Les entreprises en France Édition 2022

Cet ouvrage offre une vue structurelle complète de notre système productif.

Insee Références
Paru le :Paru le07/12/2022
Les entreprises en France- Décembre 2022
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Coût du travail et salaires

Insee Références

Paru le :07/12/2022

Le coût du travail couvre l’ensemble des dépenses réalisées par les employeurs pour l’emploi d’un salarié : les rémunérations perçues par le salarié, les cotisations sociales à la charge de l’employeur, les frais de formation professionnelle, les autres dépenses et les taxes sur les salaires, déduction faite des subventions perçues. En France, dans les entreprises de 10 salariés ou plus dans le secteur marchand non agricole (SMNA) hors services aux ménages, le s’établit à 38,4 euros en 2021 (figure 1). Les cotisations sociales et les autres coûts à la charge de l’employeur représentent en moyenne 44,0 % du salaire brut. Cette part est plus importante dans l’industrie et le tertiaire que dans la construction. Cet écart s’explique par des niveaux de salaire plus bas dans ce dernier secteur, ce qui permet aux entreprises de bénéficier d’allégements de charges plus importants.

Figure 1 - Structure du coût de la main-d’œuvre par heure travaillée selon le secteur d'activité en 2021, et évolution en 2020 et 2021

Figure 1 - Structure du coût de la main-d’œuvre par heure travaillée selon le secteur d'activité en 2021, et évolution en 2020 et 2021 - Lecture : en 2021, le coût horaire de la main-d'œuvre est de 38,4 euros, dont 26,6 euros pour les salaires et traitements. Il a augmenté de 0,2 % en 2021.
Niveaux Évolution annuelle du coût horaire
Coût horaire dont salaires et traitements Cotisations sociales et autres charges / salaires et traitements 2020/2019 2021/2020
(en euros) (en euros) (part en %) (en %) (en %)
Industrie 40,4 27,6 46,0 2,8 0,3
Construction 34,5 24,5 40,4 3,6 0,0
Tertiaire 38,1 26,4 43,9 4,3 0,3
Ensemble 38,4 26,6 44,0 4,1 0,2
  • Lecture : en 2021, le coût horaire de la main-d'œuvre est de 38,4 euros, dont 26,6 euros pour les salaires et traitements. Il a augmenté de 0,2 % en 2021.
  • Champ : France hors Mayotte, entreprises de 10 salariés ou plus du secteur marchand non agricole (SMNA), hors services aux ménages.
  • Sources : Insee, indice du coût du travail (ICT) pour les évolutions ; Eurostat, Labour cost survey, annual data pour les niveaux.

De 2013 à 2021, la hausse du coût horaire de la main d’œuvre a été modérée en France grâce à la mise en place de diverses mesures comme, par exemple, le entre 2013 et 2018, ou, plus récemment, les dispositifs adoptés pour faire face à la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 (exonérations et aide au paiement de cotisations sociales, plan « 1 jeune 1 solution »). En 2020, le coût horaire moyen a toutefois nettement augmenté (+4,1 %), principalement en raison d’un effet de composition : les salariés les plus concernés par le chômage partiel, donc temporairement sous-représentés, sont souvent des ouvriers et des employés, dont les salaires horaires sont les plus faibles. Par contrecoup, en 2021, la baisse du recours au chômage partiel limite la hausse du coût horaire du travail (+0,2 % en moyenne sur l’année).

En 2020, dans le secteur privé, le s’élève en moyenne à 39 600 euros par an (figure 2). Un cadre perçoit en moyenne un salaire 2,8 fois supérieur à celui d’un ouvrier non qualifié et 1,8 fois supérieur à celui d’un salarié exerçant une profession intermédiaire. Les salaires sont plus élevés dans les activités financières et d’assurance (61 900 euros en moyenne) et dans l’information et la communication (56 600 euros). Ils sont les plus faibles dans l’hébergement et la restauration (27 000 euros), les salariés y étant souvent peu qualifiés et payés au Smic.

