Tableaux de l'économie française Édition 2017

Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France.

Insee Références
Paru le :Paru le02/03/2017
Tableaux de l'Économie Française- Mars 2017
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Sommaire

Union européenne

Insee Références

Paru le :02/03/2017

Présentation

La reprise de l’activité au sein de l' se confirme en 2015 : le progresse de 2,2 % en volume, après + 1,6 % en 2014. Toutefois, avec 22,2 % du PIB mondial, l’UE perd son statut de premier ensemble économique et passe derrière les États-Unis (24,5 %) tout en se maintenant devant la Chine (15,0 %). Ce recul de la part du PIB de l'UE s'explique en partie par un effet de taux de change : l'euro se déprécie d'environ 16 % en 2015 face au dollar. Si la production industrielle européenne augmente légèrement, + 4,0 % depuis 2010, sa croissance reste relativement lente par rapport aux autres pays membres du G20. Sur la même période, elle progresse de 11,3 % aux États-Unis et de plus de 24 % en Turquie. La part des dépenses de R&D est particulièrement élevée en Asie. Elle dépasse 4 % en Corée du Sud et atteint 3,6 % au Japon et 2,7 % aux États-Unis. Plus modeste dans l’UE (2 points de PIB), elle s'avère toutefois bien supérieure à celle de la Russie ou de l’Afrique du Sud (respectivement 1,2 et 0,7 point de PIB).

Si le solde des échanges de biens et services dépasse 3 points de PIB dans l’UE en 2015, il révèle toutefois de fortes disparités : il est largement excédentaire aux Pays-Bas (10,8 %) et en Allemagne (7,6 %), il est en revanche déficitaire en France (– 1,4 %) et au Royaume-Uni (– 2,1 %).

La structure démographique de l’UE est celle d’une économie développée, la part de la population âgée de 65 ans ou plus (18,9 % de la population totale) dépassant celle des moins de 15 ans (15,6 %). Avec un PIB par habitant de 37 829 dollars en 2015, l’UE occupe une position comparable à celle du Japon mais très en retrait à celle des États-Unis (56 066 dollars par habitant). Au sein de l’UE, le PIB par habitant, mesuré en , indique de fortes disparités : à l'exception du Luxembourg et de l'Irlande, le niveau supérieur s'établit à environ 125 % de la moyenne de l'UE dans les pays d'Europe du Nord, en Allemagne et en Autriche. À l'inverse, il est inférieur de plus de la moitié à la moyenne de l'UE en Bulgarie (46 %).

Ces disparités se lisent également dans les  : la moyenne de l’UE se situe à 9,4 % de la population active âgée de 15 à 74 ans, masquant des pics à 24,9 % en Grèce ou 22,1 % en Espagne, et des minima qui s’établissent à 4,6 % en Allemagne ou 5,3 % au Royaume-Uni. De même, le , proportion des personnes employées parmi la population totale en âge de travailler, est de 65,6 % au sein de l’UE, mais il tombe à 55,8 % en Croatie et même à 50,8 % en Grèce, alors qu’il atteint 75,5 % en Suède ou 74,0 % en Allemagne et aux Pays-Bas. Malgré une accélération de l'activité économique en 2015, mais dans un contexte de chômage élevé, l'inflation est restée nulle en moyenne dans l'UE.

