Tableaux de l'économie française Édition 2020

Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France.

Insee Références
Paru le :Paru le27/02/2020
Tableaux de l'Économie Française- Février 2020

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Sommaire

Bilan énergétique

Insee Références

Paru le :27/02/2020

Présentation

En 2018, la production d' s’élève en France à 138,0 millions de (Mtep). Elle augmente de 4,6 % après deux années de baisse consécutive. Ce rebond s'explique principalement par celui de la production nucléaire et de la production des électriques notamment hydraulique. La consommation d'énergie primaire nationale, quant à elle, décroît légèrement (– 0,5 %), en raison de moindres besoins de chauffage consécutifs à un hiver plus doux qu’en 2017. En conséquence, les importations nettes d’énergie diminuent de 4,5 % et le gagne 2,7 points, à 55,4 %.

Les prix de l'énergie payés par les ménages augmentent en moyenne en 2018 mais avec des disparités fortes entre formes d’énergie. La remontée des cours du pétrole et, dans une moindre mesure, la hausse de la taxation des produits pétroliers se traduisent par une augmentation du prix du fioul domestique et des carburants. Celui du gaz naturel pour les ménages croît également. Le prix de l’ domestique augmente plus modérément. La facture moyenne d’énergie des ménages s’élève à environ 3 100 € en 2018 (dont 1 400 € de taxes), en hausse de 7 % en euros courants. Elle est répartie à parts égales entre le logement et les carburants. La facture liée au logement augmente de 2 %, hausse à laquelle contribuent de manière proche le gaz, l’électricité et les produits pétroliers. La dépense des ménages en carburants, tirée par le rebond des prix, augmente encore plus sensiblement (12 %), malgré la baisse des volumes consommés. L’énergie représente 9,0 % du budget des ménages, soit 0,5 point de plus qu’en 2017.

Dans un contexte de croissance modérée du PIB, la décroît de 0,8 % en 2018, ce qui traduit la poursuite d’une dynamique de gains d’efficacité énergétique. La consommation d’énergie à usage de transport diminue de 1,8 %. La consommation d’énergie résidentielle baisse. Cette baisse est imputable aux énergies fossiles. En revanche, la consommation d’électricité augmente légèrement et les EnR poursuivent leur progression. La consommation d’énergie de l’industrie rebondit de 2,4 %. Ce rebond, qui rompt avec la tendance baissière observée depuis le début de la décennie, est surtout tiré par la consommation de gaz. La consommation d’électricité, qui reste la première forme d’énergie utilisée dans le secteur, se stabilise.

En 2017, la consommation d’énergie dans l’Union européenne (UE) a continué d’augmenter pour la troisième année consécutive, s’éloignant ainsi des objectifs d’efficacité énergétique. La s’est élevée à 1 561 Mtep, tandis que la a atteint 1 222 Mtep. La consommation d’énergie primaire a baissé le plus en Estonie et a augmenté le plus à Malte. La consommation finale d’énergie a baissé le plus en Belgique et a augmenté le plus en Slovaquie.

Tableaux et graphiques

Figure 1Bilan énergétique de la France

en millions de tep
Bilan énergétique de la France (en millions de tep)
2016 (r) 2017 (r) 2018
Total Total Charbon Pétrole Gaz Électricité - Nucléaire1 ENRt2 et déchets Chaleur vendue3 Total
Approvisionnement
Production d'énergie primaire 133,8 131,9 /// 0,9 0,0 116,6 20,4 /// 138,0
Importations 152,0 157,3 9,2 97,3 43,8 1,2 1,4 /// 152,8
Exportations -30,3 -32,1 0,0 -20,3 -5,3 -6,6 -1,1 /// -33,3
Variation de stocks (+ déstockage, - stockage) 1,8 0,2 -0,1 0,8 -1,7 /// /// /// -1,0
Soutes maritimes et aériennes internationales -7,1 -7,3 /// -7,6 /// /// /// /// -7,6
Total des disponibilités 250,2 250,0 9,0 71,2 36,7 111,2 20,8 /// 249,0
Taux d'indépendance énergétique (en %) 53,5 52,8 /// /// /// /// /// /// 55,4
Emplois
Consommation de la branche énergie4 94,2 94,3 7,7 5,1 7,9 73,3 5,9 -3,6 96,3
Consommation finale énergétique4 142,5 143,3 1,2 54,6 29,3 38,4 15,6 3,8 142,9
    Agriculture, industrie (y c. construction) 32,0 31,1 1,1 5,7 9,9 11,4 2,0 1,5 31,7
    Résidentiel, tertiaire 64,8 64,4 0,1 8,0 17,8 25,6 9,5 2,1 63,2
    Transports 45,8 46,1 0,0 40,9 0,1 0,9 3,4 0,0 45,3
Consommation finale non énergétique4 13,5 14,2 0,3 11,8 1,3 /// /// /// 13,4
Consommation totale d'énergie primaire4 250,2 251,9 9,2 71,5 38,5 111,7 21,5 /// 252,4
    dont corrections climatiques -0,1 1,9 0,2 0,3 1,8 0,5 0,7 0,0 3,5
  • r : données révisées.
  • /// : absence de résultat due à la nature des choses.
  • 1. Le nucléaire est comptabilisé en équivalent primaire à la production (chaleur dégagée par la réaction nucléaire, puis convertie en électricité).
  • 2. Énergies renouvelables thermiques : biomasse solide (bois-énergie, résidus agricoles et agroalimentaires), biogaz, biocarburants, géothermie, solaire thermique, pompes à chaleur.
  • 3. La chaleur (vendue) est distinguée des autres énergies, alors que dans les éditions antérieures, les consommations de combustibles utilisées pour produire cette chaleur étaient considérées comme des consommations finales (réparties entre consommateurs au prorata de leurs volumes d'achat de chaleur).
  • 4. Corrigée des variations climatiques.
  • Source : SDES.

