Les entreprises en France Édition 2019

Cette nouvelle édition du numéro Les entreprises en France de la collection Insee Références offre une vue structurelle complète de notre système productif.

Insee Références
Paru le :Paru le03/12/2019
Les entreprises en France- Décembre 2019
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Sommaire

Coût du travail et salaires

Insee Références

Paru le :03/12/2019

En 2018, dans l’Union européenne (UE), la France occupe la sixième position des pays ayant les les plus élevés. Avec 35,8 euros pour l’ensemble de l’industrie, de la construction et des services, elle se situe en dessous de la Suède ou du Danemark, mais au-dessus de l’Allemagne. Dans l’industrie, le coût horaire en France est inférieur à celui de l’Allemagne (38,3 euros contre 40,2) (figure 1). En 2018, le coût horaire accélère en France après avoir crû très modérément entre 2013 et 2017. Ce rythme plus rapide résulte de l’interruption ou de la modulation de mesures d’allégement du coût du travail (le (CICE) appliqué en métropole est passé de 7 % à 6 % ; par ailleurs, le dispositif de primes à l’embauche dans les PME s’est achevé mi-2017).

Figure 1 - Coût horaire de la main-d’œuvre en Europe en 2018

en euros
Figure 1 - Coût horaire de la main-d’œuvre en Europe en 2018 (en euros)
Industrie, construction et services (hors administration publique, défense et sécurité sociale obligatoire) Industrie (hors construction)
Danemark 43,5 45,6
Suède 36,6 40,9
France 35,8 38,3
Allemagne 34,6 40,2
Royaume-Uni 27,4 27,2
Espagne 21,4 23,5
Roumanie 6,8 6,2
Bulgarie 5,4 5,1
  • Note : tous les pays ne sont pas représentés sur ce graphique, la France occupe le 6e rang par ordre décroissant des coûts horaires dans l'UE à 28.
  • Champ : établissements des entreprises de 10 salariés ou plus.
  • Source : Eurostat, Labour cost survey, annual data.

Figure 1 - Coût horaire de la main-d’œuvre en Europe en 2018

  • Note : tous les pays ne sont pas représentés sur ce graphique, la France occupe le 6e rang par ordre décroissant des coûts horaires dans l'UE à 28.
  • Champ : établissements des entreprises de 10 salariés ou plus.
  • Source : Eurostat, Labour cost survey, annual data.

Le coût du travail couvre l’ensemble des dépenses réalisées par les employeurs pour l’emploi d’un salarié : les rémunérations perçues par le salarié, les cotisations sociales à la charge de l’employeur, les frais de formation professionnelle, les autres dépenses et les taxes sur les salaires, déduction faite des subventions perçues. En 2018, en France, dans les établissements dépendant d’entreprises de 10 salariés ou plus, les cotisations sociales et les autres coûts à la charge de l’employeur représentaient en moyenne 45,4 % du salaire brut. Cette part est plus faible dans la construction (37,4 %) que dans l’industrie et le tertiaire (figure 2). Cet écart s’explique par des niveaux de salaire plus bas dans ce secteur, ce qui permet aux entreprises de bénéficier d’allégements de cotisations sociales plus importants.

Figure 2 - Structure du coût de la main-d’œuvre selon le secteur d'activité de l'établissement en 2018

en euros
Figure 2 - Structure du coût de la main-d’œuvre selon le secteur d'activité de l'établissement en 2018 (en euros)
Coût horaire dont salaires et traitements Cotisations sociales et autres coûts à la charge des employeurs / salaires et traitements (en %)
Industrie 38,3 26,3 45,6
dont industrie manufacturière 37,6 25,7 46,3
Construction 33,4 24,3 37,4
Tertiaire 36,2 24,8 46,0
Ensemble industrie et services marchands 36,5 25,1 45,4
  • Champ : France, établissements des entreprises de 10 salariés ou plus.
  • Source : Eurostat, Labour cost survey, annual data.

En 2016, dans le secteur privé, le (ETP) s’élève en moyenne à 35 900 euros par an. Un cadre perçoit en moyenne un salaire 2,9 fois supérieur à celui d’un ouvrier non qualifié et 1,8 fois supérieur à celui d’un salarié exerçant une profession intermédiaire. Les salaires sont plus élevés dans les activités financières et d’assurance (55 500 euros en moyenne) et dans l’information et la communication (51 400 euros). Ils sont parmi les plus faibles dans l’hébergement et la restauration (25 000 euros), les salariés y étant souvent peu qualifiés et payés au Smic (figure 3).

