Les entreprises en France Édition 2019

Cette nouvelle édition du numéro Les entreprises en France de la collection Insee Références offre une vue structurelle complète de notre système productif.

Insee Références
Paru le :Paru le03/12/2019
Les entreprises en France- Décembre 2019
Consulter
Sommaire

Investissement

Insee Références

Paru le :03/12/2019

En 2017, l’ des (hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal) des s’élève à 201,7 milliards d’euros. Il progresse de 5,0 % (en valeur) par rapport à 2016, plus vite que la valeur ajoutée hors taxes (+ 3,7 %). Le s’établit à 18,9 %, en très légère progression par rapport à 2016 (+ 0,2 point) (figure 1).

Figure 1 – Investissement et taux d’investissement en 2017

en milliards d'euros
Figure 1 – Investissement et taux d’investissement en 2017 (en milliards d'euros)
Investissement corporel brut
hors apports
Valeur ajoutée hors taxes Taux d'investissement
(en %)
Industrie 60,4 301,8 20,0
dont industrie manufacturière 35,0 255,3 13,7
Construction 9,6 94,9 10,1
Commerce de gros, de détail, automobile et motocycle 23,2 207,8 11,2
Transports, entreposage 24,5 89,9 27,2
Hébergement-restauration 8,1 42,6 18,9
Information-communication 14,4 93,3 15,4
Activités immobilières 34,1 40,3 84,7
Autres services principalement marchands 27,4 193,8 14,1
Ensemble des secteurs d'activité 201,7 1 064,3 18,9
  • Champ : France, entreprises (hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal) des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Les secteurs qui investissent le plus sont l’industrie (60,4 milliards d’euros), dont 20,0 milliards d’euros dans l’énergie, puis l’immobilier, les services aux entreprises, les transports et l’entreposage, le commerce et l’information-communication, secteur dans lequel 58 % des investissements sont concentrés dans les télécommunications. Au sein de l’industrie, l’industrie manufacturière cumule 35,0 milliards d’euros d’investissements, grâce notamment à l’agroalimentaire (8,3 milliards), la fabrication de matériel de transports (6,0 milliards d’euros), la métallurgie (3,6 milliards d’euros), l’industrie du caoutchouc et l’industrie chimique (3,1 milliards d’euros chacune).

En 2017, sur les 2,3 millions d’entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers (hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal), 1,0 million ont réalisé des investissements, soit 45 %. Les plus grosses structures investissent presque toutes : 99 % des (GE), 98 % des (ETI) et 90 % des hors microentreprises. En revanche, moins de la moitié des (MIC) investissent (42 %). Ces proportions sont structurelles et évoluent peu. Si un entrepreneur individuel peut se permettre, notamment pour certains métiers de services, d’investir rarement après son installation, cette situation n’est pas soutenable pour les plus grosses structures pour lesquelles les investissements sont une nécessité (figure 2).

Figure 2 - Répartition des entreprises selon leur taille et leur investissement en 2017

en %
Figure 2 - Répartition des entreprises selon leur taille et leur investissement en 2017 (en %)
Entreprises
ayant investi
Entreprises
n'ayant pas investi
Microentreprises (MIC) 42,4 57,6
PME hors MIC 89,7 10,3
Entreprises de taille intermédiaire 97,7 2,3
Grandes entreprises 99,2 0,8
Ensemble 45,4 54,6
  • Champ : France, entreprises (hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal) des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Figure 2 - Répartition des entreprises selon leur taille et leur investissement en 2017

  • Champ : France, entreprises (hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal) des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Les montants investis par les MIC sont faibles, en raison notamment du niveau de leur activité. Pour un quart d’entre elles, leur dépense d’investissement est inférieure à 1 000 euros ; et pour une sur deux, elle est inférieure à 5 000 euros. Le montant investi médian des PME hors microentreprises est huit fois supérieur à celui des microentreprises ; celui des ETI l’est 463 fois plus. Pour les GE, le montant médian de l’investissement s’élève à 68 millions d’euros (figure 3).

Figure 3 - Dispersion de l’investissement des entreprises ayant investi en 2017

en milliers d’euros (échelle logarithmique)
Figure 3 - Dispersion de l’investissement des entreprises ayant investi en 2017 (en milliers d’euros (échelle logarithmique))
3e quartile
(Q3)
Médiane 1er quartile
(Q1)
Microentreprises (MIC) 17,1 4,7 1,4
PME hors MIC 129,3 37,9 10,6
Entreprises de taille intermédiaire 7 039,0 2 165,0 710,9
Grandes entreprises 196 260 68 088 26 574
Ensemble 22,9 5,9 1,6
  • Champ : France, entreprises (hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal) des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers ayant investi en 2017.
  • Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Figure 3 - Dispersion de l’investissement des entreprises ayant investi en 2017

  • Champ : France, entreprises (hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal) des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers ayant investi en 2017.
  • Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Ainsi, l’investissement en France est concentré sur un nombre relativement faible d’entreprises : parmi les entreprises ayant investi en 2017, 2 % d’entre elles réalisent chacune un investissement supérieur à 500 000 euros et concentrent à elles seules 87 % du montant total de l’investissement des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers ; à l’opposé, 60 % d’entre elles réalisent un investissement inférieur à 10 000 euros et ne comptabilisent que 1 % du total de l’investissement corporel brut hors apports (figure 4).

