Les entreprises en France Édition 2019

Cette nouvelle édition du numéro Les entreprises en France de la collection Insee Références offre une vue structurelle complète de notre système productif.

Insee Références
Paru le :Paru le03/12/2019
Les entreprises en France- Décembre 2019
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Taux de marge

Insee Références

Paru le :03/12/2019

Dans le partage de la (VACF), le rend compte de ce qui reste à disposition des entreprises – l’excédent brut d’exploitation (EBE) –, notamment pour rémunérer le capital et investir, une fois déduites les rémunérations salariales. En 2017, le taux de marge est de 26,6 % sur l’ensemble des des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers. Selon les secteurs, il varie entre 19,1 % et 33,5 %, sauf dans les activités immobilières où il est notablement plus élevé (65,4 %) (figure 1).

Figure 1Taux de marge en 2017

en milliards d'euros
Taux de marge en 2017 (en milliards d'euros)
Valeur ajoutée aux coûts des facteurs Charges de personnel Excédent brut d'exploitation Taux de marge (en %)
a b c = a – b c / a
Industrie 285,1 201,7 83,5 29,3
dont industrie manufacturière 238,4 174,5 63,9 26,8
Construction 91,4 73,8 17,5 19,2
Commerce, réparation d’automobiles et de motocycles 180,6 136,3 44,3 24,5
Transports et entreposage 86,3 64,9 21,4 24,8
Hébergement et restauration 40,7 32,9 7,8 19,1
Information et communication 89,1 59,3 29,8 33,5
Activités immobilières 34,8 12,0 22,7 65,4
Autres services principalement marchands 186,8 149,5 37,3 20,0
Ensemble 994,8 730,5 264,4 26,6
  • Champ : France, entreprises (hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal) des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane.

Un taux de marge élevé résulte en général de la mise en œuvre d’un capital d’exploitation important ; il n’implique pas nécessairement une forte (l’EBE devant alors être rapporté à ce capital d’exploitation), mais il peut permettre de financer les investissements. Ainsi, l’industrie avec un taux de marge de 29,3 % et un de 20,0 %, a une rentabilité économique de seulement 6,6 %. A contrario, la construction, avec un taux de marge et un taux d’investissement relativement faibles (respectivement 19,2 % et 10,1 %), a pourtant une rentabilité économique plus forte que la moyenne (11,6 % contre 7,6 %).

L’écart entre le taux de marge total et celui des entreprises employeuses est maximal dans les activités immobilières (8 points) en raison de la présence de nombreuses sociétés civiles immobilières sans salarié. Cet écart est également marqué dans les services aux entreprises (3 points), les services aux particuliers (3 points) et la construction (2 points), secteurs regroupant beaucoup de très petites unités légales. En effet, le taux de marge des entreprises sans salarié atteint fréquemment 100 %. L’entrepreneur individuel, bien qu’il puisse comptabiliser une partie de ses revenus ou charges patronales obligatoires en charges de personnel, se rémunère le plus souvent sur le résultat de son entreprise sans retenir de charges de personnel (figure 2).

Figure 2Taux de marge en 2017 selon le secteur d'activité

en %
Taux de marge en 2017 selon le secteur d'activité (en %)
Entreprises employeuses Ensemble
Services aux particuliers 21,6 25,0
Services aux entreprises 16,1 19,4
Activités immobilières 57,5 65,4
Information et communication 33,3 33,5
Hébergement et restauration 18,6 19,1
Transports et entreposage 24,1 24,8
Commerce 24,3 24,5
Construction 17,0 19,2
Industrie 28,8 29,3
  • Champ : France, entreprises (hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal) des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Figure 2Taux de marge en 2017 selon le secteur d'activité

  • Champ : France, entreprises (hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal) des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane (données individuelles).

En 2017, tous secteurs confondus, le taux de marge des entreprises employeuses progresse peu (+ 0,4 point). La croissance de la valeur ajoutée au coût des facteurs (+ 3,6 %) fait un peu plus que compenser la hausse des frais de personnel (+ 3,1 %). La masse salariale augmente plus vite que les cotisations sociales (+ 3,5 % contre + 2,2 %), sous l’effet du (CICE), renforcé en 2017 (hausse du taux du CICE de 6 % à 7 %), et des allégements de cotisations patronales dans le cadre du (PRS). Le taux de marge des entreprises employeuses augmente cependant dans trois secteurs : l’hébergement-restauration (+ 1,5 point), les transports et entreposage (+ 1,9 point) et la construction (+ 2,4 points). Dans ces trois secteurs, les cotisations sociales ont progressé moins vite que la masse salariale et le dynamisme de leur valeur ajoutée a nettement compensé la progression de leurs frais de personnel.

