Les entreprises en France Édition 2022

Cet ouvrage offre une vue structurelle complète de notre système productif.

Insee Références
Paru le :Paru le07/12/2022
Louis Le Clainche, Gabriel Sklénard (Insee)
Les entreprises en France- Décembre 2022
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Sommaire

L’appareil productif français à l’épreuve de la crise sanitaire en 2020

Louis Le Clainche, Gabriel Sklénard (Insee)

En 2020, l’appareil productif rassemble 4,2 millions d’entreprises dans les secteurs marchands non agricoles et non financiers. Un tiers de la valeur ajoutée totale est généré par moins de 300 entreprises. Dans le contexte de la pandémie de Covid‑19, cet appareil productif subit un choc d’activité historique : le chiffre d’affaires recule de 8,7 % en 2020. En dehors des microentreprises, la baisse d’activité est d’autant plus prononcée que les entreprises sont de grande taille. Dans l’hébergement–restauration et les services aux particuliers, secteurs les plus affectés par les mesures de restriction, la moitié des entreprises enregistrent une baisse de chiffre d’affaires supérieure à 10 %. Néanmoins, au sein de chaque secteur, l’activité augmente en 2020 dans une proportion significative d’entreprises, illustrant le caractère très hétérogène des effets économiques de cette crise sanitaire. L’emploi salarié recule globalement moins que l’activité et la productivité diminue de façon limitée en 2020 ; dans les grandes entreprises, la perte de celle‑ci est plus importante et efface les gains accumulés depuis 2016. Les écarts de productivité entre entreprises d’un même secteur s’accroissent, amplifiant la divergence déjà à l’œuvre avant la crise.

En dépit des nombreuses mesures de soutien (fonds de solidarité, activité partielle, etc.), les entreprises n’ont pu ajuster que partiellement leur coût de production à la chute de l’activité : le taux de marge recule donc nettement en 2020 (– 2,6 points) ainsi que les indicateurs de rentabilité. Le taux d’endettement s’accroît fortement pour une majorité d’entreprises, qui recourent massivement aux prêts garantis par l’État (PGE). Néanmoins, une partie importante de cette dette supplémentaire alimente la trésorerie des entreprises, les protégeant à court terme d’un manque de liquidité.

À l’exception des ETI, le taux d’investissement des entreprises résiste plutôt bien en 2020. Quoiqu’en baisse, les dépenses d’investissement reculent souvent moins que l’activité : l’amélioration de la situation financière des entreprises avant la crise, notamment celle des PME, ainsi que les nombreuses mesures de soutien couplées au maintien de taux d’intérêt très bas ont pu contribuer à soutenir l’investissement. Enfin, la crise sanitaire elle–même a pu accélérer certains types d’investissement (numérisation, etc.), notamment dans les microentreprises (MIC) et les PME (hors MIC).

Insee Références

Paru le :07/12/2022

Sommaire
  1. En 2020, plus de quatre millions d’entreprises implantées en France
  2. Moins de 300 entreprises concentrent un tiers de la valeur ajoutée et de l’emploi en France
  3. Les ETI et les grandes entreprises, au cœur du système français de production industrielle
  4. Un recul historique du chiffre d’affaires en 2020, particulièrement pour les grandes entreprises
  5. Dans l’hébergement–restauration et les services aux particuliers, l’activité de plus des trois quarts des entreprises baisse fortement en 2020
  6. À caractéristiques comparables, l’activité baisse le plus dans les entreprises de l’hébergement–restauration en 2020
  7. À caractéristiques comparables, le risque de forte perte d’activité en 2020 est moindre pour les ETI et GE que pour les microentreprises
  8. Un recul massif de la valeur ajoutée en 2020, de même ampleur que celui du chiffre d’affaires
  9. En 2020, les grandes entreprises effacent leurs gains de productivité accumulés depuis 2016
  10. Accroissement des écarts de productivité entre entreprises d’un même secteur en 2020
  11. Malgré les nombreuses mesures de soutien, l’excédent brut d’exploitation des entreprises recule davantage en 2020 que la valeur ajoutée
  12. Le taux de marge baisse d’autant plus en 2020 que l’entreprise est grande
  13. Au sein de chaque secteur, le taux de marge de plus de la moitié des entreprises recule en 2020
  14. Baisse de la rentabilité des entreprises en 2020
  15. Forte hausse du taux d’endettement brut en 2020 mais quasi–stabilité du taux d’endettement net de la trésorerie
  16. Une hausse massive de la trésorerie nette dans toutes les catégories d’entreprises en 2020
  17. En 2020, près de 40 % des MIC et PME ont fortement accru leur trésorerie nette
  18. L’accroissement de l’endettement financier, principal facteur de hausse de la trésorerie nette en 2020
  19. Le taux d’investissement résiste à la crise dans toutes les catégories d’entreprises, sauf dans les ETI
  20. Le taux d’investissement baisse fortement en 2020 pour 44 % des ETI–GE de l'immobilier
  21. Encadré – Les principales mesures de soutien aux entreprises en 2020

En 2020, plus de quatre millions d’entreprises implantées en France

En 2020, en France, les et comptent près de 4,2 millions d’, dont près de 112 300 sont organisées en . Ces dernières entreprises, constituées de plusieurs sociétés (une ou des filiales et une tête de groupe), rassemblent au total 300 000  implantées en France. En sus de ces unités légales organisées en groupe, le tissu productif compte près de 4,1 millions d’, dont 55 % correspondent à des , le reste étant des sociétés.

Moins de 300 entreprises concentrent un tiers de la valeur ajoutée et de l’emploi en France

En 2020, le système productif apparaît toujours aussi concentré : les 273  génèrent à elles seules un tiers du , 31 % de la et emploient 29 % des salariés en France (figure 1). Elles sont par ailleurs à l’origine de plus de la moitié des exportations françaises et représentent 38 % de l’. La quasi–totalité des GE correspondent à la partie française de  : 72 % sont sous contrôle français et 28 % sous contrôle étranger.

Figure 1 - Chiffres clés caractérisant la structure de l'appareil productif français en 2020

Figure 1 - Chiffres clés caractérisant la structure de l'appareil productif français en 2020 - Lecture : en 2020, les 4 238 200 entreprises ont généré au total un chiffre d'affaires de 3 824,9 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires des microentreprises en représente 14,5 %.
Nombre d'entreprises Nombre d'unités légales Chiffre d'affaires Chiffre d'affaires à l'export Valeur ajoutée Excédent brut d'exploitation Investissement Passif Effectif salarié
(en milliers) (en milliards d'euros) (en milliers d'ETP)
Ensemble 4 238,2 4 525,7 3 824,9 662,1 1 138,7 281,3 224,9 9 005,8 13 535,8
(en milliers) (en %)
Catégorie d'entreprise
Microentreprises (MIC) 4 085,6 4 150,5 14,5 2,6 19,6 28,5 19,9 13,5 16,8
PME (hors MIC) 146,4 283,8 22,5 12,4 23,4 19,0 17,2 14,2 28,7
ETI 6,0 65,7 29,7 33,4 25,8 24,2 25,3 27,0 25,6
Grandes entreprises 0,3 25,7 33,3 51,6 31,2 28,3 37,7 45,4 28,9
Secteur d'activité
Industrie 259,3 307,1 28,5 61,9 25,4 25,8 26,4 31,0 22,8
Construction 501,2 546,4 8,1 1,0 8,8 6,4 5,3 5,8 10,3
Commerce 697,3 756,8 34,9 19,4 19,4 19,4 10,8 13,6 19,8
Transports et entreposage 163,4 174,8 5,1 5,9 6,3 2,4 11,5 6,3 9,0
Hébergement-restauration 269,6 292,4 2,0 0,2 2,4 0,8 4,0 2,4 4,8
Information-communication 153,7 165,6 5,5 4,5 8,6 10,0 7,3 7,3 6,1
Immobilier 230,8 248,8 2,1 0,1 3,7 8,2 15,5 8,3 1,5
Services aux entreprises 773,4 815,3 8,3 5,6 14,9 11,4 12,3 11,4 17,6
Services aux particuliers 391,8 399,5 1,0 0,3 1,6 1,6 1,8 1,0 1,9
Hors champ 797,7 818,9 4,5 1,1 8,9 14,0 5,1 12,9 6,2
Ensemble /// /// 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
  • ETP : équivalent temps plein, PME : petite et moyenne entreprise, ETI : entreprise de taille intermédiaire.
  • Lecture : en 2020, les 4 238 200 entreprises ont généré au total un chiffre d'affaires de 3 824,9 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires des microentreprises en représente 14,5 %.
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane 2020.

Les regroupent 6 000 entreprises en 2020 et représentent 26 % de la valeur ajoutée, de l’investissement et de l’emploi salarié. Elles jouent un rôle particulièrement important dans les exportations (en particulier de biens industriels), en enregistrant à elles seules un tiers des exportations totales. Près des deux tiers des ETI correspondent à la partie française de firmes multinationales.

Les , au nombre de 146 400 en 2020, sont organisées, pour près de la moitié, en groupe de deux ou trois sociétés. Les PME emploient 29 % des salariés en France mais, souvent moins capitalistiques que les ETI, elles ne génèrent au total que 23 % de la valeur ajoutée totale. Leur poids dans les exportations et l’investissement est plus modeste (respectivement 12 % et 17 %).

Enfin, les 4 085 600  constituent la très grande majorité des entreprises implantées en France en 2020 et assurent des fonctions essentielles dans la vie économique locale (artisans, commerces de proximité, services à la personne et aux entreprises, etc.). Une très grande majorité d’entre elles n’emploient aucun salarié (78 %), si bien que leur part dans l’emploi salarié total apparaît faible (17 %) eu égard à leur nombre. Très dispersées sur le territoire national, elles comptabilisent au total un cinquième de la valeur ajoutée.

Les ETI et les grandes entreprises, au cœur du système français de production industrielle

En 2020, seules 6 % des entreprises ont une activité de production industrielle. Cependant, l’ regroupe de nombreuses GE et ETI. La définition économique des entreprises (loi LME de 2008) conduit donc à intégrer à l’estimation de leur activité celle de leurs filiales non industrielles. Finalement, le secteur industriel ainsi considéré emploie à lui seul 23 % des salariés en France et génère 25 % de la valeur ajoutée totale, dont l’essentiel (20 % des salariés et de la valeur ajoutée) dans l’industrie manufacturière.

Le secteur de la , qui rassemble près de deux fois plus d’entreprises que l’industrie, montre un visage assez différent. Avec une majorité de microentreprises ou de PME, le secteur a une contribution nettement moindre à la valeur ajoutée nationale que l’industrie (9 %). Par ailleurs, le secteur comprend quelques très grandes entreprises, constituées de nombreuses filiales, dont plusieurs exercent des activités très diverses et ne relevant pas de la construction (extraction de minerai, transport, commerce, fonctions support, etc.).

Le tissu productif français est largement dominé par les . Au sein du tertiaire, les secteurs souvent en contact direct avec les ménages sont nombreux : , , et parmi les , l’hébergement–restauration, l’immobilier et les services aux particuliers. Ils totalisent près de 37 % de l’emploi salarié et génèrent 33 % de la valeur ajoutée nationale. Davantage en contact direct avec les entreprises, les secteurs de l’information–communication et des services aux entreprises représentent à eux seuls 24 % de l’emploi salarié (les salariés y travaillant sont souvent des cadres très qualifiés) et génèrent 24 % de la valeur ajoutée nationale. Ils participent de près au développement des entreprises et de leur capacité d’innovation (notamment dans les ).

