France, portrait social Édition 2023

Cet ouvrage dresse un panorama des inégalités sociales dans plusieurs domaines. La satisfaction dans la vie et le bien-être, l’état de santé des jeunes et leur consommation de substances psychoactives, la proximité sociale des personnes en couple, les inégalités de niveau de vie et de patrimoine, les inégalités d’orientation à la fin du collège et les inégalités en matière de santé, en France et en Europe sont ainsi abordés en mobilisant les nomenclatures socioéconomiques ou socioprofessionnelles, dont la nouvelle PCS Ménage ou encore les classes d’emploi.

Par ailleurs, deux dossiers analysent le niveau de vie des ménages en 2022, année marquée par une forte inflation.

Insee Références
Paru le :Paru le23/11/2023
France, portrait social- Novembre 2023
Consulter
Sommaire

Insertion professionnelle

Insee Références

Paru le :23/11/2023

En moyenne en 2022, 86 % des jeunes depuis 1 à 4 ans sont au sens du Bureau international du travail (BIT) (figure 1) ; 73 % sont en , une proportion identique à celle de 2021, et de 4 points supérieure à celle de 2019. Dans cette phase d’insertion professionnelle, près d’un jeune sur cinq (18 %) est au ou dans son (respectivement 12 % et 6 %) : cette part a baissé en 2021 et en 2022 après un pic en 2020 (21 %). Enfin, 8 % sont inactifs sans souhaiter d’emploi et n’appartiennent donc pas au halo autour du chômage.

Figure 1 - Situations d’activité des personnes sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans en 2022

en %
Figure 1 - Situations d’activité des personnes sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans en 2022 (en %) - Lecture : En 2022, 10,4 % des femmes âgées de 60 ans ou moins sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans sont au chômage.
Caractéristiques Taux de chômage Situation sur le marché du travail1 Situation dans l’emploi 2
Emploi Chômage Halo autour du chômage Inactivité hors halo Ensemble Emploi à durée limitée3 Temps partiel Sous-emploi
Femmes 12,3 74,8 10,4 5,7 9,1 100,0 29,9 17,2 8,0
Hommes 16,6 72,1 14,4 6,0 7,6 100,0 30,0 9,8 5,2
Diplôme du supérieur 8,1 85,7 7,6 3,2 3,6 100,0 24,1 9,0 3,5
CAP, BEP, baccalauréat 19,2 66,5 15,9 7,5 10,1 100,0 36,8 19,2 10,4
Aucun diplôme, brevet des collèges 40,9 35,3 24,4 13,1 27,1 100,0 52,6 25,4 16,8
Ensemble 14,5 73,4 12,4 5,8 8,3 100,0 29,9 13,5 6,6
  • 1. Parmi les personnes âgées de 60 ans ou moins.
  • 2. Parmi les personnes en emploi.
  • 3. Les emplois à durée limitée sont mesurés depuis 2022 en regroupant : les contrats à durée déterminée (dont ceux en contrats aidés), les missions d'intérim (hors contrat à durée indéterminée, CDI), les contrats en alternance (hors CDI), les stages et les sans-contrat.
  • Lecture : En 2022, 10,4 % des femmes âgées de 60 ans ou moins sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans sont au chômage.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes vivant en logement ordinaire, sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2022.

Les jeunes hommes sont plus souvent au chômage ou dans son halo que les femmes (20 % contre 16 %). Il en est de même pour les peu ou pas diplômés (38 %, contre 11 % des diplômés du supérieur), qui sont également plus souvent inactifs sans souhaiter d’emploi (27 % contre 4 %).

De 1 à 4 ans après leur sortie d’études, 30 % des jeunes qui travaillent ont un , soit quatre fois plus que parmi les personnes sorties de formation depuis plus de 10 ans (8 %). Les jeunes peu ou pas diplômés sont davantage en emploi à durée limitée (53 %, contre 24 % des diplômés du supérieur). Les jeunes femmes ayant récemment fini leurs études sont nettement moins souvent à temps partiel que celles sorties depuis plus de 10 ans (17 % contre 28 %), tandis que les jeunes hommes le sont un peu plus souvent (10 % contre 8 %). Les sortants d’études les moins diplômés sont aussi plus souvent à temps partiel (25 %, contre 9 % des diplômés du supérieur). Enfin, 7 % des jeunes en emploi ayant récemment terminé leurs études sont en situation de , notamment car ils travaillent à temps partiel tout en étant disponibles et souhaitant travailler davantage. Le sous-emploi des jeunes en phase d’insertion s’est de nouveau réduit en 2022 (-2 points par rapport à 2021) et passe en dessous de son niveau d’avant crise, après une forte hausse en 2020 due au chômage partiel.

