Tableaux de l'économie française Édition 2019

Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France.

Insee Références
Paru le :Paru le26/03/2019
Tableaux de l'Économie Française- Mars 2019
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Sommaire

Environnement

Insee Références

Paru le :26/03/2019

Présentation

Différents indicateurs permettent d’observer l’économie de l’environnement sous l’angle statistique : la dépense en lien avec l’environnement, les taxes environnementales, la valeur ajoutée et le commerce extérieur des éco-activités, l’emploi et la formation dans le domaine de l’environnement. Sur ces différents indicateurs, l’économie dans le domaine de l’environnement affiche un dynamisme plus fort que l’économie globale depuis le début des années 2000, mais son évolution est beaucoup plus mesurée depuis 2010. Le poids que représente cette économie reste au final modéré : la valeur ajoutée représente 1,5 % du PIB et l’emploi dans les éco-activités et les activités dites favorables à l’environnement atteint 3,5 % de l’emploi intérieur.

Les dépenses en lien avec l’environnement, financées par les administrations, les ménages ou les entreprises, atteignent 66,3 milliards d’euros (Md€) en 2016, dont 47,0 Md€ pour l’agrégat «  » et 19,3 Md€ pour la gestion durable des ressources naturelles (distribution d’eau potable, recyclage et réutilisation des déchets). Les principaux domaines de dépenses concernent l’eau, avec l’assainissement des eaux usées et la distribution d’eau potable, et les déchets, via le service public de gestion des déchets, les traitements spécifiques appliqués aux déchets des entreprises de certains secteurs d’activité ou le marché du recyclage. Les dépenses concernent également la protection de l’air, des sols, la lutte contre le bruit et la protection de la .

Sur le champ de la formation initiale, l’environnement occupe une part croissante, tant sur le nombre de diplômes proposés que sur le nombre d’inscrits en formation. En 2008, ce domaine représentait 10 % de l’offre de formation initiale et 5 % des effectifs inscrits en dernière année d’une formation initiale. En 2015, il en représente respectivement 12 % et 7,5 %. Le nombre de jeunes désireux de s’orienter dans le champ de l’environnement a augmenté de 38 % entre 2008 et 2015 ; ils sont plus de 94 000 inscrits sur l’année scolaire 2015-2016. Les principaux domaines de formation concernent le domaine de l'énergie, le domaine de la « protection de la nature, gestion et étude des milieux et des équilibres écologiques », et le domaine de la « prévention et réductions des pollutions, nuisances et risques ».

La baisse des émissions de gaz et de particules ayant des effets néfastes sur la santé humaine et l’environnement, amorcée il y a plusieurs années suite à la mise en place de différentes stratégies et plans d’action, a permis une amélioration globale de la qualité de l’air sur la période 2000-2017. Les concentrations moyennes annuelles de polluants ont diminué sur la période, mais le plus souvent dans des proportions plus faibles que pour les émissions ; les concentrations en particules ont enregistré des variations interannuelles qui s’expliquent en partie par les conditions météorologiques. Les dépassements des normes réglementaires de qualité de l’air pour la protection de la santé à court (épisodes de pollution) et long termes subsistent néanmoins en certains points du territoire.

L’ engendre une perte de ressources en sol pour l’usage agricole et pour les espaces naturels. Les données estimées (par prolongation des tendances des années précédentes) indiquent que l’artificialisation des sols s’établit à 9,7 % du territoire de la France métropolitaine en 2017.

Tableaux et graphiques

Figure 1Occupation physique du territoire

en milliers d'hectares
Occupation physique du territoire (en milliers d'hectares)
2006 2010 2015
Sols bâtis 756 833 931
Sols revêtus ou stabilisés 2 160 2 324 2 479
Autres sols artificialisés 1 653 1 736 1 751
Sols agricoles 28 591 28 259 27 999
Sols boisés 17 042 16 994 17 041
Landes 2 787 2 856 2 779
Sols nus naturels 942 967 961
Zones humides et sous les eaux 864 901 910
Zones interdites 125 50 68
Surface totale 54 919 54 919 54 919
dont surfaces artificialisées en % 8,3 8,9 9,4
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : SSP, enquêtes Teruti et Teruti-Lucas.