Un recul historique du chiffre d’affaires en 2020, particulièrement pour les grandes entreprises

La crise sanitaire liée à la Covid‑19 a entraîné une mise à l’arrêt de l’économie (confinement, couvre‑feux, rupture des chaînes d’approvisionnement) qui a généré un choc d’offre d’une ampleur historique et a stoppé net l’activité de nombreuses entreprises, dès [Duc, Souquet, 2020]. Le chiffre d’affaires des entreprises a fortement reculé entre 2019 et 2020 : – 8,7 % (figure 2). Ce recul vient interrompre une période de croissance du chiffre d’affaires entre 2014 et 2019 de plus de 3 % par an.

Figure 2 - Évolution du chiffre d'affaires agrégé selon la catégorie d'entreprise

indice base 100 en 2014
Figure 2 - Évolution du chiffre d'affaires agrégé selon la catégorie d'entreprise (indice base 100 en 2014) - Lecture : le chiffre d'affaires des entreprises de taille intermédiaires (ETI) augmente de 10,0 % entre 2014 et 2020.
Catégorie d'entreprise 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Microentreprises (MIC) 100,0 100,2 98,2 98,0 98,6 97,4 91,5
PME (hors MIC) 100,0 105,2 105,3 108,3 110,6 116,2 110,0
ETI 100,0 104,0 106,3 111,1 114,1 118,5 110,0
Grandes entreprises 100,0 104,4 105,4 111,9 118,5 122,4 108,2
Ensemble 100,0 104,0 104,9 109,6 113,7 117,6 107,4
  • Lecture : le chiffre d'affaires des entreprises de taille intermédiaires (ETI) augmente de 10,0 % entre 2014 et 2020.
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

Figure 2 - Évolution du chiffre d'affaires agrégé selon la catégorie d'entreprise

  • Lecture : le chiffre d'affaires des entreprises de taille intermédiaires (ETI) augmente de 10,0 % entre 2014 et 2020.
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

Le recul de l’activité est d’autant plus marqué que les entreprises sont de grande taille [Ouvrir dans un nouvel ongletBureau, Py, 2021]. Ainsi, le chiffre d’affaires total baisse de 11,6 % pour les grandes entreprises (GE), de 7,1 % pour les ETI et de 5,3 % pour les PME. Les microentreprises font exception en enregistrant un recul global d’activité un peu plus marqué que celui des PME : – 6,1 %. Le chiffre d’affaires à l’exportation recule massivement dans les GE (– 15,0 %) et dans les ETI (– 13,0 %).

Le repli très marqué de l’activité des grandes entreprises succède à un fort dynamisme de leur chiffre d’affaires avant la crise sanitaire (+ 22,4 % entre 2014 et 2019). Ce dynamisme était notamment porté par celui du chiffre d’affaires à l’export (+ 39,3 %), lequel reflétait la très bonne tenue du commerce mondial durant cette période. L’activité des ETI a aussi connu une croissance marquée sur la période 2014–2019 (+ 18,5 %), s’appuyant notamment sur des exportations dynamiques et le recours accru des groupes franco–français à la croissance externe. Sur la même période, celle des PME augmente également fortement, à un rythme proche (+ 16,2 %).

Par contraste, l’activité des microentreprises diminuait déjà ou stagnait avant la crise sanitaire, avec une baisse totale de 2,6 % sur la période 2014–2019.

Le recul du chiffre d’affaires en 2020 affecte l’ensemble des secteurs d’activité. Les contractions d’activité les plus fortes sont observées dans l’hébergement–restauration (– 31,8 %) et dans les services aux particuliers (– 17,4 %). À l’inverse, l’information–communication apparaît comme le secteur dont l’activité recule le plus faiblement (– 1,0 %).

Le recul global de l’activité des entreprises masque de fortes disparités d’évolution du chiffre d’affaires de chacune d’entre elles. La proportion d’entreprises enregistrant une forte baisse (de plus de 10 %) de leur chiffre d’affaires entre 2019 et 2020 avoisine 45 % pour les microentreprises, tandis qu’elle est proche des 30–35 % pour les autres . Avant la crise, sur la période 2014–2019, les MIC étaient déjà plus souvent sujettes aux fortes baisses d’activité que les autres entreprises, quoique dans des proportions moindres : autour de 23 % pour les MIC, proportion décroissant avec la taille pour descendre à environ 6 % pour les GE. Par ailleurs, dans chaque secteur, une proportion non marginale d’entreprises enregistrent des fortes croissances de leur chiffre d’affaires en 2020, notamment parmi les jeunes MIC et PME.

Dans l’hébergement–restauration et les services aux particuliers, l’activité de plus des trois quarts des entreprises baisse fortement en 2020

À catégorie d’entreprise donnée, l’évolution du chiffre d’affaires est négative pour l’ensemble des secteurs : c’est particulièrement le cas dans l’hébergement–restauration (– 25,1 % dans les MIC et PME et – 26,4 % dans les ETI et GE) et dans les services aux particuliers (– 16,6 % dans les MIC et PME et – 14,4 % dans les ETI et GE) (figure 3). Ces deux secteurs, en contact étroit avec le public, ont en effet été particulièrement affectés par la crise sanitaire et les mesures de fermeture obligatoire. Ce sont les deux seuls secteurs où plus des trois quarts des entreprises enregistrent un recul de leur chiffre d’affaires. Dans l’hébergement–restauration, cette baisse est même supérieure à 12,3 % pour les trois quarts des MIC et PME ; elle est supérieure à 14,7 % pour les trois quarts des ETI et GE.

Figure 3a - Distribution de l'évolution du chiffre d'affaires agrégé des MIC et PME entre 2019 et 2020

évolution du chiffre d'affaires, en %
Figure 3a - Distribution de l'évolution du chiffre d'affaires agrégé des MIC et PME entre 2019 et 2020 (évolution du chiffre d'affaires, en %) - Lecture : le chiffre d'affaires de la moitié des microentreprises (MIC) et des PME de l'hébergement et restauration diminue d'au moins 25,1 % entre 2019 et 2020.
Distribution Industrie Construction Commerce Transports et entreposage Hébergement-restauration Information-communication Immobilier Services aux entreprises Services aux particuliers Secteurs non S1-S1bis-S2 Secteurs S1-S1bis-S2 Ensemble
5e percentile -50,0 -53,2 -57,0 -78,3 -72,8 -75,9 -68,1 -75,5 -71,3 -55,5 -73,9 -67
1er quartile -18,0 -18,9 -17,9 -35,3 -43,6 -28,2 -16,7 -27,1 -30,2 -16,8 -33 -25
Médiane -4,9 -3,8 -3,8 -12,1 -25,1 -2,9 0,0 -5,5 -16,6 -2,7 -12,9 -6,7
3e quartile 6,0 13,6 10,5 2,0 -12,3 16,9 6,2 11,0 -5,9 11,5 3,1 7,7
95e percentile 57,8 91,6 75,0 82,3 36,7 157,9 129,7 129,0 46,4 90,7 85,8 88,5
  • Note : les extrémités des barres désignent rectivement le 5e percentile et le 95e percentile, en deçà duquel (respectivement au-delà duquel) se situent 5 % des entreprises par rapport au niveau de la variable correspondante. Les extrémités de la boite à moustache désignent le 1er quartile et le 3e quartile, en deçà duquel (respectivement au-delà duquel) se situent 25 % des entreprises par rapport au niveau de la variable correspondante.
  • Lecture : le chiffre d'affaires de la moitié des microentreprises (MIC) et des PME de l'hébergement et restauration diminue d'au moins 25,1 % entre 2019 et 2020.
  • Champ : France, MIC et PME des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

Figure 3a - Distribution de l'évolution du chiffre d'affaires agrégé des MIC et PME entre 2019 et 2020

  • Note : les extrémités des barres désignent rectivement le 5e percentile et le 95e percentile, en deçà duquel (respectivement au-delà duquel) se situent 5 % des entreprises par rapport au niveau de la variable correspondante. Les extrémités de la boite à moustache désignent le 1er quartile et le 3e quartile, en deçà duquel (respectivement au-delà duquel) se situent 25 % des entreprises par rapport au niveau de la variable correspondante.
  • Lecture : le chiffre d'affaires de la moitié des microentreprises (MIC) et des PME de l'hébergement et restauration diminue d'au moins 25,1 % entre 2019 et 2020.
  • Champ : France, MIC et PME des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

À secteur donné, les évolutions de chiffre d’affaires des ETI et GE sont moins dispersées que celles des MIC et PME, les baisses et les hausses étant moins extrêmes. La forte proportion de jeunes entreprises parmi les MIC et PME peut en partie expliquer la présence de taux de croissance très élevés, fréquents durant les premières années après leur création.

À caractéristiques comparables, l’activité baisse le plus dans les entreprises de l’hébergement–restauration en 2020

Le secteur d’activité est le facteur qui influe le plus sur le risque pour une entreprise d’enregistrer une forte baisse d’activité (baisse de chiffre d’affaires supérieure ou égale à 10 %) en 2020 (méthodes). Ainsi, à caractéristiques comparables, l’appartenance au secteur de l’hébergement–restauration augmente de 25 points de pourcentage le risque de subir une forte baisse d’activité en 2020 par rapport à une entreprise du commerce (figure 4). La crise étant d’origine sanitaire et non d’origine économique, elle a principalement affecté les secteurs les plus en contact avec le public. Cependant, le fait pour une entreprise de relever des , donnant droit à des aides plus importantes (notamment en provenance des fonds de solidarité), réduit de plus de 13 points le risque d’enregistrer une forte baisse de son activité en 2020 par rapport aux entreprises des secteurs non éligibles aux aides. Il semblerait donc que ces aides ciblées aient pu permettre aux entreprises bénéficiaires de limiter le choc récessif sur leur niveau d’activité en 2020.

Figure 4 - Effets marginaux des caractéristiques des entreprises sur leur probabilité de subir une forte baisse d'activité entre 2019 et 2020

Figure 4 - Effets marginaux des caractéristiques des entreprises sur leur probabilité de subir une forte baisse d'activité entre 2019 et 2020 - Lecture : à autres facteurs du modèle pris en compte, la probabilité de subir une forte baisse du chiffre d'affaires en 2020 est 24,9 points plus faible pour une entreprise de l'hébergement-restauration que pour une entreprise du commerce.
Variables Effet marginal (en points de %)
TCAM du chiffres d'affaires entre 2014 et 2019
Stable (Réf.)
Inférieur à -5 % par an 1,8
Entre -5 % et -1 % par an -4,7
Entre 1 % et 5 % par an -10,7
Supérieur à 5 % -8,4
Catégorie d'entreprise
MIC (Réf.)
PME -5,8
ETI-GE -11,1
Secteur
Commerce (Réf.)
Industrie 5,5
Construction 6,2
Transports et entreposage 10,7
Hébergement-restauration 24,9
Information-communication 9,3
Immobilier -7,3
Services aux entreprises 9,2
Services aux particuliers 19,7
Type de contrôle
Groupe franco-français (Réf.)
Unité légale indépendante (n.s) 0,8
Multinationale 7,1
L'entreprise exporte 2,3
L'entreprise est composée de plus de 50 % de cadres -1,3
L'entreprise est intensive en incorporel -2,8
L'entreprise exerce une activité dans les secteurs S1-S1bis-S2 -13,5
  • TCAM : taux de croissance annuel moyen, Réf. : modalité de référence, ns : non significatif.
  • Note : tous les effets sont significatifs au seuil de 1 %, sauf mention contraire.
  • Lecture : à autres facteurs du modèle pris en compte, la probabilité de subir une forte baisse du chiffre d'affaires en 2020 est 24,9 points plus faible pour une entreprise de l'hébergement-restauration que pour une entreprise du commerce.
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

Figure 4 - Effets marginaux des caractéristiques des entreprises sur leur probabilité de subir une forte baisse d'activité entre 2019 et 2020

  • TCAM : taux de croissance annuel moyen, Réf. : modalité de référence, ns : non significatif.
  • Note : tous les effets sont significatifs au seuil de 1 %, sauf mention contraire.
  • Lecture : à autres facteurs du modèle pris en compte, la probabilité de subir une forte baisse du chiffre d'affaires en 2020 est 24,9 points plus faible pour une entreprise de l'hébergement-restauration que pour une entreprise du commerce.
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

À caractéristiques comparables, le risque de forte perte d’activité en 2020 est moindre pour les ETI et GE que pour les microentreprises

La taille des entreprises a une influence sur le risque de perte d’activité. À caractéristiques comparables, être une ETI ou GE réduit de 11 points de pourcentage le risque de subir une forte perte d’activité par rapport à une microentreprise. En outre, la croissance de l’activité de l’entreprise sur la période avant la crise (2014–2019), qu’elle ait été modérée ou forte, contribue également à limiter le risque de perte d’activité en 2020.

