Emploi, chômage, revenus du travail Édition 2024

L’Insee et la Dares présentent dans cet ouvrage un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.

Insee Références
Paru le :Paru le22/07/2024
Emploi, chômage, revenus du travail- Juillet 2024
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Emplois aidés

Insee Références

Paru le :22/07/2024

En 2023, 1,7 million de personnes ont débuté un , c’est‑à‑dire un emploi bénéficiant d’une aide publique, hors allègements généraux et dispositifs sectoriels (figure 1). Cette aide peut prendre la forme d’une subvention à l’embauche ou d’une exonération de cotisations sociales et cible des publics ou des territoires spécifiques. Le nombre d’entrées en emplois aidés a baissé par rapport à 2022 (‑2 %), en raison du ralentissement ou de la fin des aides particulières mises en place à partir de 2020 pour faire face à la crise sanitaire.

Figure 1a – Nombre d'entrées cumulées en 2021, 2022 et 2023

en milliers
Figure 1a – Nombre d'entrées cumulées en 2021, 2022 et 2023 (en milliers) - Lecture : En 2023, le nombre d’entrées en parcours emploi compétences (PEC) s'élève à 62 800 (-18,4 % par rapport à 2022).
Type d'emploi aidé Entrées cumulées¹ en 2021 Entrées cumulées en 2022 Évolution en 2022 (en %) Entrées cumulées en 2023 Évolution en 2023 (en %)
Contrat aidé 498,3 445,4 -10,6 417,6 -6,3
PEC 104,9 77,0 -26,5 62,8 -18,4
CUI-CIE 80,1 50,4 -37,0 32,1 -36,4
IAE 313,4 318,0 1,5 322,7 1,5
Contrat en alternance 853,4 955,0 11,9 966,4 1,2
Apprentissage 733,1 835,9 14,0 850,4 1,7
Contrat de professionnalisation 120,3 119,1 -1,0 116,0 -2,6
Autre emploi aidé 604,3 384,2 -36,4 359,2 -6,5
Acre 346,3 346,0 -0,1 328,0 -5,2
AEJ 221,5 0,0 -100,0 0,0 0,0
Emplois francs 27,5 27,3 -1,0 24,0 -11,9
Autres aides ciblées sur des territoires² 9,0 10,9 22,2 7,3 -33,7
Ensemble 1 956,0 1 784,6 -8,8 1 743,2 -2,3
  • PEC : parcours emploi compétence ; CUI-CIE : contrat unique d'insertion - contrat initiative emploi ; IAE : insertion par activité économique ; Acre : aide à la création ou à la reprise d'une entreprise ; AEJ aide à l'embauche des jeunes.
  • 1. Entrées initiales et reconductions de contrat.
  • 2. Aides ciblées sur des territoires (zones de revitalisation rurale (ZRR), zones franches urbaines (ZFU), zones de restructuration de la défense (ZRD) et bassins d’emploi à redynamiser (BER)).
  • Lecture : En 2023, le nombre d’entrées en parcours emploi compétences (PEC) s'élève à 62 800 (-18,4 % par rapport à 2022).
  • Champ : France.
  • Sources : Données Urssaf, ASP, France Travail, SIA, Extrapro ; traitements Dares.

Parmi ces embauches, 418 000 ont été réalisées sur des , soit ‑6 % par rapport à 2022. Ces embauches sont pilotées par les pouvoirs publics, qui définissent les crédits alloués, les publics ciblés et des objectifs d’embauches. De septembre 2020 jusqu’au printemps 2022, en réponse à la crise sanitaire, les contrats aidés avaient été mobilisés, en particulier dans le secteur marchand (), dont les entrées sont passées de 4 000 en 2020 à 80 000 en 2021 ; après un premier repli en 2022, les entrées en CUI-CIE ont chuté en 2023 (-36 %), pour atteindre 32 000. Par ailleurs, les entrées dans les , contrats aidés du secteur non marchand, ont baissé de 18 % par rapport à 2022 pour atteindre 63 000. Les entrées dans des structures de l’ ont augmenté de 1 %, une hausse équivalente à celle de l’année précédente, et atteignent 323 000 en 2023.

En 2023, 966 000 embauches ont été réalisées en contrat d’alternance ( ou ), augmentant de 1 % par rapport à 2022. Cette hausse est portée par les contrats d’apprentissage (+2 % en 2023) qui ralentissent nettement (+14 % en 2022). La réforme de l’apprentissage portée par la loi « Avenir professionnel » de 2018, ainsi que l’aide exceptionnelle pour l’embauche en apprentissage mise en place à l’été 2020, expliquent l’essor des embauches entre 2019 et 2022. En 2023, l’effet de ces changements sur la montée en charge du nombre de bénéficiaires s’essouffle. Les baisses de l’aide au recrutement et de la prise en charge des coûts pédagogiques contribuent également au ralentissement.

