Emploi et revenus des indépendants Édition 2020

Cet ouvrage offre un ensemble d’analyses sur les travailleurs indépendants. Cette population hétérogène recouvre les exploitants agricoles, les commerçants, les artisans ou encore les professionnels libéraux. Ils sont liés par l’absence de lien de subordination juridique à l’égard d’un donneur d’ordre et ne disposent pas de contrat de travail. La plupart n’ont pas le statut de salarié et sont donc « non-salariés ».

Insee Références
Paru le :Paru le28/04/2020
Emplois et revenus des indépendants- Avril 2020
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Construction

Insee Références

Paru le :28/04/2020

Fin 2017, 364 000 personnes exercent une activité non salariée dans le secteur de la , à titre principal ou en complément d’une activité salariée (figure 1). Si on se limite aux emplois principaux exercés, les non-salariés représentent 20 % des personnes en emploi dans la construction, contre 9 % dans l’ensemble des secteurs non agricoles. Les non-salariés de la construction exercent leur activité dans le gros œuvre (maçonnerie, couverture, charpente ; 103 000), les travaux de finition qu’ils soient dans la menuiserie (53 000) ou non (peinture, vitrerie ; 94 000), ainsi que dans les travaux d’installation (électricité, plomberie ; 99 000) ; ils sont en revanche plus rares dans la construction de bâtiments et le génie civil (16 000).

Figure 1 - Structure de l’emploi non salarié fin 2017 selon le secteur d’activité

en %
Figure 1 - Structure de l’emploi non salarié fin 2017 selon le secteur d’activité (en %)
Effectifs (en milliers) Part des micro-entrepreneurs Part des pluriactifs Part des femmes Âge
Hors micro-entrepreneurs Micro-entrepreneurs Moins de 30 ans 60 ans ou plus
Gros œuvre (maçonnerie, couverture, charpente) 103 30,3 3,8 10,7 3,0 8,0 7,8
Travaux d'installation : électricité 47 31,3 3,5 17,9 2,0 6,5 8,1
Travaux d'installation : plomberie, chauffage et autres 52 25,7 3,4 14,3 2,7 7,6 7,7
Travaux de finition : menuiserie 53 27,5 3,2 13,1 3,1 5,6 8,3
Travaux de finition : peinture, revêtements et autres 94 45,6 2,9 9,0 4,5 7,6 7,8
Construction de bâtiments et génie civil 16 17,3 9,9 13,0 7,9 4,4 13,9
Ensemble de la construction 364 32,7 3,8 11,7 3,5 7,1 8,2
Ensemble hors agriculture 2 795 33,2 9,3 28,8 37,4 9,9 14,1
  • Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2017, hors agriculture.
  • Source : Insee, base non-salariés 2017.

Fin 2017, dans la construction, comme dans l’ensemble des secteurs, 33 % des non-salariés ont un statut de micro-entrepreneur (ME). Les ME sont surreprésentés dans les travaux de peinture et de revêtements (46 % des non-salariés du secteur), qui nécessitent peu d’investissements et sont d’une relative simplicité technique. À l’inverse, ils sont sous-représentés dans le génie civil (17 %). La pluriactivité est peu répandue dans la construction : seuls 4 % des cumulent leur activité avec un emploi salarié, contre 9 % tous secteurs confondus. La proportion de pluriactifs est plus importante parmi les micro-entrepreneurs (12 %), tout en restant plus de deux fois inférieure à celle de l’ensemble des secteurs (29 %).

Seuls 3,5 % des non-salariés de la construction sont des femmes, contre 37 % tous secteurs confondus. Cette sous-représentation est moins marquée pour les salariées du privé de ce secteur (12 %), dont une partie assure des tâches administratives. La part des non-salariés de moins de 30 ans diminue depuis 2014 pour toutes les activités de la construction, y compris pour les ME. Celle des 60 ans ou plus progresse, mais reste plus faible que dans les autres secteurs : ils forment 8 % des effectifs, contre 14 % dans l’ensemble des secteurs. La pénibilité des travaux explique que les cessations d’activité interviennent plus tôt dans la construction.