Figure 2 - Salaire brut annuel moyen en équivalent temps plein (ETP) en 2020 dans le secteur privé

en milliers d'euros
Figure 2 - Salaire brut annuel moyen en équivalent temps plein (ETP) en 2020 dans le secteur privé (en milliers d'euros) - Lecture : en 2020, le salaire brut annuel moyen en ETP dans les transports et l'entreposage est de 35 800 euros.
Cadres¹ Professions intermédiaires Employés Ouvriers qualifiés Ouvriers non qualifiés Ensemble
Industrie manufacturière, industries extractives et autres 75,8 44,4 30,8 33,2 28,3 44,3
Construction 60,2 40,0 30,6 30,1 25,1 35,4
Commerce ; réparation d'automobiles et de motocycles 68,5 38,0 26,8 28,6 25,7 36,2
Transports et entreposage 62,6 38,4 30,9 29,8 27,0 35,8
Hébergement-restauration 46,2 32,7 23,7 26,1 24,2 27,0
Information-communication 64,5 38,5 33,8 35,5 28,8 56,6
Activités financières et d'assurance 86,1 43,7 35,0 33,8 29,9 61,9
Activités immobilières 64,8 37,6 30,6 29,3 26,3 41,6
Activités scientifiques et techniques ; services administratifs et de soutien 70,7 37,0 28,4 27,9 24,0 40,2
Administrations publiques, enseignement, santé et action sociale 58,8 34,3 26,3 25,4 14,3 31,4
Autres activités de services 53,4 36,1 26,4 27,7 22,2 33,8
Ensemble 69,4 38,8 27,6 30,3 24,4 39,6
  • 1. Y compris chefs d'entreprise salariés.
  • Lecture : en 2020, le salaire brut annuel moyen en ETP dans les transports et l'entreposage est de 35 800 euros.
  • Champ : France hors Mayotte, salariés du privé et des entreprises publiques hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2020.

En 2021, le dans le SMNA, mesuré en euros courants (salaires nominaux), rebondit de 6,3 % en moyenne sur l’année, après avoir chuté de 4,4 % en 2020 avec le recours massif au chômage partiel (figure 3). En effet, ce dispositif, s’il a permis de contenir les pertes d’emploi durant la crise sanitaire, a conduit à substituer des indemnisations (non considérées comme du salaire) à une partie des salaires. Fin 2021, le SMPT nominal dépasse sa trajectoire d’avant crise sanitaire. Le rebond est cependant limité en termes réels (i.e. une fois ôtée la hausse des prix), compte tenu d’un net regain d’inflation depuis l’automne 2021. L’évolution du SMPT comporte deux composantes : les éléments conjoncturels, affectés en premier lieu par la crise sanitaire (contrepartie des arrêts maladie ou du recours au chômage partiel, heures supplémentaires, primes), et les mouvements tendanciels des salaires, reflétés par le , aux fluctuations bien plus modérées en 2020 et en 2021.

Figure 3 - Évolution des salaires nominaux et des prix, en euros courants, entre 2008 et 2021

glissement annuel, en %
Figure 3 - Évolution des salaires nominaux et des prix, en euros courants, entre 2008 et 2021 (glissement annuel, en %) - Lecture : au quatrième trimestre 2021, le salaire moyen par tête dans le SMNA augmente de 6,4 % en glissement annuel.
Indice des prix à la consommation Salaire mensuel de base Salaire moyen par tête (SMNA) Évolution du SMPT dans le SMNA en moyenne annuelle (en %)
2008 01/01/2008 2,9 2,8 3,1 2,7
01/04/2008 3,3 3,0 2,9
01/07/2008 3,3 3,0 2,7
01/10/2008 1,8 3,0 2,0
2009 01/01/2009 0,6 2,7 0,8 1,4
01/04/2009 -0,2 2,2 1,1
01/07/2009 -0,4 2,0 1,3
01/10/2009 0,4 1,9 2,3
2010 01/01/2010 1,3 1,8 3,6 3,5
01/04/2010 1,6 1,9 4,0
01/07/2010 1,6 1,7 3,5
01/10/2010 1,6 1,8 2,7
2011 01/01/2011 1,8 2,0 2,1 1,4
01/04/2011 2,1 2,1 1,3
01/07/2011 2,1 2,2 0,9
01/10/2011 2,4 2,2 1,2
2012 01/01/2012 2,3 2,2 1,4 1,9
01/04/2012 2,0 2,1 1,7
01/07/2012 2,0 2,2 2,2
01/10/2012 1,5 2,1 2,1
2013 01/01/2013 1,1 1,9 1,7 1,7
01/04/2013 0,8 1,8 2,0
01/07/2013 0,9 1,6 1,7
01/10/2013 0,7 1,6 1,5
2014 01/01/2014 0,7 1,4 1,2 0,9
01/04/2014 0,6 1,4 0,8
01/07/2014 0,4 1,5 0,8
01/10/2014 0,2 1,4 0,8
2015 01/01/2015 -0,2 1,3 1,4 1,6
01/04/2015 0,2 1,3 1,6
01/07/2015 0,1 1,2 1,6
01/10/2015 0,1 1,2 1,9
2016 01/01/2016 0,0 1,2 1,8 1,7
01/04/2016 0,0 1,1 1,5
01/07/2016 0,3 1,2 1,7
01/10/2016 0,5 1,1 1,6
2017 01/01/2017 1,2 1,2 2,0 2,1
01/04/2017 0,9 1,3 2,1
01/07/2017 0,9 1,3 2,0
01/10/2017 1,1 1,3 2,1
2018 01/01/2018 1,3 1,5 1,2 1,6
01/04/2018 1,9 1,5 1,6
01/07/2018 2,2 1,5 1,7
01/10/2018 1,9 1,6 2,0
2019 01/01/2019 1,2 1,6 2,8 2,3
01/04/2019 1,2 1,7 2,4
01/07/2019 1,0 1,8 2,3
01/10/2019 1,1 1,7 1,9
2020 01/01/2020 1,1 1,6 -2,3 -4,4
01/04/2020 0,3 1,5 -13,5
01/07/2020 0,3 1,5 0,2
01/10/2020 0,0 1,5 -2,1
2021 01/01/2021 0,7 1,5 1,5 6,3
01/04/2021 1,4 1,4 14,7
01/07/2021 1,8 1,4 3,5
01/10/2021 2,7 1,7 6,4
  • SMNA : secteur marchand non agricole.
  • Lecture : au quatrième trimestre 2021, le salaire moyen par tête dans le SMNA augmente de 6,4 % en glissement annuel.
  • Champ : France hors Mayotte, pour l'indice des prix à la consommation ; France hors Mayotte, entreprises de 10 salariés ou plus du privé pour le salaire mensuel de base ; France, pour le salaire moyen par tête.
  • Sources : Dares, enquête sur l'activité et les conditions d'emploi de la main-d'œuvre (Acemo) ; Insee, comptes nationaux.