Figure 3 - Salaire brut annuel moyen en ETP par catégorie socioprofessionnelle en 2016 dans le secteur privé

en milliers d'euros
Figure 3 - Salaire brut annuel moyen en ETP par catégorie socioprofessionnelle en 2016 dans le secteur privé (en milliers d'euros)
Cadres et professions intellectuelles supérieures Professions intermédiaires Employés Ouvriers qualifiés Ouvriers non qualifiés Ensemble
Ensemble 65,7 36,0 25,3 28,2 22,5 35,9
Industrie manufacturière, industries extractives et autres 72,0 41,5 28,5 30,6 25,9 40,3
Construction 59,0 37,2 28,9 27,7 23,1 32,6
Commerce ; réparation d'automobiles et de motocycles 63,7 35,0 24,4 26,5 23,7 32,7
Transports et entreposage 60,5 36,1 30,3 28,7 24,8 34,3
Hébergement et restauration 44,8 31,1 22,3 24,7 23,1 25,0
Information et communication 59,6 36,6 32,1 34,2 29,2 51,4
Activités financières et d'assurance 81,4 40,2 31,5 32,0 27,3 55,5
Activités immobilières 60,8 33,8 27,7 26,9 23,7 36,8
Activités scientifiques et techniques ; services administratifs et de soutien 66,7 34,9 26,4 25,9 22,1 36,6
Administrations publiques, enseignement, santé et action sociale 56,4 31,3 23,4 22,7 12,9 28,2
Autres activités de services 51,3 32,9 23,6 24,1 20,2 30,0
  • Note : les DADS étant remplacées progressivement par les données sociales nominatives (DSN), les données 2016 ne sont pas complètement comparables avec les années antérieures.
  • Champ : France, salariés du secteur privé et des entreprises publiques, hors agriculture, y compris bénéficiaires de contrats aidés et chefs d'entreprise salariés. Sont exclus les apprentis, les stagiaires, les salariés agricoles et les salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, DADS 2016.

En 2018, le Smic est un peu plus revalorisé que l’année précédente (+ 1,2 % après + 0,9 %), le chômage baisse et l’inflation augmente dans le sillage du cours du pétrole. Dans ce contexte, le (SMB) en euros courants accélère légèrement (+ 1,5 % en moyenne annuelle après + 1,3 % en 2017). Le (SMPT), qui – contrairement au SMB – prend en compte la part variable des rémunérations et les évolutions des structures de qualification, augmente au même rythme qu’en 2017 (+ 1,7 %). Cependant, avec le regain d’inflation, le pouvoir d’achat du SMPT augmente modérément (+ 0,2 % après + 0,8 %) (figure 4).

Figure 4 - Évolution des salaires nominaux et des prix, en euros courants, entre 2008 et 2018

glissement annuel en %
Figure 4 - Évolution des salaires nominaux et des prix, en euros courants, entre 2008 et 2018 (glissement annuel en %)
Indice des prix à la consommation Salaire mensuel de base (SMNA) Salaire moyen par tête (SMNA)
01/01/2008 2008 2,95 2,76 2,92
01/04/2008 3,29 2,96 2,84
01/07/2008 3,26 3,01 2,77
01/10/2008 1,78 2,99 2,09
01/01/2009 2009 0,60 2,71 0,81
01/04/2009 -0,21 2,24 1,01
01/07/2009 -0,40 2,03 1,29
01/10/2009 0,37 1,90 2,34
01/01/2010 2010 1,29 1,77 3,57
01/04/2010 1,63 1,86 4,04
01/07/2010 1,56 1,69 3,48
01/10/2010 1,64 1,77 2,76
01/01/2011 2011 1,78 2,04 2,07
01/04/2011 2,09 2,12 1,24
01/07/2011 2,15 2,23 0,99
01/10/2011 2,44 2,22 1,15
01/01/2012 2012 2,31 2,20 1,48
01/04/2012 2,01 2,09 1,72
01/07/2012 1,96 2,18 2,22
01/10/2012 1,52 2,07 2,02
01/01/2013 2013 1,09 1,90 1,65
01/04/2013 0,82 1,83 2,04
01/07/2013 0,93 1,58 1,69
01/10/2013 0,68 1,56 1,51
01/01/2014 2014 0,72 1,44 1,19
01/04/2014 0,62 1,40 0,83
01/07/2014 0,35 1,46 0,79
01/10/2014 0,20 1,35 0,81
01/01/2015 2015 -0,16 1,27 1,38
01/04/2015 0,23 1,26 1,54
01/07/2015 0,07 1,17 1,58
01/10/2015 0,11 1,25 1,98
01/01/2016 2016 -0,02 1,19 1,98
01/04/2016 -0,01 1,13 1,61
01/07/2016 0,28 1,16 1,67
01/10/2016 0,54 1,15 1,39
01/01/2017 2017 1,21 1,20 1,65
01/04/2017 0,87 1,26 1,71
01/07/2017 0,83 1,32 1,65
01/10/2017 1,06 1,32 1,73
01/01/2018 2018 1,45 1,49 1,29
01/04/2018 1,92 1,50 1,69
01/07/2018 2,25 1,52 1,89
01/10/2018 1,90 1,56 1,99
  • Champ : France pour le salaire moyen par tête (SMNA, secteur marchand non agricole, hors services aux ménages et APU, administrations publiques) et l'indice des prix à la consommation ; France métropolitaine, entreprises de 10 salariés ou plus pour le salaire mensuel de base (SMB).
  • Sources : Insee, comptes nationaux et indice des prix à la consommation ; Dares, enquête sur l'Activité et les conditions d'emploi de la main-d'œuvre (Acemo).