Enfin, en 2023, 359 000 personnes sont entrées dans d’autres dispositifs d’emplois aidés, 6 % de moins qu’en 2022. Ce repli s’explique par une baisse du recours à l’aide à la création ou à la reprise d’une entreprise (), avec 328 000 entrées en 2023. Les entrées en se sont situées à 24 000 en 2023, en diminution de 12 %.

Fin 2023, le nombre de bénéficiaires d’un emploi aidé s’établit à 1,7 million, en baisse de 1 % sur un an. Ce niveau reste inférieur à celui de fin 2019 (1,8 million) (figure 2). Du fait de la poursuite de la diminution des CUI‑CIE et PEC, le nombre de bénéficiaires de contrats aidés a baissé de 6 % en 2023, pour atteindre 206 000 salariés en fin d’année. En outre, le nombre de bénéficiaires des autres emplois aidés a chuté de 11 % en 2023 (à 366 000), du fait de la diminution du nombre de bénéficiaires de l’Acre. En revanche, le nombre de salariés en alternance s’établit à 1,1 million fin 2023, soit 3 % de plus que fin 2022 et 58 % de plus que fin 2019.

Figure 2Effectifs en emploi aidé depuis 1990

en milliers
Effectifs en emploi aidé depuis 1990 (en milliers) - Lecture : Fin décembre 2023, il y a 206 000 bénéficiaires de contrats aidés.
Année Contrat aidé¹ Contrat en alternance² Autre emploi aidé³ Ensemble
1990 263 448 56 767
1991 353 425 64 843
1992 467 401 166 1 033
1993 528 399 159 1 086
1994 647 449 183 1 279
1995 755 463 195 1 413
1996 874 468 112 1 454
1997 864 504 94 1 462
1998 882 540 102 1 523
1999 874 554 103 1 531
2000 818 586 106 1 510
2001 733 590 111 1 434
2002 682 571 152 1 405
2012 305 635 374 1 315
2013 401 618 493 1 512
2014 463 601 531 1 595
2015 517 610 531 1 658
2016 486 629 546 1 660
2017 365 649 467 1 481
2018 245 700 476 1 422
2019 221 703 915 1 839
2020 205 789 1129 2 123
2021 281 959 895 2 135
2022 219 1 071 410 1 699
2023 206 1 108 366 1 680
  • 1. Travaux d'utilité collective, contrat emploi solidarité, contrat d'emploi consolidé, contrat emploi ville, emploi jeune, contrat d’accompagnement dans l’emploi, contrat d’avenir, contrat unique d’insertion – contrat d’accompagnement dans l’emploi, emploi d'avenir, contrat de retour à l'emploi, contrat initiative emploi, contrats de coopération, aide dégressive à l'employeur, nouveau CIE, contrat insertion – revenu minimum d'activité, CUI-CIE, PEC, IAE.
  • 2. Apprentissage, contrat de professionnalisation, contrat de qualification, contrat de réinsertion en alternance, contrat d'adaptation, contrat d'orientation, Pacte.
  • 3. Aides ciblées sur des territoires (dont emplois francs), dispositifs d'aide à l'embauche des jeunes (exonération jeune sans qualification, exonération sur les embauches de jeune en CDI, aide au premier emploi des jeunes, contrat jeune en entreprise, contrat de génération, AEJ), accompagnement des restructurations, aides à la création d'entreprises.
  • Lecture : Fin décembre 2023, il y a 206 000 bénéficiaires de contrats aidés.
  • Champ : France métropolitaine jusqu'en 2018, France à partir de 2019.
  • Sources : Données Urssaf, ASP, France Travail, SIA, Extrapro ; traitements Dares.

Figure 2Effectifs en emploi aidé depuis 1990

  • 1. Travaux d'utilité collective, contrat emploi solidarité, contrat d'emploi consolidé, contrat emploi ville, emploi jeune, contrat d’accompagnement dans l’emploi, contrat d’avenir, contrat unique d’insertion – contrat d’accompagnement dans l’emploi, emploi d'avenir, contrat de retour à l'emploi, contrat initiative emploi, contrats de coopération, aide dégressive à l'employeur, nouveau CIE, contrat insertion – revenu minimum d'activité, CUI-CIE, PEC, IAE.
  • 2. Apprentissage, contrat de professionnalisation, contrat de qualification, contrat de réinsertion en alternance, contrat d'adaptation, contrat d'orientation, Pacte.
  • 3. Aides ciblées sur des territoires (dont emplois francs), dispositifs d'aide à l'embauche des jeunes (exonération jeune sans qualification, exonération sur les embauches de jeune en CDI, aide au premier emploi des jeunes, contrat jeune en entreprise, contrat de génération, AEJ), accompagnement des restructurations, aides à la création d'entreprises.
  • Lecture : Fin décembre 2023, il y a 206 000 bénéficiaires de contrats aidés.
  • Champ : France métropolitaine jusqu'en 2018, France à partir de 2019.
  • Sources : Données Urssaf, ASP, France Travail, SIA, Extrapro ; traitements Dares.