En 2017, la du taux de marge des entreprises employeuses augmente quelle que soit la taille de l’entreprise. Les hausses les plus marquées concernent les (GE) et les (MIC) (+ 1,4 point et + 0,9 point respectivement) (figure 3). Selon les secteurs, la médiane des taux de marge est comprise entre 15,4 % et 23,5 %. Leur dispersion est assez homogène selon les secteurs d’activité : l’écart entre les 25 % d’entreprises ayant le taux de marge le plus faible (1er ) et les 25 % ayant le taux de marge le plus élevé (3e quartile) se situe entre 28 et 36 points sauf dans les activités immobilières, où il dépasse les 40 points (48 points) (figure 4).

Figure 3 Dispersion du taux de marge des entreprises employeuses en 2016 et 2017 selon leur taille

en %
Dispersion du taux de marge des entreprises employeuses en 2016 et 2017 selon leur taille (en %)
3ᵉ quartile (Q3) 1ᵉʳ quartile (Q1) Médiane
Ensemble 2016 36,1 4,4 18,7
2017 37,4 5,1 19,5
Microentreprise (MIC) 2016 37,2 4,4 19,5
2017 38,7 5,1 20,4
PME (hors MIC) 2016 28,0 4,2 14,5
2017 29,0 4,8 15,3
ETI 2016 37,1 8,1 22,2
2017 37,8 8,3 22,2
GE 2016 36,2 8,4 21,1
2017 36,8 8,0 22,5
  • Note : le taux de marge n'est ici calculé que pour les entreprises ayant déclaré une valeur ajoutée au coût des facteurs positive.
  • Champ : France, entreprises employeuses (hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal) des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Figure 3 Dispersion du taux de marge des entreprises employeuses en 2016 et 2017 selon leur taille

  • Note : le taux de marge n'est ici calculé que pour les entreprises ayant déclaré une valeur ajoutée au coût des facteurs positive.
  • Champ : France, entreprises employeuses (hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal) des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Figure 4Dispersion du taux de marge des entreprises employeuses par secteur en 2017

en %
Dispersion du taux de marge des entreprises employeuses par secteur en 2017 (en %)
3ᵉ quartile (Q3) 1ᵉʳ quartile (Q1) Médiane
Ensemble 37,4 5,1 19,5
Industrie 34,1 6,2 19,1
Construction 34,2 5,0 17,3
Commerce 38,6 5,7 21,8
Transports et entreposage 37,6 3,7 18,0
Hébergement et restauration 37,3 6,1 20,9
Information et communication 37,2 0,7 15,4
Activités immobilières 53,4 5,8 23,5
Services aux entreprises 40,6 4,3 18,3
Services aux particuliers 36,9 4,8 19,6
  • Note : le taux de marge n'est ici calculé que pour les entreprises ayant déclaré une valeur ajoutée au coût des facteurs positive.
  • Champ : France, entreprises employeuses (hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal) des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Figure 4Dispersion du taux de marge des entreprises employeuses par secteur en 2017

  • Note : le taux de marge n'est ici calculé que pour les entreprises ayant déclaré une valeur ajoutée au coût des facteurs positive.
  • Champ : France, entreprises employeuses (hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal) des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Définitions

Valeur ajoutée (VA) : la valeur ajoutée est égale à la valeur de la production diminuée des consommations intermédiaires, elle est calculée hors taxes. La valeur ajoutée aux coûts des facteurs (VACF) est égale à la valeur ajoutée de laquelle on déduit les impôts sur la production (comme la contribution économique territoriale) et à laquelle on ajoute les subventions d’exploitation. Elle est aussi égale à la somme des rémunérations salariales et de l’excédent brut d’exploitation.

Taux de marge : excédent brut d’exploitation (EBE) / valeur ajoutée au coût des facteurs (VACF).

