Tableaux de l'économie française Édition 2017

Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France.

Insee Références
Paru le :Paru le02/03/2017
Tableaux de l'Économie Française- Mars 2017
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Sommaire

Utilisation des ressources

Insee Références

Paru le :02/03/2017

Présentation

La sobriété de l'utilisation des ressources est un des quatre enjeux de la qui a été adoptée en Conseil des ministres le 4 février 2015. Pour y répondre, elle invite à s'engager dans l'économie circulaire et sobre en carbone en mettant en place une politique industrielle plus économe en ressource, en limitant la production de déchets et en les recyclant, en s'appuyant davantage sur les énergies renouvelables et en préservant quantitativement et qualitativement les masses d'eau continentales.

En 2013, la s’élève à 784 millions de tonnes, soit une baisse de 6 % par rapport à 1990 alors que sur la même période, le produit intérieur brut en volume croît d’environ 40 %. Cette baisse de la DMC depuis 2008, consécutive à une période haussière, trouve principalement son origine dans la contraction de l’activité dans le secteur de la construction. Entre 1990 et 2007, la DMC par habitant est stable, à environ 14 tonnes par habitant, avant de baisser à 12 tonnes par habitant de 2008 à 2013.

Près de 328 millions de tonnes de déchets sont produits en France en 2014, dont 71 % issus du secteur de la construction et 9 % des ménages. Les collectés en 2015 (hors déblais et gravats) représentent 33 millions de tonnes, dont la moitié par le biais de la collecte sélective. La mise en décharge des déchets municipaux baisse tendanciellement. Dans le même temps, la part des déchets recyclés passe de 13 % en 2000 à 22 % en 2015. Le taux de matière et organique des déchets municipaux atteint 40 %.

En réponse à la , la France s’est fixée comme objectif un bon état pour deux tiers de ses masses d’eau continentales en 2015. Selon l’état des lieux de 2013, cet objectif est atteint pour les eaux souterraines, avec 67 % de masses d’eau en bon et 91 % en bon . Pour les eaux de surface, avec 43 % de masses d'eau en bon et 48 % en bon état chimique, ce n’est pas encore le cas.

La part des dans la consommation finale brute d’énergie en France s’élève à 14,9 % en 2015. La croissance importante des EnR depuis 2005 (+ 48 %) est principalement due à l’essor des biocarburants, des pompes à chaleur et de la filière éolienne. Le développement du solaire photovoltaïque et de la solide pour le chauffage y contribue également. Le rythme auquel se développent les EnR demeure cependant insuffisant au regard des objectifs visés par la France pour 2020. Alors que la part des EnR dans la consommation finale brute d’énergie a progressé de 5,7 points en dix ans, elle devra progresser de 8,1 points supplémentaires durant les cinq prochaines années pour atteindre l’objectif de 23 % fixé par l’Union européenne à la France pour 2020.

Tableaux et graphiques

Consommation finale brute d'énergie renouvelable par filière

en milliers de tep
Consommation finale brute d'énergie renouvelable par filière (en milliers de tep)
2005 2015
Hydraulique renouvelable normalisé 5 686 5 259
Éolien normalisé 96 1 718
Solaire photovoltaïque 2 666
Énergie marine 41 42
Géothermie électrique et thermique 115 128
Solaire thermique 49 159
Pompe à chaleur 203 1 986
Biomasse et déchets 8 506 9 446
Biogaz 90 305
Biocarburant 591 2 996
Consommation finale brute d'EnR1 15 379 22 705
  • 1. Énergie renouvelable.
  • Source : SOeS.

État des masses d'eau au regard de la directive-cadre sur l'eau en 2013

en % des masses d'eau
État des masses d'eau au regard de la directive-cadre sur l'eau en 2013 (en % des masses d'eau)
Eau de surface Eau souterraine
État écologique1 État chimique1 État quantitatif1 État chimique
Très bon 12,3 /// /// ///
Bon 31,1 48,2 90,6 67,0
Moyen 41,5 /// /// ///
Médiocre 10,3 /// /// ///
Mauvais 3,8 15,9 9,4 32,8
Indéterminé 1,0 35,9 /// 0,2
Total 100,0 100,0 100,0 100,0
  • /// : absence de résultat due à la nature des choses.
  • 1. Voir définitions.
  • Sources : Agences et offices de l'Eau ; directions régionales de l'environement (DOM) ; délégations de bassins ; Onema ; ministère en charge de l'environnement.

