Tableaux de l'économie française Édition 2017

Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France.

Insee Références
Paru le :Paru le02/03/2017
Tableaux de l'Économie Française- Mars 2017
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Sommaire

Indicateurs de richesse nationale

Insee Références

Paru le :02/03/2017

Présentation

Le de la France progresse en 2015 de 1,3 %, en accélération par rapport à 2014 (+ 0,6 %). Cette performance économique est légèrement en retrait de celle de l'Union européenne (UE) (+ 2,2 %, après + 1,6%). Toutefois, l'appréhension de la performance du pays ne saurait se limiter à ce seul indicateur. Les 10 adoptés par le gouvernement pour mettre en œuvre la loi visant à la prise en compte des nouveaux indicateurs de richesse dans la définition des politiques publiques éclairent trois enjeux majeurs que sont la cohésion sociale, la préparation de l'avenir et la qualité de vie.

Après le recul de 2013 (– 0,3 point) sous le triple effet de la diminution des revenus du patrimoine et de la hausse des impôts directs et sur les placements, les remontent légèrement en 2014 (+ 0,1 point), retrouvant un niveau proche d'avant la crise de 2008. La continue la baisse amorcée en 2013 pour atteindre 11,1 % en 2015, son plus bas niveau historique. Après une quasi stabilité entre 2009 et 2013, le poursuit la hausse amorcée en 2013 pour s’établir à 64,3%. Le taux de , quasi stable par rapport à 2014, s’élève à 8,9 %. Par rapport à la moyenne de ses partenaires européens, la France a une distribution des revenus moins inégalitaire, moins de sorties précoces mais un taux d’emploi légèrement inférieur à la moyenne de l’UE.

Avec un taux de 2,23 % du PIB en en 2015, globalement stable depuis 2012, la France se situe en deçà de l'objectif de 3 % de la stratégie de Lisbonne de 2002. Ce niveau est régulièrement dépassé par l'Autriche et les pays scandinaves et quasiment atteint par l’Allemagne. Le poids de la s'élève à 96,2 % du PIB en 2015, en hausse de 0,9 point par rapport à 2014. Il est plus élevé que la moyenne européenne. La pression sur l’environnement est appréciée par l' et l'. L'empreinte carbone, qui mesure les émissions de liées à notre consommation, s'établit à 11,9 tonnes par personne en 2015, en hausse par rapport à 2014 qui avait bénéficié d'un hiver particulièrement clément. L'artificialisation des sols, qui augmente à un rythme ralenti depuis 2008, est quasi stable en 2015 et s’établit à 9,4 % du territoire.

L’ s’élève en 2015 à 62,6 ans pour les hommes et 64,4 ans pour les femmes, au-dessus de la moyenne européenne. Elle recule un peu par rapport à l’année précédente en raison de l’épisode grippal de l’hiver 2015-2016. Enfin, la augmente légèrement entre 2014 et 2015, passant de 7,1 à 7,2 sur une échelle de 1 à 10. La France se place au niveau de la moyenne européenne.

Tableaux et graphiques

Indicateurs de richesse nationale

Indicateurs de richesse nationale ( ) -
20055 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Rappel de l'indicateur traditionnel
Évolution du PIB par habitant (en volume par rapport à l'année précédente et en %)
   France 0,8 1,5 1,6 -0,3 0,1 0,2 0,9
Dimension économique
1. Taux d'emploi des 15-64 ans (en %)
   France métropolitaine 63,8 64,0 63,9 64,0 64,0 64,2 64,3
2. Dépense de recherche / PIB (en %)
   France 2,04 2,18 2,19 2,23 2,24 2,24 2,23
3. Dette publique au sens de Maastricht (en % du PIB)
   France 67,1 81,7 85,2 89,6 92,4 95,3 96,2
Dimension sociale
4. Espérance de vie en bonne santé (en années)
   Hommes1 62,3 61,8 62,6 62,6 (p) 62,9 (p) 63,3 (p) 62,6
   Femmes1 64,6 63,3 63,4 63,7 (p) 64,2 (p) 64,1 (p) 64,4
5. Satisfaction dans la vie (note de 1 à 10)
   France métropolitaine nd 7,3 7,3 7,5 7,0 7,1 7,2
6. Inégalités de revenus
   France métropolitaine2 4,2 4,5 4,6 4,6 4,3 4,4 4,5
7. Taux de pauvreté en conditions de vie (en %)
   France métropolitaine 13,2 12,6 12,4 12,8 12,0 11,9 11,1
8. Sorties précoces du système scolaire (en % de la population des 18-24 ans)
   France3 12,5 12,7 12,3 11,8 9,7 9,0 9,2
Dimension environnementale
9. GES4 (en tonnes-équivalent CO2 par personne)
   France - Empreinte carbone nd 12,8 12,2 12,2 12,2 11,6 11,9
   France - Émission de GES4 8,8 7,9 7,5 7,4 7,4 6,9 nd
10. Artificialisation des sols (en % du territoire)
   France 8,3 8,9 9,0 9,1 9,2 9,3 9,4
  • nd : donnée non disponible.
  • p : donnée provisoire.
  • 1. Calcul Ined-Inserm avec la méthode Ehemu. La méthode française utilise l'information empirique sur la mortalité aux âges élevés. Elle s'écarte de la méthode utilisée par Eurostat qui ferme les tables de mortalité au-delà de 85 ans et modélise les années vécues au-delà par un modèle paramétrique.
  • 2. Estimation par un modèle de simulation pour l'année 2015.
  • 3. Rupture de séries en 2013 et 2014 pour la France.
  • 4. Gaz à effet de serre (GES).
  • 5. Donnée 2006 pour l'artificialisation des sols en France.
  • Note : les définitions des indicateurs sont fournies en annexe.
  • Sources : Insee ; SOeS ; SSP Agriculture ; Eurostat.