Par ailleurs, le risque de perte d’activité s’accroît lorsque l’entreprise est exportatrice ou bien, toutes choses égales par ailleurs, si c’est une multinationale : l’exposition au marché international pourrait avoir accru leur vulnérabilité, augmentant leur dépendance vis‑à‑vis des mesures de restriction prises dans d’autres pays. À l’inverse, le risque de forte perte est réduit pour les entreprises intensives en actifs incorporels ou en  : la structure du capital et celle du travail, biaisées respectivement en faveur des actifs intangibles et des cadres très qualifiés, pourraient avoir favorisé l’adaptation aux nouvelles contraintes imposées par cette crise (travail en distanciel, développement des outils numériques rendant opérationnels le commerce et les services en ligne, etc.).

Un recul massif de la valeur ajoutée en 2020, de même ampleur que celui du chiffre d’affaires

Entre 2019 et 2020, la valeur ajoutée agrégée (en volume) baisse fortement (– 9,7 %). Ce recul est légèrement plus marqué que celui du chiffre d’affaires (– 8,7 %). Comme pour l’évolution du chiffre d’affaires, les grandes entreprises subissent la plus forte baisse de valeur ajoutée entre 2019 et 2020 (– 13,6 %), le recul est moins prononcé pour les ETI et les PME (respectivement – 6,2 % et – 7,5 %), et la baisse des microentreprises est plus marquée que celle des PME (– 9,6 %). La part des entreprises enregistrant une valeur ajoutée négative augmente en 2020 (16 %, contre les 13 % en moyenne sur la période 2014‑2019), mais il s’agit très majoritairement de microentreprises. Enfin, la valeur ajoutée baisse dans l’ensemble des secteurs d’activité en 2020.

En 2020, les grandes entreprises effacent leurs gains de productivité accumulés depuis 2016

Sur la , soit avant la crise sanitaire, la s’est accrue de 3,8 %, soit un gain moyen de productivité proche de 1,3 % par an (figure 5). Les grandes entreprises enregistrent les gains de productivité les plus marqués (+ 6,2 % entre 2016 et 2019), ces gains sont plus limités dans les ETI et les PME (respectivement + 2,2 % et + 3,1 %), voire quasi inexistants dans les microentreprises (+ 0,2 %).

Figure 5 - Évolution de la productivité apparente du travail des entreprises selon la catégorie d'entreprise

indice base 100 en 2016
Figure 5 - Évolution de la productivité apparente du travail des entreprises selon la catégorie d'entreprise (indice base 100 en 2016) - Lecture : la productivité apparente du travail des PME augmente de 5,0 % entre 2016 et 2020.
Catégorie d'entreprise 2016 2017 2018 2019 2020
Microentreprises (MIC) 100,0 99,7 100,6 100,2 99,3
PME (hors MIC) 100,0 103,2 103,6 103,1 105,0
ETI 100,0 102,9 102,0 102,2 102,9
GE 100,0 104,1 104,5 106,2 100,1
Ensemble 100,0 103,0 103,3 103,8 102,0
  • Lecture : la productivité apparente du travail des PME augmente de 5,0 % entre 2016 et 2020.
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

Figure 5 - Évolution de la productivité apparente du travail des entreprises selon la catégorie d'entreprise

  • Lecture : la productivité apparente du travail des PME augmente de 5,0 % entre 2016 et 2020.
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

Face à la crise sanitaire, les entreprises ont globalement réduit leurs effectifs salariés, mais souvent dans des proportions bien moindres que le recul de l’activité, notamment grâce au recours massif à l’activité partielle. Ce dispositif de soutien mis en place par le gouvernement à grande échelle vise à indemniser les entreprises pour réduire fortement leur charge de personnel, quand bien même leurs salariés étaient mis en chômage partiel. Ainsi, la baisse de l’emploi salarié en 2020 est relativement contenue en nombre de personnes (– 200 000 environ). En revanche, un grand nombre de salariés ayant bénéficié du chômage partiel en 2020, le volume horaire de travail a été fortement réduit durant les périodes de restrictions et la baisse de l’emploi salarié exprimée en est beaucoup plus  : près d’un million d’ETP en moins. En conséquence, le recul de la productivité agrégée en 2020 s’avère relativement limitée (– 1,8 %). La baisse de productivité la plus marquée en 2020 a été subie par les grandes entreprises (– 5,7 %), effaçant même ponctuellement leurs gains depuis 2016. À l’inverse, les ETI et les PME ont enregistré une hausse de la productivité en 2020, leur nombre d’ETP ayant davantage reculé que leur valeur ajoutée.

Accroissement des écarts de productivité entre entreprises d’un même secteur en 2020

Au sein de chaque secteur, la dispersion des niveaux de productivité entre entreprises s’était légèrement accrue sur la période 2016–2019. Elle est en forte hausse en 2020, en particulier dans l’hébergement–restauration.

Cet accroissement des disparités pourrait traduire le fait que la crise sanitaire a induit des chocs d’activité et des ajustements de l’emploi très différents selon les entreprises d’un même secteur d’activité. D’une part, les restrictions ont pu être inégalement ressenties en raison de la nature de l’activité (par exemple entre la restauration traditionnelle et la restauration rapide à emporter) et d’autre part, les entreprises ont montré des capacités d’adaptation à la crise très diverses (en matière de recours au télétravail, de développement du e-commerce, du click and collect, etc.).

Sur la période avant la crise, dans chaque grand secteur, l’essentiel des gains de productivité est imputable aux entreprises dites « à la frontière technologique » (c’est‑à‑dire les 5 % des entreprises les plus productives au sein de leur secteur respectif), tandis que la productivité des autres entreprises du secteur stagne, voire recule. Ainsi dans l’industrie, les entreprises à la frontière enregistrent une forte croissance de leur productivité (+ 10,5 % entre 2016 et 2019), tandis que les autres entreprises de l’industrie enregistrent des gains beaucoup plus limités (+ 3,7 %) (figure 6). Ceci tend à polariser le tissu productif, avec des entreprises déjà très productives qui continuent à accroître leur efficacité productive, quand le reste des entreprises n’améliorent que légèrement leur efficacité technologique et ne rattrapent pas les entreprises à la frontière. Des problèmes de diffusion du progrès technique [Ouvrir dans un nouvel ongletAndrews et al., 2016] ou de mésallocation des ressources [Cette et al., 2017] sont régulièrement évoqués pour expliquer ces divergences de productivité entre entreprises.

Figure 6 - Évolution de la productivité selon que l'entreprise est à la frontière technologique ou non, sur la période 2016-2020

indice base 100 en 2016
Figure 6 - Évolution de la productivité selon que l'entreprise est à la frontière technologique ou non, sur la période 2016-2020 (indice base 100 en 2016) - Lecture : entre 2016 et 2020, les gains de productivité des entreprises à la frontière technologique dans l'industrie s'élèvent à 13,9 %, tandis que pour les autres entreprises industrielles, ils ne sont que de 0,8 %.
Entreprises Secteur 2016 2017 2018 2019 2020
Entreprises à la frontière technologique Industrie 100,0 109,7 110,5 110,5 113,9
Construction 100,0 116,7 109,2 107,3 99,7
Commerce 100,0 102,7 99,3 101,9 114,4
Transports et entreposage 100,0 109,9 106,3 103,3 96,3
Services marchands 100,0 112,6 110,8 101,4 103,9
Autres entreprises Industrie 100,0 103,8 104,1 103,7 100,8
Construction 100,0 102,6 102,8 101,8 99,5
Commerce 100,0 101,1 101,1 99,8 106,1
Transports et entreposage 100,0 102,5 98,1 97,7 75,7
Services marchands 100,0 103,0 102,6 103,2 104,7
  • Note : les entreprises à la frontière technologique sont les 5 % les plus productives de leur secteur.
  • Lecture : entre 2016 et 2020, les gains de productivité des entreprises à la frontière technologique dans l'industrie s'élèvent à 13,9 %, tandis que pour les autres entreprises industrielles, ils ne sont que de 0,8 %.
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

Figure 6 - Évolution de la productivité selon que l'entreprise est à la frontière technologique ou non, sur la période 2016-2020

  • Note : les entreprises à la frontière technologique sont les 5 % les plus productives de leur secteur.
  • Lecture : entre 2016 et 2020, les gains de productivité des entreprises à la frontière technologique dans l'industrie s'élèvent à 13,9 %, tandis que pour les autres entreprises industrielles, ils ne sont que de 0,8 %.
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

En 2020, la productivité des entreprises « à la frontière technologique » augmente globalement dans chaque secteur, sauf dans la construction et les transports et entreposage. Quant aux entreprises qui ne sont pas à la frontière, leur productivité recule en 2020 dans chaque secteur, mis à part dans le commerce.

Malgré les nombreuses mesures de soutien, l’excédent brut d’exploitation des entreprises recule davantage en 2020 que la valeur ajoutée

En 2020, l’ de l‘ensemble des entreprises a reculé beaucoup plus fortement que la (– 19,7 % contre – 8,8 %) (figure 7). D’un point de vue comptable, cela traduit le fait que les coûts de production (masse salariale brute, cotisations sociales et impôts sur la production) ne se sont ajustés que partiellement à la baisse de l’activité, et ce malgré les nombreuses mesures de soutien mises en œuvre par les pouvoirs publics (encadré). En effet, ces trois postes comptables ont moins baissé que la valeur ajoutée.

Figure 7 - Évolution de l’excédent brut d’exploitation (EBE) et de ses différentes composantes comptables entre 2019 et 2020

en %
Figure 7 - Évolution de l’excédent brut d’exploitation (EBE) et de ses différentes composantes comptables entre 2019 et 2020 (en %) - Lecture : les subventions augmentent de 561,0 % entre 2019 et 2020 dans les microentreprises.
Catégorie d'entreprise Valeur ajoutée Masse salariale super-brute Cotisations sociales Subventions d'exploitation Impôts sur la production Excédent brut d'exploitation
Microentreprises (MIC) -11,8 -5,8 -10,2 561,0 -5,2 -11,7
PME (hors MIC) -6,3 -4,0 -7,3 53,9 -1,7 -10,2
ETI -6,9 -4,3 -5,2 21,9 -4,2 -13,8
Grandes entreprises -10,7 -2,7 -3,4 10,5 -4,0 -29,2
Ensemble -8,8 -3,9 -5,5 48,7 -3,8 -19,7
  • Lecture : les subventions augmentent de 561,0 % entre 2019 et 2020 dans les microentreprises.
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

En 2020, la masse salariale brute recule de 3,9 %. L’indemnité au titre de l’activité partielle (AP) versée aux entreprises a contribué à réduire les frais de personnel. Quant aux cotisations sociales à la charge de l’employeur, elles reculent davantage que la masse salariale (– 5,5 %), notamment en lien avec les mesures de report ou d’exonération des charges sociales. Les impôts sur la production (, taxe foncière, , etc.) se sont ajustés à la baisse mais moins que l’activité (– 3,8 % contre – 8,8 %). Enfin, les subventions d’exploitation ont fortement augmenté en 2020 (+ 48,7 %), essentiellement sous l’effet de la comptabilisation de la mesure de soutien dite du fonds de solidarité (FS).

