France, portrait social Édition 2023

Cet ouvrage dresse un panorama des inégalités sociales dans plusieurs domaines. La satisfaction dans la vie et le bien-être, l’état de santé des jeunes et leur consommation de substances psychoactives, la proximité sociale des personnes en couple, les inégalités de niveau de vie et de patrimoine, les inégalités d’orientation à la fin du collège et les inégalités en matière de santé, en France et en Europe sont ainsi abordés en mobilisant les nomenclatures socioéconomiques ou socioprofessionnelles, dont la nouvelle PCS Ménage ou encore les classes d’emploi.

Par ailleurs, deux dossiers analysent le niveau de vie des ménages en 2022, année marquée par une forte inflation.

Insee Références
Paru le :Paru le23/11/2023
France, portrait social- Novembre 2023
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Sommaire

Dépenses de santé

En 2022, la atteint 235,8 milliards d’euros, soit 8,9 % du produit intérieur brut et 3 475 euros par habitant (figure 1). Après un très fort rebond en 2021 (+7,8 %) lié au redémarrage de l’activité avec l’assouplissement des restrictions sanitaires, la CSBM demeure dynamique en 2022 : elle augmente de 3,9 % en valeur, une hausse supérieure à la moyenne annuelle de 2010 à 2019 (+2,0 %). Cette croissance est alimentée par une augmentation du volume (+1,8 %) comparable à celle d’avant la crise sanitaire ainsi que par une hausse des prix (+2,1 %) sans précédent durant la période de 2010 à 2019 (figure 2). Cette hausse des prix demeure toutefois inférieure à l’inflation en 2022.

Figure 1Consommation de soins et de biens médicaux (CSBM)

en millions d’euros
Consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) (en millions d’euros) - Lecture : En 2022, la consommation de soins hospitaliers s’élève à 88 700 millions d’euros dans le secteur public.
Soins et biens médicaux 2012 2020 2021 2022 Évolution 2022/2021
(en %)
Soins hospitaliers 84 706 103 270 110 165 114 862 4,3
Secteur public 64 846 79 797 84 916 88 700 4,5
Secteur privé 19 860 23 473 25 249 26 163 3,6
Soins ambulatoires 97 084 107 154 116 762 120 913 3,6
Soins de ville¹ 47 418 54 797 60 288 62 157 3,1
Médecins et sages-femmes 20 464 23 031 24 583 25 584 4,1
Auxiliaires médicaux 11 587 15 733 17 306 17 822 3,0
Dentistes 10 745 11 441 13 478 13 824 2,6
Laboratoires d’analyses 4 276 4 455 4 689 4 615 -1,6
Cures thermales 346 136 231 312 34,7
Médicaments 32 098 29 831 31 108 32 768 5,3
Biens médicaux 13 497 17 784 19 787 19 978 1,0
Optique médicale 5 497 6 245 7 256 7 272 0,2
Aides auditives 757 1 263 2 027 1 977 -2,5
Autres² 5 953 10 276 10 504 10 729 2,1
Transports sanitaires 4 071 4 741 5 579 6 009 7,7
Ensemble 181 790 210 424 226 927 235 775 3,9
Part dans le PIB (en %) 8,7 9,1 9,1 8,9 ///
  • /// : absence de résultat due à la nature des choses.
  • 1. Dans les comptes de la santé, les soins de ville ne comprennent ni les honoraires en cliniques privées, ni les dépenses de biens médicaux et de transports sanitaires habituellement inclus dans le périmètre des soins de ville des régimes d’assurance maladie.
  • 2. Orthèses, prothèses autres qu'auditives, véhicules pour handicapés physiques, aliments diététiques, matériels, pansements, masques chirurgicaux et FFP2.
  • Note : Les données sont définitives avant 2020, semi-définitives pour 2021 et provisoires pour 2022.
  • Lecture : En 2022, la consommation de soins hospitaliers s’élève à 88 700 millions d’euros dans le secteur public.
  • Source : Drees, comptes de la santé.