Indicateurs de richesse nationale dans quelques pays de l'UE

Indicateurs de richesse nationale dans quelques pays de l'UE ( ) -
Taux d'emploi des 15-64 ans Dépense intérieure de R&D1 Dette publique Espérance de vie en bonne santé, hommes3 Espérance de vie en bonne santé, femmes3 Satisfaction dans la vie (note de 1 à 10) Dispersion des revenus4 Pauvreté en conditions de vie Sorties précoces 7 Gaz à effet de serre Artificialisation des sols9
2015 en % 20152en % du PIB 2015 en % du PIB 2014 en années 2014 en années 2013 20145 20156 en % 2015 en % des 18-24 ans 2014 en te CO2 8 par personne 2012 en %
Allemagne 74,0 (e) (p) 2,87 71,2 56,4 56,5 7,3 4,8 10,7 10,1 11,12 7,2
Autriche 71,1 (e) (p) 3,07 86,2 57,6 57,8 7,8 4,0 8,2 7,3 8,94 4,9
Belgique 61,8 (p) 2,45 106,0 64,5 63,7 7,6 3,8 11,6 10,1 10,16 12,1
Bulgarie 62,9 (p) 0,96 26,7 62,0 66,1 4,8 7,1 49,1 13,4 7,92 nd
Croatie 55,8 0,85 86,7 58,6 60,0 6,3 5,2 33,8 2,8 5,78 nd
Danemark 73,5 (e) 3,03 40,2 60,3 61,4 8,0 4,1 8,0 7,8 8,99 6,9
Espagne 57,8 1,22 99,2 65,0 65,0 6,9 6,9 16,5 20,0 7,08 3,5
Finlande 68,5 2,90 63,1 58,7 57,5 8,0 3,6 7,7 9,2 10,81 1,6
France 63,8 (p) 2,23 96,2 63,4 64,2 7,1 4,3 11,1 9,2 6,92 5,2
Grèce 50,8 (p) 0,96 176,9 64,1 64,8 6,2 6,5 40,7 7,9 9,31 3,5
Hongrie 63,9 1,38 75,3 58,9 60,8 6,1 4,3 34,8 11,6 5,80 3,3
Irlande 63,3 (e) 1,51 93,8 66,3 67,5 7,4 4,8 22,6 6,9 12,60 3,9
Italie 56,3 (p) 1,33 132,7 62,5 62,3 6,7 5,8 22,6 14,7 6,89 7,0
Luxembourg 66,1 (p) 1,31 21,4 64,0 63,5 7,5 4,3 5,0 9,3 19,36 10,1
Pays-Bas 74,1 (p) 2,01 65,1 63,3 59,0 7,8 (p) 3,8 (p) 8,0 8,2 11,08 12,3
Pologne 62,9 1,00 51,3 59,8 62,7 7,3 4,9 16,8 5,3 10,00 3,3
Portugal 63,9 (p) 1,28 129,0 58,3 55,4 6,2 6,0 21,6 13,7 6,20 5,5
Rép. tchèque 70,2 (p) 1,95 41,1 63,4 65,0 6,9 3,5 13,4 6,2 11,75 4,4
Roumanie 61,4 0,49 38,4 59,0 59,0 7,1 8,3 39,5 19,1 5,51 2,1
Royaume-Uni 72,7 (e) (p) 1,7 89,2 63,4 64,2 7,3 5,2 14,1 10,8 8,11 6,0
Suède 75,5 (p) 3,26 43,4 73,6 73,6 8,0 3,8 2,8 7,0 5,61 1,6
UE 65,6 (p) 2,03 85,2 61,4 61,8 7,1 5,2 nd 11,0 8,43 4,3
  • nd : donnée non disponible.
  • e : donnée estimée.
  • p : donnée provisoire.
  • 1. La part de la dépense intérieure de R&D (DIRD) dans le PIB calculée par Eurostat peut s'éloigner légèrement du calcul OCDE, Eurostat convertissant les données de recherche en euros alors que l'OCDE les convertit en dollars PPA.
  • 2. Donnée 2014 pour l'Irlande.
  • 3. Rupture de série (donnée peu fiable) pour la Suède.
  • 4. La donnée est celle de l'année de perception du revenu et pas celle de l'enquête sur les revenus et les conditions de vie (Silc) comme le fait Eurostat.
  • 5. Donnée 2013 pour l'Irlande.
  • 6. Donnée 2014 pour la Croatie, l'Irlande et le Luxembourg.
  • 7. Rupture de série (donnée peu fiable) pour la Hongrie et le Luxembourg.
  • 8. Tonne-équivalent CO2.
  • 9. La définition de surface artificialisée est moins restrictive dans l'enquête européenne Terruti Luca que dans l'enquête française (par exemple les mines ne font pas partie des territoires artificialisés) ; la donnée 2012 est 5,2 % dans l'enquête européenne contre 9,4 % dans l'enquête française.
  • Note : les définitions des indicateurs sont fournies en annexe.
  • Source : Eurostat.

