Les entreprises en France Édition 2022

Cet ouvrage offre une vue structurelle complète de notre système productif.

Insee Références
Paru le :Paru le07/12/2022
Les entreprises en France- Décembre 2022
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Financement des PME

Insee Références

Paru le :07/12/2022

D’après les données du , les encours de crédits mobilisés accordés aux PME atteignent de 537,3 milliards d’euros à la fin décembre 2021, soit une hausse de 3,5 % sur un an (figure 1). Ils représentent 44 % du total des encours mobilisés. Pour les autres catégories d’entreprises, les encours se réduisent sur la période : –3,7 % pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et –0,8 % pour les grandes entreprises (GE). La crise sanitaire a provoqué en 2020 un fort besoin en trésorerie, auquel a répondu le dispositif de prêts garantis par l’État (PGE). La vigueur de la reprise en 2021 alimente une demande de crédits de la part des PME, alors que les ETI et les GE, qui ont accès à d’autres financements, se désendettent.

Figure 1Encours de crédits aux entreprises résidentes en 2021

encours en milliards d'euros, évolution en %
Encours de crédits aux entreprises résidentes en 2021 (encours en milliards d'euros, évolution en %)
Nombre d'entreprises Crédits mobilisés Crédits mobilisés et mobilisables
Encours Évolution en % déc. 2021/déc. 2020 Encours Évolution en % déc. 2021/déc. 2020
PME 1 317 612 537,3 3,5 604,7 3,8
Entreprises de taille intermédiaire 6 412 312,6 -3,7 401,8 -3,6
Grandes entreprises 281 164,1 -0,8 331,4 -1,9
Ensemble hors divers SCI 1 1 324 305 1 013,9 0,5 1 337,9 0,0
Divers SCI1 655 839 212,3 10,5 227,6 10,8
Ensemble 1 980 144 1 226,2 2,1 1 565,5 1,5
  • 1. SCI : sociétés civiles immobilières et entreprises non catégorisées en fonction des critères LME.
  • Champ : France, y compris entrepreneurs individuels. Entreprises ayant contracté un crédit de plus de 25 000 euros auprès d'un établissement de crédit français.
  • Source : Banque de France.

Certaines et entreprises n’ont pas pu être classées en fonction des critères LME. Les encours de crédits mobilisés qui leur sont accordés représentent 212,3 milliards d’euros fin décembre 2021 (17 % du total) et augmentent de 10,5 % sur l’année.

L’ensemble des activités immobilières représente près du quart de l’encours de crédit mobilisé par les PME (129,8 milliards d’euros) (figure 2). Viennent ensuite le commerce et la réparation automobile (80,4 milliards), l’agriculture, la sylviculture et la pêche (57,3 milliards), l’industrie (56,9 milliards) et le soutien aux entreprises (52,1 milliards). Les autres secteurs portent chacun entre 35 et 38 milliards d’euros d’encours, hormis le transport (16,5 milliards) et l’information‑communication (11,1 milliards).

Figure 2Crédits mobilisés par les PME en 2021 par secteur

en milliards d'euros
Crédits mobilisés par les PME en 2021 par secteur (en milliards d'euros)
Activités immobilières 129,8
Commerce et réparation automobile 80,4
Agriculture, sylviculture et pêche 57,3
Industrie 56,9
Soutien aux entreprises 52,1
Autres secteurs 160,6
Ensemble 537,3
  • Champ : France, PME ayant un encours total de crédit de plus de 25 000 euros auprès d'un établissements de crédit, hors SCI.
  • Source : Banque de France.

Figure 2Crédits mobilisés par les PME en 2021 par secteur

  • Champ : France, PME ayant un encours total de crédit de plus de 25 000 euros auprès d'un établissements de crédit, hors SCI.
  • Source : Banque de France.