Tableaux et graphiques

Pays membres de l'UE en 2015

Pays membres de l'UE en 2015
Part de la population ayant moins de 15 ans Part de la population ayant 65 ans ou plus Taux d'emploi des 15 à 64 ans Taux de chômage1 des 15 à 74 ans PIB total PIB par habitant Solde des échanges de biens et services Variation annuelle des prix à la consommation3
en % en % en % en % en millions de SPA2 en SPA2 en % du PIB en %
Allemagne 13,2 21,0 74,0 4,6 2 939 434 36 000 7,6 0,1
Autriche 14,3 18,5 71,1 5,7 316 271 36 600 4,0 0,8
Belgique 17,0 18,0 61,8 8,5 378 359 33 700 1,7 0,6
Bulgarie 13,9 20,0 62,9 9,2 95 794 (p) 13 300 1,4 - 1,1
Chypre 16,4 14,6 62,7 15,0 (p) 19 956 (p) 23 500 0,3 - 1,5
Croatie 14,7 18,8 55,8 16,3 70 441 16 700 2,8 - 0,3
Danemark 17,0 18,6 73,5 6,2 201 676 35 500 6,2 0,2
Espagne 15,2 18,5 57,8 22,1 (p) 1 215 096 (p) 26 200 2,5 - 0,6
Estonie 16,0 18,8 71,9 6,2 27 804 21 200 4,2 0,1
Finlande 16,4 19,9 68,5 9,4 171 201 31 200 - 0,5 - 0,2
France (p) 18,6 (p) 18,4 63,8 10,4 (p) 2 017 785 (p) 30 300 (p) - 1,4 0,1
Grèce 14,5 20,9 50,8 24,9 (p) 220 074 (p) 20 300 (p) - 0,2 - 1,1
Hongrie 14,5 17,9 63,9 6,8 193 560 19 700 8,9 0,1
Irlande (p) 22,1 (p) 13,0 63,3 9,4 230 389 49 600 31,8 0,0
Italie 13,8 21,7 56,3 11,9 1 669 486 27 500 3,1 0,1
Lettonie 15,0 19,4 68,1 9,9 36 573 18 500 - 1,1 0,2
Lituanie 14,6 18,7 67,2 9,1 61 390 21 100 - 0,6 - 0,7
Luxembourg 16,7 14,2 (e) 66,1 6,4 44 251 77 800 33,0 0,1
Malte 14,3 18,5 63,9 5,4 10 959 25 400 2,9 1,2
Pays-Bas 16,7 17,8 74,1 6,9 (p) 623 583 (p) 36 800 10,8 0,2
Pologne 15,0 15,4 62,9 7,5 756 851 (e) 19 700 2,8 - 0,7
Portugal (e) 14,4 (e) 20,3 63,9 12,6 (e) 230 610 (e) 22 300 0,8 0,5
Rép. tchèque 15,2 17,8 70,2 5,1 263 413 25 000 6,2 0,3
Roumanie (e) 15,5 (e) 17,0 61,4 6,8 (p) 323 485 (p) 16 300 (p) - 0,5 - 0,4
Royaume-Uni (e) 17,7 (e) 17,7 72,7 5,3 2 058 050 31 600 - 2,1 0,0
Slovaquie 15,3 14,0 62,7 11,5 120 307 22 200 2,4 - 0,3
Slovénie 14,8 17,9 65,2 9,0 48 983 23 700 9,1 - 0,8
Suède 17,3 19,6 75,5 7,4 348 762 35 600 4,8 0,7
UE (e)(p) 15,6 (e)(p) 18,9 65,6 9,4 14 692 954 28 800 3,3 0,0
  • e : donnée estimée.
  • p : donnée provisoire.
  • 1. Moyenne annuelle.
  • 2. Standard de pouvoir d'achat, unité de mesure facilitant les comparaisons internationales.
  • 3. Taux de variation entre 2013 et 2014 de la moyenne annuelle de l'indice des prix à la consommation harmonisée (IPCH) global.
  • Source : Eurostat.