Figure 2Dépenses liées à l'environnement

en millions d'euros courants
Dépenses liées à l'environnement (en millions d'euros courants)
2000 2010 2016 (p)
Protection de l'environnement (1) 29 463 44 516 47 042
Air 1 665 3 374 2 580
Eaux usées 9 659 12 689 12 201
Déchets 9 316 14 927 17 707
Sol, eaux souterraines et de surface 718 1 649 1 595
Bruit 1 540 1 936 1 911
Biodiversité et paysages 1 160 1 749 2 045
Déchets radioactifs 570 729 637
Recherche et développement 3 217 3 709 4 668
Administration générale 1 617 3 754 3 696
Dépense de gestion des ressources (2) 13 829 19 494 19 292
Adduction en eau potable 10 423 13 955 13 117
Récupération 3 406 5 539 6 175
Dépense liée à l'environnement (1)+(2) 43 291 64 010 66 334
Espaces verts urbains 2 131 3 354 3 764
Énergies renouvelables nd 24 749 29 974
  • nd : donnée non disponible.
  • p : données provisoires.
  • Source : SDES.

Figure 3Espaces protégés et gérés en 2017

Espaces protégés et gérés en 2017
France métropolitaine DOM France
Nombre Surface totale en km² Nombre Surface totale en km² Nombre Surface totale en km²
Arrêtés préfectoraux de protection de biotope 828 1 631 36 316 864 1 946
Zones relevant de la 33 7 780 6 2 754 39 10 533
Réserves de biosphère (zone centrale, zone tampon et aires de coopération) 12 38 940 1 2 470 13 41 411
Sites Natura 2000 1 766 112 162 nd nd 1 766 112 162
dont : ZPS au titre de la directive « Oiseaux »1 397 79 394 nd nd 397 79 394
          propositions de SIC et de ZSC au titre de la directive « Habitats »2 3 1 369 75 947 nd nd 1 369 75 947
Parcs nationaux 7 12 123 3 37 763 10 49 886
dont cœurs de parc 7 4 097 3 21 511 10 25 608
Réserves naturelles nationales et de Corse 158 2 593 13 3 040 171 5 634
Réserves nationales de chasse et de faune sauvage 10 383 0 0 10 383
Réserves biologiques domaniales ou forestières 235 426 11 1 274 246 1 700
Parcs naturels régionaux (PNR) 49 80 943 2 6 968 51 87 911
Parc naturel marin 6 22 439 1 68 313 7 90 752
  • nd : donnée non disponible.
  • 1. ZPS : Zones de protection spéciale.
  • 2. SIC : Sites d'intérêt communautaire.
  • 3. ZSC : Zone spéciale de conservation.
  • Source : SDES.

Figure 4Occupation physique des sols de l'UE en 2015

en % de la superficie totale
Occupation physique des sols de l'UE en 2015 (en % de la superficie totale)
Forêts1 Sols cultivés Prairies Eaux Zones humides Zones artificielles2 Landes3 Sols nus3
Allemagne 34 32 22 2 1 7 1 1
Autriche 43 15 25 2 0 4 6 5
Belgique 25 29 31 2 1 11 2 1
Bulgarie 41 29 19 1 0 2 6 2
Chypre 23 19 13 1 0 5 23 16
Croatie 46 17 19 1 0 4 12 1
Danemark 18 51 18 2 2 7 2 1
Espagne 29 21 19 1 0 3 17 10
Estonie 57 14 16 5 4 2 2 1
Finlande 68 6 4 10 5 2 4 1
France 30 29 27 1 0 5 4 4
Grèce 32 15 19 1 1 3 25 3
Hongrie 24 44 20 2 1 4 2 3
Irlande 12 6 56 2 6 4 13 1
Italie 33 25 22 2 0 7 7 5
Lettonie 54 14 23 2 2 2 2 1
Lituanie 38 29 25 2 1 3 1 1
Luxembourg 34 23 29 0 nd 10 3 0
Malte 5 26 23 1 nd 24 14 6
Pays-Bas 13 24 36 10 1 12 2 1
Pologne 36 33 23 2 1 4 1 2
Portugal 34 12 24 1 0 5 19 5
Rép. tchèque 38 32 22 1 0 5 1 1
Roumanie 33 32 27 2 2 2 2 1
Royaume-Uni 12 20 36 2 3 7 19 2
Slovaquie 45 27 20 1 0 3 4 1
Slovénie 61 10 22 1 0 3 3 1
Suède 64 4 5 9 5 2 6 5
UE 38 22 21 3 2 4 7 3
  • nd : donnée non disponible.
  • 1. Y c. autres zones boisées.
  • 2. Les zones artificielles comprennent les constructions couvertes, les zones construites non-bâties et les équipements linéaires (routes et voies ferrées).
  • 3. Les landes sont des zones dominées par des arbustes et des plantes ligneuses, les sols nus des zones sans végétation ou recouvertes de lichens.
  • Source : Eurostat (enquête de 2015, dernière mise à jour des données 06 novembre 2017), Lucas.