L’EBE diminue pour l’ensemble des catégories d’entreprises, mais le recul est d’ampleur inégale et parfois nettement supérieur à la baisse de la valeur ajoutée ; ainsi, l’EBE des grandes entreprises s’effondre (– 29,2 %), un recul nettement plus marqué que celui de leur valeur ajoutée (– 10,7 %). Ce phénomène pourrait notamment s’expliquer par des coûts fixes plus importants, une moindre capacité d’ajustement des quantités de facteur de production et une moindre éligibilité à certaines mesures de soutien (fonds de solidarité, reports de charges sociales ou fiscales, etc.). A contrario, le recul de l’EBE des microentreprises est certes marqué (– 11,7 %) mais identique à celui de leur valeur ajoutée (– 11,8 %), ce qui signifie que les coûts d’exploitation se sont ajustés à la baisse de l’activité ou bien qu’elles ont obtenu des subventions d’exploitation. Les microentreprises ont davantage bénéficié de certaines mesures comme le fonds de solidarité (les subventions d’exploitation explosent :  + 561,0 %) ou des reports/exonérations de charges sociales et fiscales.

Le taux de marge baisse d’autant plus en 2020 que l’entreprise est grande

Rapportant l’EBE à la valeur ajoutée, le mesure la part de la richesse générée par les entreprises qui rémunère les détenteurs du capital. Il recule de 2,6 points en 2020 (figure 8). Cette baisse intervient après une période de progression quasi continue depuis 2015, notamment sous l’effet d’une augmentation du coût réel du travail entre 2014 et 2019 moins rapide que celle de la productivité (+ 2,8 % contre + 3,7 %). Les mesures fiscalosociales de baisse du coût du travail comme le ou l’allègement de certaines cotisations sociales ont pu y contribuer.

Figure 8 - Variation annuelle du taux de marge selon la catégorie d'entreprise

en points de pourcentage
Figure 8 - Variation annuelle du taux de marge selon la catégorie d'entreprise (en points de pourcentage) - Lecture : le taux de marge des grandes entreprises (GE) diminue de 5,2 points de pourcentage entre 2019 et 2020.
Catégorie d'entreprise 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Microentreprise (MIC) 1,0 0,9 0,6 0,9 0,9 0,5
PME (hors MIC) 0,3 0,5 0,1 -0,2 0,2 -1,0
ETI 1,0 -0,5 0,0 -0,8 0,6 -1,7
GE 2,2 1,7 0,2 -1,1 2,0 -5,2
Ensemble 1,3 0,7 0,2 -0,6 1,1 -2,6
  • Lecture : le taux de marge des grandes entreprises (GE) diminue de 5,2 points de pourcentage entre 2019 et 2020.
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

Figure 8 - Variation annuelle du taux de marge selon la catégorie d'entreprise

  • Lecture : le taux de marge des grandes entreprises (GE) diminue de 5,2 points de pourcentage entre 2019 et 2020.
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

La baisse du taux de marge en 2020 est d’autant plus forte que les entreprises sont de grande taille. Le recul atteint 5,2 points pour les grandes entreprises, contre 1,0 point pour les PME. D’une part, la combinaison d’une forte baisse de productivité et d’une hausse du coût réel du travail a pesé sur le taux de marge des grandes entreprises. D’autre part, le poids des impôts sur la production dans la valeur ajoutée est resté en hausse et a ainsi contribué au recul du taux de marge pour ces entreprises. La forte baisse du taux de marge des grandes entreprises doit cependant être mise en regard des hausses successives entre 2014 et 2019. À l’inverse, le taux de marge des microentreprises s’est accru en 2020, notamment sous l’effet du fonds de solidarité (le poids des impôts nets des subventions d’exploitation recule fortement en 2020 : – 5,5 points). La situation est plus dégradée pour les ETI, dont le taux de marge se dégrade en 2020 après avoir déjà reculé entre 2015 et 2019.

Au sein de chaque secteur, le taux de marge de plus de la moitié des entreprises recule en 2020

En 2020, la proportion d’entreprises enregistrant une baisse de leur taux de marge s’accroît : la moitié des entreprises sont concernées, que ce soit au sein des MIC et PME ou des ETI et GE. Pour un quart des MIC et PME, la baisse est même très forte, supérieure à 10 points (figure 9).

Figure 9 - Distribution de l'évolution du taux de marge des MIC et PME entre 2019 et 2020

en %
Figure 9 - Distribution de l'évolution du taux de marge des MIC et PME entre 2019 et 2020 (en %) - Lecture : dans l'industrie, le taux de marge baisse d'au moins 11,9 % entre 2019 et 2020 pour un quart des microentreprises ou PME.
Distribution Industrie Construction Commerce Transports et entreposage Hébergement-restauration Information-communication Immobilier Services aux entreprises Services aux particuliers Secteurs non S1-S1bis-S2 Secteurs S1-S1bis-S2 Ensemble
5e percentile -53,2 -63,9 -57,0 -65,0 -100,6 -84,8 -84,0 -74,3 -70,9 -57,1 -84,6 -68,3
1er quartile -11,9 -14,1 -8,8 -12,2 -14,9 -14,9 -13,6 -13,1 -10,8 -11,4 -13,1 -12,0
Médiane -1,3 -1,5 0,6 -0,3 1,4 -0,4 -0,1 -1,0 1,1 -0,6 0,0 0,0
3e quartile 6,5 6,4 11,5 7,1 22,5 9,7 10,8 5,9 14,7 7,2 14,3 9,8
95e percentile 31,5 33,6 46,8 39,2 99,5 66,5 61,7 37,4 53,7 34,6 67,7 49,0
  • Note : les extrémités des barres désignent rectivement le 5e percentile et le 95e percentile, en deçà duquel (respectivement au-delà duquel) se situent 5 % des entreprises par rapport au niveau de la variable correspondante. Les extrémités de la boite à moustache désignent le 1er quartile et le 3e quartile, en deçà duquel (respectivement au-delà duquel) se situent 25 % des entreprises par rapport au niveau de la variable correspondante.
  • Lecture : dans l'industrie, le taux de marge baisse d'au moins 11,9 % entre 2019 et 2020 pour un quart des microentreprises ou PME.
  • Champ : France, MIC et PME des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors immobilier.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

Figure 9 - Distribution de l'évolution du taux de marge des MIC et PME entre 2019 et 2020

  • Note : les extrémités des barres désignent rectivement le 5e percentile et le 95e percentile, en deçà duquel (respectivement au-delà duquel) se situent 5 % des entreprises par rapport au niveau de la variable correspondante. Les extrémités de la boite à moustache désignent le 1er quartile et le 3e quartile, en deçà duquel (respectivement au-delà duquel) se situent 25 % des entreprises par rapport au niveau de la variable correspondante.
  • Lecture : dans l'industrie, le taux de marge baisse d'au moins 11,9 % entre 2019 et 2020 pour un quart des microentreprises ou PME.
  • Champ : France, MIC et PME des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors immobilier.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

Néanmoins, dans plusieurs secteurs, la dégradation des marges des entreprises apparaît moins prononcée que celle de leur activité. En particulier, dans les secteurs les plus affectés par la crise sanitaire (hébergement–restauration, services aux particuliers) où près des trois quarts des MIC et PME subissent une forte perte d’activité (baisse supérieure à 5 points), la moitié des MIC-PME enregistrent néanmoins une hausse de leur taux de marge de plus de 1 point. Les mesures de soutien ont ainsi permis de limiter la détérioration des marges d’exploitation des entreprises, voire les ont accrues. Pour autant, elles n’ont pas pu éviter pour certaines entreprises une baisse très significative du taux de marge, correspondant à des pertes importantes.

Baisse de la rentabilité des entreprises en 2020

La , indicateur mesurant la capacité du capital physique à générer un revenu d’exploitation pour l’entreprise, a baissé de 1,6 point en 2020, après être restée relativement stable depuis 2014 (figure 10). La baisse concerne toutes les catégories d’entreprises. La a également reculé en 2020 (– 3,6 points), de façon plus marquée que la rentabilité économique.

Figure 10a - Variation annuelle de la rentabilité économique selon la catégorie d'entreprise

en points de pourcentage
Figure 10a - Variation annuelle de la rentabilité économique selon la catégorie d'entreprise (en points de pourcentage) - Lecture : la rentabilité économique des ETI diminue de 0,9 point de pourcentage entre 2019 et 2020.
Catégorie d'entreprise 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Microentreprise (MIC) 0,5 0,2 0,2 -0,3 0,3 -1,2
PME (hors MIC) 0,1 0,1 0,3 -0,3 0,1 -1,5
ETI 0,2 0,0 0,1 -0,5 0,0 -0,9
GE 0,2 0,1 0,0 -1,1 1,2 -2,0
Ensemble 0,2 0,0 0,1 -0,9 0,8 -1,6
  • Lecture : la rentabilité économique des ETI diminue de 0,9 point de pourcentage entre 2019 et 2020.
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

Figure 10a - Variation annuelle de la rentabilité économique selon la catégorie d'entreprise

  • Lecture : la rentabilité économique des ETI diminue de 0,9 point de pourcentage entre 2019 et 2020.
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

L’ a pu jouer négativement en 2020 dans les ETI-GE, ce qui a induit une baisse de la rentabilité financière plus prononcée que celle de la rentabilité économique, notamment. D’ailleurs, à l’instar de ce qui a été observé pour l’évolution du taux de marge, le recul de la rentabilité financière en 2020 est d’autant plus marqué que les entreprises sont grandes.

Forte hausse du taux d’endettement brut en 2020 mais quasi–stabilité du taux d’endettement net de la trésorerie

Face à la crise sanitaire, les entreprises ont augmenté leur endettement financier (bancaire et obligataire), en ayant notamment recours aux prêts garantis par l’État (PGE). Leur brut s’est ainsi accru de 4,6 points entre 2019 et 2020 (figure 11). Cette hausse de l’endettement est particulièrement prononcée dans les microentreprises et les PME (respectivement + 8,3 points et + 10,7 points), l’encours de dettes financières progressant plus vite que les capitaux propres. Dans ces deux catégories d’entreprises, la hausse du taux d’endettement en 2020 survient après une période de désendettement quasi continue depuis 2014 : ces entreprises ont ainsi globalement abordé la crise avec une structure financière assainie [Morenillas, Sklénard, 2020]. La situation est un peu différente pour les GE, dont le taux d’endettement a fortement augmenté en 2019.

Figure 11a - Variation annuelle du taux d'endettement financier brut1 des entreprises

en points de pourcentage
Figure 11a - Variation annuelle du taux d'endettement financier brut1 des entreprises (en points de pourcentage) - Lecture : le taux d'endettement brut des grandes entreprises augmente de 3,7 points de pourcentage entre 2019 et 2020.
Catégorie d'entreprise 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Microentreprise (MIC) -11,3 -4,7 -6,3 -2,9 -5,6 8,3
PME (hors MIC) -2,0 -3,1 2,0 1,4 0,5 10,7
ETI -0,7 -0,7 -1,0 0,4 0,2 3,5
GE 5,8 2,3 -4,2 -1,4 7,1 3,7
Ensemble 2,8 0,7 -3,2 -0,7 4,1 4,6
  • 1. Est pris en compte ici l'ensemble des dettes financières (bancaires, obligatoires, etc.).
  • Lecture : le taux d'endettement brut des grandes entreprises augmente de 3,7 points de pourcentage entre 2019 et 2020.
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

Figure 11a - Variation annuelle du taux d'endettement financier brut¹ des entreprises

  • 1. Est pris en compte ici l'ensemble des dettes financières (bancaires, obligatoires, etc.).
  • Lecture : le taux d'endettement brut des grandes entreprises augmente de 3,7 points de pourcentage entre 2019 et 2020.
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

Néanmoins, la hausse globale du taux d’endettement brut en 2020 est concomitante d’une augmentation très nette de la brute [Bureau et al., 2022b]. Aussi, le taux d’endettement net de la trésorerie est quasi stable en 2020 et recule même dans les microentreprises (– 4,0 points). Dans l’hébergement–restauration, la hausse du taux d’endettement brut est la plus forte en 2020 (+ 22 points) et celle du taux d’endettement net demeure marquée (+ 13 points).