Situation de l'UE dans le monde

Situation de l'UE dans le monde
PIB1 Part du PIB mondial Commerce de biens et services Dépenses intérieures de R&D2 Production industrielle Consommation intérieure brute d'énergie Taux de chômage des 15 ans et plus3 Taux de chômage des 15 à 24 ans4 Variation annuelle des prix à la consommation5
2015 en dollars par habitant 2015 en % 2014 en % du PIB 2015 en base 100 en 2010 2013 en M de tonnes 2014 en % 15/14 en %
Afrique du Sud 13 032 0,4 - 2,0 0,7 nd 141,3 24,9 51,3 4,5
Arabie saoudite 55 161 0,9 13,0 nd nd 192,2 5,7 30,2 2,2
Argentine (e) 20 861 0,8 0,0 0,6 nd 80,6 7,3 18,8 10,6
Australie (e) 45 821 1,7 0,0 2,1 113,3 129,1 6,1 13,3 1,5
Brésil 15 065 2,4 - 3,0 nd 89,1 293,7 6,8 17,0 9,0
Canada 44 310 2,1 - 1,0 1,6 109,9 253,2 6,9 13,5 1,1
Chine 13 171 15,0 3,0 2,0 nd 3 009,5 4,1 6,4 1,4
Corée du Sud 34 549 1,9 5,0 4,3 107,7 263,8 3,5 10,0 0,7
États-Unis 56 066 24,5 - 4,0 2,7 111,3 2 188,4 6,2 13,4 0,1
Inde 4 159 2,9 - 3,0 nd 111,6 775,4 4,9 10,7 5,9
Indonésie (e) 10 051 1,2 0,0 nd nd 213,6 5,9 21,6 6,4
Japon (e) 37 372 5,6 - 3,0 3,6 97,4 454,7 3,6 6,3 0,8
Mexique (e) 18 078 1,6 - 1,0 0,5 109,7 191,3 4,9 9,6 2,7
Russie (e) 24 469 1,8 7,0 1,2 107,3 730,9 5,2 13,7 15,5
Turquie (e) 19 917 1,0 - 4,0 1,0 124,3 116,5 9,9 17,8 7,7
UE 37 829 22,2 1,4 2,0 104,0 1 666,6 10,2 21,9 0,0
  • e : donnée estimée.
  • nd : donnée non disponible.
  • 1. Données 2009 pour l'Inde ; 2011 pour le Brésil ; 2013 pour l'Indonésie et la Russie ; 2014 pour l'Afrique du Sud, l'Arabie Saoudite et la Chine.
  • 2. Dépenses intérieures brutes ; données 2012 pour l'Afrique du Sud ; données 2013 pour l'Australie et les États-Unis.
  • 3. Données pour les principales villes et aires métropolitaines en Argentine ; personnes de 16 et plus enregistrées et vivant en aires urbaines en Chine.
  • 4. Principales villes et aires métropolitaines pour l'Argentine ; personnes sans emploi et cherchant un emploi pour le Brésil ; données 2010 pour la Chine ; 16 à 24 ans pour les États-Unis ; données 2012 pour l'Inde ; données 2013 pour l'Indonésie.
  • 5. Taux de variation annuel ; données 2013 pour l'Argentine.
  • Sources : Eurostat ; FMI ; OCDE.

Définitions

Union européenne (UE) : association volontaire, économique et politique, de 28 États européens, visant à assurer le maintien de la paix en Europe et à favoriser le progrès économique et social. Sans équivalent dans le monde, l’UE est dotée d’institutions communautaires auxquelles les États membres délèguent ou transmettent l'exercice de certaines compétences. L’UE dispose ainsi de compétences propres dans des domaines comme la politique agricole commune, la pêche ou la politique commerciale. L’un des objectifs majeurs de la construction européenne, le marché intérieur, constitue un marché unique au sein duquel les biens, les services, les capitaux et les personnes doivent pouvoir circuler librement. L’euro est la monnaie commune de 19 États membres.

Produit intérieur brut (PIB) : agrégat représentant le résultat final de l’activité de production des unités productrices résidentes. Il peut se définir de trois manières : la somme des valeurs ajoutées brutes des différents secteurs institutionnels ou des différentes branches d’activité, augmentée des impôts moins les subventions sur les produits (lesquels ne sont pas affectés aux secteurs et aux branches d’activité) ; la somme des emplois finals intérieurs de biens et de services (consommation finale effective, formation brute de capital fixe, variations de stocks), plus les exportations, moins les importations ; la somme des emplois des comptes d’exploitation des secteurs institutionnels (rémunération des salariés, impôts sur la production et les importations moins les subventions, excédent brut d’exploitation et revenu mixte).

Standard de pouvoir d’achat (SPA) : unité monétaire artificielle qui élimine les différences de niveaux de prix entre les pays. Ainsi, un SPA permet d’acheter le même volume de biens et de services dans tous les pays. Cette unité permet des comparaisons en volume significatives des indicateurs économiques entre les pays. Les agrégats exprimés en SPA sont calculés en divisant les agrégats à prix courants et en monnaie nationale par les parités de pouvoir d’achat (PPA) respectives. Le niveau d’incertitude caractérisant les prix et les données de comptabilité nationale de base ainsi que les méthodes utilisées pour calculer les PPA impliquent que les différences entre des pays ayant des indices d’une valeur proche ne doivent pas être sur-interprétées.

Taux de chômage : rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d'actifs (actifs occupés et chômeurs).

Taux d’emploi : rapport entre le nombre de personnes ayant un emploi (actifs occupés) et le nombre total de personnes. Il peut être calculé sur l'ensemble de la population d'un pays, mais on se limite le plus souvent à la population en âge de travailler, généralement définie, en comparaison internationale, comme les personnes âgées de 15 à 64 ans.

