Tableaux de l'économie française Édition 2018

Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France.

Insee Références
Paru le :Paru le27/02/2018
Tableaux de l'Économie Française- Février 2018
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Sommaire

Utilisation des ressources

Insee Références

Paru le :27/02/2018

Présentation

La sobriété de l'utilisation des ressources est un des quatre enjeux de la qui a été adoptée en Conseil des ministres le 4 février 2015. Pour y répondre, elle invite à s'engager dans l' et sobre en carbone en mettant en place une politique industrielle plus économe en ressource, en limitant la production de et en les recyclant, en s'appuyant davantage sur les énergies renouvelables et en préservant quantitativement et qualitativement les masses d'eau continentales.

En 2014, la s’élève en France à 772 millions de tonnes, son niveau le plus bas depuis une vingtaine d’années. Les minéraux non métalliques constituent près de la moitié des matières consommées en France, devant la biomasse (un tiers des tonnages), les combustibles fossiles puis les minerais métalliques et produits principalement métalliques. La poursuit sa progression, en raison d’une évolution de la DMC plus lente que celle du PIB, notamment en matériaux de construction.

Près de 325 millions de tonnes de déchets sont produits en France en 2014, dont 70 % issus du secteur de la construction et 9 % des ménages. Les collectés en 2015 (hors déblais et gravats) représentent 34 millions de tonnes, dont la moitié par le biais de la collecte sélective. La mise en décharge des déchets municipaux baisse tendanciellement. Dans le même temps, la part des déchets recyclés passe de 18 % en 2005 à 26 % en 2015. Le taux de de valorisation organique des déchets ménagers atteint 44 %.

En réponse à la , la France s’était fixé comme objectif un bon état pour deux tiers de ses masses d’eau continentales en 2015. Selon l’état des lieux de 2016, cet objectif est atteint pour les eaux souterraines, avec 69 % de masses d’eau en bon et 90 % en bon . Pour les eaux de surface, avec 44 % de masses d'eau en bon et 63 % en bon état chimique, ce n’est pas encore le cas.

La part des dans la consommation finale brute d’énergie en France s’élève à 15,7 % en 2016. Cette part a progressé d’un peu plus de 6 points depuis 2005, dont 0,5 point entre 2015 et 2016. La croissance importante des EnR depuis 2005 est principalement due à l’essor des biocarburants, des pompes à chaleur et de la filière éolienne. Le développement du solaire photovoltaïque et de la solide pour le chauffage y contribue également. Toutefois, le rythme global de développement des EnR doit accélérer pour atteindre l’objectif fixé par l’Union européenne à la France d’une part de 23 % dans la consommation finale brute à l’horizon 2020.

Tableaux et graphiques

Figure 1Consommation intérieure de matières et productivité matières

en millions de tonnes
Consommation intérieure de matières et productivité matières (en millions de tonnes) -
1990 1995 2000 2005 2010 2012 (r) 2013 (r) 2014
Biomasse 204,1 216,8 249,2 228,0 226,6 239,3 235,6 259,0
Minerais métalliques et produits principalement métalliques 29,6 22,8 23,3 18,7 15,0 14,5 16,9 18,2
Minéraux non métalliques 446,3 416,8 459,5 451,7 394,6 388,8 390,6 367,5
Combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel) 145,9 139,1 149,1 153,5 138,8 133,5 135,2 122,3
Autres 5,2 3,5 3,1 5,1 6,1 5,8 5,3 5,2
Consommation intérieure apparente de matières (DMC) 831,1 798,9 884,1 857,0 781,1 781,9 783,6 772,2
Productivité matière (PIB en volume/DMC, €/kg) 1,7 1,9 2,0 2,2 2,6 2,6 2,6 2,8
DMC/habitant (en t/hab) 14,3 13,5 14,6 13,7 12,1 12,0 11,9 11,7
  • r : données révisées.
  • Sources : DGDDI ; Sessi (jusqu'en 2008) ; SDES ; SSP, Agreste ; Unicem.

Figure 2État des masses d'eau au regard de la directive-cadre sur l'eau en 2016

en % des masses d'eau
État des masses d'eau au regard de la directive-cadre sur l'eau en 2016 (en % des masses d'eau) -
Eau de surface Eau souterraine
État écologique1 État chimique1 État quantitatif1 État chimique
Très bon 8,2 /// /// ///
Bon 36,0 62,9 89,8 69,1
Moyen 39,4 /// /// ///
Médiocre 12,4 /// /// ///
Mauvais 3,6 15,9 10,2 30,9
Indéterminé 0,4 21,2 0,0 0,0
Total 100,0 100,0 100,0 100,0
  • /// : absence de résultat due à la nature des choses.
  • 1. Voir définitions en annexes.
  • Sources : Agences et offices de l'Eau ; directions régionales de l'environnement ; délégations de bassins ; Onema ; ministère en charge de l'environnement.