Définitions

Un emploi aidé est un emploi bénéficiant d’une aide publique, hors allègements généraux et dispositifs sectoriels. Cette aide peut prendre la forme d’une subvention à l’embauche ou d’une exonération de cotisations sociales et cible des publics ou des territoires spécifiques.

Un contrat aidé est un contrat de travail dérogatoire au droit commun pour lequel l’employeur bénéficie d’aides publiques. L’accès à ces contrats est réservé aux personnes rencontrant des difficultés particulières d’accès à l’emploi et leur nombre est piloté par les pouvoirs publics.

Le contrat unique d’insertion (CUI) (introduit en 2010) a pour objet de faciliter l’insertion professionnelle des personnes sans emploi rencontrant des difficultés d’accès à l’emploi.

Le CUI‑CIE s’adresse aux employeurs du secteur marchand et ouvre droit à une aide financière. Il peut prendre la forme d’un CDI ou d’un CDD de 6 à 24 mois. Depuis l’été 2020, il cible principalement les jeunes de moins de 26 ans.

Le Parcours Emploi Compétences (PEC) (CUI-CAE avant janvier 2018), s’adresse aux employeurs du secteur non marchand (associations, collectivités locales, établissements publics hospitaliers ou d’enseignement, etc.).

Le dispositif d’insertion par l’activité économique (IAE) permet à des personnes sans emploi et rencontrant des difficultés sociales et professionnelles de bénéficier d’un contrat de travail. Proposés par certaines structures spécifiques conventionnées par l’État, ces contrats, d’une durée maximale de deux ans, offrent une mise en situation de travail, doublée d’un accompagnement social et professionnel personnalisé.

Le contrat d'apprentissage est un contrat de travail conclu entre un employeur et un jeune de 16 à 29 ans ayant satisfait à l'obligation scolaire, des dérogations étant possibles.

Le contrat de professionnalisation est un contrat de travail destiné à permettre aux jeunes de 16 à 25 ans, aux demandeurs d’emploi et aux bénéficiaires de certaines allocations ou contrats, d’acquérir une qualification professionnelle ou de compléter leur formation initiale au moyen d’une formation en alternance.

L’aide à la création ou à la reprise d’une entreprise (Acre) consiste en une exonération partielle de cotisations sociales. En 2019, elle a été ouverte à l’ensemble des créateurs d’entreprise et est devenue automatique ; à compter de janvier 2020, pour les micro‑entrepreneurs uniquement, le dispositif n’est plus automatique et des critères de publics ciblés sont réintroduits ; à compter d’avril 2020, le dispositif est limité à un an pour tous les créateurs/repreneurs d’entreprise.

Expérimentés à partir du 1er avril 2018 puis généralisés à l’ensemble du territoire au 1er janvier 2020, les emplois francs permettent à un employeur de bénéficier d’une aide lorsqu’il embauche en CDI ou en CDD d’au moins six mois un salarié résidant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV).

Instauré en 2013 et fermé en septembre 2017, le contrat de génération permettait aux entreprises de bénéficier d’une aide financière de l’État si elles embauchaient en CDI un jeune tout en conservant un salarié sénior.

Instauré fin 2012 et fermé au 1er janvier 2018, l’emploi d’avenir s’adressait, sauf exceptions, aux jeunes de 16 à 25 ans (ou 30 ans pour les travailleurs handicapés), sans diplôme ou titulaires d’un CAP‑BEP, ni en emploi ni en formation, présentant des difficultés particulières d’accès à l’emploi. L’emploi d’avenir prenait la forme d’un CDI ou d’un CDD d’un à trois ans.

L’aide à l’embauche des jeunes (AEJ) est un dispositif qui a été mis en place dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution » lancé à l’été 2020. Elle a pu bénéficier à tout employeur (hors fonction publique et particuliers-employeurs) qui a embauché entre le 1er août 2020 et le 31 mars 2022, en CDI ou CDD de plus de trois mois, un jeune âgé de moins de 26 ans, pour une rémunération inférieure ou égale à deux fois le Smic. Le dispositif a été prolongé du 1er avril au 31 mai 2022 en abaissant toutefois la rémunération plafond à 1,6 Smic.