Une majorité des entreprises ont accru leur taux d’endettement financier brut entre 2019 et 2020 : 54 % des MIC et PME et 58 % des ETI et GE (figure 12). Pour une petite minorité des entreprises (3 % des MIC et PME et 4 % des ETI et GE), cet endettement financier se combine avec une trésorerie nette négative : ces entreprises se trouvent alors dans une situation de grande vulnérabilité financière à la fin de l’année 2020 [Bureau et al., 2021]. La proportion de MIC et PME dont le taux d’endettement augmente en 2020 ne varie pas sensiblement au sein des différents secteurs d’activité. La situation est plus contrastée dans les ETI et GE : la proportion d’entreprises enregistrant une hausse de leur taux d’endettement est particulièrement forte dans l’hébergement–restauration (70 %), dans les transports et dans la construction (67 %).

Figure 12a - Répartition des MIC1 et PME1 au sein de chaque secteur selon l'évolution de leur taux d'endettement brut et le signe de leur trésorerie nette en 2020

en %
Figure 12a - Répartition des MIC1 et PME1 au sein de chaque secteur selon l'évolution de leur taux d'endettement brut et le signe de leur trésorerie nette en 2020 (en %) - Lecture : pour 43 % des microentreprises et PME du secteur des services aux particuliers, le taux d'endettement baisse et la trésorerie est positive en 2020.
Secteurs Nombre d'entreprises Taux d'endettement en baisse et trésorerie négative Taux d'endettement en baisse et trésorerie positive Taux d'endettement en hausse et trésorerie négative Taux d'endettement en hausse et trésorerie positive Autres cas Ensemble
Industrie 76 100 2 47 3 49 0 100
Construction 139 928 2 42 4 52 0 100
Commerce 199 315 2 45 3 51 0 100
Transports et entreposage 30 464 1 46 2 51 0 100
Hébergement-restauration 94 073 1 42 2 55 0 100
Information-communication 27 586 3 37 5 55 0 100
Immobilier 84 386 4 48 7 40 0 100
Services aux entreprises 141 170 3 39 4 53 1 100
Services aux particuliers 43 726 1 43 1 54 0 100
Secteurs S1-S1bis-S2 417 486 2 43 4 52 0 100
Secteurs non S1-S1bis-S2 419 262 2 44 3 50 0 100
Ensemble 836 748 2 43 3 51 0 100
  • 1. Microentreprises (MIC) et PME déclarant dans leurs bilans un encours de dettes financières strictement positif en 2020.
  • Lecture : pour 43 % des microentreprises et PME du secteur des services aux particuliers, le taux d'endettement baisse et la trésorerie est positive en 2020.
  • Champ : France, MIC et PME des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

Figure 12a - Répartition des MIC¹ et PME¹ au sein de chaque secteur selon l'évolution de leur taux d'endettement brut et le signe de leur trésorerie nette en 2020

  • 1. Microentreprises (MIC) et PME déclarant dans leurs bilans un encours de dettes financières strictement positif en 2020.
  • Lecture : pour 43 % des microentreprises et PME du secteur des services aux particuliers, le taux d'endettement baisse et la trésorerie est positive en 2020.
  • Champ : France, MIC et PME des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

Une hausse massive de la trésorerie nette dans toutes les catégories d’entreprises en 2020

En 2020, les entreprises ont fortement accru leur trésorerie brute (c’est‑à‑dire l’ensemble de leurs liquidités disponibles, incluant d’éventuels concours bancaires courants comme des lignes de crédit de trésorerie à très court terme) : + 17,7 jours de (figure 13). Ce surcroît de liquidité concerne toutes les catégories d’entreprises, et il est d’autant plus élevé que les entreprises sont de petite taille : + 28,3 jours de CA dans les microentreprises, contre + 14,2 jours de CA dans les grandes entreprises. L’accroissement de la trésorerie nette, c’est‑à‑dire des liquidités immédiatement disponibles, une fois exclus les éventuels , est encore plus prononcé : + 37,8 jours de CA en 2020. Cette hausse de la trésorerie nette est observée dans l’ensemble des catégories d’entreprises, et tout particulièrement dans les grandes entreprises (+ 59,5 jours de CA). Pour ces dernières, la forte hausse intervient après une nette baisse en 2019, alors que dans les autres catégories d’entreprises, la trésorerie s’améliorait déjà chaque année entre 2014 et 2019.

Figure 13a - Évolution de la trésorerie brute1 selon la catégorie d'entreprise

en jours de chiffre d'affaires 2019
Figure 13a - Évolution de la trésorerie brute1 selon la catégorie d'entreprise (en jours de chiffre d'affaires 2019) - Lecture : la trésorerie brute augmente de 17,7 jours de chiffre d'affaires en 2020 par rapport à 2019 pour l'ensemble des entreprises.
Catégorie d'entreprise 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Microentreprise (MIC) 5,8 5,0 5,8 1,6 6,8 28,3
PME (hors MIC) 4,8 2,2 1,4 0,2 4,3 27,4
ETI 1,9 2,4 -1,1 2,2 0,3 13,5
GE 4,9 6,0 -7,2 -3,9 1,0 14,2
Ensemble 4,0 4,0 -2,6 -0,9 1,8 17,7
  • 1. La trésorerie brute correspond ici à la somme des disponibilités et des valeurs mobilières de placement.
  • Lecture : la trésorerie brute augmente de 17,7 jours de chiffre d'affaires en 2020 par rapport à 2019 pour l'ensemble des entreprises.
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

Figure 13a - Évolution de la trésorerie brute¹ selon la catégorie d'entreprise

  • 1. La trésorerie brute correspond ici à la somme des disponibilités et des valeurs mobilières de placement.
  • Lecture : la trésorerie brute augmente de 17,7 jours de chiffre d'affaires en 2020 par rapport à 2019 pour l'ensemble des entreprises.
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

En 2020, près de 40 % des MIC et PME ont fortement accru leur trésorerie nette

Plus des deux tiers des entreprises ont enregistré une hausse de leur trésorerie nette en 2020 (figure 14). Cette proportion varie selon les secteurs d’activité. Toutefois, que ce soit parmi les MIC et PME d’une part, ou parmi les ETI et GE d’autre part, les disparités de niveau de trésorerie entre les entreprises d’un même secteur d’activité restent fortes, quand bien même les mesures de soutien ont contribué à atténuer les chocs de trésorerie induits par les chocs d’activité [Bureau et al., 2022b]. Dans l’hébergement-restauration ou les services aux particuliers, secteurs parmi les plus exposés durant la crise sanitaire, respectivement 38 % et 48 % des MIC et PME ont vu leur trésorerie augmenter de plus de 30 jours de chiffre d’affaires, tandis que pour 10 % elle est restée stable. Ces deux secteurs sont, avec le commerce, ceux ayant la plus faible proportion d’entreprises ayant connu une baisse de la même ampleur. Parmi les ETI et GE, 77 % ont accru leur trésorerie, notamment dans le secteur de la construction (83 %), les transports et entreposage et les services aux entreprises (80 %). Le commerce est le secteur où la part d’ETI et GE connaissant une baisse supérieure à 30 jours de chiffre d’affaires est la plus faible.

Figure 14a - Répartition des MIC et PME selon l’évolution de leur trésorerie nette entre 2019 et 2020

en %
Figure 14a - Répartition des MIC et PME selon l’évolution de leur trésorerie nette entre 2019 et 2020 (en %) - Lecture : pour 37 % des MIC et PME de l'industrie, la trésorerie nette augmente de plus de 30 jours de chiffre d'affaires entre 2019 et 2020.
Secteurs Nombre d'entreprises Baisse > 30 jCA Baisse ≤ 30 jCA Stabilité Hausse ≤ 30 jCA Hausse > 30 jCA
Industrie 93 120 9 16 7 31 37
Construction 187 201 9 19 11 29 33
Commerce 261 521 7 15 9 33 36
Transports et entreposage 43 544 10 16 13 28 33
Hébergement-restauration 119 951 8 17 10 27 38
Information-communcation 55 536 18 12 8 17 44
Immobilier 100 404 24 13 5 15 43
Services aux entreprises 227 286 17 14 12 19 39
Services aux particuliers 63 655 8 12 9 23 48
Secteurs S1-S1bis-S2 589 024 13 14 9 23 41
Secteurs non S1-S1bis-S2 563 194 10 16 10 28 35
Ensemble 1 152 218 12 15 10 26 38
  • Lecture : pour 37 % des MIC et PME de l'industrie, la trésorerie nette augmente de plus de 30 jours de chiffre d'affaires entre 2019 et 2020.
  • Champ : France, MIC et PME des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Sources : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

Figure 14a - Répartition des MIC et PME selon l’évolution de leur trésorerie nette entre 2019 et 2020

  • Lecture : pour 37 % des MIC et PME de l'industrie, la trésorerie nette augmente de plus de 30 jours de chiffre d'affaires entre 2019 et 2020.
  • Champ : France, MIC et PME des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Sources : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

L’accroissement de l’endettement financier, principal facteur de hausse de la trésorerie nette en 2020

La forte hausse de trésorerie nette observée en 2020 [Ouvrir dans un nouvel ongletÉpaulard et al., 2021] résulte d’une qui ont joué positivement sur la trésorerie des entreprises. Tout d’abord, une forte hausse de l’endettement financier, avec notamment le recours massif aux prêts garantis par l’État (PGE) qui bénéficient particulièrement aux grandes entreprises (+ 69,3 jours de CA) ; ensuite, l’accroissement des capitaux propres, en particulier pour les grandes entreprises (+ 31,3 jours de CA), ces dernières ayant pu notamment recourir à des émissions d’actions sur les marchés financiers pour accroître leur capital social ou encore augmenter leurs  ; enfin, l’accroissement des autres ressources propres des entreprises (augmentation des provisions).

Ces facteurs positifs ont pu plus que contrebalancer des facteurs négatifs : flux de liquidités sortants pour des dépenses d’investissement non financier ou financier ; baisse du des entreprises (mais cette baisse apparaît particulièrement limitée pour les microentreprises, probablement sous l’effet des mesures de soutien ayant contribué à soutenir leur EBE). Une fois pris en compte l’ensemble de ces facteurs, la hausse de la trésorerie nette en 2020 provient essentiellement d’un accroissement du fonds de roulement des entreprises. Toutefois, la hausse de la trésorerie nette des microentreprises est également imputable à une réduction du besoin en fonds de roulement : en effet, cette catégorie d’entreprise a particulièrement bénéficié de reports de cotisations sociales et d’impôts, ce qui sur le plan comptable accroît mécaniquement leurs dettes fiscales et sociales (hausse des dettes non financières de 20,6 jours de CA).

Le taux d’investissement résiste à la crise dans toutes les catégories d’entreprises, sauf dans les ETI

L’investissement des entreprises en actifs corporels a globalement reculé en 2020, mais de façon moins prononcée que la valeur ajoutée, de sorte que le a résisté (+ 0,3 point) (figure 15). Le taux d’investissement augmente même nettement dans les MIC (+ 1,7 point), les GE (+ 1,0 point) et les PME (+ 0,8 point). Il ne recule que dans les ETI (– 1,1 point). Ainsi, la crise sanitaire n’a pas arrêté les projets d’investissement des entreprises, la relative bonne santé financière des entreprises avant la crise ainsi que les nouveaux besoins induits par la crise sanitaire (numérisation, équipement en protections sanitaires, etc.) ont pu contribuer à soutenir l’investissement, malgré la chute historique de l’activité.