Figure 2Taux de croissance de la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) en valeur, en volume et en prix

en %
Taux de croissance de la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) en valeur, en volume et en prix (en %) - Lecture : En 2022, la consommation de soins et de biens médicaux augmente de 3,9 % en valeur. Cette évolution est portée par une hausse des prix de 2,1 % et une hausse du volume de 1,8 %.
Taux de croissance 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Valeur 2,7 2,1 2,0 2,5 1,6 2,2 1,6 1,2 2,2 1,6 7,8 3,9
Volume 2,9 2,5 1,9 3,1 2,6 2,9 1,4 1,8 1,6 -4,4 8,1 1,8
Prix -0,2 -0,4 0,0 -0,6 -0,9 -0,7 0,1 -0,5 0,5 6,3 -0,3 2,1
  • Lecture : En 2022, la consommation de soins et de biens médicaux augmente de 3,9 % en valeur. Cette évolution est portée par une hausse des prix de 2,1 % et une hausse du volume de 1,8 %.
  • Source : Drees, comptes de la santé.

Figure 2Taux de croissance de la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) en valeur, en volume et en prix

  • Lecture : En 2022, la consommation de soins et de biens médicaux augmente de 3,9 % en valeur. Cette évolution est portée par une hausse des prix de 2,1 % et une hausse du volume de 1,8 %.
  • Source : Drees, comptes de la santé.

La consommation de soins hospitaliers (publics et privés) qui s’élève à 114,9 milliards d’euros en 2022 augmente fortement pour la troisième année consécutive : +4,3 % en 2022, après +6,7 % en 2021 et +6,2 % en 2020. En 2020 et 2021, ce dynamisme s’expliquait par la hausse des rémunérations des personnels et par les surcoûts liés à la lutte contre le Covid-19. En 2022, la baisse des dépenses liées à la crise sanitaire est compensée par la hausse des salaires, en raison de la revalorisation du point d’indice dans la fonction publique et des mesures exceptionnelles de soutien à l’attractivité dans le secteur public (mission « flash » sur les urgences, revalorisation des gardes et astreintes).

En 2022, la consommation de médicaments en ambulatoire s’élève à 32,8 milliards d’euros, en hausse de 5,3 % après une baisse continue entre 2014 et 2020. Cette hausse est soutenue par la progression particulièrement marquée de la consommation en volume de certaines classes thérapeutiques spécifiques, notamment les traitements du cancer et de la mucoviscidose, et les immunosuppresseurs.

Après un fort rebond en 2021, la consommation de soins auprès des médecins progresse de nouveau en 2022 : +3,8 % pour les généralistes et +4,1 % pour les spécialistes. Les soins courants infirmiers ralentissent et augmentent à un rythme plus faible que celui d’avant-crise (+2,4 %, en 2022 contre en moyenne +5,6 % par an entre 2010 et 2019). Après avoir fortement augmenté en 2021, les dépenses des secteurs concernés par la (optique, audioprothèses et prothèses dentaires) se stabilisent en 2022.

La crise sanitaire a modifié la composition de la CBSM, entraînant un changement important de la structure de son financement, car les dépenses exceptionnelles liées à la crise sanitaire ont en majorité été prises en charge par les administrations publiques (Sécurité sociale et État). En 2022, la part de la CSBM financée par les administrations publiques reste stable par rapport à 2021, autour de 80 %, à un niveau supérieur à celui d’avant-crise (figure 3). La part des organismes complémentaires (mutuelles, sociétés d’assurance et institutions de prévoyance) est quasi stable en 2022 à 12,6 % ; elle demeure inférieure de 0,7 point à son niveau de 2019. Depuis la réforme du 100 % santé mise en place en 2019, la part de la CSBM financée par les ménages a diminué, passant de 7,6 % à 7,2 %. La participation directe des ménages aux dépenses de santé s’établit ainsi à 17,0 milliards d’euros en 2022, soit un reste à charge de 250 euros en moyenne par habitant (figure 4).