Pour leurs besoins d’exploitation, les PME font appel à leur banque pour obtenir, souvent en début d’année, des lignes de crédit pouvant être utilisées au cours de l’année. En 2021, en moyenne 32 % des PME déclarent chaque trimestre avoir formulé une demande de lignes de crédit. Hors tirage sur ces lignes de crédit préalablement accordées, les PME demandent par ailleurs des crédits de trésorerie et d’investissement. En 2021, la demande de crédit de trésorerie retrouve un niveau similaire d’avant la crise sanitaire : en moyenne chaque trimestre, 6 % des PME demandent ce type de financement (22 % en 2020). Dans le même temps, 18 % des PME demandent chaque trimestre des crédits d’investissements (15 % en 2020) (figure 3). De façon structurelle, l’accès au crédit se situe à un niveau élevé : 96 % des PME obtiennent entre 75 % et 100 % des crédits d’investissement demandés, et 90 % des PME obtiennent entre 75 % et 100 % des crédits de trésorerie demandés, comme en 2020. L’autocensure paraît marginale : moins de 1 % des PME indiquent ne pas demander de crédit de trésorerie ou d’investissement par crainte d’un refus du banquier.

Figure 3Demande et obtention de nouveaux crédits d'investissement par les PME au quatrième trimestre 2021

en %
Demande et obtention de nouveaux crédits d'investissement par les PME au quatrième trimestre 2021 (en %)
2020 T4
Demande de nouveaux crédits exprimée et satisfaite en totalité ou à plus de 75 % 17,2
Demande de nouveaux crédits exprimée et satisfaite à moins de 75 % ou insatisfaite 0,7
Aucun nouveau crédit demandé 82,1
  • Note : hors utilisation de lignes de crédits obtenues précédemment.
  • Champ : France hors Mayotte, PME avec une autonomie de décision en matière de demande de crédit.
  • Source : Banque de France.

Figure 3Demande et obtention de nouveaux crédits d'investissement par les PME au quatrième trimestre 2021

  • Note : hors utilisation de lignes de crédits obtenues précédemment.
  • Champ : France hors Mayotte, PME avec une autonomie de décision en matière de demande de crédit.
  • Source : Banque de France.

En 2021, le Conseil des Gouverneurs indique clairement que les taux directeurs resteront à un niveau très bas. Ainsi, les taux d’intérêt des prêts aux entreprises se maintiennent à un niveau historiquement faible, facilitant l’accès au crédit. Le taux des crédits aux PME (hors microentreprises) est de 1,3 % en décembre 2021, en hausse de 10 points de base sur un an avec la réduction du dispositif PGE (figure 4). L’écart par rapport aux taux appliqués aux grandes entreprises – présentant généralement des niveaux de risque plus faibles – se fixe à +15 points de base en décembre.

