Tableaux de l'économie française Édition 2019

Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France.

Insee Références
Paru le :Paru le26/03/2019
Tableaux de l'Économie Française- Mars 2019
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Sommaire

Politiques d’emploi

Insee Références

Paru le :26/03/2019

Présentation

Les dispositifs ciblés de la politique de l’emploi prennent la forme d’aides à l’emploi, de stages de formation professionnelle ou de anticipé. En 2017, le nombre total d’entrées dans les dispositifs baisse de 13,0 %. D‘une part, les entrées en diminuent de 19,6 %  : le plan « 500 000 formations supplémentaires » de 2016 n’a été que partiellement reconduit en 2017. D'autre part, les embauches en baissent de 11,5 % en raison d’enveloppes budgétaires moins importantes pour les et de l’extinction, fin 2017, des contrats de génération et de l’exonération de cotisation d’assurance chômage patronale pour l’embauche de jeunes en contrat de travail à durée indéterminée (CDI). Les entrées en contrats aidés classiques et diminuent fortement en 2017 : – 26,2 % pour les , – 65,0 % pour les et – 48,4 % pour les emplois d’avenir. A contrario, les embauches dans le secteur de l’insertion par l’activité économique (IAE) augmentent de 7,0 % et le nombre d’entrées en de 4,2 %. Enfin, les entrées dans les dispositifs de retraits d’activité progressent de 4,4 %.

Fin 2017, 1 928 000 personnes sont bénéficiaires de la politique de l’emploi, en baisse de 11,9 % sur un an. Comme pour les entrées dans les dispositifs, cette baisse est due à la diminution du nombre de personnes en contrat aidé (– 25,7 %), en formation (– 22,6 %) et dans les autres dispositifs d’emplois aidés (– 21,7 %).

En 2017, les femmes demeurent les principales bénéficiaires des CUI dans le secteur non marchand (72 % des contrats signés le sont par des femmes), mais elles sont presque toujours minoritaires dans les autres dispositifs. En particulier, elles ne représentent que 40 % des entrées en formation en alternance et 35 % des départs anticipés en retraite.

En 2016, ciblées sur des populations particulières (demandeurs d’emploi et personnes en difficulté sur le marché du travail) s’élèvent à 67 Md€, soit 3,0 % du produit intérieur brut (PIB). Elles progressent fortement (+ 2,5 % en euros constants), dans un contexte de reprise économique et d’amélioration sur le marché du travail. La dépense en faveur des politiques « actives » augmente de 9,9 % en 2016. Cette hausse soutenue est due à la croissance rapide des dépenses de formation professionnelle (+ 17,3 %), à la forte dynamique des politiques d’incitations à l’emploi (+ 20,1 %) ainsi qu’à un soutien prononcé aux emplois protégés (+ 9,2 %). Les dépenses « passives », notamment d’indemnisation chômage, progressent plus modérément (+ 0,7 %).

En 2016, la France figure parmi les pays de l’Union européenne qui consacrent le plus d’effort aux interventions sur le marché du travail avec le Danemark et la Finlande.

Tableaux et graphiques

Figure 1Principaux dispositifs ciblés de la politique d'emploi

en milliers
Principaux dispositifs ciblés de la politique d'emploi (en milliers)
Entrées en dispositif1 Bénéficiaires en fin d'année2
2016 (r) 2017 2016 (r) 2017
Emploi aidé 2 101 1 858 1 514 1 314
Contrat aidé 654 513 486 362
   contrat d'accompagnement dans l'emploi (CUI-CAE) 274 203 223 157
   contrat initiative emploi (CUI-CIE) 79 28 41 15
   emploi d'avenir 68 35 96 57
   insertion par l'activité économique (IAE) 232 248 128 132
Contrat en alternance 476 496 594 613
Autre emploi aidé 971 849 434 340
   dont : aide aux chômeurs créateurs d'entreprise 183 201 199 216
             embauche de jeunes en CDI3 769 632 161 64
Formation des personnes en recherche d'emploi 974 783 340 263
Retraits d'activité 184 192 335 351
Total 3 259 2 833 2 189 1 928
  • r : données révisées.
  • 1. Entrées initiales et reconductions.
  • 2. Données corrigées des variations saisonnières.
  • 3. Exonération temporaire de la contribution patronale d'assurance chômage pour l'embauche de jeunes en CDI.
  • Champ : France métropolitaine.
  • Sources : Acoss ; ASP ; Cnav ; Dares ; DSS ; Pôle Emploi.