Consommation intérieure de matières et productivité matières

en millions de tonnes
Consommation intérieure de matières et productivité matières (en millions de tonnes)
1990 1995 2000 2005 2010 (r) 2012 (r) 2013
Biomasse 204,1 216,8 249,2 228,0 226,6 239,3 235,6
Minerais métalliques et produits principalement métalliques 29,6 22,8 23,3 18,7 15,0 14,5 16,9
Minéraux non métalliques 446,3 416,8 459,5 451,7 394,6 388,8 390,6
Combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel) 145,9 139,1 149,1 153,5 138,8 134,0 135,2
Autres 5,2 3,5 3,1 5,1 6,1 5,8 5,3
Consommation intérieure apparente de matières (DMC) 831,1 798,9 884,1 857,0 781,1 782,4 783,6
Productivité matière (PIB en volume/DMC, €/kg) 1,7 1,9 2,0 2,2 2,6 2,6 2,6
DMC/habitant (en t/hab) 14,3 13,5 14,6 13,7 12,1 12,0 12,0
  • r : données révisées.
  • Sources : DGDDI ; Sessi ; SOeS ; SSP, Agreste ; Unicem.

Production de déchets en France en 2014

en millions de tonnes
Production de déchets en France en 2014 (en millions de tonnes)
Déchets minéraux non dangereux Déchets non minéraux non dangereux Déchets dangereux Total
Agriculture et pêche /// 0,9 0,3 1,2
Industrie 4,4 18,6 2,8 25,8
Construction 216,5 12,7 2,6 231,8
Tertiaire 0,8 17,4 1,5 19,7
Traitement des déchets, assainissement, dépollution 1,7 16,3 3,1 21,1
Ménages 2,8 25,4 0,2 28,4
Total 226,2 91,3 10,5 328,0
  • /// : absence de résultat due à la nature des choses.
  • Source : SOeS.

Déchets municipaux générés et part des énergies renouvelables dans l'UE

Déchets municipaux générés et part des énergies renouvelables dans l'UE
Déchets municipaux générés en kg par habitant Part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d'énergie en %
2005 (r) 2014 2005 (r) 2014
Allemagne 565 618 6,7 13,8
Autriche 575 566 23,8 33,1
Belgique 482 436 2,3 8,0
Bulgarie 588 442 9,4 18,0
Chypre 688 617 3,1 9,0
Croatie 336 387 23,8 27,9
Danemark 662 758 16,0 29,2
Espagne 588 435 8,4 16,2
Estonie 433 357 17,5 26,5
Finlande 478 482 28,8 38,7
France 530 509 9,6 14,3
Grèce1 442 509 7,0 15,3
Hongrie 461 385 4,5 9,5
Irlande1 731 586 2,9 8,6
Italie 546 488 7,5 17,1
Lettonie 320 325 32,3 38,7
Lituanie 387 433 17,0 23,9
Luxembourg 672 616 1,4 4,5
Malte 623 600 0,2 4,7
Pays-Bas 599 527 2,5 5,5
Pologne 319 272 6,9 11,4
Portugal 452 453 19,5 27,0
Rép. tchèque 289 310 6,0 13,4
Roumanie 383 249 17,6 24,9
Royaume-Uni 581 482 1,4 7,0
Slovaquie 273 321 6,4 11,6
Slovénie 494 432 16,0 21,9
Suède 477 438 40,6 52,6
UE2 516 474 9,0 16,0
  • r : données révisées.
  • 1. Données 2013 pour les déchets municipaux.
  • 2. UE à 27 en 2005 pour les déchets municipaux.
  • Source : Eurostat.

Devenir des déchets ménagers et assimilés par mode de traitement

en millions de tonnes
Devenir des déchets ménagers et assimilés par mode de traitement (en millions de tonnes)
Mise en décharge Incinération Valorisation organique Recyclage
2000 (r) 12,6 9,8 3,4 3,7
2003 (r) 11,9 10,7 4,1 4,7
2006 12,3 11,3 4,7 5,7
2009 10,8 12,0 5,7 6,0
2012 (r) 9,1 12,1 5,7 7,2
2015 8,6 11,6 5,8 7,4
  • r : données révisées.
  • Champ : hors déblais et gravats.
  • Sources : Ademe ; SOeS.

Devenir des déchets ménagers et assimilés par mode de traitement

  • Champ : hors déblais et gravats.
  • Sources : Ademe ; SOeS.

Définitions

Stratégie nationale de transition écologique vers un développement durable 2015-2020 (SNTEDD) : issue des engagements pris au niveau international lors du Sommet de la Terre à Rio en 1992 et adoptée en Conseil des ministres le 4 février 2015, cette troisième stratégie succède à la stratégie nationale de développement durable 2010-2013 et fixe le nouveau cap en matière de développement durable. Elle identifie quatre enjeux écologiques majeurs : le changement climatique, la perte accélérée de la biodiversité, la raréfaction des ressources et les risques sanitaires environnementaux et propose des actions et leviers pour que la société s’engage dans la voie de la transition écologique vers un développement durable. Elle est assortie d’un ensemble de 39 indicateurs essentiels et de 33 indicateurs complémentaires pour en assurer le suivi.

