Tableaux de l'économie française Édition 2018

Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France.

Insee Références
Paru le :Paru le27/02/2018
Tableaux de l'Économie Française- Février 2018
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Sommaire

Durée et organisation du temps de travail

Insee Références

Paru le :27/02/2018

Présentation

Entre 1950 et 2016, la de l’ensemble des salariés a diminué de 23 % en France. Jusqu’au milieu des années 1960, cette durée a peu varié, et c’est à partir de 1965 et jusqu’en 1982 qu’une part importante de la baisse intervient, en grande partie en raison de réductions collectives (4e semaine de congés payés en 1968, 5e semaine et 39 h en 1981). La durée du travail s’est à nouveau repliée dans les années 1990 avec l’accroissement du puis avec le passage à 35 h, avant de se stabiliser à partir de 2002.

Représentant à peine plus d’un emploi sur vingt à la fin des années 1960, le travail à temps partiel concerne un emploi sur dix à partir de 1983 et près d’un emploi sur cinq en 2016. Le taux de temps partiel en France (19 % en 2016), est proche de la moyenne de l’Union européenne (20 %) mais en-deçà de celui des Pays-Bas qui culmine à 51 %. Comme en Europe, le travail à temps partiel est majoritairement féminin en France. Parmi les salariés hors apprentis, il concerne 31 % des femmes contre 8 % des hommes. Dans une forte proportion (44 %), le temps partiel est « subi » et constitue une composante du . Les emplois à temps partiel sont souvent occupés aussi par les jeunes, les seniors et les salariés peu qualifiés et faiblement diplômés.

Certaines personnes en activité, qu’elles soient à temps complet ou à temps partiel, pratiquent des . En 2016, le travail du samedi est le plus fréquemment cité (35 % des salariés), suivi du travail du soir (24 % des salariés). La proportion des non-salariés travaillant le week-end et ayant des horaires tardifs ou variables d’une semaine à l’autre est supérieure à celle des salariés. Parmi les salariés, les cadres déclarent travailler chez eux et le soir plus souvent que la moyenne. Les employés, quant à eux, travaillent en forte proportion le samedi (46 %) et à un degré moindre le dimanche (25 %). Les ouvriers sont, pour leur part, plus concernés que la moyenne par le travail de nuit (14 %) et les horaires alternés (15 %). Les horaires atypiques concernent principalement les professions qui assurent la continuité de la vie sociale, la permanence des services de soins et la sécurité des personnes. Par ailleurs, les femmes et les hommes n’exerçant pas les mêmes professions, ils ne subissent pas les mêmes contraintes d’horaires. Ainsi, les hommes employés (policiers, pompiers, agents de sécurité, etc.) déclarent plus souvent travailler en fin de semaine que les femmes employées (agents de services hospitaliers, aides soignantes, etc.).

En 2016, sur une fenêtre d’observation d’un mois, 21 % des personnes ayant un emploi ont travaillé au moins un dimanche : 19 % des salariés et 37 % des non-salariés. Les salariés travaillant le dimanche sont presque toujours concernés par le travail du samedi et souvent par les horaires tardifs ou variables.

Tableaux et graphiques

Figure 1Horaires de travail atypiques et organisation du travail en 2016

en %
Horaires de travail atypiques et organisation du travail en 2016 (en %)
Travail1 Horaires alternés5 Horaires variables d'une semaine à l'autre
le soir2 la nuit3 le samedi le dimanche au domicile4
Catégorie socioprofessionnelle
   Cadres et professions intellectuelles supérieures 34 7 29 18 37 1 18
   Professions intermédiaires 24 8 32 18 18 5 16
   Employés 21 9 46 25 3 5 22
   Ouvriers 20 14 28 12 1 15 15
Selon la durée du travail
   Temps complet 25 11 34 19 14 8 17
   Temps partiel 19 5 37 20 10 2 22
Ensemble des salariés 24 10 35 19 13 7 18
Ensemble des non-salariés 41 10 69 37 40 0 37
  • 1. Au moins une fois au cours des 4 semaines précédant l’enquête Emploi.
  • 2. Entre 20 heures et minuit.
  • 3. Entre minuit et 5 heures.
  • 4. S'il n'est pas le lieu de travail.
  • 5. 2x8, 3x8, équipe, etc.
  • Lecture : 19 % des salariés travaillent au moins un dimanche sur une période de 4 semaines au cours de l’année 2016.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes ayant un emploi, âgées de 15 ans ou plus à la date de l’enquête Emploi.
  • Source : Insee, enquête Emploi.

