Emploi, chômage, revenus du travail Édition 2024

L’Insee et la Dares présentent dans cet ouvrage un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.

Insee Références
Paru le :Paru le22/07/2024
Emploi, chômage, revenus du travail- Juillet 2024
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Salaires et coût du travail en Europe

Insee Références

Paru le :22/07/2024

En 2023, dans l’Union européenne (UE), le dans le secteur marchand non agricole (SMNA), hors services aux ménages pour les entreprises de 10 salariés ou plus s’élève en moyenne à 31,6 euros de l’ (figure 1). Il varie fortement selon les pays, avec un écart relatif de 1 à 6 entre la Bulgarie (9,2 euros) et le Luxembourg (53,6 euros). La France occupe la 4e position des pays ayant le coût horaire moyen le plus élevé (42,7 euros), l’Allemagne la 5e position, à égalité avec les Pays-Bas (41,9 euros). Dans l’industrie, le coût horaire français est légèrement inférieur à celui de l’Allemagne (45,3 euros contre 46,4 euros) (figure 2a) alors que, dans le tertiaire marchand hors services aux ménages, il est supérieur (42,3 euros contre 39,8 euros) (figure 2b).

Figure 1 – Coût horaire du travail, salaire et écart femmes-hommes dans les pays de l'UE

en euros
Figure 1 – Coût horaire du travail, salaire et écart femmes-hommes dans les pays de l'UE (en euros)
Pays Coût horaire du travail en 2013 Coût horaire du travail en 2023 Salaire et traitement brut horaire en 2023 Cotisations sociales et autres charges horaires de l'employeur en 2023 Écart de salaire horaire entre les femmes et les hommes en 2022 (en %)
Bulgarie 3,6 9,2 8,1 1,1 14,4
Roumanie 4,6 10,8 10,3 0,6 8,8
Hongrie 8,0 13,3 11,4 1,8 16,8
Lettonie 6,7 13,8 10,9 2,9 20,6
Pologne 7,8 14,2 11,6 2,5 13,2
Croatie 9,3 14,4 12,8 1,6 11,0
Lituanie 6,3 14,8 14,0 0,9 13,6
Portugal 12,9 16,1 13,0 3,1 13,9
Grèce 15,7 16,6 13,0 3,5 nd
Malte 12,0 17,2 15,9 1,2 13,2
Slovaquie 9,6 17,2 12,5 4,7 18,4
Tchéquie 10,2 18,0 13,6 4,3 13,3
Estonie 9,4 18,3 13,6 4,7 23,5
Chypre 15,9 18,4 15,2 3,2 16,8
Espagne 20,8 24,1 17,7 6,4 13,9
Slovénie 15,7 26,0 22,3 3,7 9,2
Italie 26,6 29,2 20,9 8,2 13,0
Irlande 28,3 38,3 31,9 7,2 16,7
Finlande 32,5 38,5 31,7 6,8 14,8
Autriche 30,6 40,9 30,0 11,0 20,1
Suède 40,3 41,6 28,3 13,3 8,2
Allemagne 31,4 41,9 32,5 9,4 20,4
Pays-Bas 32,2 41,9 32,3 9,7 18,7
France 34,9 42,7 29,7 12,9 12,4
Belgique 39,7 46,9 34,5 12,3 9,2
Danemark 41,4 50,0 43,8 6,2 13,4
Luxembourg 36,0 53,6 46,5 7,0 9,2
Zone euro 28,3 35,6 26,7 8,8 16,0¹
UE 24,6 31,6 24,0 7,6 15,1¹
  • nd : résultat non disponible.
  • 1. Données estimées comme moyennes des écarts nationaux, pondérées par l'emploi salarié dans les secteurs marchands de chaque pays pour lequel l'information est disponible.
  • Lecture : En 2023, en France, le coût horaire du travail dans le secteur marchand non agricole hors services aux ménages s’élève en moyenne à 42,7 euros, dont 29,7 euros de salaires et traitements bruts (69,6 %).
  • Champ : UE ; secteurs marchands hors services aux ménages (secteurs B à N de la NAF rév. 2), entreprises de 10 salariés ou plus.
  • Source : Instituts nationaux de statistique, Eurostat, annual labour cost data (colonnes 1 à 4), gender pay gap data (colonne 5) [extraction des données en mai 2024].

Figure 2a – Coût du travail dans l'industrie entre 2004 et 2023

en euros
Figure 2a – Coût du travail dans l'industrie entre 2004 et 2023 (en euros)
Année Allemagne Espagne France Italie Danemark UE
2004 30,3 17,9 29,5 22,3 30,0 19,5
2005 30,8 18,6 30,4 22,8 31,1 20,1
2006 31,3 19,3 31,3 23,3 32,3 20,7
2007 31,9 20,0 32,2 23,8 33,5 21,3
2008 32,5 20,8 33,1 24,2 34,8 21,8
2009 33,2 21,3 33,9 24,9 36,2 22,5
2010 33,9 21,8 34,7 25,6 37,6 23,2
2011 34,6 22,4 35,5 26,4 39,1 24,0
2012 35,2 23,0 36,4 27,2 40,7 24,8
2013 36,0 23,0 36,5 27,3 41,5 25,1
2014 36,8 23,0 36,6 27,4 42,3 25,4
2015 37,6 23,0 36,7 27,5 43,1 25,7
2016 38,4 23,2 36,8 27,5 43,9 25,9
2017 39,3 23,6 38,0 27,9 44,8 26,6
2018 40,2 24,0 39,3 28,3 45,7 27,3
2019 41,1 24,4 40,6 28,7 46,6 28,0
2020 42,1 24,8 41,9 29,2 47,5 28,7
2021 42,0 24,6 42,1 28,7 49,7 28,9
2022 44,1 25,1 43,5 29,5 51,1 30,4
2023 46,4 26,5 45,3 30,5 52,5 32,2
  • Lecture : En 2023, en France, le coût horaire du travail dans l’industrie est en moyenne de 45,3 euros.
  • Champ : UE, industrie (hors construction), entreprises de 10 salariés ou plus.
  • Source : Instituts nationaux de statistique, Eurostat, annual labour cost data.