Avertissement

Dans l'ouvrage papier, les données de l'indicateur traditionnel de l'évolution du PIB réel par habitant sont erronées dans le tableau des indicateurs de richesse nationale. En revanche, elles sont exactes à l'affichage en ligne (modifiées le 28 mars 2017) et dans les versions en ligne imprimables de cette fiche et du TEF complet (modifiées le 3 mai 2017).

Définitions

Produit intérieur brut (PIB) : agrégat représentant le résultat final de l’activité de production des unités productrices résidentes. Il peut se définir de trois manières : la somme des valeurs ajoutées brutes des différents secteurs institutionnels ou des différentes branches d’activité, augmentée des impôts moins les subventions sur les produits (lesquels ne sont pas affectés aux secteurs et aux branches d’activité) ; la somme des emplois finals intérieurs de biens et de services (consommation finale effective, formation brute de capital fixe, variations de stocks), plus les exportations, moins les importations ; la somme des emplois des comptes d’exploitation des secteurs institutionnels (rémunération des salariés, impôts sur la production et les importations moins les subventions, excédent brut d’exploitation et revenu mixte).

Indicateurs de richesse nationale : pour mettre en œuvre la loi 2015-411 du 13 avril 2015, dite loi Eva Sas, qui invite à la prise en compte de nouveaux indicateurs de richesse dans l’évaluation et la définition des politiques publiques, le gouvernement a adopté en octobre 2015 un tableau de bord de 10 indicateurs qui alimentera chaque année un rapport annexé au projet de loi de finances. Dispersion des revenus, pauvreté en condition de vie, taux d’emploi, sorties précoces, dépense intérieure de recherche, dette publique, empreinte carbone, artificialisation des sols, espérance de vie en bonne santé et satisfaction dans la vie sont les 10 indicateurs retenus, compatibles avec un cadre international de développement durable.

Inégalité de revenus : elle est mesurée ici par le rapport de la masse des niveaux de vie détenue par les 20 % d'individus les plus aisés à celle détenue par les 20 % des personnes les plus pauvres.

Pauvreté en condition de vie : ou privation matérielle, désigne une situation de difficulté économique durable. Selon Eurostat, une personne s’y trouve lorsqu’elle cumule au moins 3 privations ou difficultés matérielles parmi les 9 de la liste suivante :

1. Avoir eu des arriérés de paiement du loyer, d’un emprunt hypothécaire ou des factures d’eau/gaz/électricité dans les 12 derniers mois ;

2. Pouvoir chauffer son logement ;

3. Faire face à des dépenses imprévues ;

4. Pouvoir consommer de la viande ou une autre source de protéines au moins tous les 2 jours ;

5. Pouvoir s’offrir une semaine de vacances hors du logement ;

6. Posséder un téléviseur couleur ;

7. Posséder un lave-linge ;

8. Posséder une voiture personnelle ;

9. Posséder un téléphone.

Taux d’emploi : rapport entre le nombre de personnes ayant un emploi (actifs occupés) et le nombre total de personnes. Il peut être calculé sur l'ensemble de la population d'un pays, mais on se limite le plus souvent à la population en âge de travailler, généralement définie, en comparaison internationale, comme les personnes âgées de 15 à 64 ans.