Le revenu d’activité moyen des non-salariés classiques de la construction est de 2 590 euros par mois (figure 2), soit 28 % de moins que dans l’ensemble des secteurs (3 580 euros). À l’inverse, le revenu moyen des micro-entrepreneurs (630 euros mensuels) est de 34 % supérieur à celui perçu dans l’ensemble des secteurs. De façon plus générale, en dehors des activités de construction de bâtiments et du génie civil, secteur particulier de la construction, l’échelle des revenus est nettement plus resserrée dans la construction que dans les autres secteurs. Hors revenus nuls (6 % des non-salariés classiques du secteur), un non salarié classique sur dix dans la construction déclare moins de 680 euros par mois et un sur dix plus de 5 070 euros, soit un (D9/D1) de 7,5, contre 16,3 pour l’ensemble des secteurs. Les différences de revenus selon le sexe sont relativement marquées pour les non-salariés classiques de la construction : les femmes gagnent en moyenne 1 970 euros par mois contre 2 610 euros pour les hommes (figure 3). L’écart est en revanche plus mesuré pour les ME : 560 euros mensuels pour les femmes contre 630 euros pour les hommes.

Figure 2 - Revenus d’activité mensuels en 2017

en euros
Figure 2 - Revenus d’activité mensuels en 2017 (en euros)
Revenu mensuel moyen Dispersion des revenus
(hors micro-entrepreneurs)
Ensemble Hors micro-entrepreneurs Micro-entrepreneurs Part des revenus nuls (en %) 1er décile¹ Médiane¹ 9e décile¹
Gros œuvre (maçonnerie, couverture, charpente) 1 980 2 580 600 6,0 660 2 200 5 150
Travaux d'installation : électricité 1 940 2 510 650 4,4 680 2 120 4 800
Travaux d'installation : plomberie, chauffage et autres 2 250 2 770 700 4,3 800 2 340 5 320
Travaux de finition : menuiserie 2 110 2 640 680 4,7 710 2 230 5 140
Travaux de finition : peinture, revêtements et autres 1 560 2 360 600 4,6 670 2 030 4 480
Construction de bâtiments et génie civil 2 560 3 000 570 15,8 500 2 370 7 400
Ensemble de la construction 1 950 2 590 630 5,5 680 2 180 5 070
Ensemble hors agriculture 2 580 3 580 470 8,3 510 2 460 8 330
  • 1. Hors revenus nuls.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2017, hors taxés d’office et hors agriculture.
  • Source : Insee, base non-salariés 2017.

Figure 3 - Revenu mensuel moyen par sexe en 2017

en euros
Figure 3 - Revenu mensuel moyen par sexe en 2017 (en euros)
Femmes Hommes
Ensemble hors agriculture 3 030 3 880
Construction de bâtiments et génie civil 1 860 3 110
Plomberie, chauffage et autres installations 2 180 2 790
Menuiserie 2 270 2 660
Ensemble de la construction 1 970 2 610
Gros œuvre 1 880 2 610
Électricité 2 050 2 520
Peinture, revêtements et autres finitions 1 820 2 390
  • Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2017, hors taxés d’office, hors micro-entrepreneurs et hors agriculture.
  • Source : Insee, base non-salariés 2017.

Figure 3 - Revenu mensuel moyen par sexe en 2017

  • Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2017, hors taxés d’office, hors micro-entrepreneurs et hors agriculture.
  • Source : Insee, base non-salariés 2017.

Le revenu moyen des non-salariés classiques de la construction a diminué de 6,8 % entre 2008 et 2013, dans un contexte de mauvaise conjoncture économique. Mais le choix de certains entrepreneurs aux revenus limités d’opter pour le statut de ME a sans doute contribué mécaniquement à atténuer l’érosion du revenu moyen des non-salariés classiques. Après une forte baisse en 2013 (– 4,7 % en euros constants selon la définition du revenu de 2013), il s’est stabilisé en 2014 et 2015 (figure 4). Il progresse de 2,8 % en moyenne par an depuis 2015 et en 2017, il dépasse pour la première fois son niveau de 2012. Néanmoins, ces évolutions sont contrastées selon les activités : dans le gros œuvre, la construction de bâtiments et le génie civil, le revenu moyen en 2017 reste inférieur à son niveau cinq ans auparavant, alors qu’il l’a dépassé dans les travaux de finition (menuiserie, peinture) et surtout d’installation (électricité, plomberie, etc.).

