Tableaux de l'économie française Édition 2018

Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France.

Insee Références
Paru le :Paru le27/02/2018
Tableaux de l'Économie Française- Février 2018
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Sommaire

Bilan énergétique

Insee Références

Paru le :27/02/2018

Présentation

En 2016, la production d' s’élève en France métropolitaine à 133,1 millions de , en baisse de 4,8 % par rapport à 2015. Cette diminution s'explique par les arrêts de plusieurs centrales nucléaires en fin d'année. La consommation d'énergie primaire nationale décroît plus modérément (– 1,6 % à 245,8 Mtep), dans un contexte de besoins de chauffage accrus par des températures moins douces qu’en 2015. En conséquence, les importations nettes d’énergie augmentent de 1,1 % et le perd deux points, à 54 %.

Les prix de l'énergie payés par les ménages reculent globalement en 2016. C'est le cas pour les produits pétroliers et le gaz en raison de la baisse des prix sur les marchés internationaux, et malgré la hausse de la fiscalité des énergies carbonées. Le prix de l'électricité résidentielle augmente. Cette hausse s’explique intégralement par celle de la contribution au service public de l’électricité, le prix hors toutes taxes de l’électricité diminuant légèrement. La facture moyenne d’énergie des ménages s’élève à un peu plus de 2 700 euros. Elle est quasiment stable par rapport à 2015. Plus précisément, la facture liée au logement croît de 3,2 % en raison de la hausse de la consommation imputable à un climat moins doux, tandis que celle liée au transport, tirée par la chute des prix des carburants, baisse de 3,3 %.

La baisse de 0,8 %. La diminution la plus forte est enregistrée dans le secteur tertiaire (– 1,9 %). La baisse est particulièrement marquée pour les énergies fossiles et plus modérée pour l'électricité, majoritaire dans le bouquet du secteur. À l’inverse, les et la chaleur vendue via des réseaux sont en hausse, ce qui traduit les efforts de diversification énergétique du secteur. La consommation d’énergie résidentielle décroît de 1,1 %. Ce recul est entièrement imputable à celui des produits pétroliers. La consommation d'énergie de l'industrie baisse de 0,8 %, malgré une hausse des productions respectives de l’industrie manufacturière et de la construction de 0,1 % et 3,5 %. Ce découplage traduit la poursuite d'une dynamique de gains d'efficacité énergétique. La consommation d’énergie à usage de transport reste globalement stable bien que les trafics intérieurs de passagers et de marchandises augmentent.

En 2015, la consommation intérieure brute d’énergie s’élève dans l’Union européenne (UE) à 1 627 Mtep, soit un niveau inférieur à celui de 1990 et en baisse de 11,5 % par rapport au pic de 2006. Avec 19 % de la consommation totale d’énergie de l’UE, l’Allemagne reste en 2015 le principal consommateur d’énergie dans l’UE, devant la France (16 %).

Tableaux et graphiques

Figure 1Bilan énergétique de la France

en millions de tep
Bilan énergétique de la France (en millions de tep) -
2014 (r) 2015 (r) 2016 (p)
Total Total Charbon Pétrole Gaz - Nucléaire1 ENRt2 et déchets Chaleur vendue3 Total
Approvisionnement
Production d'énergie primaire 138,8 139,8 /// 0,9 0,0 112,8 19,4 /// 133,1
Importations 147,8 149,7 8,3 95,9 41,2 1,7 0,9 /// 148,0
Exportations -32,3 -32,8 -0,3 -20,8 -3,3 -5,3 -0,2 /// -29,8
Variation de stocks (+ déstockage, – stockage) -1,3 0,6 0,5 0,9 0,4 /// /// /// 1,7
Soutes maritimes et aériennes internationales -7,4 -7,6 /// -7,3 /// /// /// /// -7,3
Total des disponibilités 245,6 249,8 8,6 69,6 38,3 109,2 20,1 /// 245,8
Taux d'indépendance énergétique (en %) 56,5 56,0 /// /// /// /// /// /// 54,2
Emplois
Consommation de la branche énergie4 97,9 98,8 7,2 3,8 8,1 71,2 5,4 -3,4 92,4
Consommation finale énergétique4 140,6 141,1 1,0 53,9 29,0 38,0 14,6 3,4 140,0
   Agriculture, industrie (y c. construction) 30,8 30,7 1,0 5,6 10,0 10,8 1,7 1,4 30,5
   Résidentiel, tertiaire 66,5 66,7 0,1 8,6 18,9 26,3 9,9 2,0 65,8
   Transports 43,4 43,8 /// 39,7 0,1 0,9 3,0 /// 43,8
Consommation finale non énergétique 14,4 13,9 0,3 11,9 1,1 /// /// /// 13,3
Consommation totale d'énergie primaire4 252,9 253,8 8,5 69,6 38,2 109,2 20,1 /// 245,7
dont corrections climatiques 7,3 4,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -0,1
  • 1. Le nucléaire est comptabilisé en équivalent primaire à la production (chaleur dégagée par la réaction nucléaire, puis convertie en électricité).
  • 2. Énergies renouvelables thermiques : biomasse solide (bois-énergie, résidus agricoles et agroalimentaires), biogaz, biocarburants, géothermie, solaire thermique, pompes à chaleur.
  • 3. La chaleur (vendue) est distinguée des autres énergies, alors que dans les éditions antérieures, les consommations de combustibles utilisées pour produire cette chaleur étaient considérées comme des consommations finales (réparties entre consommateurs au prorata de leurs volumes d'achat de chaleur).
  • 4. Corrigée des variations climatiques.
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : SDES.