Figure 15 - Variation annuelle de l'investissement1 selon la catégorie d'entreprise

en points de pourcentage
Figure 15 - Variation annuelle de l'investissement1 selon la catégorie d'entreprise (en points de pourcentage) - Lecture : le taux d'investissement des PME hors MIC augmente de 0,8 point de pourcentage entre 2019 et 2020.
Catégorie d'entreprise 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Microentreprise (MIC) -0,8 0,9 0,8 1,9 0,3 1,7
PME (hors MIC) 0,2 0,1 0,0 0,1 -0,3 0,8
ETI 0,5 -0,2 -0,1 0,3 0,6 -1,1
GE 1,6 1,3 0,7 -0,4 1,6 1,0
Ensemble 0,7 0,6 0,3 0,2 0,8 0,3
  • 1. Investissement brut en actifs corporels (hors apport).
  • Lecture : le taux d'investissement des PME hors MIC augmente de 0,8 point de pourcentage entre 2019 et 2020.
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

Figure 15 - Variation annuelle de l'investissement¹ selon la catégorie d'entreprise

  • 1. Investissement brut en actifs corporels (hors apport).
  • Lecture : le taux d'investissement des PME hors MIC augmente de 0,8 point de pourcentage entre 2019 et 2020.
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

La structure de l’investissement en 2020 n’est pas fondamentalement différente de celle mesurée sur la période 2014–2019, mis à part pour deux types d’actifs. D’une part, les « autres actifs corporels » pèsent davantage dans l’investissement des MIC et PME en 2020, alors que leur poids est stable dans les ETI–GE (figure 16). Ce type d’actifs recouvre les achats en équipements informatiques, ce qui pourrait traduire une accélération du processus de numérisation des PME dès 2020, pour s’adapter aux nouvelles contraintes imposées par la pandémie. D’autre part, le poste « Matériels de transport » a un poids en 2020 comparable à celui observé dans le passé, sauf dans les grandes entreprises où il est trois fois plus élevé en 2020, et ce au détriment des achats d’équipements industriels. Cela tient d’une part, à la forte augmentation de l’investissement de certaines GE dans ce poste, et d’autre part, pour la plupart des GE, à la stabilité des investissements dans ce poste en 2020 par rapport à 2019, alors que leur niveau global d’investissement diminue.

Figure 16 - Structure de l'investissement1 par type d'actif selon la catégorie d'entreprise

en %
Figure 16 - Structure de l'investissement1 par type d'actif selon la catégorie d'entreprise (en %) - Lecture : le poids de l'actif matériel de transport dans l'investissement total de l'ensemble des entreprises est de 11 % sur la période 2014-2019, puis de 22 % en 2020.
Catégorie d'entreprise Année Terrains Constructions Installations techniques, matériel et outillage industriels Installations générales, agencements, aménagements divers Matériels de transport Autres actifs corporels (dont mobiliers informatiques)
Microentreprise (MIC) 2014/2019 5 27 20 15 16 17
2020 5 27 18 14 16 21
PME (hors MIC) 2014/2019 5 32 26 11 12 14
2020 5 29 26 12 12 16
ETI 2014/2019 5 35 31 6 9 14
2020 7 31 31 7 9 16
GE 2014/2019 3 28 40 4 10 15
2020 4 23 26 3 30 14
Ensemble 2014/2019 4 31 33 7 11 15
2020 5 26 26 5 22 15
  • 1. Investissement brut en actifs corporels (hors apport).
  • Lecture : le poids de l'actif matériel de transport dans l'investissement total de l'ensemble des entreprises est de 11 % sur la période 2014-2019, puis de 22 % en 2020.
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

Figure 16 - Structure de l'investissement¹ par type d'actif selon la catégorie d'entreprise

  • 1. Investissement brut en actifs corporels (hors apport).
  • Lecture : le poids de l'actif matériel de transport dans l'investissement total de l'ensemble des entreprises est de 11 % sur la période 2014-2019, puis de 22 % en 2020.
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane, Lifi, Flores.

Le taux d’investissement baisse fortement en 2020 pour 44 % des ETI–GE de l'immobilier

En 2020, en dépit de la crise sanitaire, le taux d’investissement de 29 % des MIC et PME et 33 % des ETI et GE augmente d’au moins 1 point. Cette proportion est la plus forte dans le secteur de l’hébergement–restauration : 35 % des MIC et PME et 58 % des ETI et GE. À l’inverse, le taux d’investissement baisse dans 62 % des ETI et GE du secteur de l’immobilier : 44 % ont subi une forte baisse (supérieure à 10 %) et 18 % une baisse plus modérée (entre 1 et 10 %). Dans l’industrie, le taux d’investissement diminue pour 46 % des ETI et GE en 2020.

Encadré – Les principales mesures de soutien aux entreprises en 2020

  • L’État et les régions ont mis en place un fonds de solidarité (FS) pour aider les entreprises les plus touchées par la crise (secteur S1 et S1bis). Il permet de compenser les pertes de chiffre d’affaires à hauteur de 10 000 euros.
  • Pour faire face au choc économique lié à la crise sanitaire, les pouvoirs publics ont mis en œuvre un dispositif exceptionnel de garanties, le prêt garanti par l’État (PGE), permettant de soutenir le financement bancaire des entreprises, à hauteur de 300 milliards d’euros, ouvert à tous. Le montant du prêt peut atteindre jusqu’à 3 mois de chiffre d’affaires 2019 ou 2 années de masse salariale pour les entreprises innovantes ou créées depuis le 1er janvier 2019. Aucun remboursement n’est exigé la 1re année. Le chef d’entreprise prendra la décision 2 à 4 mois avant la date anniversaire du PGE de rembourser immédiatement son prêt, de l’amortir sur 1 à 5 ans supplémentaires (4 ans maximum en cas de décalage d’un an supplémentaire de l’amortissement du capital), ou de mixer les deux.
  • L’activité partielle (AP) est une aide qui permet à l’employeur en difficulté de faire prendre en charge tout ou partie du coût de la rémunération de ses salariés.
  • Les délais de paiement d’échéances fiscales ou sociales permettent aux entreprises d’étaler, sur une durée pouvant atteindre 3 ans, le paiement de leurs impôts dus jusqu’au 31 décembre 2020.
  • D’autres mesures de soutien ont été mises en place comme la remise d’impôts directs, l’aide au paiement des loyers, la prise en charge des coûts fixes des entreprises, le rééchelonnement des crédits bancaires, le plan de soutien aux entreprises exportatrices.

Méthodes – Quelles caractéristiques des entreprises expliquent la forte baisse de leur chiffre d’affaires entre 2019 et 2020 ?

Au‑delà de la description statistique de l’évolution du chiffre d’affaires des entreprises selon leur catégorie d’entreprise ou leur secteur d’activité, un modèle du type logit (régression logistique) [Afsa, 2016] permet de quantifier l’influence respective de différentes caractéristiques des entreprises (notamment leur secteur ou leur taille) sur leur probabilité de subir une forte baisse d’activité en 2020 (définie ici par un recul du chiffre d’affaires de plus de 10 % entre 2019 et 2020).

Soit πi la probabilité pour l’entreprise i de subir une forte baisse de son chiffre d’affaires en 2020 (variable binaire), Xi le vecteur des caractéristiques pouvant influer sur cette probabilité et β le vecteur des paramètres à estimer, le modèle peut s’écrire comme suit :

L’estimation de ce modèle sur la base des entreprises présentes dans le panel entre 2014 et 2020 permet de calculer l’effet marginal de chaque caractéristique présente dans le modèle. Celui‑ci correspond à l’évolution (en points de pourcentage) du risque de subir une forte perte d’activité lorsque cette caractéristique est vérifiée, par rapport à une modalité de référence fixée. L’estimation du modèle est effectuée sur les données du panel cylindré (soit au total sur 796 200 entreprises présentes sur toute la période du panel). En effet, le calcul du taux de croissance annuel moyen du chiffre d’affaires sur la période 2014–2019 n’est possible que pour les entreprises présentes chaque année sur cette période. Les résultats de ces effets marginaux sont présentés en (figure 4).

Sources et champ

Cette vue d’ensemble repose sur les données Ésane du millésime 2020 et, pour les évolutions sur la période 2014–2020, sur les données d’un panel d’entreprises construit à partir de diverses sources statistiques :

L’entreprise considérée ici est très proche du concept défini par la Loi de modernisation de l’économie de 2008 : chaque entreprise correspond soit à une unité légale indépendante (société n’appartenant pas à un groupe), soit à un groupe de sociétés. L’existence d’éventuelles divisions opérationnelles distinctes au sein des groupes n’est pas prise en compte, contrairement à ce qui est fait dans le reste de l’ouvrage ( des grandes unités dans Ésane), et aucune neutralisation des flux intra–groupe n’est effectuée pour les (chiffre d’affaires, trésorerie, dettes financières, etc.).

En outre, le panel couvre un champ d’entreprises limité aux unités pour lesquelles les données comptables sont renseignées, fiables et cohérentes dans le temps, condition sine qua non pour effectuer des analyses fines sur des données individuelles. Ainsi, ne figurent pas dans le panel :

  • les unités légales relevant de la catégorie juridique « entreprise individuelle (EI) » ;
  • les unités légales indépendantes non assujetties à l’impôt sur les sociétés (IS) ;
  • les microgroupes (groupes de sociétés classés dans la catégorie « microentreprises ») ;
  • es entreprises relevant des secteurs d’activité suivants : activités agricoles, activités financières/d’assurance et activités principalement non marchandes (santé, éducation, action sociale, associations, etc.).

Sont ainsi exclues un grand nombre de petites unités, dont la plupart ont toutefois un faible poids économique. Pour l’année 2020, le panel couvre ainsi seulement 34,5 % des unités légales recensées dans Ésane, mais in fine 82 % de la valeur ajoutée et 86 % de l’emploi salarié mesurés dans Ésane 2020, ce qui lui confère une bonne représentativité macroéconomique. De plus, la structure sectorielle du panel est proche de celle observée dans Ésane 2020. Enfin, les évolutions des grands agrégats économiques calculées à partir du panel sont proches de celles mesurées en chaînant les fichiers d’Ésane de différents millésimes.

Définitions

Le profilage d’un groupe de sociétés consiste à identifier en son sein des entreprises au sens défini par la loi de modernisation de l’économie (LME) de 2008 : ensemble d’unités légales organisées en vue d’une production de biens et de services et jouissant d’une certaine autonomie de décision, notamment pour l’affectation de leurs ressources courantes.

La productivité apparente du travail ne tient compte que du seul facteur travail comme ressource mise en œuvre. Le terme « apparente » rappelle que la productivité dépend de l’ensemble des facteurs de production et de la façon dont ils sont combinés.

La productivité apparente du travail est usuellement mesurée en rapportant la richesse créée au facteur travail :

  • la richesse créée est mesurée par la valeur ajoutée (évaluée en volume, déflatée à l’aide des indices de prix de la valeur ajoutée au niveau A88 de la NAF rév. 2) ;
  • seul le volume de travail mis en œuvre dans le processus de production est pris en compte et il peut être quantifié de plusieurs manières :

     - si le volume de travail est mesuré par le nombre d’heures travaillées, on parle de « productivité horaire apparente du travail » ;

     - si le volume de travail est mesuré par le nombre de personnes en emploi (personnes physiques), on parle de « productivité par tête ».