Figure 2Structure de la consommation d'énergie primaire

en %
Structure de la consommation d'énergie primaire (en %)
1990 2000 2010 2017 (r) 2018
Hydraulique, éolien, photovoltaïque 2,1 2,2 2,5 2,9 3,6
ENRt1 et déchets 5,1 4,4 6,3 8,2 8,5
Nucléaire2 34,3 40,0 41,9 40,0 40,7
Gaz 11,8 14,4 15,4 15,7 15,3
Pétrole 37,9 33,1 29,5 29,3 28,3
Charbon 8,9 5,9 4,4 4,0 3,6
Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
  • r : données révisées.
  • 1. Énergies renouvelables thermiques : biomasse solide (bois-énergie, résidus agricoles et agroalimentaires), biogaz, biocarburants, géothermie, solaire thermique, pompes à chaleur.
  • 2. L’ est comptabilisée en équivalent primaire à la production (chaleur dégagée par la réaction nucléaire, puis convertie en électricité), déduction faite du solde exportateur d'électricité.
  • Champ : France métropolitaine pour les années 2010 et antérieures.
  • Note : énergie primaire corrigée des variations climatiques.
  • Source : SDES.

Figure 3Production et consommation intérieure brute d'énergie dans l'UE en 2017

en millions de tep
Production et consommation intérieure brute d'énergie dans l'UE en 2017 (en millions de tep)
Production Consommation intérieure brute Taux d'indépendance énergétique1 en %
Allemagne 115,8 322,2 35,9
Autriche 12,3 34,4 35,8
Belgique 14,9 56,6 26,2
Bulgarie 11,7 18,9 61,8
Chypre 0,1 2,6 5,2
Croatie 4,2 8,9 47,5
Danemark 15,9 18,2 87,1
Espagne 34,2 131,1 26,1
Estonie 5,8 5,8 100,5
Finlande 18,1 33,9 53,3
France 132,2 256,0 51,6
Grèce 7,5 24,2 31,0
Hongrie 11,1 26,7 41,8
Irlande 4,9 14,7 33,2
Italie 36,7 159,5 23,0
Lettonie 2,6 4,6 56,8
Lituanie 1,8 7,4 23,8
Luxembourg 0,2 4,3 4,4
Malte 0,0 0,8 3,7
Pays-Bas 41,7 78,3 53,3
Pologne 64,0 105,1 60,9
Portugal 5,2 24,0 21,8
Rép. tchèque 27,3 43,4 62,9
Roumanie 25,5 33,4 76,2
Royaume-Uni 118,1 185,5 63,7
Slovaquie 6,4 17,2 36,9
Slovénie 3,5 6,8 51,8
Suède 36,6 50,5 72,5
UE 758,2 1 674,9 45,3
  • 1. Rapport de la production à la consommation.
  • Sources : Eurostat (extraction du 03 décembre 2019) ; SDES.

Figure 4Part des filières dans la production d'énergie primaire renouvelable en 2018

en %
Part des filières dans la production d'énergie primaire renouvelable en 2018 (en %)
Part des filières
Biomasse1 37
Hydraulique 20
Biocarburants 11
Pompes à chaleur 9
Éolien 9
Autres2 9
Déchets urbains renouvelables 5
  • 1. Bois énergie et résidus agricoles.
  • 2. Biogaz, solaire thermique, géothermie, solaire photovoltaïque et énergies marines.
  • Source : SDES.

Figure 4Part des filières dans la production d'énergie primaire renouvelable en 2018

  • 1. Bois énergie et résidus agricoles.
  • 2. Biogaz, solaire thermique, géothermie, solaire photovoltaïque et énergies marines.
  • Source : SDES.

Avertissement

Sauf mention contraire, les données nationales se réfèrent à la France métropolitaine et aux cinq départements d’outre-mer (sauf mention contraire Mayotte est inclus dans les données de la France).

