportions très proches. En 1975, seuls 3 % des immigrés étaient titulaires d’un diplôme du supérieur ; ils sont 28 % en 2018. Dans les années 1970, les immigrés étaient pour la plupart arrivés jeunes et peu diplômés. À l’inverse, les immigrés arrivés récemment sont de plus en plus diplômés et d’âge actif.

En 2018, le flux annuel des acquisitions de la française, avec 110 000 nouveaux Français, est en baisse de 4 300 par rapport à 2017. Cette diminution est principalement liée au recul des acquisitions de la nationalité par (– 9 000). Ce recul n’est, en effet, pas totalement compensé par la hausse des acquisitions de la nationalité par mariage (+ 3 500) ni par celle des déclarations anticipées de mineurs de plus de 13 ans (+ 1 800).

En 2018, le taux de chômage des étrangers non originaires de l’Union européenne (22 %) est 2,6 fois plus élevé que celui des personnes de nationalité française (8 %). Cette différence est un peu plus marquée pour les femmes (24 %, contre 8 % pour les femmes de nationalité française). Environ 7 % des actifs sont étrangers. Ces derniers sont surreprésentés parmi les ouvriers (12 % sont étrangers) et les artisans, commerçants et chefs d’entreprises (8 %). Ils sont au contraire sous-représentés parmi les professions intermédiaires (3 %) et les cadres (5 %).

Tableaux et graphiques

Figure 1Acquisitions de la nationalité française

en milliers
Acquisitions de la nationalité française (en milliers)
2000 2017 2018
Part en %
Acquisitions enregistrées 141 455 112 326 108 180 98,3
Acquisitions par décret 77 478 65 654 55 830 50,7
   naturalisations 68 750 63 128 54 104 49,2
   réintégrations 8 728 2 526 1 726 1,6
Acquisitions par déclaration 63 977 46 672 52 350 47,6
   déclaration anticipée 35 883 27 501 29 340 26,7
   par mariage 26 056 17 476 21 000 19,1
   par ascendants et fratries1 /// 544 948 0,9
   autres déclarations 2 038 1 151 1 062 1,0
Acquisitions sans formalités 8 570 1 948 1 834 1,7
Total 150 025 114 274 110 014 100,0
  • /// : absence de résultat due à la nature des choses.
  • 1. Cette nouvelle modalité d'acquisition a été créée à compter du 1er juillet 2016.
  • Sources : ministère de l'Intérieur ; ministère de la Justice, SDSE.

Figure 2Population immigrée et étrangère par sexe et âge en 2018

en %
Population immigrée et étrangère par sexe et âge en 2018 (en %)
Immigrés Étrangers
Part des hommes 48,3 49,7
Part de la population ayant :
   moins de 15 ans 4,8 17,9
   15 à 24 ans 8,1 8,9
   25 à 54 ans 53,0 48,1
   55 ans ou plus 34,1 25,0
Nombre (en milliers) 6 491 4 763
Poids dans la population totale 9,7 7,1
  • Note : données provisoires.
  • Source : Insee, estimations de population 2018.

Figure 3Part des étrangers et des immigrés au sein des actifs selon la catégorie socioprofessionnelle en 2018

Part des étrangers et des immigrés au sein des actifs selon la catégorie socioprofessionnelle en 2018
Population active en milliers Part d'étrangers en % Part d'immigrés en %
Agriculteurs 414 1,0 1,9
Artisans, commerçants et chefs d'entreprise 1 825 8,2 12,8
Cadres et professions intellectuelles supérieures 5 157 4,5 8,2
Professions intermédiaires 7 359 3,3 6,2
Employés 8 178 7,0 11,2
Ouvriers 6 318 11,9 16,0
Chômeurs n'ayant jamais travaillé 442 14,6 17,8
Ensemble1 29 824 6,8 10,6
   dont salariés 23 950 6,3 9,9
  • 1. Y c. catégorie socioprofessionnelle non déclarée.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes des ménages, personnes actives.
  • Lecture : en 2018, 11,9 % des ouvriers sont étrangers et 16,0 % sont immigrés.
  • Note : les chômeurs sont classés dans leur ancienne catégorie socioprofessionnelle.
  • Source : Insee, enquête Emploi.

Figure 4Taux de chômage selon la nationalité en 2018

en %
Taux de chômage selon la nationalité en 2018 (en %)
Nationalité française Étrangers hors UE Ensemble étrangers
Hommes 8,5 19,6 15,7
Femmes 8,5 23,8 18,2
  • Champ : France hors Mayotte, personnes des ménages, personnes actives.
  • Source : Insee, enquête Emploi.

Figure 4Taux de chômage selon la nationalité en 2018

  • Champ : France hors Mayotte, personnes des ménages, personnes actives.
  • Source : Insee, enquête Emploi.

Figure 5Immigrés selon le pays de naissance en 2018

Immigrés selon le pays de naissance en 2018
Part en % Effectif en milliers
Afrique 46,1 2 992
   Algérie 13,0 842
   Maroc 11,9 775
   Tunisie 4,4 287
   Autres pays d'Afrique 16,8 1 088
Europe 33,5 2 171
   UE 28,5 1 851
      Portugal 9,2 596
      Italie 4,3 278
      Espagne 3,7 241
      Royaume-Uni 2,2 144
      Autres pays de l'UE 9,1 593
   Autres pays d'Europe 4,9 320
Asie 14,5 940
   Turquie 3,8 243
   Chine 1,7 107
   Cambodge, Laos, Viet Nam 2,4 155
   Autres pays d'Asie 6,7 433
Amérique, Océanie 6,0 388
Total 100,0 6 491
  • Note : données provisoires.
  • Source : Insee, estimations de population 2018.

