Les entreprises en France Édition 2022
Cet ouvrage offre une vue structurelle complète de notre système productif.
Investissement
Insee Références
Paru le :07/12/2022
En 2020, l’investissement corporel brut hors apports des entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers s’élève à 211,9 milliards d’euros (figure 1). Il diminue de 4,4 % en valeur par rapport à 2019. Tous les secteurs ont moins investi en 2020 qu’en 2019. L’industrie est le secteur qui investit le plus (59,0 milliards d’euros), suivi par les activités immobilières, les services aux entreprises, les transports et l’entreposage, le commerce et l’information‑communication. Au sein de l’industrie, l’industrie manufacturière cumule 34,4 milliards d’euros d’investissements, grâce notamment à l’agroalimentaire (6,5 milliards), à la fabrication d’équipements électriques, électroniques, informatiques et de machines (3,6 milliards d’euros) et à la fabrication de matériels de transport (3,0 milliards d’euros).
tableauFigure 1 – Investissements et taux d’investissement en 2020
Valeur ajoutée hors taxes |
Investissements corporels bruts hors apports |
Taux d'investissement en % | |
---|---|---|---|
en milliards d'euros | |||
Industrie, dont : | 291,4 | 59,0 | 20,2 |
industrie manufacturière | 241,8 | 34,4 | 14,2 |
Construction | 102,9 | 11,0 | 10,7 |
Commerce de gros, de détail, automobile et motocycle | 219,1 | 23,5 | 10,7 |
Transports et entreposage | 72,1 | 26,1 | 36,2 |
Hébergement‑restauration | 27,4 | 9,1 | 33,3 |
Information-communication | 98,9 | 16,5 | 16,6 |
Activités immobilières | 42,0 | 34,7 | 82,5 |
Autres services principalement marchands | 189,8 | 32,0 | 16,8 |
Ensemble | 1 043,6 | 211,9 | 20,3 |
- Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
- Source : Insee, Ésane 2020.
Le taux d’investissement s’établit à 20,3 %, en progression par rapport à 2019 (+0,8 point). Face à la baisse de la valeur ajoutée due à la crise sanitaire liée à la Covid‑19 (–8,3 %) plus rapide que celle du niveau d’investissement, le taux d’investissement augmente dans la plupart des secteurs : +12,2 points dans l’hébergement‑restauration, +2,8 points dans les transports et l’entreposage ou +0,2 point dans l’industrie.
En 2020, sur les 2,3 millions d’entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers (hors micro‑entrepreneurs), 1,1 million ont réalisé des investissements, soit 49 % (figure 2). Les plus grosses structures investissent presque toutes : 99,6 % des grandes entreprises (GE), 98 % des entreprises de taille intermédiaire (ETI) et 90 % des PME non microentreprises. En revanche, moins de la moitié des microentreprises (MIC) investissent (46 %). Ces proportions sont structurelles et évoluent peu, même sous l’effet de la crise sanitaire, hormis pour les microentreprises dont la part d’entreprises investissant diminue de 3 points.
tableauFigure 2 – Répartition des entreprises selon leur taille et leur investissement en 2020
Entreprises ayant investi |
Entreprises n'ayant pas investi |
|
---|---|---|
Microentreprises (MIC) | 46,0 | 54,0 |
PME hors MIC | 90,1 | 9,9 |
Entreprises de taille intermédiaire | 97,7 | 2,3 |
Grandes entreprises | 99,6 | 0,4 |
Ensemble | 48,7 | 51,3 |
- Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors micro-entrepreneurs.
- Source : Insee, Ésane 2020 (données individuelles).
graphiqueFigure 2 – Répartition des entreprises selon leur taille et leur investissement en 2020
Les montants investis par les MIC sont faibles, en raison notamment du niveau de leur activité. Pour un quart d’entre elles, leur dépense annuelle d’investissement est inférieure à 1 200 euros, et pour une sur deux, elle est inférieure à 4 300 euros. Le montant médian investi par les PME hors MIC est neuf fois supérieur à celui des microentreprises ; celui des ETI l’est 450 fois plus. Pour les GE, le montant médian de l’investissement s’élève à 60 millions d’euros (figure 3).
tableauFigure 3 – Dispersion de l’investissement des entreprises ayant investi en 2020
Distribution de l'investissement en 2020 |
1er quartile (Q1) | Médiane | 3e quartile (Q3) |
---|---|---|---|
Microentreprises (MIC) | 1,2 | 4,3 | 17,4 |
PME hors MIC | 11,4 | 39,8 | 132,7 |
Entreprises de taille intermédiaire | 563,5 | 1 935,9 | 6 661,8 |
Grandes entreprises | 25 054,2 | 59 926,9 | 168 809,8 |
Ensemble | 1,4 | 5,5 | 23,2 |
- Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors micro-entrepreneurs, ayant investi en 2020.