Figure 2Temps partiel des salariés (hors apprentis) selon le sexe en 2016

en %
Temps partiel des salariés (hors apprentis) selon le sexe en 2016 (en %) -
Femmes Hommes Ensemble
Actifs salariés (en milliers) 11 612 11 451 23 063
Salariés à temps complet 69,4 92,3 80,7
Salariés à temps partiel 30,6 7,7 19,3
   moins de 15 heures 4,6 1,3 2,9
   de 15 à 29 heures 16,2 4,3 10,3
   30 heures ou plus 9,6 1,7 5,7
   non renseigné 0,2 0,4 0,4
  • Champ : France hors Mayotte, population des ménages, personnes de 15 ans ou plus ayant un emploi salarié, hors contrats d'apprentissage.
  • Source : Insee, enquête Emploi.

Figure 3Sous-emploi selon le sexe et l'âge en 2016

Sous-emploi selon le sexe et l'âge en 2016 ( )
15-24 ans 25-49 ans 50 ans ou plus Femmes Hommes Ensemble
Nombre de personnes en sous-emploi (en milliers) 248 1 017 459 1 209 515 1 724
Part du sous-emploi (en %) 11,9 6,2 5,7 9,4 3,7 6,5
  • Lecture : en 2016, 515 000 hommes sont en sous-emploi, soit 3,7 % des hommes en emploi âgés de 15 ans ou plus.
  • Champ : France hors Mayotte, population des ménages, personnes en emploi de 15 ans ou plus.
  • Source : Insee, enquête Emploi.

Figure 4Heures supplémentaires déclarées par salarié entre 2006 et 2016

en nombre moyen d'heures par trimestre
Heures supplémentaires déclarées par salarié entre 2006 et 2016 (en nombre moyen d'heures par trimestre) -
Ensemble Salariés avec durée du travail à 35 heures Salariés avec durée du travail supérieure à 35 heures
T1 2006 5,9 3,5 15,6
T2 2006 6,2 3,7 16,5
T3 2006 6,1 3,7 16,1
T4 2006 6,9 4,4 16,8
T1 2007 6,3 3,8 16,7
T2 2007 6,9 4,2 18,0
T3 2007 7,0 4,2 18,3
T4 2007 9,1 5,3 24,6
T1 2008 9,0 5,2 25,1
T2 2008 9,5 5,6 26,0
T3 2008 9,6 5,7 26,2
T4 2008 10,4 6,2 28,3
T1 2009 9,2 5,4 25,6
T2 2009 9,4 5,5 26,4
T3 2009 9,4 5,5 26,9
T4 2009 10,5 6,5 28,7
T1 2010 9,6 5,8 27,1
T2 2010 10,2 6,4 28,0
T3 2010 10,2 6,4 28,0
T4 2010 11,3 7,0 30,2
T1 2011 10,6 6,5 28,6
T2 2011 11,0 7,0 29,0
T3 2011 10,7 6,7 28,2
T4 2011 11,3 7,2 29,5
T1 2012 10,5 6,6 27,7
T2 2012 10,8 6,7 28,7
T3 2012 10,2 6,3 27,8
T4 2012 10,6 6,4 27,8
T1 2013 9,7 5,7 26,9
T2 2013 10,1 6,0 27,5
T3 2013 10,1 6,0 27,6
T4 2013 10,6 6,3 28,6
T1 2014 9,9 6,0 26,7
T2 2014 10,0 6,0 26,9
T3 2014 10,0 6,1 26,8
T4 2014 10,5 6,5 27,1
T1 2015 9,8 6,0 25,6
T2 2015 10,1 6,1 26,3
T3 2015 10,1 6,1 26,7
T4 2015 10,8 6,7 27,3
T1 2016 9,9 5,9 25,5
T2 2016 9,8 6,1 24,2
T3 2016 9,9 6,1 25,2
T4 2016 10,2 6,5 24,1
  • Champ : France métropolitaine, salariés à temps complet dans des entreprises de dix salariés ou plus des secteurs concurrentiels.
  • Source : Dares, enquêtes Acemo.

