Tableaux de l'économie française Édition 2019

Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France.

Insee Références
Paru le :Paru le26/03/2019
Tableaux de l'Économie Française- Mars 2019
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Sommaire

Utilisation des ressources

Insee Références

Paru le :26/03/2019

Présentation

La sobriété de l'utilisation des ressources est un des quatre enjeux de la adoptée en Conseil des ministres le 4 février 2015. Pour y répondre, elle invite à s'engager dans l' et sobre en carbone en mettant en place une politique industrielle plus économe en ressource, en limitant la production de et en les recyclant, en s'appuyant davantage sur les énergies renouvelables et en préservant quantitativement et qualitativement les masses d'eau continentales.

En 2015, la s’élève en France à 746 millions de tonnes, son niveau le plus bas depuis une vingtaine d’années. Les minéraux non métalliques (principalement les matériaux de construction) constituent près de la moitié des matières consommées en France, devant la (près d’un tiers des tonnages), les combustibles fossiles puis les minerais métalliques et produits principalement métalliques.La poursuit sa progression, en raison d’une évolution de la DMC plus lente que celle du PIB.

Près de 324 millions de tonnes de déchets sont produits en France en 2016, dont 69 % issus du secteur de la construction et 9 % des ménages. Les collectés en 2017 (hors déblais et gravats) représentent 34 millions de tonnes. La mise en décharge des déchets municipaux baisse tendanciellement. Dans le même temps, le taux de des déchets passe de 17 % en 2007 à 24 % en 2017. Le taux de valorisation organique des déchets ménagers atteint 43 %.

En réponse à la , la France s’est fixé comme objectif un bon état pour deux tiers de ses masses d’eau continentales en 2015. Selon l’état des lieux de 2016, cet objectif est atteint pour les eaux souterraines, avec 69 % des masses d’eau en bon et 90 % en bon . Il n’en est pas de même pour les eaux de surface. Si l'état chimique des masses d’eau de surface est bon, ce n'est pas le cas de leur avec seulement 45 % en bon état écologique.

La part des dans la en France s’élève à 16,3 % en 2017, contre moins de 10 % en 2005. Cette part a progressé de 0,3 point entre 2016 et 2017, rythme plus faible que les années précédentes. Ce ralentissement s’explique en particulier par une hydraulicité en baisse, de moindres besoins de biomasse solide à usage de chauffage en raison de la douceur climatique et une consommation d’énergie en hausse. La croissance importante des EnR depuis 2005 est principalement due au développement des biocarburants, de la biomasse solide, des pompes à chaleur, de l’éolien et, dans une moindre mesure du solaire photovoltaïque. Néanmoins, elle devra accélérer pour atteindre l’objectif fixé par l’Union européenne à la France d’une part de 23 % dans la consommation finale brute à l’horizon 2020. En outre, la France a inscrit dans la loi d’août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte l’objectif de porter la part des énergies renouvelables dans sa consommation brute à 32 % en 2030.

Tableaux et graphiques

Figure 1Consommation intérieure de matières et productivité matières

en millions de tonnes
Consommation intérieure de matières et productivité matières (en millions de tonnes)
1990 1995 2000 2005 2010 2013 (r) 2014 (r) 2015
Biomasse 204,1 216,8 249,2 228,0 226,6 235,6 259,0 231,5
Minerais métalliques et produits principalement métalliques 29,6 22,8 23,3 18,7 15,0 16,9 18,2 19,6
Minéraux non métalliques 446,3 416,8 459,5 451,7 394,6 390,6 369,6 361,7
Combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel) 145,9 139,1 149,1 153,5 138,8 135,2 122,3 127,6
Autres 5,2 3,5 3,1 5,1 6,1 5,3 5,2 5,7
Consommation intérieure apparente de matières (DMC) 831,1 798,9 884,1 857,0 781,1 783,6 774,5 746,1
Productivité matière (PIB en volume/DMC, €/kg) 1,7 1,9 2,0 2,2 2,6 2,7 2,8 2,9
DMC/habitant (en t/hab) 14,3 13,5 14,6 13,7 12,1 12,0 11,7 11,2
  • r : données révisées.
  • Sources : DGDDI ; Sessi (jusqu'en 2008) ; SSP, Agreste, traitements SDES ; Unicem.