Figure 4 - Évolution du revenu moyen

en euros constants, indice base 100 en 2008
Figure 4 - Évolution du revenu moyen (en euros constants, indice base 100 en 2008)
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Gros œuvre (maçonnerie, couverture, charpente) 100 95,8 93,9 95,7 91,5 89,6
Gros œuvre (maçonnerie, couverture, charpente) 101,6 96,2 95,8 95,1 97,1 99,4
Travaux d'installation 100 99,6 96,4 94,5 92,0 91,5
Travaux d'installation 101,6 98,1 96,8 98,3 101,9 104,5
Travaux de finition 100 97,8 96,7 97,4 94,1 92,4
Travaux de finition 103,0 98,4 97,7 98,2 101,5 104,1
Construction de bâtiments et génie civil 100 99,7 100,4 104,9 102,7 98,9
Construction de bâtiments et génie civil 121,0 110,4 111,3 112,5 114,2 119,4
Ensemble de la construction 100 97,8 96,0 96,5 93,2 91,7
Ensemble de la construction 103,2 98,4 97,7 98,2 101,1 103,7
  • Note : la définition du revenu a changé en 2013.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre, hors taxés d’office, hors micro-entrepreneurs et hors agriculture.
  • Source : Insee, bases non-salariés.

Figure 4 - Évolution du revenu moyen

  • Note : la définition du revenu a changé en 2013.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre, hors taxés d’office, hors micro-entrepreneurs et hors agriculture.
  • Source : Insee, bases non-salariés.

Sources

Produite par l’Insee, la base non-salariés (BNS) fournit des données sur les non-salariés, hors aides familiaux. Celle-ci est issue de deux sources administratives gérées par :

  • l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss), organisme tête de réseau des Urssaf, qui recouvre cotisations sociales et CSG-CRDS assises sur les rémunérations des non-salariés non agricoles ;
  • la caisse centrale de la Mutualité sociale agricole (CCMSA), qui collecte les cotisations sociales et la CSG-CRDS pour les non-salariés agricoles.

La base non-salariés permet de connaître l’emploi et les revenus des non-salariés depuis 2006. Appariée aux Déclarations annuelles de données sociales (DADS) puis aux Déclarations sociales nominatives (DSN), ainsi qu’aux données issues du Système d’information sur les agents des services publics (Siasp) et aux déclarations des particuliers-employeurs, elle fournit également des informations sur le cumul d’activités salariée et non salariée.

Définitions

Construction : ce secteur correspond au code F de la NAF. Il regroupe la construction générale de bâtiments, le génie civil et l’ensemble des travaux de construction spécialisés : gros œuvre (maçonnerie, couverture, charpente), travaux d’installation (électricité, plomberie, chauffage, etc.) ou de finition (menuiserie, peinture, revêtements et autres finitions).

Non-salariés classiques : les non-salariés classiques désignent les non-salariés cotisant à un régime de protection sociale des travailleurs non salariés, hors micro-entrepreneurs.

Décile : les déciles partagent la population en dix sous-populations : le premier décile de revenu (D1) est le seuil de revenu en dessous duquel se situent les 10 % de personnes ayant les plus bas revenus. Le neuvième décile (D9) est le niveau de revenu au-dessus duquel se situent les 10 % de personnes ayant les plus hauts revenus. Le cinquième décile (D5) correspond à la médiane ; le revenu médian partage la population en deux : la moitié gagne moins, l’autre moitié gagne plus.

Le rapport interdécile est un indicateur de mesure des inégalités de revenu entre les personnes. Le rapport interdécile D9/D1 correspond au ratio entre le 9e et le 1er décile. Il fournit une mesure des disparités entre le haut et le bas de la distribution du revenu dans la population.