Figure 3Structure du financement de la consommation de soins et de biens médicaux en 2022

en %
Structure du financement de la consommation de soins et de biens médicaux en 2022 (en %) - Lecture : En 2022, la Sécurité sociale finance 79,6 % de la consommation de soins et de biens médicaux.
Financeurs de la consommation de soins et biens médicaux Part de financement de la consommation de soins et de biens médicaux
Sécurité sociale¹ 79,6
État 0,6
Organismes complémentaires 12,6
Ménages 7,2
Ensemble 100,0
  • 1. Y compris prestations complémentaires Alsace-Moselle et Camieg. À partir de 2021, la gestion du fond en charge de la complémentaire santé solidaire (CSS) est assurée par les administrations de Sécurité sociale. Les prestations versées par le fond CSS sont désormais comptabilisées au sein du champ de la Sécurité sociale alors qu’elles étaient comptabilisées dans le champ de l’État jusqu'en 2020.
  • Lecture : En 2022, la Sécurité sociale finance 79,6 % de la consommation de soins et de biens médicaux.
  • Source : Drees, comptes de la santé.

Figure 3Structure du financement de la consommation de soins et de biens médicaux en 2022

  • 1. Y compris prestations complémentaires Alsace-Moselle et Camieg. À partir de 2021, la gestion du fond en charge de la complémentaire santé solidaire (CSS) est assurée par les administrations de Sécurité sociale. Les prestations versées par le fond CSS sont désormais comptabilisées au sein du champ de la Sécurité sociale alors qu’elles étaient comptabilisées dans le champ de l’État jusqu'en 2020.
  • Lecture : En 2022, la Sécurité sociale finance 79,6 % de la consommation de soins et de biens médicaux.
  • Source : Drees, comptes de la santé.

Figure 4Le reste à charge des ménages en 2022

en euros
Le reste à charge des ménages en 2022 (en euros) - Lecture : En 2022, le reste à charge moyen par habitant s’élève à 250 euros, dont 67 euros de dépenses de médicaments en ambulatoire.
Soins et biens médicaux Reste à charge
(en euros)
Soins hospitaliers 44,6
Soins de médecins et de sages-femmes 30,5
Soins d'auxiliaires médicaux 21,6
Autres postes en soins ambulatoires 27,7
Soins de dentistes hors prothèses 9,8
Médicaments en ambulatoire 66,8
Prothèses dentaires 16,1
Optique hors lentilles 22,9
Audioprothèses 10,4
Total 250,4
  • Lecture : En 2022, le reste à charge moyen par habitant s’élève à 250 euros, dont 67 euros de dépenses de médicaments en ambulatoire.
  • Source : Drees, comptes de la santé.

Figure 4Le reste à charge des ménages en 2022

  • Lecture : En 2022, le reste à charge moyen par habitant s’élève à 250 euros, dont 67 euros de dépenses de médicaments en ambulatoire.
  • Source : Drees, comptes de la santé.

Définitions

La consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) comprend les soins hospitaliers, les soins de ville, les transports sanitaires, les médicaments et les autres biens médicaux mais exclut les soins de longue durée et les dépenses de prévention (vaccin Covid-19 par exemple).

La réforme du 100 % santé, mise en place progressivement entre janvier 2019 et janvier 2021, propose un ensemble de prestations de soins et d’équipements dans un panier spécifique pour trois postes de soins (aides auditives, optique et dentaire). Pour chacun de ces postes, des paniers « 100 % santé » regroupent des soins et des équipements intégralement remboursés par l’Assurance maladie et par les organismes complémentaires sans contribution des ménages :

  • 100 % santé audiologie : les assurés peuvent bénéficier de paniers d’offres de mieux en mieux remboursés avec une diminution de leur reste à charge de 200 euros par appareil en 2019, puis 250 euros en 2020 et un remboursement total sans reste à charge en 2021 ;
  • 100 % santé dentaire : en parallèle de la mise en place du panier 100 % santé, des modifications tarifaires sont mises en place pour réorienter l’activité des chirurgiens-dentistes vers davantage de prévention et de soins courants dits conservateurs. Ainsi, les tarifs de base de remboursement par la Sécurité sociale de certains soins conservateurs ont été revalorisés au 1er avril 2019, tandis que les tarifs d’un ensemble d’actes prothétiques sont plafonnés ;
  • 100 % santé optique : dès le 1er janvier 2020, les opticiens proposeront une gamme 100 % santé (lunettes et verres) intégralement prise en charge par l’Assurance maladie et la complémentaire santé.

Ces offres seront accessibles à tous les Français ayant adhéré à un contrat de complémentaire santé responsable.

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