Figure 3Production de déchets en France en 2014

en millions de tonnes
Production de déchets en France en 2014 (en millions de tonnes) -
Déchets minéraux non dangereux Déchets non minéraux non dangereux Déchets dangereux Total
Agriculture et pêche /// 1,0 0,3 1,3
Industrie 4,5 18,5 2,7 25,7
Construction 212,3 12,5 2,9 227,6
Tertiaire 0,8 17,4 1,4 19,6
Traitement des déchets, assainissement, dépollution 3,2 15,4 3,3 21,8
Ménages 2,8 25,4 0,2 28,4
Total 223,5 90,2 10,8 324,5
  • /// : absence de résultat due à la nature des choses.
  • Note : données révisées.
  • Source : SDES.

Figure 4Devenir des déchets ménagers et assimilés par mode de traitement

en millions de tonnes
Devenir des déchets ménagers et assimilés par mode de traitement (en millions de tonnes) -
Mise en décharge Incinération Valorisation organique Recyclage
2005 11,5 11,8 4,0 6,1
2007 11,1 11,7 5,0 6,8
2009 9,6 11,9 5,4 7,5
2011 8,9 12,3 5,6 8,0
2013 7,9 12,1 5,9 8,3
2015 7,2 12,2 6,2 8,8
  • Note : données révisées.
  • Champ : hors déblais et gravats.
  • Sources : Ademe ; SDES.

Figure 4Devenir des déchets ménagers et assimilés par mode de traitement

  • Note : données révisées.
  • Champ : hors déblais et gravats.
  • Sources : Ademe ; SDES.

Figure 5Consommation finale brute d'énergie renouvelable par filière

en milliers de
Consommation finale brute d'énergie renouvelable par filière (en milliers de tep ) -
2005 2016 (p)
Hydraulique renouvelable normalisé 5 686 5 171
Éolien normalisé 96 1 936
Solaire photovoltaïque 2 744
Énergies marines 41 43
Géothermie électrique et thermique 115 133
Solaire thermique 49 164
Pompes à chaleur 203 2 178
Biomasse et déchets 8 506 10 247
Biogaz 90 346
Carburants renouvelables 591 3 115
Consommation finale brute d'EnR1 15 379 24 077
  • p : données provisoires.
  • 1. Énergies renouvelables.
  • Source : SDES.

Figure 6Déchets municipaux générés et part des énergies renouvelables dans l'UE

Déchets municipaux générés et part des énergies renouvelables dans l'UE -
Déchets municipaux générés en kg par habitant Part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d'énergie en %
2005 (r) 2015 2005 (r) 2015
Allemagne 565 625 6,7 14,6
Autriche 575 560 23,9 33,0
Belgique 482 418 2,3 7,9
Bulgarie 588 419 9,4 18,2
Chypre 688 638 3,1 9,4
Croatie 336 393 23,8 29,0
Danemark 736 789 16,0 30,8
Espagne 588 434 8,4 16,2
Estonie 433 359 17,5 28,6
Finlande 478 500 28,8 39,3
France 530 501 9,5 15,2
Grèce 442 485 7,0 15,4
Hongrie 461 377 4,5 14,5
Irlande1 731 587 2,9 9,2
Italie 546 486 7,5 17,5
Lettonie 320 404 32,3 37,6
Lituanie 387 448 16,8 25,8
Luxembourg 672 625 1,4 5,0
Malte 623 624 0,2 5,0
Pays-Bas 599 523 2,5 5,8
Pologne 319 286 6,9 11,8
Portugal2 452 453 19,5 28,0
Rép. tchèque 289 316 7,1 15,1
Roumanie 383 247 17,3 24,8
Royaume-Uni 581 485 1,3 8,2
Slovaquie 273 329 6,4 12,9
Slovénie 494 449 16,0 22,0
Suède 477 447 40,6 53,9
UE 515 476 9,0 16,7
  • r : données révisées.
  • 1. Données 2012 pour les déchets municipaux.
  • 2. Données 2014 pour les déchets municipaux.
  • Source : Eurostat (extraction du 31 octobre 2017).

Avertissement

Sauf mention contraire, les données nationales se réfèrent à la France métropolitaine et aux cinq départements d’outre-mer (sauf mention contraire Mayotte est inclus dans les données de la France).

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d’une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Les comparaisons internationales s’appuient en général sur les données issues d’organismes internationaux (Eurostat, ONU, etc.) qui peuvent diverger des sources produites par les instituts nationaux de statistiques, notamment pour l’Insee, pour les données françaises. En effet, ces organismes effectuent souvent des ajustements de champ ou de méthode, d’ampleur souvent réduite, afin de produire des données comparables d’un pays à l’autre.

Sauf précision contraire, les indicateurs relatifs à l’Union européenne (UE) figurant dans cet ouvrage portent sur l’UE à 28.