Au cours des 30 dernières années, les difficultés d’insertion sur le marché du travail ont varié différemment selon le diplôme (figure 2). Les diplômés du supérieur sortis d’études depuis 1 à 4 ans ont connu un chômage accru dans les années 1990, mais restent moins affectés que les autres sortants par les aléas économiques. À l’inverse, les peu ou pas diplômés sont 41 % à être au chômage en 2022, soit cinq fois plus que les diplômés du supérieur, contre trois fois plus au milieu des années 1990. En 30 ans, les emplois en CDD ou intérim se sont particulièrement développés, notamment pour les jeunes peu ou pas diplômés, malgré une baisse importante depuis 2018, compensée par une augmentation des CDI et de l’alternance.

Figure 2a - Taux de chômage des personnes sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans

en %
Figure 2a - Taux de chômage des personnes sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans (en %) - Lecture : En 2022, 19,2 % des actifs sortis de formation initiale depuis 1 à 4 ans avec un CAP, BEP ou le baccalauréat sont au chômage.
Année Diplôme du supérieur CAP, BEP, baccalauréat Aucun diplôme, brevet des collèges
Ancienne série Nouvelle série Ancienne série Nouvelle série Ancienne série Nouvelle série
1990 7,0 17,8 30,3
1991 8,2 17,2 30,7
1992 9,2 19,1 32,7
1993 12,8 25,1 38,1
1994 14,8 27,3 44,7
1995 15,4 23,9 43,4
1996 16,3 25,4 44,2
1997 17,0 29,0 47,2
1998 14,1 25,7 44,4
1999 13,3 26,7 49,2
2000 10,3 19,2 43,6
2001 9,2 16,7 39,2
2002 10,6 18,6 41,1
2003 10,0 14,7 33,4
2004 10,2 17,2 36,8
2005 9,5 17,8 38,2
2006 9,9 17,8 40,6
2007 8,8 17,3 36,6
2008 6,1 16,4 37,2
2009 9,4 22,7 48,7
2010 10,3 22,0 43,8
2011 9,2 21,8 45,3
2012 10,1 23,7 46,1
2013 10,8 24,9 48,8
2014 11,6 12,0 24,1 25,2 52,9 51,6
2015 12,2 25,0 50,7
2016 11,4 25,8 50,3
2017 9,5 24,8 47,2
2018 10,2 23,0 43,7
2019 9,8 21,9 47,0
2020 11,1 21,6 48,1
2021 9,8 19,6 43,8
2022 8,1 19,2 40,9
  • Note : rupture de série en 2003, 2013 et 2021.
  • Lecture : En 2022, 19,2 % des actifs sortis de formation initiale depuis 1 à 4 ans avec un CAP, BEP ou le baccalauréat sont au chômage.
  • Champ : France métropolitaine jusqu’en 2014, France hors Mayotte à partir de 2014, personnes vivant en logement ordinaire, sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans, en activité.
  • Source : Insee, enquêtes Emploi.

Figure 2a - Taux de chômage des personnes sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans

  • Note : rupture de série en 2003, 2013 et 2021.
  • Lecture : En 2022, 19,2 % des actifs sortis de formation initiale depuis 1 à 4 ans avec un CAP, BEP ou le baccalauréat sont au chômage.
  • Champ : France métropolitaine jusqu’en 2014, France hors Mayotte à partir de 2014, personnes vivant en logement ordinaire, sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans, en activité.
  • Source : Insee, enquêtes Emploi.

En 2022, la moitié des jeunes récemment sortis de formation initiale occupent des emplois de cadres (23 %) ou des professions intermédiaires (27 %) (figure 3). L’accès aux postes de cadres 1 à 4 ans après la fin des études initiales est surtout réservé aux diplômés du supérieur long (47 %). Les diplômés du supérieur court accèdent plus souvent aux professions intermédiaires (39 %) ou d’employés qualifiés (24 %). Les sortants d’études ayant au plus le baccalauréat sont très majoritairement employés ou ouvriers. Ceux qui disposent d’un CAP ou BEP sont plutôt employés ou ouvriers qualifiés (54 %), ceux peu ou pas diplômés plutôt employés ou ouvriers peu qualifiés (61 %).