Figure 2Structure de la consommation d'énergie primaire

en %
Structure de la consommation d'énergie primaire (en %) -
1990 2000 2010 2015 2016
Hydraulique, éolien, photovoltaïque 2,1 2,2 2,4 2,8 3,2
ENRt1 et déchets 5,1 4,4 6,3 7,4 8,2
Nucléaire2 34,3 40,0 42,0 42,9 41,3
Gaz 11,8 14,4 15,4 14,6 15,6
Pétrole 37,9 33,1 29,5 28,6 28,3
Charbon 8,9 5,9 4,4 3,6 3,5
Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
  • 1. Énergies renouvelables thermiques : biomasse solide (bois-énergie, résidus agricoles et agroalimentaires), biogaz, biocarburants, géothermie, solaire thermique, pompes à chaleur.
  • 2. L’énergie nucléaire est comptabilisée en équivalent primaire à la production (chaleur dégagée par la réaction nucléaire, puis convertie en électricité), déduction faite du solde exportateur d'électricité.
  • Note : énergie primaire corrigée des variations climatiques.
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : SDES.

Figure 3Part des filières dans la production d'énergie primaire renouvelable en 2016

en %
Part des filières dans la production d'énergie primaire renouvelable en 2016 (en %) -
Part des filières
Bois-énergie 42
Hydraulique 20
Biocarburants 9
Autres1 9
Pompes à chaleur 8
Éolien 7
Déchets urbains renouvelables 5
  • 1. Biogaz, résidus agricoles, solaire thermique, géothermie, solaire photovoltaïque et énergies marines.
  • Source : SDES.

Figure 3Part des filières dans la production d'énergie primaire renouvelable en 2016

  • 1. Biogaz, résidus agricoles, solaire thermique, géothermie, solaire photovoltaïque et énergies marines.
  • Source : SDES.

Figure 4Production et consommation intérieure brute d'énergie dans l'UE en 2015

en millions de tep
Production et consommation intérieure brute d'énergie dans l'UE en 2015 (en millions de tep) -
Production Consommation intérieure brute Taux d'indépendance énergétique1 en %
Allemagne 119,8 314,2 38,1
Autriche 11,9 33,2 35,9
Belgique 10,4 54,2 19,1
Bulgarie 12,0 18,5 64,8
Chypre 0,1 2,3 5,3
Croatie 4,4 8,5 51,5
Danemark 15,7 16,8 93,7
Espagne 33,4 121,4 27,5
Estonie 5,6 6,3 88,8
Finlande 17,5 33,2 52,9
France 136,7 252,6 54,1
Grèce 8,5 24,4 34,7
Hongrie 11,2 25,2 44,4
Irlande 1,9 14,2 13,5
Italie 36,1 156,2 23,1
Lettonie 2,3 4,4 53,4
Lituanie 1,6 6,9 22,9
Luxembourg 0,1 4,2 3,5
Malte 0,0 0,8 2,0
Pays-Bas 47,6 77,6 61,4
Pologne 67,3 95,4 70,6
Portugal 5,3 23,0 23,1
Rép. tchèque 28,8 42,4 67,8
Roumanie 26,7 32,4 82,2
Royaume-Uni 118,3 190,7 62,0
Slovaquie 6,3 16,4 38,5
Slovénie 3,4 6,6 51,5
Suède 33,6 45,5 74,0
UE 766,6 1 627,5 47,1
  • 1. Calculé comme le rapport de la production à la consommation.
  • Sources : Eurostat (extraction du 21 novembre 2017), SDES.

