Tableaux de l'économie française Édition 2019

Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France.

Insee Références
Paru le :Paru le26/03/2019
Tableaux de l'Économie Française- Mars 2019
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Sommaire

Bilan énergétique

Insee Références

Paru le :26/03/2019

Présentation

En 2017, la production d' s’élève en France à 132,1 millions de . Elle recule pour la deuxième année consécutive : – 1,2 % en 2017, après – 5,0 % en 2016. Cette baisse s'explique par le repli de la production nucléaire et de la production hydraulique. La consommation d'énergie primaire nationale est quant à elle quasiment stable (– 0,1 %), malgré des températures plus douces qu’en 2016 et donc de moindres besoins de chauffage. En conséquence, les importations nettes d’énergie augmentent de 2,7 % et le perd un demi-point, à 53 %.

Les prix de l'énergie payés par les ménages augmentent en moyenne en 2017 mais avec des disparités fortes entre formes d’énergie. La remontée des cours du pétrole et, dans une moindre mesure, la hausse de la taxation des produits pétroliers se traduisent par une augmentation du prix des carburants. À l’inverse, les prix de l’ et du gaz augmentent modérément pour les ménages. La facture moyenne d’énergie des ménages s’élève à un peu plus de 2 900 euros, dont 52 % pour le logement et 48 % pour les carburants. L’énergie représente 8,5 % du budget des ménages en 2017, soit 0,2 point de plus qu’en 2016. Cette part apparaît toutefois relativement modérée dans une perspective historique. Celle liée au logement est quasiment stable. En revanche, la dépense des ménages en carburants, tirée par le rebond des prix, augmente de 9,7 %.

Tirée par la croissance du PIB, la croît de 1,5 %. La consommation d’énergie à usage de transport augmente et continue d’évoluer dans sa structure : les transports utilisent moins de gazole mais plus d’essence et de biocarburants. La consommation d’énergie résidentielle croît de 1,5 %. Cette hausse touche toutes les grandes formes d’énergie : électricité, gaz et produits pétroliers. La consommation résidentielle d’ augmente de 2,1 %, tirée par la consommation d’énergie issue des pompes à chaleur dont le marché reste très dynamique en 2017. La consommation d'énergie de l'industrie baisse de 0,5 %, malgré une hausse des productions respectives de l’industrie manufacturière et de la construction de 1,9 % et 3,4 %. Ce découplage traduit la poursuite d'une forte dynamique de gains d'efficacité énergétique.

En 2016, la consommation intérieure brute d’énergie s’élève dans l’Union européenne (UE) à 1 641 Mtep. Cela la situe 10,8 % au-dessous du niveau record enregistré en 2006, mais 6,1 % au-dessus du niveau moyen de la décennie 1996-2006. Au cours des dix dernières années, les pays où la consommation d’énergie a le plus baissé sont la Grèce, Malte et la Roumanie.

Tableaux et graphiques

Figure 1Bilan énergétique de la France

en millions de tep
Bilan énergétique de la France (en millions de tep)
2015 (r) 2016 (r) 2017 (p)
Total Total Charbon Pétrole Gaz Électricité - Nucléaire1 ENRt2 et déchets Chaleur vendue3 Total
Approvisionnement
Production d'énergie primaire 140,6 133,6 /// 0,9 0,0 111,1 20,1 /// 132,1
Importations 153,2 151,6 10,1 100,7 43,2 1,8 1,1 /// 156,8
Exportations -32,7 -29,7 0,0 -20,6 -5,4 -5,3 -0,3 /// -31,7
Variation de stocks (+ déstockage, – stockage) 0,7 1,8 -0,2 -0,4 0,7 /// /// /// 0,2
Soutes maritimes et aériennes internationales -8,0 -7,8 0 -8,1 /// /// /// /// -8,1
Total des disponibilités 253,8 249,6 9,9 72,5 38,5 107,6 20,8 /// 249,4
Taux d'indépendance énergétique (en %) 55,4 53,5 /// /// /// /// /// /// 53,0
Emplois
Consommation de la branche énergie4 101,6 94,8 8,6 4,8 8,7 70,1 5,8 -3,7 94,4
Consommation finale énergétique4 142,3 141,2 1,1 55,2 29,5 37,9 15,4 3,7 142,7
   Agriculture, industrie (y c. construction) 30,6 30,9 1,1 5,5 10,0 10,9 1,8 1,5 30,7
   Résidentiel, tertiaire 63,2 65,3 0,1 8,7 19,4 26,0 10,2 2,2 66,7
   Transports 44,9 45,0 0 41,0 0,1 0,9 3,3 /// 45,4
Consommation finale non énergétique 13,9 13,5 0,3 12,7 1,1 /// /// /// 14,2
Consommation totale d'énergie primaire4 257,8 249,5 10,1 72,8 39,3 108,0 21,2 /// 251,2
dont corrections climatiques 4,0 -0,1 0,2 0,2 0,8 0,4 0,4 0,0 2,1
  • p : données provisoires.
  • r : données révisées.
  • /// : absence de résultat due à la nature des choses.
  • 1. Le nucléaire est comptabilisé en équivalent primaire à la production (chaleur dégagée par la réaction nucléaire, puis convertie en électricité).
  • 2. Énergies renouvelables thermiques : biomasse solide (bois-énergie, résidus agricoles et agroalimentaires), biogaz, biocarburants, géothermie, solaire thermique, pompes à chaleur.
  • 3. La chaleur (vendue) est distinguée des autres énergies, alors que dans les éditions antérieures, les consommations de combustibles utilisées pour produire cette chaleur étaient considérées comme des consommations finales (réparties entre consommateurs au prorata de leurs volumes d'achat de chaleur).
  • 4. Corrigée des variations climatiques.
  • Champ : France.
  • Source : SDES.