Sorties précoces : jeunes âgés de 18 à 24 ans qui n’étudient plus et n’ont pas terminé avec succès l’enseignement secondaire de second cycle (Classification internationale type de l’éducation-CITE 3). Ils sont classés comme sortants avec le niveau CITE 2. En France, il s’agit des 18-24 ans qui ne poursuivent ni études, ni formation et n’ont ni CAP, ni BEP, ni diplôme plus élevé.

Dépense intérieure de recherche et de développement (DIRD) : travaux de R&D exécutés sur le territoire national quelle que soit l’origine des fonds. Une partie est exécutée par les administrations (DIRDA), l’autre par les entreprises (DIRDE). Elle comprend les dépenses courantes (masse salariale des personnels de R&D et dépenses de fonctionnement) et les dépenses en capital (achats d’équipements nécessaires à la réalisation des travaux internes à la R&D et opérations immobilières réalisées dans l’année).

Dette publique notifiée (ou dette publique au sens de Maastricht) : la dette publique notifiée est évaluée à partir du tableau des opérations financières de la comptabilité nationale mais ne correspond pas directement à cette présentation. Elle exclut certains types de dettes (essentiellement les crédits commerciaux et les décalages comptables). Elle est évaluée en valeur brute : on ne déduit pas de la dette les créances des administrations publiques sur des organismes ne faisant pas partie des administrations publiques, dont, par exemple les liquidités du Trésor sous forme de dépôts à la Banque de France ou de pensions, les placements du fonds de réserve des retraites (FRR)... Elle est consolidée : on déduit les dettes détenues par certaines administrations publiques envers d'autres administrations publiques, notamment les dépôts des collectivités locales au Trésor public. Enfin, elle est évaluée en valeur nominale, c'est-à-dire à la valeur faciale de la dette et non à la valeur de marché comme cela est fait dans les comptes nationaux.

Empreinte carbone : indicateur destiné à caractériser la pression exercée à l’échelle planétaire sur le climat (bien public mondial) en termes d’émissions de gaz à effet de serre par la population du pays considéré. Elle couvre à la fois les émissions directes de cette population et les émissions indirectes, liées à la production et au transport des biens et services qu’elle consomme, que ceux-ci soient produits en France ou à l’étranger. L’empreinte carbone permet donc de s’interroger sur les responsabilités de chaque pays et de mieux appréhender les négociations internationales sur le climat. C’est une information complémentaire aux inventaires d’émissions de gaz à effet de serre (GES) sur le territoire national, qui sont réalisés au titre de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

Artificialisation des sols : transformation de terres agricoles, forestières ou milieux naturels en terres destinées à l’occupation anthropique.

Gaz à effet de serre (GES) : les principaux gaz responsables de l’effet de serre, dont les émissions sont encadrées par le protocole de Kyoto, sont le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), l’oxyde nitreux (N2O) et les gaz fluorés (HFC, PFC et SF6). Les émissions de ces gaz sont pondérées par leurs potentiels de réchauffement global (PRG) et exprimées en équivalent CO2 pour donner un total d’émissions en équivalents CO2.

Équivalent CO2  : méthode de mesure des émissions de gaz à effet de serre qui prend en compte le pouvoir de réchauffement de chaque gaz relativement à celui du CO2.

Espérance de vie en bonne santé (à la naissance) , ou années de vie en bonne santé (AVBS) : nombre d'années en bonne santé qu'une personne peut s'attendre à vivre (à la naissance). L’AVBS est un indicateur d'espérance de santé qui combine à la fois des informations sur la mortalité et sur la santé fonctionnelle. Les informations utilisées pour son calcul sont des mesures de prévalence (proportions) de la population d'un âge spécifique ayant ou n’ayant pas de limitations dans les activités usuelles et les taux de mortalité par sexe et âge.

Satisfaction dans la vie : elle est mesurée à partir des réponses apportées par les individus à la question« sur une échelle allant de 0 (pas du tout satisfait) à 10 (très satisfait), « indiquez votre satisfaction concernant la vie que vous menez actuellement ».

Niveau de vie : revenu disponible du ménage divisé par le nombre d'unités de consommation (UC) qui permettent de tenir compte de la taille du ménage et des économies d’échelle réalisées en son sein. Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d'un même ménage. Les unités de consommation sont généralement calculées selon l'échelle d'équivalence dite de l'OCDE modifiée qui attribue 1 UC au premier adulte du ménage, 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans.

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