Figure 4 - Évolution des salaires nominaux et des prix, en euros courants, entre 2008 et 2018

  • Champ : France pour le salaire moyen par tête (SMNA, secteur marchand non agricole, hors services aux ménages et APU, administrations publiques) et l'indice des prix à la consommation ; France métropolitaine, entreprises de 10 salariés ou plus pour le salaire mensuel de base (SMB).
  • Sources : Insee, comptes nationaux et indice des prix à la consommation ; Dares, enquête sur l'Activité et les conditions d'emploi de la main-d'œuvre (Acemo).

Au niveau européen, la France se situe parmi les pays où le salaire brut horaire moyen est le plus élevé, avec 24,1 euros par heure. Il l’est cependant moins qu’en Allemagne, et surtout qu’au Danemark (figure 5).

Figure 5 - Salaires horaires bruts moyens en Europe en 2018

en euros par heure travailllée
Figure 5 - Salaires horaires bruts moyens en Europe en 2018 (en euros par heure travailllée)
2018
Danemark 37,4
Allemagne 26,9
France 24,1
Royaume-Uni 22,5
Italie 20,2
Espagne 16,0
Roumanie 4,9
Bulgarie 4,5
  • Champ : ensemble des salariés (y compris apprentis) des entreprises de 10 salariés ou plus, secteurs B à S (sauf O) de la NAF rév 2 : industrie, construction et services (sauf administration publique, défense et sécurité sociale obligatoire).
  • Source : Eurostat, Labour cost survey, annual data.

Figure 5 - Salaires horaires bruts moyens en Europe en 2018

  • Champ : ensemble des salariés (y compris apprentis) des entreprises de 10 salariés ou plus, secteurs B à S (sauf O) de la NAF rév 2 : industrie, construction et services (sauf administration publique, défense et sécurité sociale obligatoire).
  • Source : Eurostat, Labour cost survey, annual data.

Avertissement

Les salaires dans la figure 3 sont mesurés à partir des déclarations annuelles de données sociales (DADS). Les DADS sont progressivement remplacées par les déclarations sociales nominatives (DSN). L’Insee a ainsi engagé une refonte des traitements statistiques réalisés, ce qui rend les résultats 2016 non complètement comparables avec les résultats antérieurs.

Cette fiche propose une ventilation du coût horaire de la main-d’œuvre par secteur (industrie, construction, etc.). Ces secteurs sont déterminés à partir de l’activité principale des unités légales (vision juridique de la société) et non à partir de l’activité principale de « l’entreprise » telle qu’elle est définie dans le reste de l’ouvrage (vision économique tenant compte de l’organisation en groupe de sociétés).

Définitions

Coût horaire de la main-d’oeuvre : coût salarial total rapporté au nombre d’heures effectivement travaillées par les salariés.

Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) : avantage fiscal dont bénéficient les entreprises qui emploient des salariés. Il est calculé par application d’un taux (7 % en 2017) sur l’ensemble des salaires ne dépassant pas 2,5 fois le Smic. Il a pour but de faciliter les investissements des entreprises. Le CICE a été supprimé au 1er janvier 2019 et remplacé par une baisse des cotisations sociales.

Salaire brut : intégralité des sommes perçues par le salarié avant déduction des cotisations de sécurité sociale à sa charge, de la CSG et de la CRDS. Il comprend donc le salaire de base, les avantages en nature, les primes, les gratifications fixes, les heures supplémentaires, ainsi que les sommes versées au titre de la participation et de l’intéressement.

Salaire mensuel de base (SMB) : indicateur du salaire négocié par les partenaires sociaux. Un indice du SMB est obtenu grâce à l’enquête Acemo sur le champ des salariés à temps complet dans les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé de France métropolitaine. Cet indice de prix des salaires ne prend pas en compte les modifications éventuelles de la structure des qualifications, ni l’évolution de la durée du travail, ou de la rémunération des primes.

Salaire moyen par tête (SMPT) : somme des salaires bruts (salaire de base, primes et rémunération des heures supplémentaires et complémentaires pour l’ensemble des salariés y compris ceux à temps partiel) rapportée aux effectifs salariés (personnes physiques) de toutes les entreprises du secteur privé.

Pour en savoir plus

Emploi, chômage, revenus du travail, coll. « Insee Références », édition 2019.

« Salaires dans le secteur privé. En 2016, le salaire net moyen augmente de 0,5 % en euros constants », Insee Première n° 1750, avril 2019.

« Salaire horaire : l’importance de la catégorie socioprofessionnelle et du diplôme », Insee Focus n° 116, juin 2018.

« Des salaires plus dynamiques et plus dispersés en Allemagne qu’en France », Insee Focus n° 81, mars 2017.

Voir les publications Eurostat sur le site ec.europa.eu