Figure 4Heures supplémentaires déclarées par salarié entre 2006 et 2016

  • Champ : France métropolitaine, salariés à temps complet dans des entreprises de dix salariés ou plus des secteurs concurrentiels.
  • Source : Dares, enquêtes Acemo.

Figure 5Durée annuelle du travail des salariés entre 1950 et 2016

en heures annuelles par salarié
Durée annuelle du travail des salariés entre 1950 et 2016 (en heures annuelles par salarié) -
Ensemble
1950 1 846
1951 1 882
1952 1 862
1953 1 848
1954 1 867
1955 1 866
1956 1 838
1957 1 831
1958 1 825
1959 1 828
1960 1 847
1961 1 839
1962 1 858
1963 1 854
1964 1 870
1965 1 865
1966 1 866
1967 1 841
1968 1 821
1969 1 769
1970 1 760
1971 1 764
1972 1 724
1973 1 716
1974 1 693
1975 1 672
1976 1 701
1977 1 670
1978 1 643
1979 1 643
1980 1 638
1981 1 622
1982 1 549
1983 1 533
1984 1 527
1985 1 501
1986 1 499
1987 1 514
1988 1 524
1989 1 513
1990 1 514
1991 1 504
1992 1 507
1993 1 501
1994 1 500
1995 1 482
1996 1 479
1997 1 475
1998 1 467
1999 1 465
2000 1 445
2001 1 430
2002 1 401
2003 1 407
2004 1 430
2005 1 433
2006 1 417
2007 1 437
2008 1 447
2009 1 431
2010 1 439
2011 1 446
2012 1 441
2013 1 428
2014 1 425
2015 1 427
2016 1 423
  • Source : Insee, comptes nationaux - base 2010.

Figure 5Durée annuelle du travail des salariés entre 1950 et 2016

  • Source : Insee, comptes nationaux - base 2010.

Figure 6Durée du travail hebdomadaire et temps partiel dans l'UE en 2016

Durée du travail hebdomadaire et temps partiel dans l'UE en 2016 ( ) -
Durée habituelle hebdomadaire en heures1 Salariés à temps partiel en % de l'emploi total
Non salariés Salariés Femmes Hommes Ensemble
Allemagne 48,7 40,4 47,2 11,1 27,9
Autriche 52,5 41,4 47,7 11,8 28,7
Belgique 53,8 39,2 42,3 10,2 25,1
Bulgarie 43,6 41,0 2,5 1,9 2,2
Chypre 47,6 41,7 16,5 12,2 14,3
Croatie 44,1 40,3 8,0 5,4 6,6
Danemark 47,0 37,8 37,7 18,5 27,5
Espagne 47,9 39,9 24,1 7,8 15,2
Estonie 43,0 40,3 14,9 7,6 11,2
Finlande 46,5 39,1 21,3 11,6 16,3
France 51,2 39,0 30,1 8,2 18,8
Grèce 51,0 41,2 13,8 7,0 9,9
Hongrie 42,1 40,5 7,3 3,5 5,2
Irlande 49,3 39,1 33,8 13,1 22,6
Italie 45,8 38,8 32,8 8,7 18,8
Lettonie 41,8 40,4 11,7 6,7 9,3
Lituanie 40,4 39,7 10,0 6,0 8,0
Luxembourg 47,8 40,4 35,1 6,5 19,4
Malte 47,4 40,5 26,8 7,1 14,8
Pays-Bas 48,8 39,0 76,6 28,1 50,5
Pologne 46,5 41,1 10,4 4,4 7,1
Portugal 48,5 41,1 13,9 10,1 11,9
Rép. tchèque 46,7 40,7 11,1 3,3 6,7
Roumanie 38,9 40,7 9,2 8,1 8,6
Royaume-Uni 45,8 42,3 42,1 13,3 26,8
Slovaquie 45,2 40,7 8,2 4,3 6,0
Slovénie 45,2 40,8 13,7 6,6 9,9
Suède 48,0 39,9 36,8 15,2 25,6
UE 47,3 40,3 32,6 10,0 20,4
  • 1. Personnes travaillant à temps complet.
  • Champ : population de 15 ans ou plus.
  • Source : Eurostat (extraction du 7 novembre 2017).