Figure 4Taux des crédits aux entreprises

en %
Taux des crédits aux entreprises (en %)
Microentreprises PME (hors microentreprises) Entreprises de taille intermédiaire Grandes entreprises
déc. 14 2,3 1,9 1,6 1,2
janv. 15 2,3 1,8 1,5 1,1
fév. 15 2,2 1,8 1,5 1,1
mars. 15 2,1 1,9 1,6 1,2
avr. 15 2,0 1,8 1,4 1,1
mai. 15 2,0 1,9 1,6 1,2
juin. 15 2,0 1,9 1,6 1,3
juil. 15 2,0 1,7 1,4 1,1
août. 15 2,0 1,7 1,3 1,1
sept. 15 2,1 1,8 1,6 1,4
oct. 15 2,1 1,7 1,3 1,3
nov. 15 2,1 1,7 1,4 1,2
déc. 15 2,1 1,7 1,4 1,2
janv. 16 2,1 1,6 1,3 1,0
fév. 16 2,0 1,6 1,2 1,1
mars. 16 2,0 1,6 1,3 1,3
avr. 16 1,9 1,6 1,4 1,4
mai. 16 1,9 1,5 1,3 1,3
juin. 16 1,8 1,6 1,3 1,4
juil. 16 1,8 1,6 1,3 1,4
août. 16 1,8 1,5 1,2 1,2
sept. 16 1,8 1,5 1,2 1,1
oct. 16 1,8 1,4 1,3 1,0
nov. 16 1,7 1,4 1,2 0,9
déc. 16 1,7 1,3 1,1 0,8
janv. 17 1,7 1,4 1,3 1,0
fév. 17 1,7 1,3 1,1 0,9
mars. 17 1,6 1,3 1,1 0,9
avr. 17 1,6 1,4 1,3 1,1
mai. 17 1,6 1,3 1,1 1,0
juin. 17 1,6 1,5 1,2 1,2
juil. 17 1,6 1,5 1,2 1,2
août. 17 1,7 1,6 1,3 1,3
sept. 17 1,7 1,5 1,3 1,2
oct. 17 1,7 1,4 1,3 1,1
nov. 17 1,7 1,3 1,2 1,1
déc. 17 1,7 1,4 1,3 1,2
janv. 18 1,7 1,3 1,1 1,1
fév. 18 1,7 1,4 1,2 1,2
mars. 18 1,7 1,4 1,3 1,2
avr. 18 1,6 1,5 1,2 1,1
mai. 18 1,7 1,5 1,1 1,0
juin. 18 1,7 1,5 1,2 1,0
juil. 18 1,8 1,5 1,2 0,9
août. 18 1,7 1,5 1,1 0,9
sept. 18 1,7 1,6 1,3 1,0
oct. 18 1,6 1,5 1,2 0,9
nov. 18 1,7 1,6 1,3 1,0
déc. 18 1,6 1,5 1,3 1,0
janv. 19 1,6 1,5 1,2 1,0
fév. 19 1,7 1,5 1,3 1,1
mars. 19 1,7 1,5 1,3 1,1
avr. 19 1,8 1,5 1,2 1,1
mai. 19 1,7 1,3 1,0 0,8
juin. 19 1,6 1,4 1,0 0,8
juil. 19 1,6 1,5 1,2 0,9
août. 19 1,7 1,3 1,1 0,8
sept. 19 1,7 1,3 1,1 0,7
oct. 19 1,8 1,3 1,2 0,9
nov. 19 1,7 1,3 1,1 0,8
déc. 19 1,5 1,3 1,1 0,9
janv. 20 1,5 1,3 1,2 1,0
fév. 20 1,4 1,1 1,0 0,8
mars. 20 1,5 1,1 1,0 0,8
avr. 20 0,9 0,7 0,8 0,7
mai. 20 0,7 0,6 0,7 0,6
juin. 20 1,0 0,9 0,9 0,8
juil. 20 1,1 1,1 0,9 0,8
août. 20 1,1 1,0 0,7 0,6
sept. 20 1,2 1,1 0,9 0,7
oct. 20 1,2 1,1 0,9 0,7
nov. 20 1,2 1,1 0,9 0,7
déc. 20 1,2 1,2 1,0 0,7
janv. 21 1,2 1,2 1,1 0,8
fév. 21 1,2 1,2 1,0 0,7
mars. 21 1,3 1,2 1,0 0,8
avr. 21 1,3 1,1 1,0 0,8
mai. 21 1,3 1,1 0,9 0,8
juin. 21 1,4 1,2 1,0 1,0
juil. 21 1,5 1,3 1,1 1,2
août. 21 1,4 1,2 0,9 1,2
sept. 21 1,5 1,5 1,1 1,6
oct. 21 1,5 1,6 1,0 1,8
nov. 21 1,4 1,4 1,0 1,4
déc. 21 1,4 1,3 1,0 1,1
  • Champ : France.
  • Source : Banque de France.

Figure 4Taux des crédits aux entreprises

  • Champ : France.
  • Source : Banque de France.