Figure 4 - Répartition des entreprises ayant investi selon le montant de leur investissement en 2017

en %
Figure 4 - Répartition des entreprises ayant investi selon le montant de leur investissement en 2017 (en %) - Lecture : 2 % des entreprises ayant investi en 2017 ont réalisé chacune un investissement de 500 000 euros ou plus. Leurs investissements représentent 87 % de l'investissement total.
Entreprises ayant investi Investissement corporel brut hors apports
Moins de 10 milliers d'euros 60 1
De 10 à moins de 50 milliers d'euros 27 3
De 50 à moins de 500 milliers d'euros 12 9
500 milliers d'euros ou plus 2 87
  • Lecture : 2 % des entreprises ayant investi en 2017 ont réalisé chacune un investissement de 500 000 euros ou plus. Leurs investissements représentent 87 % de l'investissement total.
  • Champ : France, entreprises (hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal) des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers ayant investi en 2017.
  • Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Figure 4 - Répartition des entreprises ayant investi selon le montant de leur investissement en 2017

  • Lecture : 2 % des entreprises ayant investi en 2017 ont réalisé chacune un investissement de 500 000 euros ou plus. Leurs investissements représentent 87 % de l'investissement total.
  • Champ : France, entreprises (hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal) des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers ayant investi en 2017.
  • Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Sur la base des comptes nationaux annuels, le taux d’investissement des entreprises non financières dans la zone euro recule très légèrement en 2017 (– 0,4 point). Il est quasi stable en France, en Allemagne et au Royaume-Uni et en très légère progression en Espagne et en Italie (+ 0,3 point). En 2017, seule la France a retrouvé son niveau de 2008. Dans les autres pays, le taux d’investissement en 2017 est toujours en retrait par rapport au niveau de 2007 : l’Allemagne (– 1,3 point), l’Espagne (– 5,5 points), l’Italie (– 2,9 points) et le Royaume-Uni (– 1,9 point) (figure 5).

Figure 5 - Taux d'investissement des entreprises non financières

en %
Figure 5 - Taux d'investissement des entreprises non financières (en %)
Zone euro
(19 pays)
Allemagne Espagne France Italie Royaume-Uni
2000 24,4 23,6 29,5 21,9 22,8 22,1
2001 23,7 22,3 28,8 22,1 22,7 21,1
2002 22,7 20,4 28,6 21,1 23,5 20,5
2003 22,4 20,1 29,5 20,4 22,8 19,5
2004 22,5 19,9 30,6 20,6 22,6 18,3
2005 23,0 20,1 32,3 20,9 22,9 20,4
2006 23,7 20,8 33,6 21,6 23,7 18,9
2007 24,3 21,2 33,0 22,7 23,5 19,8
2008 23,8 21,5 28,8 23,4 22,7 18,6
2009 21,3 19,6 21,6 21,6 20,4 16,3
2010 21,4 19,6 21,9 22,1 21,4 16,2
2011 22,1 20,3 22,2 22,8 21,8 16,6
2012 22,0 19,9 23,8 22,7 20,7 17,3
2013 21,6 19,5 24,5 22,6 19,5 17,6
2014 21,9 20,0 26,1 22,8 19,6 18,0
2015 22,7 19,9 26,0 22,8 20,1 18,3
2016 23,2 19,9 27,3 23,2 20,4 18,1
2017 22,8 19,9 27,5 23,5 20,6 17,9
  • Champ : secteurs des entreprises non financières.
  • Source : Eurostat, comptes de secteurs annuels.

Figure 5 - Taux d'investissement des entreprises non financières

  • Champ : secteurs des entreprises non financières.
  • Source : Eurostat, comptes de secteurs annuels.

Les taux d’investissement varient selon les pays en raison notamment de la structure des économies nationales. Ainsi, le taux particulièrement élevé de l’Espagne jusqu’en 2007 tenait au poids de l’immobilier. L’investissement y chute considérablement à partir de 2007 avec l’éclatement de la « bulle immobilière ». Depuis 2012, il repart à la hausse.

Définitions

Investissements corporels bruts hors apports : somme des dépenses consacrées par les entreprises à l’acquisition ou à la création de moyens de production : bâtiments, terrains, ouvrages existants, matériels et outillage, matériel de transport, construction et génie civil. C’est le flux qui alimente le stock des immobilisations. Il comprend les immobilisations en cours, mais exclut les immobilisations incorporelles et financières et les équipements financés par crédit-bail.

Entreprise

Le décret n° 2008-1354 du 18 décembre 2008 d’application de la loi de modernisation de l’économie de 2008 (LME) définit l’entreprise comme « la plus petite combinaison d’unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d’une certaine autonomie de décision, notamment pour l’affectation de ses ressources courantes. »

Concrètement, l’entreprise est :

  • soit une unité légale (entité juridique identifiée par son numéro Siren, qui peut être un entrepreneur individuel ou une société exerçant une fonction de production) indépendante ;
  • soit un regroupement économiquement pertinent (intervenant sur le marché, regroupant l’ensemble des facteurs de production, ayant une autonomie de décision) d’unités légales appartenant à un même groupe de sociétés.

Le décret de 2008 définit également quatre catégories d’entreprises :

  • les petites et moyennes entreprises (PME) sont celles qui, d’une part, occupent moins de 250 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 50 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions d’euros ;
  • parmi elles, les microentreprises (MIC) occupent moins de 10 personnes, et ont un chiffre d’affaires annuel ou un total de bilan n’excédant pas 2 millions d’euros ;
  • les entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont des entreprises qui n’appartiennent pas à la catégorie des PME et qui, d’une part, occupent moins de 5 000 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 1 500 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 2 000 millions d’euros ;
  • les grandes entreprises (GE) sont des entreprises non classées dans les catégories précédentes.

Secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers : il s’agit des secteurs principalement marchands non agricoles hors activités financières et d’assurance.

Taux d’investissement, ratios : investissements corporels bruts hors apport / valeur ajoutée (VA).

Pour en savoir plus

« 11 400 sociétés concentrent 75 % de l’investissement », Insee Focus n° 32, juillet 2015.