Tableaux de l'économie française Édition 2019

Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France.

Insee Références
Paru le :Paru le26/03/2019
Tableaux de l'Économie Française- Mars 2019
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Sommaire

Pétrole - Charbon

Insee Références

Paru le :26/03/2019

Présentation

Après s’être légèrement replié au premier semestre 2017, le prix du Brent (pétrole brut de référence pour le marché européen) a sensiblement augmenté au second. En moyenne sur l’année 2017, le prix du Brent s’établit à 54 dollars ($) le baril, au-dessus de son niveau de 2016 (44 $), mais encore loin des sommets du début des années 2010. En moyenne annuelle, le prix du pétrole brut importé par les raffineurs français s’établit à 357 euros (€) la tonne en 2017, en hausse de 22 % sur un an. Il atteignait plus de 600 € la tonne en 2012 et 2013.

En 2017, les importations de brut s’élèvent à 59,0 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep), en progression de 3,2 % par rapport à 2016. La facture correspondante bondit de 26 % sur un an, en raison notamment de la forte remontée des cours du pétrole brut et, dans une moindre mesure, de la hausse des achats. Elle retrouve ainsi son niveau de 2015. Le Kazakhstan devient le principal fournisseur de la France, suivi par la Russie et l’Iran. Les importations de l’Arabie Saoudite, qui était le premier fournisseur de la France ces dernières années, chutent. En 2017, la France a acheté environ 49 % de son pétrole brut auprès des membres de l’. Le solde importateur de la France en produits raffinés s’établit à 21 Mtep en 2017.

Autrefois importante, la production primaire d’énergie fossile en France est désormais marginale. Elle s’élève à 1 Mtep en 2017, composée en majeure partie de pétrole brut extrait des bassins parisien et aquitain. Cette production de pétrole brut ne satisfait désormais qu'un peu plus de 1 % de la consommation nationale.

Le est principalement importé sous forme primaire. En 2017, son prix moyen s’élève à 132 € la tonne. Il augmente fortement sur un an (+ 51 %) après une année 2016 stable. Les prix à l’importation reviennent ainsi à des prix observés en 2012.

La de charbon suit une tendance à la baisse depuis une trentaine d’années. Après un niveau historiquement bas en 2016, celle-ci repart à la hausse en 2017 pour s’établir à 9,7 Mtep, sans toutefois enrayer sa tendance de long terme. La filière fonte constitue le principal secteur d’activité consommateur de charbon, avec 45 % de la consommation totale en 2017. Elle est suivie par celui de la production d’électricité et de chaleur (40 %). La (essentiellement celle de l’industrie manufacturière hors hauts-fourneaux) ne représente que 15 % de l’ensemble.

La dépense totale en charbon s’élève à 2,2 milliards d’euros en 2017, soit 30 % de plus qu’en 2016, sous l’effet, notamment, de la reprise de la consommation dans la plupart des secteurs consommateurs, à laquelle s’ajoute la remontée importante des prix, après plusieurs années de baisse.

Tableaux et graphiques

Figure 1Consommation de produits pétroliers

en millions de tonnes
Consommation de produits pétroliers (en millions de tonnes) -
1973 1985 2017 17/16 en %
Gazole 6,5 10,9 34,7 -0,2
Fioul domestique 37,2 20,7 6,3 0,4
Supercarburants 15,8 18,0 7,7 3,9
Bases pétrochimie 5,4 7,1 8,8 8,4
Carburéacteurs 1,8 2,6 6,6 1,5
Fiouls lourds 34,1 8,2 0,5 -11,3
Gaz (GPL) 2,7 2,9 1,8 -0,8
Autres produits 8,2 4,7 8,8 3,8
Consommation intérieure 111,8 75,1 75,1 1,7
  • Source : CPDP.

Figure 2Prix moyens des énergies importées

en euros courants Caf par tonne
Prix moyens des énergies importées (en euros courants Caf par tonne)
1973 1985 2000 2017
Charbon1 22 80 49 132
Pétrole brut 18 281 228 365
Produits pétroliers raffinés 31 295 278 464
  • 1. Houille, lignite, coke et agglomérés.
  • Champ : France métropolitaine.
  • Sources : DGDDI ; SDES.