Figure 2Nouveaux bénéficiaires des principaux dispositifs ciblés de la politique d'emploi selon le sexe et l'âge en 2017

en %
Nouveaux bénéficiaires des principaux dispositifs ciblés de la politique d'emploi selon le sexe et l'âge en 2017 (en %)
Sexe Âge
Femmes Hommes Moins de 25 ans de 25 à54 ans 55 ans ou plus
Emploi aidé 47,6 52,4 45,3 48,7 6,0
   dont : contrat d'accompagnement dans l'emploi (CUI-CAE) 71,7 28,3 16,4 70,7 12,9
          contrat initiative emploi (CUI-CIE) 42,1 57,9 20,7 67,4 11,9
          emploi d'avenir 51,6 48,4 89,5 10,5 0,0
          insertion par l'activité économique (IAE) 38,3 61,7 18,4 72,7 8,9
          contrat en alternance 40,3 59,7 86,2 13,7 0,2
Formation des personnes en recherche d'emploi 45,7 54,3 25,8 68,9 5,2
Retraits d'activité 35,1 64,9 0,0 0,3 99,7
  • Sources : ASP ; Cnav ; Dares ; DSS ; Pôle emploi.

Figure 3Dépenses pour les politiques du marché du travail

en millions d'euros
Dépenses pour les politiques du marché du travail (en millions d'euros)
2000 2005 2010 2015 (r) 2016 16/15 en % en euros constants
Services du marché du travail 2 681 4 286 6 194 5 749 5 657 -1,8
Mesures actives 14 843 11 845 15 119 14 691 16 177 9,9
Formation professionnelle 5 639 5 455 6 740 6 166 7 246 17,3
Incitations à l'emploi 2 135 1 780 1 308 1 070 1 288 20,1
Emploi protégé 1 254 1 455 2 112 1 963 2 147 9,2
Création directe d'emploi 5 777 3 091 3 902 4 803 4 911 2,1
Aide à la création d'entreprises1 38 64 1 056 689 586 -15,1
Soutiens 25 015 35 373 38 773 44 957 45 371 0,7
Maintien et soutien du revenu en cas de perte d'emploi 22 423 34 395 38 543 44 930 45 358 0,8
Préretraites 2 592 978 229 27 13 -51,5
Total 42 540 51 504 60 086 65 397 67 206 2,5
Dépenses totales (en % du PIB) 2,9 2,9 3,0 3,0 3,0 ///
  • r : données révisées.
  • /// : absence de résultat due à la nature des choses.
  • 1. Estimation : les montants des exonérations de cotisations sociales ne sont pas connus en totalité.
  • Note : le montant des dépenses ciblées sur les demandeurs d’emploi et les personnes en difficultés a été significativement corrigé à la hausse (près de 12 Md€) afin de tenir compte des versements au titre des droits à la retraite des demandeurs d’emploi. Ces transferts ont été reconstitués depuis l’année 2000.
  • Source : Dares.

Figure 4Dépenses pour les politiques du marché du travail dans les pays de l'UE en 2016

en % du PIB
Dépenses pour les politiques du marché du travail dans les pays de l'UE en 2016 (en % du PIB)
Total dont
mesures actives soutiens
Allemagne 1,4 0,3 0,8
Autriche 2,3 0,6 1,5
Belgique 2,3 0,5 1,6
Bulgarie 0,6 0,1 0,4
Chypre (p) 0,7 0,1 (p) 0,6
Croatie 0,7 0,3 0,3
Danemark 3,1 1,5 1,1
Espagne 2,3 0,4 1,7
Estonie 0,8 0,2 0,5
Finlande 2,8 0,8 1,8
France 3,0 0,7 2,0
Grèce 0,7 0,2 0,5
Hongrie 1,2 0,9 0,2
Irlande 1,5 0,4 1,0
Italie1 1,7 (p) 0,4 1,3
Lettonie 0,6 0,1 0,5
Lituanie 0,5 0,2 0,2
Luxembourg 1,3 0,7 0,6
Malte 0,4 0,1 0,1
Pays-Bas 2,4 0,5 1,7
Pologne 0,7 0,4 0,2
Portugal 1,7 0,4 1,2
Rép. tchèque 0,5 0,2 0,2
Roumanie 0,1 0,0 0,1
Royaume-Uni2 0,7 0,1 0,3
Slovaquie 0,6 0,2 0,3
Slovénie 0,7 0,2 0,5
Suède 1,7 0,9 0,6
  • p : donnée provisoire.
  • 1. Données 2015.
  • 2. Données 2010.
  • Source : Eurostat (extraction du 23 novembre 2018).

Avertissement

Sauf mention contraire, les données nationales se réfèrent à la France métropolitaine et aux cinq départements d’outre-mer (sauf mention contraire Mayotte est inclus dans les données de la France).

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d’une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Les comparaisons internationales s’appuient en général sur les données issues d’organismes internationaux (Eurostat, ONU, etc.) qui peuvent diverger des sources produites par les instituts nationaux de statistiques, notamment pour l’Insee, pour les données françaises. En effet, ces organismes effectuent souvent des ajustements de champ ou de méthode, d’ampleur souvent réduite, afin de produire des données comparables d’un pays à l’autre.