Figure 2État des masses d'eau au regard de la directive-cadre sur l'eau en 2016

en % des masses d'eau
État des masses d'eau au regard de la directive-cadre sur l'eau en 2016 (en % des masses d'eau)
Eau de surface Eau souterraine
État écologique1 État chimique1 État quantitatif1 État chimique
Très bon 8,5 /// /// ///
Bon 36,3 79,8 90,0 69,0
Moyen 39,2 /// /// ///
Médiocre 12,3 /// /// ///
Mauvais 3,6 20,2 10,0 31,0
Indéterminé 0,1 /// /// ///
Total 100,0 100,0 100,0 100,0
  • /// : absence de résultat due à la nature des choses.
  • 1. Voir définitions en annexes.
  • Note : données révisées.
  • Sources : Agences et offices de l'Eau ; directions régionales de l'environnement ; délégations de bassins ; Onema ; ministère en charge de l'environnement.

Figure 3Consommation finale brute d'énergies renouvelables par filière

en milliers de tep
Consommation finale brute d'énergies renouvelables par filière (en milliers de tep)
2005 2017 (p)
Hydraulique renouvelable normalisé 5 685 5 164
Éolien normalisé 96 2 180
Solaire photovoltaïque 2 823
Énergies marines 41 45
Géothermie électrique et thermique 115 171
Solaire thermique 49 173
Pompes à chaleur 203 2 378
Biomasse et déchets 8 506 10 811
Biogaz 90 419
Carburants renouvelables 591 3 335
Consommation finale brute d'EnR1 15 378 25 499
  • p : résultats provisoires.
  • 1. Énergies renouvelables.
  • Source : SDES.

Figure 4Production de déchets en 2016

en millions de tonnes
Production de déchets en 2016 (en millions de tonnes)
Déchets minéraux non dangereux Déchets non minéraux non dangereux Déchets dangereux Total
Agriculture et pêche /// 1,0 0,3 1,3
Industrie 4,5 18,6 2,8 25,9
Construction 209,2 12,4 2,8 224,4
Tertiaire 0,8 18,7 0,9 20,5
Traitement des déchets, assainissement, dépollution 3,2 15,6 3,4 22,2
Ménages 2,8 25,6 0,7 29,2
Total 220,5 92,0 11,0 323,5
  • /// : absence de résultat due à la nature des choses.
  • Note : données provisoires.
  • Source : SDES.

Figure 5Déchets municipaux générés et part des énergies renouvelables dans l'UE

Déchets municipaux générés et part des énergies renouvelables dans l'UE
Déchets municipaux générés en kg par habitant Part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d'énergie en %
2005 2017 2005 (r) 2016
Allemagne 565 633 6,7 14,8
Autriche 575 570 23,7 33,5
Belgique 482 409 2,3 8,7
Bulgarie 588 435 9,4 18,8
Chypre 688 637 3,1 9,3
Croatie 336 416 23,8 28,3
Danemark 736 781 16,0 32,2
Espagne 588 462 8,5 17,3
Estonie 433 390 17,5 28,8
Finlande 478 510 28,8 38,7
France 530 513 9,6 16,0
Grèce 442 504 7,0 15,2
Hongrie 461 385 6,9 14,2
Irlande1 731 581 2,9 9,5
Italie 546 489 7,5 17,4
Lettonie 320 438 32,3 37,2
Lituanie 387 455 16,8 25,6
Luxembourg 672 607 1,4 5,4
Malte 623 604 0,1 6,0
Pays-Bas 599 513 2,5 6,0
Pologne 319 315 6,9 11,3
Portugal 452 487 19,5 28,5
Rép. tchèque 289 344 7,1 14,9
Roumanie 383 272 17,3 25,0
Royaume-Uni 581 468 1,3 9,3
Slovaquie 273 378 6,4 12,0
Slovénie 494 471 16,0 21,3
Suède 477 452 40,6 53,8
UE 515 487 9,0 17,0
  • r : données révisées.
  • 1. Données 2016 pour les déchets municipaux.
  • Source : Eurostat (extraction du 13 février 2019).