Figure 3Consommation de pétrole dans le monde

en millions de tonnes
Consommation de pétrole dans le monde (en millions de tonnes)
1973 1985 2017 2017 en %
États-Unis 833 710 870 19,5
Chine 54 90 596 13,3
Inde 23 43 222 5,0
Japon 269 208 181 4,1
Arabie saoudite 24 47 166 3,7
Russie nd 247 148 3,3
Brésil 39 56 140 3,1
Corée du Sud 12 26 123 2,7
Allemagne1 162 126 115 2,6
Canada 82 71 104 2,3
Mexique 26 61 83 1,9
Iran 16 44 81 1,8
France 127 84 77 1,7
Royaume-Uni 114 78 73 1,6
Indonésie 9 22 74 1,6
Total monde 2 768 2 825 4 470 100,0
  • nd : donnée non disponible.
  • 1. Ex-RFA pour 1973.
  • Sources : BP Statistical Review of World Energy ; CPDP.

Figure 4Provenance du pétrole brut importé en France

en millions de tonnes
Provenance du pétrole brut importé en France (en millions de tonnes)
1973 1990 2017 2017 en %
Afrique 33,3 21,0 15,7 27,2
   dont : Nigeria 12,6 3,1 4,8 8,3
              Algérie 11,1 3,0 4,8 8,3
              Libye 6,5 2,9 3,7 6,4
URSS/ex-URSS 3,4 6,2 19,6 34,0
   dont : Kazakhstan nd nd 9,1 15,7
              Russie nd nd 8,9 15,5
Moyen-Orient 96,4 31,7 14,0 24,3
   dont Arabie saoudite 30,2 15,2 6,2 10,7
Mer du Nord 0,2 10,4 7,0 12,0
Importations totales 134,9 73,4 57,8 100,0
   dont Opep 127,8 41,7 28,6 49,4
  • nd : donnée non disponible.
  • Champ : y c. condensats et autres produits à distiller et part non-bio des additifs.
  • Note : le pétrole est classé ici en fonction du pays d'où il a été extrait.
  • Source : SDES.

Figure 5Consommation de charbon par secteur

en millions de tep
Consommation de charbon par secteur (en millions de tep)
1990 2000 2010 2017 17/16 en %
Branche énergie1 14,9 12,6 9,6 8,5 9,8
   dont filière fonte nd nd nd 4,3 11,7
Consommation finale1 5,3 2,5 1,8 1,4 1,9
Industrie (y c. construction) 3,3 1,7 1,4 1,1 5,5
Autres usages énergétiques (r) 1,7 0,6 0,4 0,1 -6,9
Non énergétique 0,3 0,2 0,1 0,3 -7,2
Total consommation primaire1 20,3 15,1 11,4 9,9 8,6
  • nd : donnée non disponible.
  • r : donnée révisée.
  • 1. Données corrigées des variations climatiques France métropolitaine de 1990 à 2010, France à partir de 2011.
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : SDES.

Figure 6Production et réserves de pétrole brut dans le monde

en millions de tonnes
Production et réserves de pétrole brut dans le monde (en millions de tonnes)
Production en 2017 Réserves prouvées au 1er janvier 2018
en % en %
Amérique du Nord 757 17,7 28 099 12,5
Canada 171 4,0 23 266 10,3
États-Unis 587 13,7 4 833 2,1
Amérique latine 461 10,8 45 696 20,3
   dont : Brésil 131 3,0 1 724 0,8
              Mexique 105 2,4 904 0,4
              Venezuela 108 2,5 41 235 18,3
Afrique 384 8,9 17 380 7,7
   dont : Algérie 67 1,6 1 664 0,7
              Libye 41 1,0 6 598 2,9
              Nigeria 95 2,2 5 110 2,3
Europe 839 19,6 17 760 7,9
   dont : France 1 0,0 9 0,0
              Kazakhstan 86 2,0 4 093 1,8
              Norvège 78 1,8 870 0,4
              Royaume-Uni 43 1,0 282 0,1
              Russie 548 12,8 10 914 4,8
Proche-Orient 1 473 34,3 110 195 48,9
   dont : Arabie saoudite 562 13,1 36 318 16,1
              Irak 222 5,2 20 295 9,0
              Iran 234 5,5 21 446 9,5
              Koweït 146 3,4 13 847 6,1
Extrême-Orient et Océanie 375 8,7 6 224 2,8
   dont Chine 192 4,5 3 496 1,6
Total monde 4 289 100,0 225 355 100,0
   dont Opep 1 860 43,4 166 150 73,7
  • Sources : CPDP ; Oil and Gas Journal.

Figure 7Provenance des importations de charbon en 2017

en %
Provenance des importations de charbon en 2017 (en %)
Russie 29,8
Australie 20,4
Colombie 15,2
États-Unis 14,5
Afrique du Sud 12,0
Autres pays 8,1
  • Sources : DGDDI ; SDES.

Figure 7Provenance des importations de charbon en 2017

  • Sources : DGDDI ; SDES.