Figure 2Structure de la consommation d'énergie primaire

en %
Structure de la consommation d'énergie primaire (en %)
1990 2000 2010 2016 (r) 2017
Hydraulique, éolien, photovoltaïque 2,1 2,2 2,4 3,2 2,9
ENRt1 et déchets 5,1 4,4 6,3 8,2 8,4
Nucléaire2 34,3 40,0 42,0 40,7 40,0
Gaz 11,8 14,4 15,4 15,3 15,7
Pétrole 37,9 33,1 29,5 29,0 28,9
Charbon 8,9 5,9 4,4 3,6 4,0
Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
  • r : données révisées.
  • 1. Énergies renouvelables thermiques : biomasse solide (bois-énergie, résidus agricoles et agroalimentaires), biogaz, biocarburants, géothermie, solaire thermique, pompes à chaleur.
  • 2. L’énergie nucléaire est comptabilisée en équivalent primaire à la production (chaleur dégagée par la réaction nucléaire, puis convertie en électricité), déduction faite du solde exportateur d'électricité.
  • Champ : France ; France métropolitaine pour les années 2010 et antérieures.
  • Note : énergie primaire corrigée des variations climatiques.
  • Source : SDES.

Figure 3Production et consommation intérieure brute d'énergie dans l'UE en 2016

en millions de tep
Production et consommation intérieure brute d'énergie dans l'UE en 2016 (en millions de tep)
Production Consommation intérieure brute Taux d'indépendance énergétique1 en %
Allemagne 115,6 317,3 36,5
Autriche 12,3 33,9 36,5
Belgique 15,0 57,5 26,1
Bulgarie 11,2 18,1 61,9
Chypre 0,1 2,4 5,3
Croatie 4,4 8,6 51,4
Danemark 14,9 17,4 85,8
Espagne 34,0 122,2 27,8
Estonie 4,7 6,2 75,2
Finlande 17,6 34,6 50,7
France 130,6 248,7 52,5
Grèce 6,7 24,1 27,8
Hongrie 11,4 25,7 44,2
Irlande 4,2 14,8 28,3
Italie 33,8 154,7 21,8
Lettonie 2,4 4,4 55,8
Lituanie 1,6 7,0 23,0
Luxembourg 0,2 4,2 3,8
Malte 0,0 0,7 2,4
Pays-Bas 46,1 78,5 58,7
Pologne 66,4 99,9 66,5
Portugal 6,0 23,3 25,8
Rép. tchèque 27,2 41,8 65,0
Roumanie 25,0 32,4 77,3
Royaume-Uni 119,6 189,4 63,1
Slovaquie 6,2 16,5 37,5
Slovénie 3,6 6,8 52,5
Suède 34,6 49,2 70,2
UE 755,4 1 640,6 46,0
  • 1. Rapport de la production à la consommation.
  • Sources : Eurostat (extraction du 17 octobre 2018) ; SDES.

Figure 4Part des filières dans la production d'énergie primaire renouvelable en 2017

en %
Part des filières dans la production d'énergie primaire renouvelable en 2017 (en %)
Part des filières
Bois-énergie 42
Hydraulique 17
Biocarburants 10
Pompes à chaleur 9
Éolien 8
Autres1 8
Déchets urbains renouvelables 6
  • 1. Biogaz, résidus agricoles, solaire thermique, géothermie, solaire photovoltaïque et énergies marines.
  • Source : SDES.