Avertissement

Sauf mention contraire, les données nationales se réfèrent à la France métropolitaine et aux cinq départements d’outre-mer (sauf mention contraire Mayotte est inclus dans les données de la France).

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d’une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Les comparaisons internationales s’appuient en général sur les données issues d’organismes internationaux (Eurostat, ONU, etc.) qui peuvent diverger des sources produites par les instituts nationaux de statistiques, notamment pour l’Insee, pour les données françaises. En effet, ces organismes effectuent souvent des ajustements de champ ou de méthode, d’ampleur souvent réduite, afin de produire des données comparables d’un pays à l’autre.

Sauf précision contraire, les indicateurs relatifs à l’Union européenne (UE) figurant dans cet ouvrage portent sur l’UE à 28.

Définitions

Dépense de protection de l’environnement : effort financier que consacrent les différents agents à la prévention, la réduction ou la suppression des dégradations de l’environnement. Elle comprend la protection de l’air ambiant et du climat, la gestion des eaux usées, la collecte et le traitement des déchets (y compris les déchets radioactifs de faible activité, le compostage, le nettoyage et le balayage de la voirie), la protection et l’assainissement du sol, des eaux souterraines et des eaux de surface, la lutte contre le bruit et les vibrations (à l’exclusion de la protection des lieux de travail), la protection de la biodiversité et des paysages, la protection contre les radiations (à l’exclusion de la sécurité extérieure), la recherche et développement en environnement, ainsi que les autres activités de protection de l’environnement, dont l’administration et la gestion générales de l’environnement. Les activités de gestion et d’utilisation des ressources ne sont pas incluses dans cette dépense. Ainsi, les mesures en faveur de la maîtrise de l’énergie ou du développement des énergies renouvelables, les activités de récupération, recyclage ne sont par exemple pas prises en compte dans la dépense de protection de l’environnement.

Biodiversité : définie par la Convention sur la diversité biologique comme la variabilité des êtres vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie. Cela comprend la diversité au sein des espèces ainsi que celle des écosystèmes. Le concept de biodiversité concerne donc toutes les composantes et les variations du monde vivant. Les scientifiques distinguent trois niveaux d’organisation : la diversité écologique (les écosystèmes), la diversité spécifique (les espèces) et la diversité génétique (les gènes). Une autre composante essentielle et constitutive de la biodiversité sont les interactions au sein et entre chacun de ces trois niveaux.

Artificialisation des sols - zone artificialisée : perte du caractère naturel ou agricole d’un espace, au profit de zones urbaines, industrielles et commerciales, d’infrastructures de transport, de carrières, décharges et chantiers, ainsi que les espaces verts artificialisés (espaces verts urbains, équipements sportifs et de loisirs). La définition retenue par Eurostat est plus restrictive car elle ne retient que les sols bâtis et les sols revêtus et stabilisés (routes, voies ferrées, parkings, chemins...).

Convention de Ramsar : la Convention sur les zones humides, signée à Ramsar, en Iran, en 1971, est un traité intergouvernemental qui sert de cadre à l’action nationale et à la coopération internationale pour la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources.

Parc national : territoire classé en Conseil d’État, sur lequel la conservation de la faune, de la flore, du sol, du sous-sol, de l’atmosphère, des eaux et en général d’un milieu naturel présente un intérêt spécial. Il importe de le préserver contre toute dégradation et de le soustraire à toute intervention artificielle susceptible d’en altérer l’aspect, la composition et l’évolution. La nouvelle loi d’avril 2006 introduit les notions de « cœur » et d’« aire d’adhésion », nouvelles appellations respectivement pour la zone centrale et la zone périphérique. Cette loi prévoit pour chaque parc la mise en place d’une charte, plan de préservation et d’aménagement conçu comme un projet de territoire (description des mesures de protection stricte dans le cœur et des aménagements autorisés dans l’aire d’adhésion).

Parc naturel régional (PNR) : territoire classé en Conseil d’État pour protéger et mettre en valeur de grands espaces ruraux habités. Peut être classé parc naturel régional un territoire à dominante rurale dont les paysages, les milieux naturels et le patrimoine culturel sont de grande qualité mais dont l’équilibre est fragile. Un parc naturel régional s’organise autour d’un projet concerté de développement durable, fondé sur la protection et la valorisation de son patrimoine naturel et culturel.