Avertissement

Sauf mention contraire, les données nationales se réfèrent à la France métropolitaine et aux cinq départements d’outre-mer (sauf mention contraire Mayotte est inclus dans les données de la France).

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d’une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Les comparaisons internationales s’appuient en général sur les données issues d’organismes internationaux (Eurostat, ONU, etc.) qui peuvent diverger des sources produites par les instituts nationaux de statistiques, notamment pour l’Insee, pour les données françaises. En effet, ces organismes effectuent souvent des ajustements de champ ou de méthode, d’ampleur souvent réduite, afin de produire des données comparables d’un pays à l’autre.

Sauf précision contraire, les indicateurs relatifs à l’Union européenne (UE) figurant dans cet ouvrage portent sur l’UE à 28.

Définitions

Pétrole, produits pétroliers : huile minérale naturelle, mélange complexe d’hydrocarbures liquides (éléments chimiques contenant de l’hydrogène associé à du carbone), qui se forme naturellement dans des nappes souterraines présentes dans les roches sédimentaires. Les formes primaires comprennent le pétrole brut, les liquides du gaz naturel et les autres hydrocarbures. Elles sont transformées par distillation en raffinerie. Il en résulte toute une gamme de produits pétroliers, propane, butane, naphta, essence, kérosène, fioul, bitume, etc. La pétrochimie élabore les dérivés du pétrole pour les usages non énergétiques.

Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) : créée en 1960 (Conférence de Bagdad), l’organisation siège à Vienne et regroupe désormais quatorze pays (Algérie, Angola, Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Équateur, Gabon, Indonésie, Irak, Iran, Koweït, Libye, Nigeria, Qatar et Venezuela), suite à la réintégration de l’Indonésie et du Gabon, respectivement en janvier et juillet 2016. Elle se fixe pour objectif de coordonner les politiques pétrolières des États membres, à la fois pour rentabiliser les investissements des producteurs et assurer l'approvisionnement des consommateurs.

Charbon : terme recouvrant la houille, le lignite, le coke, les agglomérés et les produits de récupération. La houille est plus riche en carbone et a une teneur en eau et en matières volatiles plus faible que le lignite. Le coke de houille est obtenu par carbonisation de la houille.

Consommation primaire d’énergie : agrégat des comptes de l’énergie qui se décompose en consommation interne de la branche énergie et en consommation finale totale. Cette dernière se décompose, elle-même, en consommation finale énergétique et en consommation non énergétique.

Consommation finale d’énergie : quantité d’énergie disponible pour l’utilisateur final. C’est la consommation primaire d’énergie, moins la consommation de la branche énergie (pertes de transformation, de transport et de distribution d’énergie, consommation propre des entreprises de la branche). À l’intérieur de la consommation finale totale, on distingue la consommation finale non énergétique et la consommation finale énergétique, que l’on répartit entre les secteurs consommateurs (transports, industrie, agriculture et résidentiel-tertiaire).

Consommation d’énergie corrigée des variations climatiques : la consommation d’énergie pour le chauffage est plus forte quand l’hiver est plus rigoureux. C’est une évidence qui ne présente pas un grand intérêt pour l’analyse dans la mesure où elle ne traduit pas un changement des comportements. Pour mieux analyser les évolutions, on calcule des consommations « corrigées des variations climatiques » (primaire et finale). C’est-à-dire qu’on évalue ce qu’aurait été la consommation si les températures avaient été conformes à la moyenne de référence 1981-2010. On obtient un résultat théorique, qui dépend de la méthode utilisée, et qui complète la consommation « réelle », celle qui est observée.

Pays de la Mer du Nord : les pays de la Mer du Nord producteurs de pétrole ou de gaz sont le Royaume-Uni, la Norvège, les Pays-Bas et le Danemark.

Réserves prouvées : quantités d'hydrocarbures, de charbon qui, selon les informations géologiques et techniques disponibles, ont une forte probabilité (supérieure à 90 %) d'être récupérées dans le futur, à partir des gisements connus et dans les conditions technico-économiques existantes. Cette estimation est donc continuellement réévaluée en fonction des nouvelles découvertes et de l'amélioration de la récupération sur les champs existants.

Tonne d'équivalent pétrole (tep) : quantité d’énergie contenue dans une tonne de pétrole brut. Cette unité est utilisée pour exprimer dans une unité commune la valeur énergétique des diverses sources d’énergie. Selon les conventions internationales, une tonne d'équivalent pétrole équivaut par exemple à 1 616 kg de houille, 1 069 m³ de gaz d'Algérie ou 954 kg d'essence moteur. Pour l'électricité, 1 tep vaut 11,63 MWh.