Figure 6Population étrangère dans l'UE en 2018

Population étrangère dans l'UE en 2018
Population totale au 1er janvier Population active1
Étrangers2 en milliers Part en % Étrangers2 en milliers Part en %
Allemagne 9 679 11,7 5 406 12,8
Autriche 1 386 15,7 756 16,9
Belgique 1 366 12,0 565 11,3
Bulgarie 86 1,2 6 0,2
Chypre 149 17,3 81 19,1
Croatie 52 1,3 (u) 8 (u) 0,4
Danemark 506 8,8 286 9,7
Espagne 4 563 9,8 2 803 12,4
Estonie 197 14,9 98 14,7
Finlande 248 4,5 95 3,6
France3 (p) 4 687 (p) 7,0 1 982 6,7
Grèce 816 7,6 275 5,9
Hongrie 162 1,7 27 0,6
Irlande 579 12,0 389 16,8
Italie 5 144 8,5 2 815 11,1
Lettonie 273 14,1 112 11,8
Lituanie 27 1,0 11 0,8
Luxembourg 288 47,8 162 54,8
Malte 67 14,1 52 21,2
Pays-Bas 991 5,8 441 5,0
Pologne (e) (p) 239 (e) (p) 0,6 104 0,6
Portugal 422 4,1 137 2,8
Rép. tchèque 515 4,9 136 2,6
Roumanie 111 0,6 (u) 10 (u) 0,1
Royaume-Uni 6 286 9,5 3 657 11,3
Slovaquie 73 1,3 8 0,3
Slovénie 122 5,9 50 4,9
Suède 886 8,8 446 8,5
UE 39 921 7,8 20 915 8,7
  • e : donnée estimée.
  • p : donnée provisoire.
  • u : donnée peu fiable.
  • 1. Population âgée de 15 à 64 ans.
  • 2. Personnes non citoyennes du pays dans lequel elles résident, apatrides inclus.
  • 3. France hors Mayotte pour la population active.
  • Source : Eurostat (extraction du 21 octobre 2019).

Avertissement

Sauf mention contraire, les données nationales se réfèrent à la France métropolitaine et aux cinq départements d’outre-mer (sauf mention contraire Mayotte est inclus dans les données de la France).

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d’une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Les comparaisons internationales s’appuient en général sur les données issues d’organismes internationaux (Eurostat, ONU, etc.) qui peuvent diverger des sources produites par les instituts nationaux de statistiques, notamment pour l’Insee, pour les données françaises. En effet, ces organismes effectuent souvent des ajustements de champ ou de méthode, d’ampleur souvent réduite, afin de produire des données comparables d’un pays à l’autre.

Sauf précision contraire, les indicateurs relatifs à l’Union européenne (UE) figurant dans cet ouvrage portent sur l’UE à 28.

Définitions

Étranger : personne qui réside en France et ne possède pas la nationalité française, soit qu'elle possède une autre nationalité (à titre exclusif), soit qu'elle n'en ait aucune (c'est le cas des personnes apatrides). Les personnes de nationalité française possédant une autre nationalité (ou plusieurs) sont considérées en France comme françaises. Un étranger n'est pas forcément immigré, il peut être né en France (les mineurs notamment). À la différence de celle d'immigré, la qualité d'étranger ne perdure pas toujours tout au long de la vie : on peut, sous réserve que la législation en vigueur le permette, devenir français par acquisition.

Immigré : selon la définition adoptée par le Haut Conseil à l'Intégration, population constituée des personnes nées étrangères à l’étranger et résidant en France. Elle comprend donc en partie des personnes qui, depuis leur arrivée, ont acquis la nationalité française. À l’inverse, elle exclut les Français de naissance nés à l’étranger et résidant en France et les étrangers nés en France. Certains immigrés ont pu devenir français, les autres restant étrangers. Les populations étrangère et immigrée ne se confondent pas totalement : un immigré n'est pas nécessairement étranger et réciproquement, certains étrangers sont nés en France (essentiellement des mineurs). La qualité d'immigré est permanente : un individu continue à appartenir à la population immigrée même s'il devient français par acquisition. C'est le pays de naissance, et non la nationalité à la naissance, qui définit l'origine géographique d'un immigré.

Nationalité : lien juridique qui relie un individu à un État déterminé. De ce lien découlent des obligations à la charge des personnes qui possèdent la qualité de Français, en contrepartie desquelles sont conférés des droits politiques, civils et professionnels, ainsi que le bénéfice des libertés publiques. La nationalité française peut résulter soit d'une attribution par filiation (droit du sang) ou par la naissance en France (droit du sol) soit d'une acquisition à la suite d'évènements personnels (mariage avec un Français, par exemple) ou d'une décision des autorités françaises (naturalisation). La nationalité française est attribuée de plein droit à la naissance à l'enfant, légitime ou naturel, dont l'un des parents au moins est français (droit de sang) ou à l'enfant, légitime ou naturel, né en France lorsque l'un de ses parents au moins y est lui-même né (double droit du sol).

Naturalisation  : le fait de naturaliser français un étranger consiste à lui accorder la condition de citoyen français à part entière.Une naturalisation, par décision de l'autorité publique, ne peut être accordée qu'à l'étranger justifiant d'une résidence habituelle en France pendant les cinq années qui précèdent le dépôt de sa demande (sauf cas de réduction ou de suppression du stage de cinq ans prévus par le code civil).