Sauf précision contraire, les indicateurs relatifs à l’Union européenne (UE) figurant dans cet ouvrage portent sur l’UE à 28.

Définitions

Mesures de retrait d’activité : recouvrent principalement les départs anticipés en retraite des salariés du régime général et les cessations anticipées d’activité des travailleurs de l’amiante.

Formation des personnes en recherche d’emploi : toute formation suivie par des personnes sans emploi, qui en cherche un, inscrites ou non à Pôle emploi, avec un statut de stagiaire de la formation professionnelle. Ce statut octroie une rémunération ou, a minima, la prise en charge de la protection sociale pendant la formation.

Emploi aidé : emploi bénéficiant d’une aide publique, hors dispositifs généraux et sectoriels. Ces aides prennent la forme de subventions à l’embauche et d’exonérations et ciblent des publics ou des territoires spécifiques.

Contrat aidé : contrat dérogatoire au droit commun, pour lequel l’employeur bénéficie d’aides, sous forme de subventions à l’embauche, d’exonérations de certaines cotisations sociales ou d’aides à la formation. L’accès à ces contrats est réservé aux personnes rencontrant des difficultés particulières d’accès à l’emploi et leur nombre est piloté par les pouvoirs publics. Voir aussi : Contrat unique d’insertion (CUI) et emploi d’avenir.

Contrat unique d’insertion (CUI) : entré en vigueur au 1er janvier 2010 en France métropolitaine et au 1er janvier 2011 dans les départements d'outre-mer, le contrat unique d'insertion est un contrat aidé qui facilite, grâce à une aide financière pour l’employeur, l’accès à l’emploi des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles d’insertion. Il se décline sous deux formes : le CUI-Contrat Initiative Emploi (CUI-CIE) qui s'adresse aux employeurs du secteur marchand et le CUI-Contrat d'Accompagnement dans l'Emploi (CUI-CAE) qui s'adresse aux employeurs du secteur non marchand. Le CUI succède au Contrat d'Accompagnement dans l'Emploi (CAE) dans le non-marchand et au Contrat Initiative Emploi (CIE) dans le marchand.

Emplois d’avenir : ces contrats aidés ont été créés par la loi du 26 octobre 2012 afin de constituer une réponse aux difficultés particulières rencontrées par les jeunes peu ou pas qualifiés de 16 à 25 ans et aux personnes bénéficiant de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) de moins de 30 ans. Ils ont pour objectif de proposer des solutions d’emploi, de leur ouvrir l’accès à une qualification et à une insertion professionnelle durable. Les emplois d’avenir s’inscrivent dans le cadre juridique du contrat unique d’insertion (CUI) et sont conclus, selon le cas, sous la forme de CUI-CAE ou de CUI-CIE.

Contrat d’accompagnement dans l’emploi (CAE) : voir Contrat unique d’insertion (CUI).

Contrat initiative emploi (CIE) : voir Contrat unique d’insertion (CUI).

Contrat en alternance : contrat d’apprentissage qui permet à des 16-25 ans de travailler et de suivre un enseignement en alternance conduisant à l’obtention d’un diplôme ou d’un titre à finalité professionnelle ; contrat de professionnalisation qui vise à permettre l’acquisition, par les 16-25 ans et les demandeurs d’emploi de 26 ans ou plus, d’une qualification professionnelle en relation avec les besoins identifiés par les branches professionnelles.

Dépense pour les politiques du marché du travail (PMT) : les dépenses pour les politiques du marché du travail (PMT) sont établies à partir d’une nomenclature créée par Eurostat, permettant ainsi des comparaisons européennes et alimentant les indicateurs de suivi de la Stratégie européenne pour l’emploi. Le champ des politiques du marché du travail regroupe trois familles d’interventions publiques :

-          les services relatifs au marché du travail (catégorie 1), constitués des frais de structure du Service public de l’emploi, avec une tentative (pas totalement aboutie) de distinguer en leur sein les dépenses relatives à l’accompagnement personnalisé des demandeurs d’emploi ;

-          les mesures « actives » de politique d’emploi (catégories 2 à 7). Il s’agit de la formation professionnelle des demandeurs d’emploi (2), des contrats aidés dans les secteurs marchand (4) ou non marchand (6), des aides à l’emploi des travailleurs handicapés (5) et des aides à la création d’entreprise par les chômeurs (7) ;

-          les soutiens en cas d’absence d’emploi (catégories 8 et 9). Il s’agit des allocations d’indemnisation du chômage, total ou partiel (8), ou de préretraite (9).

Le champ des dépenses PMT ne retient que les dépenses « ciblées » en faveur des demandeurs d'emploi, ou des personnes dont l'emploi est menacé ou qui doivent être aidées pour rentrer sur le marché du travail.