Non-salariés : les non-salariés désignent l’ensemble des personnes affiliées à un régime de protection sociale des travailleurs non-salariés : régime social des indépendants (RSI, devenu la sécurité sociale des indépendants en 2018), Urssaf ou Mutualité sociale agricole (MSA). Sont concernés les micro-entrepreneurs et les non-salariés classiques ; ces derniers sont pour l’essentiel des entrepreneurs individuels classiques (hors micro-entrepreneurs) ou des gérants majoritaires de sociétés à responsabilité limitée (SARL, SELARL, EARL, etc.). Toutes les personnes exerçant une activité non salariée sont prises en compte, qu’il s’agisse de leur activité principale ou d’une activité secondaire, complémentaire à une activité salariée. Cependant, les conjoints collaborateurs (ou aides familiaux), non répertoriés dans les sources administratives utilisées, ainsi que les cotisants solidaires de la MSA, dont l’importance de l’activité agricole est inférieure à l’activité minimale d’assujettissement, ne sont pas comptés parmi les non-salariés. Une partie des non-salariés sont économiquement dépendants ou ne sont pas indépendants au sens du droit du travail. Cependant, ces derniers ne sont pas identifiables au sein des non-salariés à partir des données administratives.

Micro-entrepreneurs (ME) : le régime du micro-entrepreneur, appelé de l’auto-entrepreneur avant le 19 décembre 2014, s’applique aux entrepreneurs individuels qui en font la demande. Il leur offre des formalités de création d’entreprise allégées, ainsi qu’un mode de calcul et de paiement simplifié des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu. L’entrepreneur bénéficie ainsi notamment :

  • du régime fiscal de la micro-entreprise ;
  • du régime micro-social ;
  • d’une exonération ou d’une franchise de TVA.

Le régime peut concerner des activités commerciales, artisanales ou libérales, à titre principal ou complémentaire.

Sont exclus du régime :

  • les activités rattachées à la Mutualité sociale agricole (MSA) ;
  • les professions libérales réglementées ne relevant pas de la Caisse interprofessionnelle des professions libérales (Cipav) : les professions juridiques et judiciaires, les professions de santé, les experts-comptables, les agents généraux d’assurance, etc. ;
  • les activités relevant de la TVA immobilière (opérations des marchands de biens, lotisseurs, agents immobiliers, etc.) ;
  • les activités artistiques relevant de la Maison des artistes ou de l’Association pour la gestion de la sécurité sociale des auteurs (Agessa) ;
  • les activités de dirigeant majoritaire d’une entreprise ;
  • le cumul avec une activité de travailleur indépendant non salarié déjà immatriculé et relevant de la Sécurité sociale des indépendants.

Le régime de l’auto-entrepreneur a été initialement créé par la loi de modernisation de l’économie (LME) n° 2008 776 du 4 août 2008 et est entré en vigueur au 1er janvier 2009.
La loi Pinel du 18 juin 2014 l’a transformé en régime du micro-entrepreneur à partir du 19 décembre 2014. Elle lui a imposé de nouvelles obligations comme l’immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS) pour les commerçants ou au répertoire des métiers (RM) pour les artisans. Elle a également mis fin à l’exonération de la taxe pour frais de chambre consulaire et exigé le paiement de la cotisation foncière des entreprises dès la deuxième année d’activité et non plus à partir de la quatrième année. Elle a aussi prévu la fusion du régime fiscal de la micro-entreprise et du régime micro-social à partir du 1er janvier 2016. Ainsi, depuis cette date, les entrepreneurs individuels relevant du régime fiscal de la micro-entreprise sont automatiquement soumis au régime micro-social.
Pour bénéficier de ce statut en 2017, le micro-entrepreneur doit avoir réalisé moins de 82 800 euros de chiffre d’affaires hors taxes pour une activité commerciale et moins de 33 200 euros pour des prestations de services ou des activités libérales.
Au 1er janvier 2018, ces seuils de chiffres d’affaires ont été doublés pour être fixés respectivement à 170 000 euros et à 70 000 euros. En outre, les micro-entrepreneurs dont le chiffre d’affaires excède les anciens plafonds ne bénéficient plus de la franchise de TVA.
En 2019, les taux de cotisations sociales s’élèvent à : 12,8 % du chiffre d’affaires brut pour les activités d’achat/de revente de marchandises, vente de denrées à consommer sur place et prestations d’hébergement ; 22 % pour les prestations de service artisanales et commerciales et les activités libérales. Pour valider les trimestres d’assurance vieillesse, il faut avoir réalisé des montants minimaux de chiffre d’affaires au cours de l’année d’activité. Par exemple, si un micro-entrepreneur réalise au cours de l’année 2018 un chiffre d’affaires en prestations de services d’au moins 12 000 euros, il peut valider quatre trimestres d’assurance vieillesse (soit une annuité complète).