Figure 3 - Catégorie socioprofessionnelle des personnes sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans selon le niveau de diplôme en 2022

en %
Figure 3 - Catégorie socioprofessionnelle des personnes sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans selon le niveau de diplôme en 2022 (en %) - Lecture : En 2022, 47,5 % des personnes en emploi sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans diplômées du supérieur long sont cadres.
Catégorie socioprofessionnelle Diplôme du supérieur long Diplôme du supérieur court Baccalauréat ou équivalent CAP, BEP ou équivalent Aucun diplôme, brevet des collèges Ensemble
Agriculteurs, artisans, commerçants et chefs d'entreprise 2,2 2,9 3,6 1,3 3,1 2,6
Cadres 47,5 4,9 1,5 0,2 0,5 23,0
Professions intermédiaires 35,1 39,0 16,5 5,8 7,0 26,7
Employés qualifiés 9,5 24,2 24,2 23,8 9,7 16,7
Employés peu qualifiés 2,9 9,3 21,3 19,8 33,2 11,6
Ouvriers qualifiés 1,6 12,3 20,2 29,8 19,1 11,4
Ouvriers peu qualifiés 1,2 7,4 12,8 19,4 27,4 8,0
Ensemble 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
  • Lecture : En 2022, 47,5 % des personnes en emploi sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans diplômées du supérieur long sont cadres.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes vivant en logement ordinaire, sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans, en emploi.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2022.

Définitions

La sortie de formation initiale est la première interruption de plus d’un an du parcours d’études amorcé à l’école élémentaire.

La population active regroupe les personnes qui sont en emploi ou au chômage au sens du Bureau international du travail (BIT). Les personnes qui ne sont ni en emploi ni au chômage sont dites « inactives ».

L'emploi au sens du Bureau international du travail (BIT) inclut les personnes ayant effectué au moins une heure de travail rémunéré au cours de la semaine de référence, ou absentes de leur emploi sous certaines conditions de durée, et de motif (congés annuels, maladie, maternité, etc.). En particulier, les personnes ayant un emploi mais n’ayant pas travaillé pendant la semaine de référence pour cause de congé, de congé maladie de moins d’un an ou de chômage partiel ou technique (quelle que soit la durée) sont considérées comme en emploi.

Le chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) concerne les personnes de 15 ans ou plus qui sont sans emploi durant une semaine donnée, sont disponibles pour travailler dans les deux semaines et ont effectué au cours des quatre dernières semaines une démarche active de recherche d’emploi ou ont trouvé un emploi qui commence dans les trois mois. Les démarches actives considérées sont variées : étudier des annonces d’offres d’emploi, se rendre à un salon professionnel, mobiliser son réseau social ou prendre des conseils auprès de Pôle emploi, etc.

Le halo autour du chômage est composé de personnes inactives au sens du Bureau international du travail (BIT), mais proches du marché du travail. Il s’agit des personnes sans emploi qui recherchent un emploi mais qui ne sont pas disponibles dans les deux semaines pour travailler et des personnes sans emploi qui souhaitent travailler mais n’ont pas effectué de démarche active de recherche d’emploi dans le mois précédent, qu’elles soient disponibles ou non.

Les emplois à durée limitée sont ceux qui ont un terme fixé, défini dans le contrat de travail qui lie le salarié à son employeur. Dans l’enquête Emploi, ils sont mesurés en regroupant les CDD (dont ceux en contrats aidés), les missions d’intérim hors CDI, les contrats en alternance hors CDI, les stages et les sans-contrat.

Le sous-emploi au sens du Bureau international du travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT qui remplissent l’une des conditions suivantes :

•  elles travaillent à temps partiel, souhaitent travailler davantage et sont disponibles pour le faire, qu’elles recherchent activement un emploi ou non ;

•  elles travaillent à temps partiel ou à temps complet, mais ont travaillé moins que d’habitude pendant une semaine de référence en raison de chômage partiel (chômage technique) ou de mauvais temps.