Consommation intérieure de matières (Domestic Material Consumption, DMC) : correspond à l’ensemble des matières physiquement consommées par la population présente sur le territoire.

Déchets municipaux : regroupent les déchets collectés par les municipalités provenant des ménages ou des activités économiques (déchets ménagers et assimilés).

Recyclage : retraitement de matériaux ou de substances contenus dans des déchets au moyen d'un procédé de production, de telle sorte qu'ils donnent naissance ou sont incorporés à de nouveaux produits, matériaux ou substances aux fins de leur fonction initiale ou à d'autres fins. Cela inclut le retraitement des matières organiques, mais n'inclut pas, notamment, la valorisation énergétique, la conversion pour l'utilisation comme combustible, les procédés comportant une combustion ou une utilisation comme source d'énergie, y compris l'énergie chimique ou les opérations de remblayage.

Directive-cadre sur l’eau (DCE) : Directive du Parlement européen et du Conseil du 23 octobre 2000 établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l'eau. Elle fixe des objectifs environnementaux et des échéances pour améliorer l'état écologique et l'état chimique des masses d'eau de surface ainsi que l'état quantitatif et l'état chimique des masses d'eau souterraine.

État chimique de l’eau : état de l’eau évalué par sa concentration de polluants en regard des normes fixées par la Directive-cadre sur l’eau (DCE).

État quantitatif de l’eau : expression du degré d’incidence des captages directs et indirects sur une masse d’eau souterraine, évaluée en regard des normes fixées par la Directive-cadre sur l’eau (DCE).

État écologique de l’eau : expression de la qualité de la structure et du fonctionnement des écosystèmes aquatiques associés aux eaux de surface, évaluée en regard des normes fixées par la Directive-cadre sur l’eau (DCE).

Énergies renouvelables (EnR) : énergies dérivées de processus naturels en perpétuel renouvellement. Il existe plusieurs formes d’énergies renouvelables, dérivées directement ou indirectement du soleil ou de la chaleur produite au plus profond de la Terre, notamment l’énergie générée par le soleil, le vent, la biomasse et la biomasse solide, la chaleur terrestre, l’eau des fleuves, des lacs, des mers et des océans, le biogaz et les biocarburants liquides. On distingue l’énergie renouvelable électrique de l’énergie renouvelable thermique. L’énergie renouvelable électrique comprend l’électricité hydraulique, éolienne, marémotrice, le solaire photovoltaïque et la géothermie à haute température. L’énergie renouvelable thermique comprend le bois de chauffage (ramassé ou commercialisé), la géothermie valorisée sous forme de chaleur, le solaire thermique actif, les résidus de bois et de récoltes, les biogaz, les biocarburants et les pompes à chaleur, les déchets urbains et industriels biodégradables (quelle que soit leur nature).

Biomasse : ensemble des matières organiques pouvant devenir des sources d'énergie. Elles peuvent être utilisées soit directement (bois énergie) soit après une méthanisation de la matière organique (biogaz) ou de nouvelles transformations chimiques (biocarburant). Elles peuvent aussi être utilisées pour le compostage.

Prélèvements d’eau par usage : les volumes sont estimés à partir des déclarations des usagers auprès des Agences de l’eau pour tous les usages sauf l’irrigation. Pour l’irrigation, les volumes « forfaitaires » des Agences de l’eau ont été réévalués entre 2000 et 2004 à partir du recensement agricole de 2000 et de la partie des volumes connue par des relevés de compteurs. Au-delà de 2004, la part forfaitaire diminuant, le redressement n’est plus nécessaire.

Productivité matières : rapport entre le produit intérieur brut (PIB) exprimé en volume (i.e. hors évolution des prix) et la consommation apparente de matières de l’économie (DMC).

Ressources matérielles : matières ou substances utilisables produites à partir de ressources naturelles. Elles comprennent les vecteurs énergétiques, les minerais métalliques et les métaux, les minéraux de construction et autres, les sols et la biomasse. Cette définition exclut l’eau en tant que ressource.

Tonne-équivalent pétrole (tep) : quantité d’énergie contenue dans une tonne de pétrole brut. Cette unité est utilisée pour exprimer dans une unité commune la valeur énergétique des diverses sources d’énergie. Selon les conventions internationales, une tonne-équivalent pétrole équivaut par exemple à 1 616 kg de houille, 1 069 m3 de gaz d’Algérie ou 954 kg d’essence moteur. Pour l’électricité, 1 tep vaut 11,6 MWh.

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