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d’une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Les comparaisons internationales s’appuient en général sur les données issues d’organismes internationaux (Eurostat, ONU, etc.) qui peuvent diverger des sources produites par les instituts nationaux de statistiques, notamment pour l’Insee, pour les données françaises. En effet, ces organismes effectuent souvent des ajustements de champ ou de méthode, d’ampleur souvent réduite, afin de produire des données comparables d’un pays à l’autre.

Sauf précision contraire, les indicateurs relatifs à l’Union européenne (UE) figurant dans cet ouvrage portent sur l’UE à 28.

Définitions

Énergie primaire : ensemble des produits énergétiques non transformés, exploités directement ou importés. Ce sont principalement le pétrole brut, les schistes bitumineux, le gaz naturel, les combustibles minéraux solides, la biomasse, le rayonnement solaire, l’énergie hydraulique, l’énergie du vent, la géothermie et l’énergie tirée de la fission de l’uranium.

Tonne équivalent pétrole (tep) : quantité d’énergie contenue dans une tonne de pétrole brut, soit 41,868 gigajoules. Cette unité est utilisée pour exprimer dans une unité commune la valeur énergétique des diverses sources d’énergie. Selon les conventions internationales, une tonne d’équivalent pétrole équivaut par exemple à 1 616 kg de houille, 1 069 m3 de gaz d’Algérie ou 954 kg d’essence moteur. Pour l’électricité, 1 tep vaut 11,6 MWh.

Énergies renouvelables (EnR) : énergies dérivées de processus naturels en perpétuel renouvellement. Il existe plusieurs formes d’énergies renouvelables, dérivées directement ou indirectement du soleil ou de la chaleur produite au plus profond de la Terre, notamment l’énergie générée par le soleil, le vent, la biomasse solide, la chaleur terrestre, l’eau des fleuves, des lacs, des mers et des océans, le biogaz et les biocarburants liquides. On distingue les énergies renouvelables électriques des énergies renouvelables thermiques. Les énergies renouvelables électriques correspondent aux filières de production primaire d’électricité : hydraulique (hors stations de transfert d’énergie par pompage), éolien, énergies marines (marémotrice), solaire photovoltaïque. Les énergies renouvelables thermiques regroupent les filières pour lesquelles l’énergie est produite sous forme de chaleur, avant d’être éventuellement convertie sous une autre forme (en électricité ou en force motrice notamment) : bois de chauffage (ramassé ou commercialisé), géothermie, solaire thermique, résidus de bois et de récoltes, biogaz, biocarburants, pompes à chaleur, déchets urbains et industriels biodégradables (quelle que soit leur nature).

Taux d’indépendance énergétique : rapport entre la production nationale d’énergie primaire (charbon, pétrole, gaz naturel, nucléaire, énergies renouvelables et déchets) et la consommation nationale d’énergie primaire, une année donnée.

Électricité : vecteur d’énergie ayant de multiples usages. L’électricité peut être produite à partir de diverses sources primaires (nucléaire, combustibles fossiles ou renouvelables, géothermie, hydraulique, énergie éolienne, photovoltaïque, etc.).

Consommation d’énergie corrigée des variations climatiques : la consommation d’énergie pour le chauffage est plus forte quand l’hiver est plus rigoureux. C’est une évidence qui ne présente pas un grand intérêt pour l’analyse dans la mesure où elle ne traduit pas un changement des comportements. Pour mieux analyser les évolutions, on calcule des consommations « corrigées des variations climatiques » (primaire et finale). C’est-à-dire qu’on évalue ce qu’aurait été la consommation si les températures avaient été conformes à la moyenne de référence 1986-2015. On obtient un résultat théorique, qui dépend de la méthode utilisée, et qui complète la consommation « réelle », celle qui est observée.

Consommation primaire d’énergie : consommation d’énergie de tous les acteurs sur le territoire national, égale à la somme de la consommation finale (i.e. de la consommation des utilisateurs finals) et de la consommation nette du secteur de l’énergie.

Consommation finale d’énergie : quantité d’énergie disponible pour l’utilisateur final. C’est la consommation primaire d’énergie, moins la consommation de la branche énergie (pertes de transformation, de transport et de distribution d’énergie, consommation propre des entreprises de la branche). À l’intérieur de la consommation finale totale, on distingue la consommation finale non énergétique et la consommation finale énergétique, que l’on répartit entre les secteurs consommateurs (transports, industrie, agriculture et résidentiel-tertiaire).

Énergie nucléaire : énergie dégagée, sous forme de chaleur, par la fission de noyaux d’uranium dans des réacteurs. Cette énergie, considérée comme primaire, est transformée secondairement en électricité (avec un rendement fixé conventionnellement à 33 %).

Énergie finale : l’énergie finale ou disponible est l’énergie livrée au consommateur pour sa consommation finale (essence à la pompe, électricité au foyer…).