Entreprise, grande entreprise (GE), microentreprise (MIC) : le décret n° 2008-1354 du 18 décembre 2008 d’application de la loi de modernisation de l’économie de 2008 (LME) définit l’entreprise comme « la plus petite combinaison d’unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d’une certaine autonomie de décision, notamment pour l’affectation de ses ressources courantes. » Concrètement, l’entreprise est :

– soit une unité légale (entité juridique identifiée par son numéro Siren, qui peut être un entrepreneur individuel ou une société exerçant une fonction de production) indépendante ;

– soit un regroupement économiquement pertinent (intervenant sur le marché, regroupant l’ensemble des facteurs de production, ayant une autonomie de décision) d’unités légales appartenant à un même groupe de sociétés. Le décret de 2008 définit également quatre catégories d’entreprises :

– les petites et moyennes entreprises (PME) sont celles qui, d’une part, occupent moins de 250 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 50 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions d’euros ;

– parmi elles, les microentreprises (MIC) occupent moins de 10 personnes, et ont un chiffre d’affaires annuel ou un total de bilan n’excédant pas 2 millions d’euros ;

– les entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont des entreprises qui n’appartiennent pas à la catégorie des PME et qui, d’une part, occupent moins de 5 000 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 1 500 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 2 000 millions d’euros ;

– les grandes entreprises (GE) sont des entreprises non classées dans les catégories précédentes.

Rentabilité économique : excédent brut d’exploitation (EBE) / (immobilisations corporelles et incorporelles + besoins en fonds de roulement).

Taux d’investissement : investissements corporels bruts hors apport / valeur ajoutée (VA).

Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) : avantage fiscal dont bénéficient les entreprises qui emploient des salariés. Il est calculé par application d’un taux (7 % en 2017) sur l’ensemble des salaires ne dépassant pas 2,5 fois le Smic. Il a pour but de faciliter les investissements des entreprises. Le CICE a été supprimé au 1er janvier 2019 et remplacé par une baisse des cotisations sociales.

Pacte de responsabilité et de solidarité (PRS) : le Pacte de responsabilité et de solidarité comprend deux volets : un volet « solidarité » en faveur du pouvoir d’achat des ménages modestes et un volet « compétitivité » destiné aux entreprises, mis en place fin 2013. Le volet « compétitivité » consiste en trois types de mesures : baisse du coût du travail, baisse des impôts sur les entreprises et simplification de la vie des entreprises. Les mesures en termes de baisse du coût du travail sont :

– baisse des cotisations familiales pour les travailleurs indépendants : leurs cotisations baissent de 3,1 points depuis le 1er janvier 2015 ;

– maintien et majoration de l’exonération des cotisations patronales versées aux Urssaf, hors cotisations d’assurance chômage, pour les salaires au niveau du Smic (ancienne « réduction Fillon ») ;

– baisse de 1,8 point des cotisations familiales sur les salaires jusqu’à 1,6 fois le Smic, depuis le 1er janvier 2015 ; élargissement de cette mesure aux salaires compris entre 1,6 à 3,5 Smic depuis le 1er avril 2016.

Médiane : si l’on ordonne une distribution de salaires, de revenus, de chiffre d’affaires, etc., la médiane est la valeur qui partage cette distribution en deux parties égales. Ainsi, pour une distribution de chiffre d’affaires, la médiane est le chiffre d’affaires au-dessous duquel se situent 50 % des entreprises. C’est de manière équivalente le chiffre d’affaires au-dessus duquel se situent 50 % des entreprises.

Quartiles : si l’on ordonne une distribution de salaires, de revenus, de chiffre d’affaires, etc., les quartiles sont les valeurs qui partagent cette distribution en quatre parties égales. Ainsi, pour une distribution de chiffre d’affaires :

– le premier quartile (noté généralement Q1) est le chiffre d’affaires au-dessous duquel se situent 25 % des entreprises ;

– le deuxième quartile (noté généralement Q2) est le chiffre d’affaires au-dessous duquel se situent 50 % des entreprises : c’est la médiane ;

– le troisième quartile (noté généralement Q3) est le chiffre d’affaires au-dessous duquel se situent 75 % des entreprises. Le premier quartile est, de manière équivalente, le chiffre d’affaires au-dessus duquel se situent 75 % des entreprises ; le deuxième quartile est celui au-dessus duquel se situent 50 % des entreprises, et le troisième quartile celui au-dessus duquel se situent 25 % des entreprises.