Avertissement

Sauf mention contraire, les données nationales se réfèrent à la France métropolitaine et aux cinq départements d’outre-mer (sauf mention contraire Mayotte est inclus dans les données de la France).

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d’une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Les comparaisons internationales s’appuient en général sur les données issues d’organismes internationaux (Eurostat, ONU, etc.) qui peuvent diverger des sources produites par les instituts nationaux de statistiques, notamment pour l’Insee, pour les données françaises. En effet, ces organismes effectuent souvent des ajustements de champ ou de méthode, d’ampleur souvent réduite, afin de produire des données comparables d’un pays à l’autre.

Sauf précision contraire, les indicateurs relatifs à l’Union européenne (UE) figurant dans cet ouvrage portent sur l’UE à 28.

Définitions

Durée annuelle du travail des salariés : temps de travail réellement effectué par les salariés au cours de l’année. Elle est calculée au niveau de la branche. Elle tient compte de la durée hebdomadaire théorique d'un temps complet, du nombre de semaines dans l'année et des corrections suivantes : travail à temps partiel, congés, chômage partiel, arrêts maladie, maternité et accidents du travail, grèves et heures supplémentaires dès lors que celles-ci sont déclarées et payées par l'employeur.

Temps partiel : temps de travail inférieur à la durée légale du travail ou à la durée conventionnelle si celle-ci est inférieure. Il doit obligatoirement faire l’objet d’un contrat de travail écrit. Le travail à temps partiel peut être mis en place sur l’initiative de l’employeur ou du salarié.

Sous-emploi : personnes actives occupées au sens du BIT qui :

    - soit travaillent à temps partiel, souhaitent travailler davantage, et sont disponibles pour le faire, qu'elles recherchent activement un emploi ou non ;

    - soit travaillent à temps partiel (et sont dans une situation autre que celle décrite ci-dessus) ou à temps complet, mais ont travaillé moins que d'habitude pendant la semaine de référence en raison de chômage partiel ou mauvais temps.

Horaires de travail atypiques : s’opposent aux horaires en journées standardisées (c’est-à-dire matin et après-midi, du lundi au vendredi). Dans l’enquête Emploi de l’Insee, les personnes déclarant avoir travaillé le samedi, le dimanche, le soir (entre 20h et minuit) ou la nuit (entre minuit et 5h), au moins une fois au cours des quatre semaines précédant l’interrogation, sont considérées comme ayant des horaires atypiques.

Durée collective hebdomadaire du travail : mesure l'horaire collectif de travail, commun à un groupe de salariés tel qu'il est affiché sur leur lieu de travail. Mesurée par enquête auprès des entreprises, elle ne s'applique qu'aux salariés à temps complet, la durée du travail des salariés à temps partiel étant fixée par le contrat de travail.

Durée légale du travail : fixée à 35 heures hebdomadaires ou 1 607 heures annuelles depuis le 1er janvier 2002 pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, c’est une durée de référence, un seuil au-delà duquel sont calculées les heures supplémentaires et en deçà, le chômage partiel. Il ne s’agit ni d’une durée minimale (les salariés peuvent être employés à temps partiel), ni d’un maximum : des heures supplémentaires peuvent être accomplies dans le respect des durées maximales au-delà desquelles aucun travail ne peut être demandé. La durée habituelle hebdomadaire du travail s’applique à une semaine normale sans événement exceptionnel (jour férié, congé, etc.) : elle inclut donc toutes les heures habituellement effectuées y compris les heures supplémentaires régulières, rémunérées ou non. La durée annuelle rémunérée des salariés cumule durée collective, heures supplémentaires rémunérées et congés payés.