Figure 6Devenir des déchets ménagers et assimilés par mode de traitement

en millions de tonnes
Devenir des déchets ménagers et assimilés par mode de traitement (en millions de tonnes)
2007 2009 2011 2013 2015 2017
Mise en décharge 12,4 10,8 9,7 8,8 8,1 7,4
Incinération 11,2 12,0 12,3 12,1 12,2 12,2
Valorisation organique 5,1 5,7 5,6 5,8 6,2 6,5
Recyclage 6,0 6,0 7,2 7,4 7,8 8,2
  • Note : données révisées.
  • Champ : hors déblais et gravats.
  • Sources : Ademe ; SDES.

Figure 6Devenir des déchets ménagers et assimilés par mode de traitement

  • Champ : hors déblais et gravats.
  • Note : données révisées.
  • Sources : Ademe ; SDES.

Avertissement

Sauf mention contraire, les données nationales se réfèrent à la France métropolitaine et aux cinq départements d’outre-mer (sauf mention contraire Mayotte est inclus dans les données de la France).

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d’une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Les comparaisons internationales s’appuient en général sur les données issues d’organismes internationaux (Eurostat, ONU, etc.) qui peuvent diverger des sources produites par les instituts nationaux de statistiques, notamment pour l’Insee, pour les données françaises. En effet, ces organismes effectuent souvent des ajustements de champ ou de méthode, d’ampleur souvent réduite, afin de produire des données comparables d’un pays à l’autre.

Sauf précision contraire, les indicateurs relatifs à l’Union européenne (UE) figurant dans cet ouvrage portent sur l’UE à 28.

Définitions

Stratégie nationale de transition écologique vers un développement durable 2015-2020 (SNTEDD) : issue des engagements pris au niveau international lors du Sommet de la Terre à Rio en 1992 et adoptée en Conseil des ministres le 4 février 2015, cette troisième stratégie succède à la stratégie nationale de développement durable 2010-2013 et fixe le nouveau cap en matière de développement durable. Elle identifie quatre enjeux écologiques majeurs : le changement climatique, la perte accélérée de la biodiversité, la raréfaction des ressources et les risques sanitaires environnementaux et propose des actions et leviers pour que la société s’engage dans la voie de la transition écologique vers un développement durable. Elle est assortie d’un ensemble de 39 indicateurs essentiels et de 33 indicateurs complémentaires pour en assurer le suivi. Afin de s’inscrire dans le contexte international des 17 objectifs de développement durable de l’Agenda 2030 adopté à l’ONU, la feuille de route ODD succédera à la SNTEDD.

Économie circulaire : système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en développant le bien-être des individus. Le concept d’économie circulaire est apparu dans les années 1970.

Déchet : toute substance ou tout objet ou plus généralement tout bien meuble dont le détenteur se défait ou dont il a l’intention de se défaire (article L. 541-1-1 du Code de l’environnement). Les déchets municipaux comprennent les déchets des ménages et ceux des artisans et commerçants, collectés en même temps ; les déchets des ménages sont estimés à partir des déchets municipaux ; les ordures en mélange ou « ordures ménagères résiduelles » correspondent au contenu de la poubelle ordinaire ; la collecte séparative comprend les emballages, les journaux-magazines, les encombrants et les déchets verts hors déchèterie.

Consommation intérieure apparente de matières (DMC, Domestic Material Consumption) : quantité de matières effectivement consommée par la population présente sur le territoire (DMC = extraction intérieure + importations – exportations). Elle n’intègre pas les flux indirects de matières premières mobilisées lors des processus de production à l’étranger et des transports jusqu’à nos frontières.

Biomasse : ensemble des matières organiques pouvant devenir des sources d'énergie. Elles peuvent être utilisées soit directement (bois énergie) soit après une méthanisation de la matière organique (biogaz) ou de nouvelles transformations chimiques (biocarburant). Elles peuvent aussi être utilisées pour le compostage.