Tous les secteurs ont été impactés par les confinements successifs en 2020–2021. De mars à juillet 2020, le fonds de solidarité a bénéficié aux entreprises de tous les secteurs ayant accusé une baisse d’au moins 50 % de leur chiffre d’affaires, sous un certain nombre de conditions, notamment en matière d’effectifs. À partir de septembre, le gouvernement a décidé de concentrer cette aide sur les secteurs les plus touchés par la crise en les répartissant en trois catégories ou « secteurs S1–S1bis–S2 », selon le décret n° 2020–371 du 30 mars 2020 :

  • les entreprises du secteur 1 (S1) correspondent aux secteurs du tourisme, de l’hôtellerie, de la restauration, du sport, de la culture, du transport aérien et de l’événementiel qui ont été affectés par les conséquences économiques et financières de l’épidémie de Covid–19, en raison notamment de la dépendance de leur activité à l’accueil du public ;
  • les entreprises du secteur 1 bis (S1bis) correspondent aux secteurs dont l’activité dépend directement, en amont ou en aval, de celles du secteur 1 et qui ont subi une très forte baisse de leur chiffre d’affaires ;
  • quant aux entreprises des secteurs 2 (S2), il s’agit des entreprises n’appartenant pas aux secteurs S1 et S1bis, impliquant l’accueil du public et dont l’activité a été interrompue du fait de l’épidémie de Covid–19, à l’exclusion des fermetures volontaires. S’y retrouve un grand nombre d’entreprises ayant, un moment, été qualifiées de « commerces non essentiels ».

Le taux d’endettement financier correspond à un ratio financier donnant le poids de l’endettement financier par rapport à ses capitaux propres. Il mesure dans quelle proportion l’entreprise est dépendante de ses créanciers et indique son niveau de solvabilité.

Une entreprise de taille intermédiaire (ETI) est une entreprise qui a entre 250 et 4 999 salariés, et soit un chiffre d’affaires n’excédant pas 1,5 milliard d’euros soit un total de bilan n’excédant pas 2 milliards d’euros.

Selon une convention internationale fixée par l’OCDE, on qualifie de secteurs des technologies de l’information et de la communication (TIC) les secteurs suivants :

  • secteurs producteurs de TIC (fabrication d’ordinateurs et de matériel informatique, de TV, radios, téléphones, etc.) ;
  • secteurs distributeurs de TIC ( commerce de gros de matériel informatique, etc.) ;
  • secteurs des services de TIC (télécommunications, services informatiques, services audiovisuels, etc.).

Par complémentarité, on peut parler de secteurs « non‑TIC » pour toutes les autres activités.

La trésorerie désigne l’ensemble des sommes d’argent mobilisables à court terme, appelées aussi « disponibilités » : avoirs détenus en banque (compte créditeur chez l’établissement bancaire), sommes présentes en caisses et valeurs mobilières de placement (VMP). Il est d’usage de calculer la trésorerie nette des dettes financières à court terme (découverts bancaires et comptes courants d’associés). La trésorerie nette correspond également à la différence entre le fonds de roulement et le besoin en fonds de roulement de l’entreprise.

Le secteur tertiaire se définit par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire). Il se compose :

  • du tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
  • du tertiaire principalement non marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).

Quatre catégories d’entreprises sont définies dans le décret d’application de la loi de modernisation de l’économie (décret n° 2008-1354) pour les besoins de l’analyse statistique et économique. Pour déterminer la catégorie à laquelle une entreprise appartient, les données suivantes, afférentes au dernier exercice comptable clôturé et calculées sur une base annuelle, sont utilisées : l’effectif, le chiffre d’affaires et le total du bilan. Sont ainsi distinguées :

  • les petites et moyennes entreprises (PME) sont celles qui, d’une part, occupent moins de 250 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 50 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions d’euros ;
  • parmi elles, les microentreprises (MIC) occupent moins de 10 personnes, et ont un chiffre d’affaires annuel ou un total de bilan n’excédant pas 2 millions d’euros ;
  • les entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont des entreprises qui n’appartiennent pas à la catégorie des PME et qui, d’une part, occupent moins de 5 000 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 1 500 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 2 000 millions d’euros ;
  • les grandes entreprises (GE) sont des entreprises non classées dans les catégories précédentes.

Le chiffre d'affaires représente le montant des affaires (hors taxes) réalisées par une unité statistique (entreprise, unité légale) avec les tiers dans l'exercice de son activité professionnelle normale et courante.

Il correspond à la somme des ventes de marchandises, de produits fabriqués, des prestations de services et des produits des activités annexes.

Le commerce regroupe les unités statistiques (entreprises, unités légales ou établissements) dont l'activité principale consiste à revendre des marchandises achetées à des tiers, sans les transformer. Cette activité peut comporter accessoirement des activités de production. L'activité des intermédiaires du commerce qui mettent en rapport les acheteurs et les vendeurs (ou bien exécutent des opérations commerciales pour le compte d'un tiers), sans être propriétaires des produits concernés, fait partie du commerce. Dans la nomenclature d'activité française (NAF rév. 2), les activités commerciales sont décrites dans les trois secteurs suivants : commerce et réparation d’automobiles et de motocycles (45), commerce de gros à l’exception des automobiles et des motocycles (46) et commerce de détail à l’exception des automobiles et des motocycles  (47) [voir annexe Nomenclature d’activités française]. L’artisanat commercial (charcuterie, boulangerie-pâtisserie) est comptabilisé dans l’industrie, car son activité de fabrication l’emporte sur celle de revente en l’état de marchandises, même si les secteurs concernés sont proches par certains aspects du commerce de détail alimentaire spécialisé (vente directe à des consommateurs dans les magasins, etc.).

L'activité de construction est essentiellement une activité de mise en œuvre ou d'installation sur le chantier du client et qui concerne aussi bien les travaux neufs que la rénovation, la réparation ou la maintenance. Comprend les entreprises ayant leur activité principale exercée (APE) dans trois divisions de la NAF rév. 2 : la construction de bâtiments (41), le génie civil (42) et les travaux de construction spécialisés (43). À un niveau plus fin, la construction de bâtiments se subdivise en promotion immobilière (41.1) et construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels (41.2) [voir annexe Nomenclature d’activités françaises].

La contribution économique territoriale (CET) est une contribution instituée au 1er janvier 2010, composée de deux éléments distincts : la cotisation foncière des entreprises (CFE) et la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE). Elle est plafonnée pour chaque entreprise en fonction de la valeur ajoutée produite : lorsque le montant total des cotisations de CFE et de CVAE excède 3 % de la valeur ajoutée, le surplus peut donner lieu à un dégrèvement sur demande du redevable.

La cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) est une imposition due par les personnes physiques ou morales ou les sociétés non dotées de la personnalité morale qui exercent une activité imposable à la cotisation foncière des entreprises et ont un chiffre d’affaires hors taxes supérieur à 152 500 euros. Elle est déterminée à partir du chiffre d’affaires réalisé et de la valeur ajoutée produite au cours de l’année d’imposition. Cette imposition est une composante de la contribution économique territoriale ; elle est liquidée spontanément par les entreprises.

Le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) est un avantage fiscal dont bénéficient les entreprises qui emploient des salariés. Il est calculé par application d’un taux (6 % en 2018) sur l’ensemble des salaires ne dépassant pas 2,5 fois le Smic. Le CICE a été supprimé au 1er janvier 2019 et remplacé par une baisse de cotisations sociales.

L’effet de levier financier désigne le produit du taux d’endettement financier avec l’écart de la rentabilité économique au taux d’intérêt.

Le décret n° 2008-1354 du 18 décembre 2008 d’application de la loi de modernisation de l’économie de 2008 (LME) définit l’entreprise comme « la plus petite combinaison d’unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d’une certaine autonomie de décision, notamment pour l’affectation de ses ressources courantes. »

Concrètement, l’entreprise est :

  • soit une unité légale (entité juridique identifiée par son numéro Siren, qui peut être un entrepreneur individuel ou une société exerçant une fonction de production) indépendante ;
  • soit un regroupement économiquement pertinent (intervenant sur le marché, regroupant l’ensemble des facteurs de production, ayant une autonomie de décision) d’unités légales appartenant à un même groupe de sociétés.

Le décret de 2008 définit également quatre catégories d’entreprises :

  • les petites et moyennes entreprises (PME) dont les microentreprises (MIC) ;
  • les entreprises de taille intermédiaire (ETI);
  • les grandes entreprises (GE).

Une entreprise individuelle est une entreprise qui est la propriété exclusive d’une personne physique. L’entrepreneur exerce son activité sans avoir créé de personne juridique distincte. Les différentes formes d’entreprises individuelles sont : commerçant, artisan, profession libérale, agriculteur.

Unité de mesure d’une capacité de travail ou de production. Un équivalent temps plein (ETP) pour une période donnée correspond à un travail (ou une production) qui nécessite une personne à plein temps pour le réaliser pendant la période considérée.

L'excédent brut d'exploitation (EBE) est le solde du compte d'exploitation, pour les sociétés. Il est égal à la valeur ajoutée, diminuée de la rémunération des salariés, des autres impôts sur la production et augmentée des subventions d'exploitation. Pour les entreprises individuelles, le solde du compte d'exploitation est le revenu mixte. L'excédent d'exploitation peut être calculé net, si l'on retranche la consommation de capital fixe.

Une firme multinationale est une entreprise organisée en groupe ayant au moins une unité légale à l’étranger et une en France.

Un groupe est un ensemble de sociétés liées entre elles par des participations au capital et parmi lesquelles l’une exerce sur les autres un pouvoir de décision.

En première approximation, relèvent de l'industrie les activités économiques qui combinent des facteurs de production (installations, approvisionnements, travail, savoir) pour produire des biens matériels destinés au marché. Une distinction est généralement établie entre l'industrie manufacturière et les industries d'extraction, mais le contour précis de l'industrie dans chaque opération statistique est donné par la liste des items retenus de la nomenclature économique à laquelle cette opération se réfère : comprend les entreprises ayant leur activité principale exercée (APE) dans les sections B (industries extractives), C (industrie manufacturière), D (production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné), E (production et distribution d’eau, assainissement et gestion des déchets, dépollution) de la nomenclature d’activités NAF rév. 2 [voir annexe Nomenclature d’activités française]. L’artisanat commercial (charcuterie, boulangerie-pâtisserie) est comptabilisé dans l’industrie, car son activité de fabrication l’emporte sur celle de revente en l’état de marchandises, même si les secteurs concernés sont proches par certains aspects du commerce de détail alimentaire spécialisé (vente directe à des consommateurs dans des magasins, etc.).

Les investissements corporels bruts hors apports correspondent à la somme des dépenses consacrées par les entreprises à l’acquisition ou à la création de moyens de production : bâtiments, terrains, ouvrages existants, matériels et outillage, matériel de transport, construction et génie civil. C’est le flux qui alimente le stock des immobilisations. Il comprend les immobilisations en cours, mais exclut les immobilisations incorporelles et financières et les équipements financés par crédit-bail.

Si l’on ordonne une distribution de salaires, de revenus, de chiffre d'affaires, etc., la médiane est la valeur qui partage cette distribution en deux parties égales.

Ainsi, pour une distribution de chiffre d’affaires, la médiane est le chiffre d’affaires au-dessous duquel se situent 50 % des entreprises. C'est de manière équivalente le chiffre d’affaires au-dessus duquel se situent 50 % des entreprises.

La rentabilité économique mesure la rentabilité d'exploitation (activité) de l'entreprise indépendamment de son mode de financement. Elle se mesure en rapportant l’excédent brut d’exploitation à la somme des immobilisations brutes corporelles et incorporelles et du besoin de fonds de roulement. La somme au dénominateur est appelée « actif économique » ou « capital économique » : elle représente en effet les moyens engagés par l'entreprise dans les cycles d'exploitation et d'investissement, autrement dit ce dont l’entreprise a besoin pour tourner. Ce taux n'est pas affecté par la structure financière de l'entreprise.

La rentabilité financière mesure la capacité des capitaux investis par les actionnaires et associés (capitaux propres) à dégager un certain niveau de profit.

Le résultat net comptable mesure les ressources nettes (après prise en compte de la dépréciation du capital) restant à l'entreprise à l'issue de l'exercice : bénéfice ou perte. Il correspond, au sens comptable, à la différence entre les produits et les charges de l'exercice.