Pluriactifs : sont considérés comme pluriactifs les non-salariés qui exercent à la fois une activité non salariée et une activité salariée (qu’elle soit exercée dans le secteur public, privé ou en tant que salarié d’un particulier-employeur). Ils perçoivent donc à la fois des revenus d’activité non salariaux et des revenus salariaux. Ces derniers sont appréhendés à travers les Déclarations annuelles de données sociales (DADS) pour le privé, remplacées progressivement par les Déclarations sociales nominatives (DSN) depuis 2016, à travers le système d’information sur les agents du service public (Siasp) pour le public et à travers les déclarations sociales des particuliers-employeurs. L’activité non salariée peut être l’activité principale (qui procure le revenu annuel le plus élevé), ou constituer un complément à l’activité salariée, notamment pour les micro-entrepreneurs. Les non-salariés qui ne sont pas pluriactifs sont dits « monoactifs ». Les pluriactifs comme les monoactifs peuvent exercer plusieurs activités en tant que non-salariés ; dans ce cas, tous les revenus qu’ils retirent de ces activités sont pris en compte, mais on ne repère que leur activité principale. Le périmètre de la pluriactivité dépend de la période considérée pour tenir compte des différentes activités ; dans cet ouvrage sont retenues les activités en fin d’année. De ce fait, certains non-salariés peuvent être considérés comme monoactifs même s’ils ont occupé un emploi salarié en cours d’année. Pour comparer les revenus issus des activités salariée et non salariée, on considère le salaire net de cotisations sociales mais augmenté des contributions sociales (CSG et CRDS).

Revenu d’activité : le revenu d’activité des non-salariés correspond à l’assiette qui sert au calcul de leurs cotisations personnelles d’allocations familiales. Cette assiette est définie par les organismes sociaux (Urssaf ou Mutualité sociale agricole), sur la base des déclarations sociales de revenu effectuées par les non-salariés auprès de leur centre d’affiliation. Elle repose sur le revenu professionnel imposable auquel sont réintégrés certains allègements fiscaux et certaines cotisations sociales facultatives, et après déduction de l’éventuelle majoration de 25 % en cas de non-adhésion à un centre de gestion ou à une association agréée ou de non recours à un expert-comptable.
Pour les entrepreneurs individuels classiques (hors micro-entrepreneurs), le revenu est constitué du bénéfice qu’ils retirent de leur activité professionnelle – bénéfices agricoles (BA), industriels et commerciaux (BIC) ou non commerciaux (BNC) selon la nature de cette activité –, déduction faite des charges professionnelles associées, notamment les dotations aux amortissements et les cotisations personnelles obligatoires de sécurité sociale payées dans l’année. Les contributions sociales (CSG et CRDS) ne sont pas déduites. En cas d’exercice déficitaire, le revenu des entrepreneurs individuels des secteurs non agricoles est inconnu et est alors considéré comme nul.
La rémunération des gérants majoritaires (de SARL) est généralement fixée par décision collective des associés réunis en assemblée générale ordinaire. Le gérant peut déduire de ses revenus déclarés ses cotisations sociales obligatoires. Cette rémunération peut être nulle, notamment en début d’activité. Les gérants d’entreprises assujetties à l’impôt sur les sociétés peuvent aussi se rémunérer, entièrement ou pour partie, au moyen de dividendes. Depuis 2013, la part des dividendes qui excède 10 % du capital social, des primes d’émission et des sommes portées aux comptes courants d’associés est soumise à cotisations sociales et comptabilisée dans le revenu d’activité des gérants. En deçà de ce seuil, ils sont considérés comme des revenus de capitaux mobiliers. Avant 2013, l’intégralité des dividendes perçus était considérée comme rémunération du capital et n’était donc pas soumise à cotisations sociales (sauf pour les SEL depuis 2009 et pour les EIRL depuis 2011). Enfin, la déduction fiscale forfaitaire de 10 % pour frais professionnels dont bénéficient les gérants d’entreprises assujetties à l’impôt sur les sociétés est également incluse dans le revenu d’activité depuis 2013.
Les micro-entrepreneurs déclarent leur chiffre d’affaires. Leur revenu est calculé en appliquant à ce chiffre d’affaires un abattement représentatif des frais professionnels. Les taux d’abattement utilisés sont ceux mis en œuvre par l’administration fiscale, soit 71 % pour des activités de vente, 50 % pour des prestations de services et 34 % pour une activité libérale.
Quelques spécificités sont propres aux revenus des non-salariés affiliés au régime de protection sociale de la MSA :