Productivité matières : rapport entre le produit intérieur brut (PIB) exprimé en volume (i.e. hors évolution des prix) et la consommation intérieure apparente de matières de l’économie ; cet indicateur exprime le PIB généré en moyenne pour chaque unité de matières consommées.

Déchets municipaux : regroupent les déchets collectés par les municipalités provenant des ménages ou des activités économiques (déchets ménagers et assimilés).

Recyclage : toute opération de valorisation par laquelle les déchets, y compris les déchets organiques, sont retraités en substances, matières ou produits aux fins de leur fonction initiale ou à d’autres fins. Les opérations de valorisation énergétique des déchets, celles relatives à la conversion des déchets en combustible et les opérations de remblaiement ne peuvent pas être qualifiées d’opérations de recyclage.

Directive-cadre sur l’eau (DCE) : directive du Conseil et du Parlement européen du 23 octobre 2000 définissant un cadre pour la gestion et la protection des eaux par grand bassin hydrographique au plan européen.

État chimique de l’eau : état de l’eau évalué par sa concentration de polluants en regard des normes fixées par la Directive-cadre sur l’eau (DCE). Voir aussi : Directive-cadre sur l’eau (DCE).

État quantitatif de l’eau : expression du degré d’incidence des captages directs et indirects sur une masse d’eau souterraine, évaluée en regard des normes fixées par la Directive-cadre sur l’eau (DCE). Voir aussi : Directive-cadre sur l’eau (DCE).

État écologique de l’eau : expression de la qualité de la structure et du fonctionnement des écosystèmes aquatiques associés aux eaux de surface, évaluée en regard des normes fixées par la Directive-cadre sur l’eau (DCE). Voir aussi : Directive-cadre sur l’eau (DCE).

Énergies renouvelables (EnR) : énergies dérivées de processus naturels en perpétuel renouvellement. Il existe plusieurs formes d’énergies renouvelables, dérivées directement ou indirectement du soleil ou de la chaleur produite au plus profond de la Terre, notamment l’énergie générée par le soleil, le vent, la biomasse solide, la chaleur terrestre, l’eau des fleuves, des lacs, des mers et des océans, le biogaz et les biocarburants liquides. On distingue les énergies renouvelables électriques des énergies renouvelables thermiques. Les énergies renouvelables électriques correspondent aux filières de production primaire d’électricité : hydraulique (hors stations de transfert d’énergie par pompage), éolien, énergies marines (marémotrice), solaire photovoltaïque. Les énergies renouvelables thermiques regroupent les filières pour lesquelles l’énergie est produite sous forme de chaleur, avant d’être éventuellement convertie sous une autre forme (en électricité ou en force motrice notamment) : bois de chauffage (ramassé ou commercialisé), géothermie, solaire thermique, résidus de bois et de récoltes, biogaz, biocarburants, pompes à chaleur, déchets urbains et industriels biodégradables (quelle que soit leur nature).

Consommation finale brute d’énergie : ce concept a été introduit par la directive 2009/28/CE relative à la promotion de l'utilisation des énergies renouvelables. Elle est égale à la somme de la consommation finale d’énergie, des pertes de réseau et de l'électricité et/ou chaleur consommées par la branche énergie pour produire de l'électricité et/ou de la chaleur. Elle est toujours exprimée en données réelles. La consommation finale brute d’électricité équivaut à la production brute d’électricité, nette du solde des échanges extérieurs et de la consommation et production électrique des systèmes d’accumulation par pompage (énergie hydraulique).

Tonne d’équivalent pétrole (tep) : quantité d’énergie contenue dans une tonne de pétrole brut, soit 41,868 gigajoules. Cette unité est utilisée pour exprimer dans une unité commune la valeur énergétique des diverses sources d’énergie. Selon les conventions internationales, une tonne d’équivalent pétrole équivaut par exemple à 1 616 kg de houille, 1 069 m3 de gaz d’Algérie ou 954 kg d’essence moteur. Pour l’électricité, 1 tep vaut 11,6 MWh.