Figure 2a – Coût du travail dans l'industrie entre 2004 et 2023

  • Lecture : En 2023, en France, le coût horaire du travail dans l’industrie est en moyenne de 45,3 euros.
  • Champ : UE, industrie (hors construction), entreprises de 10 salariés ou plus.
  • Source : Instituts nationaux de statistique, Eurostat, annual labour cost data.

En 2022 et 2023, avec la nette hausse des salaires dans un contexte de forte inflation, le coût du travail horaire a accéléré, en France comme dans la plupart des autres pays de l’UE (figure 1). Au total, de 2013 à 2023, le coût du travail horaire en France a augmenté de 22,3 %, dont +8,1 % entre 2021 et 2023. Cette hausse depuis 2013 reste plus modérée qu’en Allemagne (+33,4 %, dont +12,0 % entre 2021 et 2023) et que dans l’ensemble de l’UE (+28,5 %, dont +11,3 % sur les deux dernières années). De 2013 à 2021, la hausse du coût horaire avait été modérée en France par la mise en place de différentes mesures, notamment le en 2013, l’extension de la réduction générale de cotisations sociales applicable aux bas salaires en 2019 ou, plus récemment, les dispositifs adoptés en 2020 et 2021 pour faire face à la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid‑19 (exonérations et aide au paiement de cotisations sociales, aides à l’embauche des jeunes et des alternants).

Les et traitements représentent la plus grande partie du coût du travail (75,9 % en moyenne dans l’UE en 2023). La part des salaires dans le coût du travail varie selon le mode de financement de la protection sociale : elle est plus élevée dans les pays où ce financement passe par l’impôt sur le revenu, comme au Danemark (87,6 %), et plus basse lorsqu’il est surtout assuré par des cotisations sociales, comme en France (69,6 %) ou en Suède (68,0 %). En 2023, dans l’UE, les salaires et traitements bruts s’élèvent en moyenne à 24,0 euros de l’heure. La France se situe au dessus de la moyenne européenne, avec un salaire horaire moyen de 29,7 euros. Les différences de salaire, comme de coût du travail, sont très marquées entre les pays de l’ex‑UE à 15 et les pays entrés plus récemment.

En 2022, dans l’UE, le salaire horaire moyen des femmes est inférieur à celui des hommes dans tous les pays. Cet est le plus faible en Suède (8,2 %), alors qu’il atteint 20,4 % en Allemagne. En France, l’écart est de 12,4 %, inférieur à la moyenne européenne (15,1 %). L’écart de salaire horaire moyen entre les femmes et les hommes ne reflète qu’en partie les inégalités sexuées sur le marché du travail qui s’expriment aussi en matière d’activité, de chômage, de catégories socioprofessionnelles et de temps de travail. Ainsi, certains écarts de salaire horaire relativement faibles doivent être mis en regard des taux d’emploi féminins également faibles (Roumanie, Italie). Par ailleurs, des différences de caractéristiques entre femmes et hommes ne reflétant pas nécessairement des inégalités sexuées peuvent expliquer une autre partie de ces écarts.

Définitions

Le coût du travail comprend l’ensemble des dépenses encourues par les employeurs pour l’emploi de salariés.

Il comprend, en plus des salaires et traitements bruts : les cotisations sociales à la charge de l’employeur (sécurité sociale, chômage, retraite, prévoyance, indemnités de départ) que celles ci soient obligatoires, conventionnelles ou facultatives, nettes d’exonérations comme les allègements de cotisations sociales ; les frais de formation professionnelle (taxe d’apprentissage, contributions patronales au financement de la formation professionnelle) ; d’autres dépenses liées à l’emploi de salariés comme les frais de recrutement ; les taxes et les impôts relatifs à l’emploi et aux salariés, déduction faite des subventions perçues par l’employeur et destinées à favoriser l’emploi (CICE notamment).

Les heures travaillées incluent toutes les heures effectivement travaillées, hors congés et absences, quelle qu’en soit la raison.

Entré en vigueur en janvier 2013, ce crédit d’impôt allège le coût du travail au titre d’une subvention au bénéfice de l’employeur à hauteur de 4 % de l’ensemble de la masse salariale inférieure à 2,5 Smic en 2013, de 6 % à partir de janvier 2014, de 7 % à partir de janvier 2017, et, dans les DOM uniquement, de 7,5 % à partir de janvier 2015 et de 9 % à partir de janvier  2016. En janvier 2018, son taux est ramené à 6 % en France métropolitaine. Enfin, en janvier 2019, le CICE est remplacé par une exonération générale de cotisations sociales de 6 points sur les bas salaires, excepté à Mayotte où il reste en vigueur avec un taux de 9 %.

Le salaire brut correspond à l’intégralité des sommes perçues par le salarié avant déduction des cotisations de sécurité sociale à sa charge, de la contribution sociale généralisée (CSG) et de la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS).

L’écart de salaire entre les femmes et les hommes (gender pay gap — GPG) est la différence entre le salaire moyen des hommes salariés et celui des femmes salariées rapportée au salaire moyen des hommes salariés. Le salaire peut être brut ou net, considéré en termes horaires, en EQTP ou en termes mensuel, voire en termes de revenu salarial ; dans certaines études, la comparaison des médianes est préférée à celle des moyennes.