Avertissement

Sauf mention contraire, les données nationales se réfèrent à la France métropolitaine et aux cinq départements d’outre-mer (sauf mention contraire Mayotte est inclus dans les données de la France).

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d’une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Les comparaisons internationales s’appuient en général sur les données issues d’organismes internationaux (Eurostat, ONU, etc.) qui peuvent diverger des sources produites par les instituts nationaux de statistiques, notamment pour l’Insee, pour les données françaises. En effet, ces organismes effectuent souvent des ajustements de champ ou de méthode, d’ampleur souvent réduite, afin de produire des données comparables d’un pays à l’autre.

Sauf précision contraire, les indicateurs relatifs à l’Union européenne (UE) figurant dans cet ouvrage portent sur l’UE à 28.

Définitions

Énergie primaire : ensemble des produits énergétiques non transformés, exploités directement ou importés. Ce sont principalement le pétrole brut, les schistes bitumineux, le gaz naturel, les combustibles minéraux solides, la biomasse, le rayonnement solaire, l'énergie hydraulique, l'énergie du vent, la géothermie et l'énergie tirée de la fission de l'uranium.

Tonne d'équivalent pétrole (tep) : quantité d’énergie contenue dans une tonne de pétrole brut. Cette unité est utilisée pour exprimer dans une unité commune la valeur énergétique des diverses sources d’énergie. Selon les conventions internationales, une tonne d'équivalent pétrole équivaut par exemple à 1 616 kg de houille, 1 069 m3 de gaz d'Algérie ou 954 kg d'essence moteur. Pour l'électricité, 1 tep vaut 11,63 MWh.

Taux d’indépendance énergétique : rapport entre la production nationale d'énergie primaire (charbon, pétrole, gaz naturel, nucléaire, énergies renouvelables et déchets) et la consommation nationale d’énergie primaire, une année donnée.

Consommation d’énergie corrigée des variations climatiques : la consommation d’énergie pour le chauffage est plus forte quand l’hiver est plus rigoureux. C’est une évidence qui ne présente pas un grand intérêt pour l’analyse dans la mesure où elle ne traduit pas un changement des comportements. Pour mieux analyser les évolutions, on calcule des consommations « corrigées des variations climatiques » (primaire et finale). C’est-à-dire qu’on évalue ce qu’aurait été la consommation si les températures avaient été conformes à la moyenne de référence 1986-2015. On obtient un résultat théorique, qui dépend de la méthode utilisée, et qui complète la consommation « réelle », celle qui est observée.

Énergies renouvelables (EnR) : énergies dérivées de processus naturels en perpétuel renouvellement. Il existe plusieurs formes d’énergies renouvelables, dérivées directement ou indirectement du soleil ou de la chaleur produite au plus profond de la Terre, notamment l’énergie générée par le soleil, le vent, la biomasse solide, la chaleur terrestre, l’eau des fleuves, des lacs, des mers et des océans, le biogaz et les biocarburants liquides. On distingue les énergies renouvelables électriques des énergies renouvelables thermiques. Les énergies renouvelables électriques correspondent aux filières de production primaire d’électricité : hydraulique (hors stations de transfert d’énergie par pompage), éolien, énergies marines (marémotrice), solaire photovoltaïque. Les énergies renouvelables thermiques regroupent les filières pour lesquelles l’énergie est produite sous forme de chaleur, avant d’être éventuellement convertie sous une autre forme (en électricité ou en force motrice notamment) : bois de chauffage (ramassé ou commercialisé), géothermie, solaire thermique, résidus de bois et de récoltes, biogaz, biocarburants, pompes à chaleur, déchets urbains et industriels biodégradables (quelle que soit leur nature).

Électricité : vecteur d’énergie ayant de multiples usages. L’électricité peut être produite à partir de diverses sources primaires (nucléaire, combustibles fossiles ou renouvelables, géothermie, hydraulique, énergie éolienne, photovoltaïque etc.).

Énergie finale : l'énergie finale ou disponible est l'énergie livrée au consommateur pour sa consommation finale (essence à la pompe, électricité au foyer, etc.).

Énergie nucléaire : énergie dégagée, sous forme de chaleur, par la fission de noyaux d’uranium dans des réacteurs. Cette énergie, considérée comme primaire, est transformée secondairement en électricité (avec un rendement fixé conventionnellement à 33 %).