Figure 4Part des filières dans la production d'énergie primaire renouvelable en 2017

  • 1. Biogaz, résidus agricoles, solaire thermique, géothermie, solaire photovoltaïque et énergies marines.
  • Source : SDES.

Avertissement

Sauf mention contraire, les données nationales se réfèrent à la France métropolitaine et aux cinq départements d’outre-mer (sauf mention contraire Mayotte est inclus dans les données de la France).

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d’une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Les comparaisons internationales s’appuient en général sur les données issues d’organismes internationaux (Eurostat, ONU, etc.) qui peuvent diverger des sources produites par les instituts nationaux de statistiques, notamment pour l’Insee, pour les données françaises. En effet, ces organismes effectuent souvent des ajustements de champ ou de méthode, d’ampleur souvent réduite, afin de produire des données comparables d’un pays à l’autre.

Sauf précision contraire, les indicateurs relatifs à l’Union européenne (UE) figurant dans cet ouvrage portent sur l’UE à 28.

Définitions

Énergie primaire : ensemble des produits énergétiques non transformés, exploités directement ou importés. Ce sont principalement le pétrole brut, les schistes bitumineux, le gaz naturel, les combustibles minéraux solides, la biomasse, le rayonnement solaire, l'énergie hydraulique, l'énergie du vent, la géothermie et l'énergie tirée de la fission de l'uranium.

Tonne équivalent pétrole (tep) : quantité d’énergie contenue dans une tonne de pétrole brut. Cette unité est utilisée pour exprimer dans une unité commune la valeur énergétique des diverses sources d’énergie. Selon les conventions internationales, une tonne d'équivalent pétrole équivaut par exemple à 1 616 kg de houille, 1 069 m3 de gaz d'Algérie ou 954 kg d'essence moteur. Pour l'électricité, 1 tep vaut 11,63 MWh.

Taux d’indépendance énergétique : rapport entre la production nationale d'énergie primaire (charbon, pétrole, gaz naturel, nucléaire, énergies renouvelables et déchets) et la consommation nationale d’énergie primaire, une année donnée.

Électricité : vecteur d’énergie ayant de multiples usages. L’électricité peut être produite à partir de diverses sources primaires (nucléaire, combustibles fossiles ou renouvelables, géothermie, hydraulique, énergie éolienne, photovoltaïque etc.).

Consommation d’énergie corrigée des variations climatiques : la consommation d’énergie pour le chauffage est plus forte quand l’hiver est plus rigoureux. C’est une évidence qui ne présente pas un grand intérêt pour l’analyse dans la mesure où elle ne traduit pas un changement des comportements. Pour mieux analyser les évolutions, on calcule des consommations « corrigées des variations climatiques » (primaire et finale). C’est-à-dire qu’on évalue ce qu’aurait été la consommation si les températures avaient été conformes à la moyenne de référence 1986-2015. On obtient un résultat théorique, qui dépend de la méthode utilisée, et qui complète la consommation « réelle », celle qui est observée.

Énergies renouvelables (EnR) : énergies dérivées de processus naturels en perpétuel renouvellement. Il existe plusieurs formes d’énergies renouvelables, dérivées directement ou indirectement du soleil ou de la chaleur produite au plus profond de la Terre, notamment l’énergie générée par le soleil, le vent, la biomasse solide, la chaleur terrestre, l’eau des fleuves, des lacs, des mers et des océans, le biogaz et les biocarburants liquides. On distingue les énergies renouvelables électriques des énergies renouvelables thermiques. Les énergies renouvelables électriques correspondent aux filières de production primaire d’électricité : hydraulique (hors stations de transfert d’énergie par pompage), éolien, énergies marines (marémotrice), solaire photovoltaïque. Les énergies renouvelables thermiques regroupent les filières pour lesquelles l’énergie est produite sous forme de chaleur, avant d’être éventuellement convertie sous une autre forme (en électricité ou en force motrice notamment) : bois de chauffage (ramassé ou commercialisé), géothermie, solaire thermique, résidus de bois et de récoltes, biogaz, biocarburants, pompes à chaleur, déchets urbains et industriels biodégradables (quelle que soit leur nature).

Énergie finale : l'énergie finale ou disponible est l'énergie livrée au consommateur pour sa consommation finale (essence à la pompe, électricité au foyer, etc.).

Énergie nucléaire : énergie dégagée, sous forme de chaleur, par la fission de noyaux d’uranium dans des réacteurs. Cette énergie, considérée comme primaire, est transformée secondairement en électricité (avec un rendement fixé conventionnellement à 33 %).