  • en cas d’exercice déficitaire, le revenu des entrepreneurs individuels est connu et négatif ;
  • pour les gérants de sociétés agricoles soumises à l’impôt sur les sociétés, le revenu intègre une partie (75 % en 2013, 100 % ensuite) des dividendes excédant 10 % du capital social perçus par les gérants et les membres de la famille apporteurs de capitaux et non affiliés en qualité de non-salarié agricole ;
  • pour les gérants de sociétés agricoles soumises à l’impôt sur le revenu, le revenu d’activité intègre la part des revenus excédant 10 % du capital social perçus par les membres de la famille apporteurs de capitaux et non affiliés en qualité de non-salarié agricole ;
  • enfin, pour les exploitants agricoles soumis au régime du micro-BA, le montant du bénéfice imposable est calculé de manière forfaitaire, en appliquant un abattement de 87 % à la moyenne des recettes hors taxes des trois années précédentes (pour les exploitants ayant opté pour une assiette en moyenne triennale) ou aux recettes hors taxes de l’année précédente (pour les exploitants ayant opté pour une assiette annuelle).

Pour les dirigeants salariés, le revenu d’activité correspond au salaire qu’ils perçoivent au titre de leur mandat de dirigeant. Le salaire provient des Déclarations annuelles de données sociales (DADS) ou des Déclarations sociales nominatives (DSN). Il est net de cotisations sociales mais pas de contributions sociales (CSG et CRDS), pour que les revenus des salariés et des non-salariés soient comparables.
Seules sont prises en compte les personnes en activité au 31 décembre. Leurs revenus sont annualisés pour tenir compte du fait qu’une partie d’entre elles n’a travaillé qu’une partie de l’année. Pour les non-salariés, le nombre d’heures travaillées n’est pas connu des organismes sociaux ; il n’est donc pas possible de calculer un revenu en équivalent temps plein. Les non-salariés n’ayant pas déclaré leur revenu font l’objet d’une taxation d’office par l’Acoss pour le recouvrement des cotisations sociales. Ils sont pris en compte dans le calcul des effectifs mais pas dans celui des revenus.
Les revenus sont élaborés à la date de clôture comptable de l’entreprise et ne coïncident pas nécessairement avec l’année civile. C’est particulièrement vrai pour le secteur agricole où 43 % des exploitants clôturent leur exercice au premier semestre, leur revenu traduisant alors plutôt la conjoncture de l’année précédente.
Concernant les pluriactifs, sont distingués le revenu issu de l’activité non salariée, d’une part, et le revenu global, d’autre part, somme des revenus d’activité non salariée et salariée. Le salaire, issu des Déclarations sociales nominatives (DSN) ou des Déclarations annuelles de données sociales (DADS), est alors net de cotisations sociales mais augmenté des contributions sociales (CSG et CRDS).

Pour en savoir plus