La permet de ventiler le total des encours mobilisés par Cette cotation est une appréciation sur la capacité de l’entreprise à honorer ses engagements financiers à un horizon de trois ans. La part des crédits mobilisés par les PME qui bénéficient des meilleures cotes (ensemble des cotes 3 et 4) baisse de 52,9 % en 2020 à 50,6 % en 2021 en conséquence de la crise sanitaire (figure 5).

Figure 5Répartition des encours de crédits mobilisés aux PME par classe de risque

en %
Répartition des encours de crédits mobilisés aux PME par classe de risque (en %) - Lecture : au 31 décembre 2021, 50,6 % de l'encours de crédits mobilisés des PME étaient détenus par des entreprises de cotes de crédit 3 et 4.
31 décembre 2020 31 décembre 2021
Cotes 3 et 4 52,9 50,6
Cote 5 41,1 41,2
Cotes 6 à 9 6,1 8,2
Ensemble 100,0 100,0
  • Lecture : au 31 décembre 2021, 50,6 % de l'encours de crédits mobilisés des PME étaient détenus par des entreprises de cotes de crédit 3 et 4.
  • Champ : France, PME hors entrepreneurs individuels.
  • Source : Banque de France.

Figure 5Répartition des encours de crédits mobilisés aux PME par classe de risque

  • Lecture : au 31 décembre 2021, 50,6 % de l'encours de crédits mobilisés des PME étaient détenus par des entreprises de cotes de crédit 3 et 4.
  • Champ : France, PME hors entrepreneurs individuels.
  • Source : Banque de France.

Définitions

La Banque de France collecte auprès d’organismes financiers installés en France, qu’ils soient français ou étrangers, tous les financements qu’ils ont accordés aux entreprises non financières – au sens d’unité légale –, entrepreneurs individuels compris, et aux administrations et assimilés. Ces financements sont collectés, au-delà du seuil de 25 000 euros d’encours depuis 2006. Ils comprennent les crédits mobilisés, effectivement distribués, et les crédits mobilisables, part non consommée des lignes de crédit.

Une société civile immobilière (SCI) est une société non commerciale, soumise au droit civil, ayant un objet immobilier. Une entreprise commerciale ou industrielle détenant des biens immobiliers peut séparer la gestion de ses biens immobiliers de son activité commerciale ou industrielle en créant une SCI. Ces sociétés apparaissent ici lorsque les liens avec les entreprises dont elles assurent la gestion des biens immobiliers n’ont pu être établis ou lorsqu’il s’agit de sociétés de gestion patrimoniale de particuliers sans lien avec une entreprise industrielle ou commerciale.

Appréciation sur la capacité d’une entreprise à honorer ses engagements financiers à un horizon d’un à trois ans. La cote de crédit est notamment fondée sur :

  • l’examen de la situation financière de l’entreprise et son évolution prévisible après analyse de la rentabilité et de la structure du bilan ; la dimension « groupe » est également prise en compte dans cette analyse ;
  • l’appréciation portée sur l’environnement économique de l’entreprise ;
  • les entreprises qui lui sont apparentées ou avec lesquelles elle entretient des relations commerciales ou économiques étroites ;
  • l’existence d’incidents de paiement-effets ou de procédures judiciaires.

Les cotes de crédit permettent de définir les classes de risque suivantes : cote 3 : situation financière particulièrement satisfaisante, voire excellente pour la cote 3++ ; cote 4 : situation financière satisfaisante, mais avec certains éléments d’incertitudes et de fragilité ; cote 5 : situation financière présentant des signes de fragilité ; cote 6 : situation financière très déséquilibrée ; cote 7 : incident de paiement ; cotes 8/9 : paiements irréguliers menaçant la pérennité de l’entreprise.

Les classes de risque résultent de la cotation de la Banque de France du risque de crédit. Elles vont de 3 (les moins risquées) à 9 (les plus risquées).