Définitions

Stratégie nationale de transition écologique vers un développement durable 2015-2020 (SNTEDD) : issue des engagements pris au niveau international lors du Sommet de la Terre à Rio en 1992 et adoptée en Conseil des ministres le 4 février 2015, cette troisième stratégie succède à la stratégie nationale de développement durable 2010-2013 et fixe le nouveau cap en matière de développement durable. Elle identifie quatre enjeux écologiques majeurs : le changement climatique, la perte accélérée de la biodiversité, la raréfaction des ressources et les risques sanitaires environnementaux et propose des actions et leviers pour que la société s’engage dans la voie de la transition écologique vers un développement durable. Elle est assortie d’un ensemble de 39 indicateurs essentiels et de 33 indicateurs complémentaires pour en assurer le suivi.

Économie circulaire : système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en développant le bien-être des individus. Le concept d’économie circulaire est apparu dans les années 1970.

Déchet : toute substance ou tout objet ou plus généralement tout bien meuble dont le détenteur se défait ou dont il a l’intention de se défaire (article L. 541-1-1 du Code de l’environnement). Les déchets municipaux comprennent les déchets des ménages et ceux des artisans et commerçants, collectés en même temps ; les déchets des ménages sont estimés à partir des déchets municipaux ; les ordures en mélange ou « ordures ménagères résiduelles » correspondent au contenu de la poubelle ordinaire ; la collecte séparative comprend les emballages, les journaux-magazines, les encombrants et les déchets verts hors déchèterie.

Consommation intérieure de matières (DMC, Domestic Material Consumption ) : quantité de matières effectivement consommée par la population présente sur le territoire (DMC = extraction intérieure + importations – exportations).

Productivité matières : rapport entre le produit intérieur brut (PIB) exprimé en volume (i.e. hors évolution des prix) et la consommation intérieure apparente de matières de l’économie ; cet indicateur exprime le PIB généré en moyenne pour chaque unité de matières consommées.

Déchets municipaux : regroupent les déchets collectés par les municipalités provenant des ménages ou des activités économiques (déchets ménagers et assimilés).

Recyclage : toute opération de valorisation par laquelle les déchets, y compris les déchets organiques, sont retraités en substances, matières ou produits aux fins de leur fonction initiale ou à d’autres fins. Les opérations de valorisation énergétique des déchets, celles relatives à la conversion des déchets en combustible et les opérations de remblaiement ne peuvent pas être qualifiées d’opérations de recyclage.

Directive-cadre sur l’eau (DCE) : directive du Conseil et du Parlement européen du 23 octobre 2000 définissant un cadre pour la gestion et la protection des eaux par grand bassin hydrographique au plan européen.

État chimique de l’eau : état de l’eau évalué par sa concentration de polluants en regard des normes fixées par la directive-cadre sur l’eau (DCE).

État quantitatif de l’eau : expression du degré d’incidence des captages directs et indirects sur une masse d’eau souterraine, évaluée en regard des normes fixées par la directive-cadre sur l’eau (DCE).

État écologique de l’eau : expression de la qualité de la structure et du fonctionnement des écosystèmes aquatiques associés aux eaux de surface, évaluée en regard des normes fixées par la directive-cadre sur l’eau (DCE).

Énergies renouvelables (EnR) : énergies dérivées de processus naturels en perpétuel renouvellement. Il existe plusieurs formes d’énergies renouvelables, dérivées directement ou indirectement du soleil ou de la chaleur produite au plus profond de la Terre, notamment l’énergie générée par le soleil, le vent, la biomasse solide, la chaleur terrestre, l’eau des fleuves, des lacs, des mers et des océans, le biogaz et les biocarburants liquides. On distingue les énergies renouvelables électriques des énergies renouvelables thermiques. Les énergies renouvelables électriques correspondent aux filières de production primaire d’électricité : hydraulique (hors stations de transfert d’énergie par pompage), éolien, énergies marines (marémotrice), solaire photovoltaïque. Les énergies renouvelables thermiques regroupent les filières pour lesquelles l’énergie est produite sous forme de chaleur, avant d’être éventuellement convertie sous une autre forme (en électricité ou en force motrice notamment) : bois de chauffage (ramassé ou commercialisé), géothermie, solaire thermique, résidus de bois et de récoltes, biogaz, biocarburants, pompes à chaleur, déchets urbains et industriels biodégradables (quelle que soit leur nature).

Biomasse : ensemble des matières organiques pouvant devenir des sources d'énergie. Elles peuvent être utilisées soit directement (bois énergie) soit après une méthanisation de la matière organique (biogaz) ou de nouvelles transformations chimiques (biocarburant). Elles peuvent aussi être utilisées pour le compostage.

Tonne d'équivalent pétrole (tep) : quantité d’énergie contenue dans une tonne de pétrole brut. Cette unité est utilisée pour exprimer dans une unité commune la valeur énergétique des diverses sources d’énergie. Selon les conventions internationales, une tonne d'équivalent pétrole équivaut par exemple à 1 616 kg de houille, 1 069 m3 de gaz d'Algérie ou 954 kg d'essence moteur. Pour l'électricité, 1 tep vaut 11,63 MWh.