Dépense intérieure de recherche et de développement (DIRD) : travaux de R&D exécutés sur le territoire national quelle que soit l’origine des fonds. Une partie est exécutée par les administrations (DIRDA), l’autre par les entreprises (DIRDE). Elle comprend les dépenses courantes (masse salariale des personnels de R&D et dépenses de fonctionnement) et les dépenses en capital (achats d’équipements nécessaires à la réalisation des travaux internes à la R&D et opérations immobilières réalisées dans l’année).

Indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) : indicateur permettant d’apprécier le respect du critère de convergence portant sur la stabilité des prix, dans le cadre du traité de l’Union européenne (UE), traité de Maastricht. Pour la France, le territoire national économique comprend la France métropolitaine et les départements d’outre-mer (DOM), à l’exclusion des collectivités d’outre-mer (COM). Cet indice est conçu expressément à des fins de comparaison internationale. Les méthodes utilisées par les États membres de l’Union européenne pour calculer leur indice de prix national sont en effet sensiblement différentes. Elles ne permettent donc pas, de comparer correctement la hausse des prix de ces pays. C’est pourquoi, les indices de prix à la consommation harmonisés sont calculés avec des méthodes et un contenu assurant une meilleure comparabilité. La différence essentielle avec l’indice des prix à la consommation national tient dans le traitement de la protection sociale et de l’enseignement. En effet, dans l’IPCH, seule la part à la charge du consommateur (après remboursement) est prise en compte, alors que dans l’IPC français, les prix mesurés sont les prix bruts.

Traité de Maastricht : traité constitutif de l’Union européenne qui affirme les objectifs de l’Union. Il a été signé par les douze États membres de la Communauté économique européenne à Maastricht (Pays-Bas) le 7 février 1992. Il impose notamment aux États membres de satisfaire simultanément à cinq critères de convergence pour participer à la monnaie unique : stabilité des prix, maîtrise des déficits publics et de la dette publique, stabilité des changes et caractère durable de la convergence mesuré par le niveau du taux d’intérêt nominal à long terme. Voir aussi

Critères de convergence (traité de Maastricht) :

Les critères de convergences (ou «critères de Maastricht») sont des critères, établis lors du traité de Maastricht, fondés sur des indicateurs économiques, que doivent respecter les pays membres de l'Union européenne (UE) candidats à l'entrée dans la zone euro et qu’ils doivent continuer à respecter une fois entrés sous peine d’avertissement puis de sanctions. Ces critères imposent la maîtrise de l'inflation, de la dette publique et du déficit public, la stabilité du taux de change et la convergence des taux d'intérêt.

Ces critères furent établis lors du traité de Maastricht, signés par les membres de l'Union européenne le 7 février 1992, dans le cadre de la mise en place de l’Union économique et monétaire européenne. Le respect de ces critères est jugé nécessaire à la réussite du pacte de stabilité et de croissance pour éviter les phénomènes de «passager clandestin» que les zones monétaires favorisent.


Les critères de convergences définis dans l’article 121 du traité établissant la communauté européenne, stipulent une zone à ne pas dépasser :

1. Stabilité des prix : le taux d'inflation d'un État membre donné ne doit pas dépasser de plus de 1,5 point celui des trois États membres présentant les meilleurs résultats en matière de stabilité des prix.

2. Situation des finances publiques :

  • a. Interdiction d'avoir un déficit public annuel supérieur à 3 % du PIB [N-1].
  • b. Interdiction d'avoir une dette publique supérieure à 60 % du PIB [N-1].

3. Taux de change : interdiction de dévaluer sa monnaie ; ceci fut rendu obsolète avec le passage à l'euro pour les pays de la zone euro. En outre, l'État membre doit avoir participé au mécanisme de taux de change du système monétaire européen (SME) sans discontinuer pendant les deux années précédant l'examen de sa situation, sans connaître de tensions graves.

4. Taux d'intérêt à long terme : ils ne doivent pas excéder de plus de 2 % ceux des trois États membres présentant les meilleurs résultats en matière de stabilité des prix.

L'appréciation du non-respect de ces critères a été assouplie en mars 2005 sous l'impulsion de l'Allemagne et de la France, sous la justification de tenir compte de la situation économique et des réformes structurelles engagées. Un dépassement «exceptionnel et temporaire» est désormais autorisé.

Remarque :

Pour en savoir plus