Les secteurs marchands non agricoles et non financiers comprennent les activités de la nomenclature d’activités française (NAF rév. 2) couvertes par le dispositif d’élaboration des statistiques annuelles d’entreprises (Ésane) : l’agriculture (uniquement les exploitations forestières, sous-classe 02.20Z) ; l’industrie ; la construction ; le commerce-réparation d’automobiles et de motocycles ; les transports et entreposage ; l’hébergement et restauration ; l’information et communication ; les activités financières et d’assurance (uniquement les activités auxiliaires de services financiers et d’assurance (division 66) et les holdings (sous-classe 64.20Z)); les activités immobilières ; les activités spécialisées, scientifiques et techniques ; les activités de services administratifs et de soutien ; l’enseignement (uniquement la partie marchande) ; la santé humaine et l’action sociale (uniquement la partie marchande) ; les associations (uniquement la partie marchande).

Les servies marchands comprennent les entreprises ayant leur activité principale exercée (APE) dans cinq grands secteurs : l’hébergement-restauration (niveau I de la NAF rév. 2), l’information-communication (J), les activités immobilières (L), les activités scientifiques et techniques et les services administratifs et de soutien (M et N) et les autres activités de services (RS hors division 94) [voir annexe Nomenclature d’activités françaises].

Le taux de marge est la part de l’excédent brut d’exploitation (EBE) dans la valeur ajoutée au coût des facteurs (VACF).

Le taux d'investissement est la part des investissements corporels bruts hors apport dans la valeur ajoutée (VA).

Les transports et l'entreposage comprennent les entreprises ayant leur activité principale exercée (APE) dans cinq secteurs de la NAF rév. 2 : transports terrestres et transports par conduites, transports par eau, transports aériens, entreposage et services auxiliaires des transports, et activités de poste et de courrier.

L’unité légale est une entité juridique de droit public ou privé. Cette entité juridique peut être :

  • une personne morale, dont l’existence est reconnue par la loi indépendamment des personnes ou des institutions qui la possèdent ou qui en sont membres ;
  • une personne physique, en tant qu’indépendant, peut exercer une activité économique.

Elle est obligatoirement déclarée aux administrations compétentes (greffes des tribunaux, sécurité sociale, DGFiP, etc.) pour exister. L’existence d’une telle unité dépend du choix des propriétaires ou de ses créateurs (pour des raisons organisationnelles, juridiques ou fiscales). L’unité légale, société ou entreprise individuelle, est l’unité principale enregistrée au répertoire Sirene et identifiée par son numéro Siren.

Une unité légale indépendante est unité légale non détenue majoritairement par une autre unité légale.

La valeur ajoutée (VA) est égale à la valeur de la production diminuée des consommations intermédiaires. Elle est calculée hors taxes. La valeur ajoutée aux coûts des facteurs (VACF) est égale à la valeur ajoutée de laquelle on déduit les impôts sur la production (comme la contribution économique territoriale) et à laquelle on ajoute les subventions d’exploitation. Elle est aussi égale à la somme des frais de personnels et de l’excédent brut d’exploitation.

Pour en savoir plus

Afsa C., « Le modèle Logit : Théorie et Application », Documents de travail n° M2016/01, Insee, 2016.

Andrews D., Criscuolo C., Gal P. N., “Ouvrir dans un nouvel ongletThe Best versus the Rest: The Global Productivity Slowdown, Divergence across Firms and the Role of Public Policy”, OECD Productivity Working Papers, 2016–05, OECD Publishing, Paris.

Bureau B., Duquerroy A., Giorgi J., Lé M., Scott S., Vinas F., « Un an de crise Covid : comment évaluer l’impact de la pandémie sur l’activité économique des entreprises françaises ? Construction de contrefactuels individuels et diagnostics de l’année 2020. », Economie et Statistique / Economics and Statistics n° 532–533, juillet 2022a.

Bureau B., Duquerroy A., Giorgi J., Lé M., Scott S., Vinas F., « Un examen au microscope de l’impact de la crise sanitaire et des mesures de soutien public sur la situation financière des entreprises en France », Economie et Statistique / Economics and Statistics n° 532–533, juillet 2022b.

Bureau B., Duquerroy A., Giorgi J., Lé M., Scott S., Vinas F., «  L’impact de la crise sanitaire sur la situation financière des entreprises en 2020 : une analyse sur données individuelles », Documents de travail n° G2021-03, Insee, 2021.

Bureau B., Py L., « Ouvrir dans un nouvel ongletCrise sanitaire : les entreprises françaises ont préservé leur capacité de remboursement en 2020 », Bulletin de la Banque de France 238/6, novembre–décembre 2021.

Cette G., Corde S., Lecat R., « Stagnation de la productivité en France : héritage de la crise ou ralentissement structurel ? », Economie et Statistique / Economics and Statistics nos 494–495–496, 2017.

Crépon B., Heckel T., « Informatisation en France : une évaluation à partir des données individuelles », Documents de travail n° G2000/13, Insee, 2000.

Duc C., Souquet C., « L’impact de la crise sanitaire sur l’organisation et l’activité des entreprises », Insee Première n° 1830, décembre 2020.

Epaulard A., Fize E., Le Calvé T., Martin P., Paris H., Parra Ramirez K., Sraer D., « Ouvrir dans un nouvel onglet La situation financière des TPE/PME en août 2021 au vu de leurs comptes bancaires », Conseil d’analyse économique, Focus n° 065–2021, septembre 2021.

Morénillas N., Sklénard G., « La faiblesse des fonds propres des TPE accroît leur fragilité », in Les entreprises en France, coll. « Insee Références », édition 2020.

Incluant également la partie marchande d’activités principalement non marchandes (santé, action sociale, enseignement, etc.).

Incluant néanmoins les auxiliaires de services financiers et d’assurance et les holdings. Les entreprises agricoles et financières (établissement de crédit, assurance, etc.) sont comptabilisées dans le cadre de dispositifs statistiques spécifiques, de même que les activités non marchandes.

Dans cet article, les PME désignent les PME hors microentreprises.

Une évaluation quantitative du choc d’activité a été réalisée sur des données individuelles [Bureau et al., 2022a]. Ce travail se fonde notamment sur la confrontation du niveau d’activité réel à un niveau contrefactuel simulé, qui aurait été celui de l’entreprise en l’absence de crise sanitaire. La description livrée ici ne cherche pas à isoler l’effet spécifique de la crise sanitaire sur la situation des entreprises.

Mesuré ici par une proportion majoritaire de cadres dans l’entreprise.

La période d’analyse est ici plus courte, étant donné les ruptures méthodologiques ayant affecté la variable d’emploi salarié en ETP avant 2016 (à la suite notamment du passage des DADS aux DSN).

La baisse de l’emploi en ETP mesurée dans Flores est nettement plus forte que celle mesurée en ETP dans les Comptes de la Nation 2021 publiés par l’Insee. Cela tient à des différences de critères pour calculer les ETP. Les Comptes de la Nation se fondent sur les contrats de travail, si bien qu’une personne en activité partielle en 2020 mais employée à temps plein sera comptabilisée comme un ETP. À l’inverse, Flores va considérer qu’une personne en activité partielle en 2020 ne compte pas pour un ETP.

Les messages délivrés ici sont qualitativement les mêmes que ceux issus de la comptabilité nationale, mais l’ampleur des évolutions peut s’en écarter du fait de différences de champ, de concepts et de méthodes (la comptabilité nationale procède à des ajustements sur la base d’une confrontation de sources, qui ne peut être effectuée ici du fait de l’objectif de désagrégation des résultats par catégories et secteurs d’entreprises). L’écart le plus important porte sur l’EBE, dont la baisse est moins importante selon la comptabilité nationale.

Le chiffre d’affaires retenu pour calculer la variation de trésorerie entre 2019 et 2020 est celui correspondant à l’année 2019, afin d’éviter d’amplifier artificiellement la hausse de trésorerie en 2020 par la baisse du chiffre d’affaires entre 2019 et 2020.

Ces derniers ne sont en effet pas des liquidités appartenant aux entreprises mais devant être remboursées aux banques moyennant le paiement d’intérêts, d’agios, etc.

Approche dite du « bilan fonctionnel ».

L’attribution de certaines mesures de soutien aux entreprises en 2020 était conditionnée au non‑versement de dividendes en 2020, d’où l’accroissement de la part des bénéfices 2019 non distribués en 2020.

Nous faisons l’hypothèse ici que les effets de consolidation ne jouent qu’au deuxième ordre, dès lors que nous mesurons ces variables en évolution sur une courte durée (le taux de consolidation est assez stable à court terme). C’est pour cette raison que nous n’analyserons pas ici en niveau ces variables non additives ni les indicateurs les faisant intervenir. Seules les évolutions seront donc analysées dans cette vue d’ensemble.

Incluant également la partie marchande d’activités principalement non marchandes (santé, action sociale, enseignement, etc.).

Incluant néanmoins les auxiliaires de services financiers et d’assurance et les holdings. Les entreprises agricoles et financières (établissement de crédit, assurance, etc.) sont comptabilisées dans le cadre de dispositifs statistiques spécifiques, de même que les activités non marchandes.

Dans cet article, les PME désignent les PME hors microentreprises.

Une évaluation quantitative du choc d’activité a été réalisée sur des données individuelles [Bureau et al., 2022a]. Ce travail se fonde notamment sur la confrontation du niveau d’activité réel à un niveau contrefactuel simulé, qui aurait été celui de l’entreprise en l’absence de crise sanitaire. La description livrée ici ne cherche pas à isoler l’effet spécifique de la crise sanitaire sur la situation des entreprises.

Mesuré ici par une proportion majoritaire de cadres dans l’entreprise.

La période d’analyse est ici plus courte, étant donné les ruptures méthodologiques ayant affecté la variable d’emploi salarié en ETP avant 2016 (à la suite notamment du passage des DADS aux DSN).

La baisse de l’emploi en ETP mesurée dans Flores est nettement plus forte que celle mesurée en ETP dans les Comptes de la Nation 2021 publiés par l’Insee. Cela tient à des différences de critères pour calculer les ETP. Les Comptes de la Nation se fondent sur les contrats de travail, si bien qu’une personne en activité partielle en 2020 mais employée à temps plein sera comptabilisée comme un ETP. À l’inverse, Flores va considérer qu’une personne en activité partielle en 2020 ne compte pas pour un ETP.

Les messages délivrés ici sont qualitativement les mêmes que ceux issus de la comptabilité nationale, mais l’ampleur des évolutions peut s’en écarter du fait de différences de champ, de concepts et de méthodes (la comptabilité nationale procède à des ajustements sur la base d’une confrontation de sources, qui ne peut être effectuée ici du fait de l’objectif de désagrégation des résultats par catégories et secteurs d’entreprises). L’écart le plus important porte sur l’EBE, dont la baisse est moins importante selon la comptabilité nationale.

Le chiffre d’affaires retenu pour calculer la variation de trésorerie entre 2019 et 2020 est celui correspondant à l’année 2019, afin d’éviter d’amplifier artificiellement la hausse de trésorerie en 2020 par la baisse du chiffre d’affaires entre 2019 et 2020.

Ces derniers ne sont en effet pas des liquidités appartenant aux entreprises mais devant être remboursées aux banques moyennant le paiement d’intérêts, d’agios, etc.

Approche dite du « bilan fonctionnel ».

L’attribution de certaines mesures de soutien aux entreprises en 2020 était conditionnée au non‑versement de dividendes en 2020, d’où l’accroissement de la part des bénéfices 2019 non distribués en 2020.

Nous faisons l’hypothèse ici que les effets de consolidation ne jouent qu’au deuxième ordre, dès lors que nous mesurons ces variables en évolution sur une courte durée (le taux de consolidation est assez stable à court terme). C’est pour cette raison que nous n’analyserons pas ici en niveau ces variables non additives ni les indicateurs les faisant intervenir. Seules les évolutions seront donc analysées dans cette vue d’ensemble.