- Source : Insee, Ésane 2020 (données individuelles).
graphiqueFigure 3 – Dispersion de l’investissement des entreprises ayant investi en 2020
Ainsi, l’investissement en France est concentré sur un nombre relativement faible d’entreprises. Parmi les entreprises ayant investi en 2020, 2 % réalisent chacune un investissement d’au moins 500 000 euros et concentrent à elles seules 87 % du montant total des investissements corporels bruts hors apports ; à l’opposé, 61 % réalisent un investissement inférieur à 10 000 euros et ne comptabilisent que 1 % du total de ces investissements (figure 4).
tableauFigure 4 – Répartition des entreprises ayant investi selon le montant de leur investissement en 2020
Montant investi en euros |
Entreprises ayant investi |
Investissements corporels bruts hors apports |
---|---|---|
Moins de 10 000 | 61 | 1 |
10 000 à moins de 50 000 | 26 | 3 |
50 000 à moins de 500 000 | 12 | 9 |
500 000 ou plus | 2 | 87 |
- Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors micro-entrepreneurs, ayant investi en 2020.
- Source : Insee, Ésane 2020 (données individuelles).
graphiqueFigure 4 – Répartition des entreprises ayant investi selon le montant de leur investissement en 2020
En 2020, 62 % des investissements sont imputables à des firmes multinationales, pour un montant de 129,6 milliards d’euros. Les unités légales indépendantes investissent quant à elles, 41,3 milliards d’euros, comparable en ordre de grandeur à l’investissement des groupes franco‑français (37,2 milliards d’euros). Parmi les entreprises ayant réalisé un investissement en 2020 (hors micro‑entrepreneurs), la moitié l’a fait pour 5,5 milliers d’euros. Pour les groupes franco‑français, cette médiane est à 28,1 milliards d’euros, tandis qu’elle s’établit à 138,4 pour les multinationales sous contrôle français, soit 25 fois plus que l’ensemble des entreprises. La dispersion est cependant très grande, notamment pour les multinationales.
Définitions
Investissements corporels bruts hors apports : somme des dépenses consacrées par les entreprises à l’acquisition ou à la création de moyens de production : bâtiments, terrains, ouvrages existants, matériels et outillage, matériel de transport, construction et génie civil. C’est le flux qui alimente le stock des immobilisations. Il comprend les immobilisations en cours, mais exclut les immobilisations incorporelles et financières et les équipements financés par crédit-bail.
Quatre catégories d’entreprises sont définies dans le décret d’application de la loi de modernisation de l’économie (décret n° 2008-1354) pour les besoins de l’analyse statistique et économique. Pour déterminer la catégorie à laquelle une entreprise appartient, les données suivantes, afférentes au dernier exercice comptable clôturé et calculées sur une base annuelle, sont utilisées : l’effectif, le chiffre d’affaires et le total du bilan. Sont ainsi distinguées :
- les petites et moyennes entreprises (PME) sont celles qui, d’une part, occupent moins de 250 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 50 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions d’euros ;
- parmi elles, les microentreprises (MIC) occupent moins de 10 personnes, et ont un chiffre d’affaires annuel ou un total de bilan n’excédant pas 2 millions d’euros ;
- les entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont des entreprises qui n’appartiennent pas à la catégorie des PME et qui, d’une part, occupent moins de 5 000 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 1 500 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 2 000 millions d’euros ;
- les grandes entreprises (GE) sont des entreprises non classées dans les catégories précédentes.
Secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers : il s’agit des secteurs marchands non agricoles et non financiers, à l’exclusion des secteurs principalement non marchands : enseignement, santé humaine et action sociale, associations.
Taux d’investissement : part des investissements corporels bruts hors apport dans la valeur ajoutée (VA).
Micro-entrepreneur : ce régime est la nouvelle dénomination pour celui d’auto-entrepreneur depuis le 19 décembre 2014. Il a été mis en place par la loi de modernisation de l’économie (LME) d’août 2008 et est entré en vigueur au 1er janvier 2009. Pour les entrepreneurs individuels qui en font la demande, les formalités de création d’entreprises sont allégées, et le mode de calcul et de paiement des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu est simplifié. L’entrepreneur bénéficie ainsi notamment du régime fiscal de la micro-entreprise et du régime micro-social. Depuis le 1er janvier 2018, le régime peut s’appliquer aux entreprises dont le chiffre d’affaires pour une année civile complète n’excède pas :
- 176 200 euros HT pour une activité de vente de marchandises, d’objets, d’aliments à emporter ou à consommer sur place, ou de fourniture de logement ;
- 72 600 euros HT pour une activité de services.
Les petites et moyennes entreprises (PME) sont celles qui, d’une part, occupent moins de 250 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 50 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions d’euros.
Les microentreprises (MIC) occupent moins de 10 personnes, et ont un chiffre d’affaires annuel ou un total de bilan n’excédant pas 2 millions d’euros.
Pour en savoir plus
« 11 400 sociétés concentrent 75 % de l’investissement », Insee Focus n° 32, juillet 2015.