Figure 3 - Évolution des salaires nominaux et des prix, en euros courants, entre 2008 et 2021

  • SMNA : secteur marchand non agricole.
  • Lecture : au quatrième trimestre 2021, le salaire moyen par tête dans le SMNA augmente de 6,4 % en glissement annuel.
  • Champ : France hors Mayotte, pour l'indice des prix à la consommation ; France hors Mayotte, entreprises de 10 salariés ou plus du privé pour le salaire mensuel de base ; France, pour le salaire moyen par tête.
  • Sources : Dares, enquête sur l'activité et les conditions d'emploi de la main-d'œuvre (Acemo) ; Insee, comptes nationaux.

Définitions

Le coût horaire de la main-d’œuvre est le coût salarial total rapporté au nombre d’heures effectivement travaillées par les salariés.

Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) est un avantage fiscal dont bénéficient les entreprises qui emploient des salariés. Il est calculé par application d’un taux (6 % en 2018) sur l’ensemble des salaires ne dépassant pas 2,5 fois le Smic. Le CICE a été supprimé au 1er janvier 2019 et remplacé par une baisse de cotisations sociales.

Le salaire brut correspond à l’intégralité des sommes perçues par le salarié au titre de son contrat de travail, avant toute déduction de cotisations et contributions salariales obligatoires. Il intègre les sommes versées dans le cadre de l’épargne salariale (participation et intéressement).
Le salaire en équivalent temps plein (ETP) est un salaire converti à un temps plein pendant toute l’année, quel que soit le volume de travail effectif. Par exemple, pour un agent ayant occupé un poste de travail pendant six mois à 80 % et ayant perçu un total de 10 000 euros, le salaire en ETP est de 10 000/(0,5*0,8) = 25 000 euros par an.

Le salaire moyen par tête (SMPT) rapporte les masses salariales brutes versées par l’ensemble des employeurs au nombre de salariés en personnes physiques.

Le salaire mensuel de base (SMB) correspond au salaire brut avant déduction des cotisations sociales et avant versement des prestations sociales. Il ne comprend ni les primes ni les heures supplémentaires. Son montant correspond généralement à celui de la première ligne du bulletin de paye d'un salarié.

Pour en savoir plus

« Emploi, chômage, revenus du travail,  », coll. « Insee Références », édition 2022.

« Les salaires dans le secteur privé en 2020 – Des évolutions atypiques du fait de la crise sanitaire », Insee Première n° 1898, avril 2022.

« Le coût de la main d’œuvre en France en 2016 : 34,3 euros par heure en moyenne », Insee Focus n° 184, février 2020.