Nombreux à poursuivre des études sans travailler, les jeunes sont moins présents que leurs aînés sur le marché du travail : en 2023, en France, 57 % des 15-29 ans sont actifs, c’est-à-dire en emploi ou au chômage selon les critères du Bureau international du travail (BIT), contre 89 % des 30-49 ans (figure 1). Le taux d’activité augmente avec l’âge : seuls 43 % des 15-24 ans sont actifs, alors que le taux d’activité des 25-29 ans atteint 87 %, proche de celui de leurs aînés de 30 ans ou plus. Le taux d’activité des jeunes femmes est plus faible que celui des jeunes hommes (54 %, contre 59 % parmi les 15-29 ans), notamment car elles poursuivent plus longtemps leurs études.

Avec l’allongement des études, le taux d’activité des 15-24 ans a beaucoup diminué jusqu’au milieu des années 1990, tandis que le taux d’activité des femmes de 25 à 29 ans a sensiblement augmenté (figure 2). Celui des hommes de 25 à 29 ans est resté quasi stable au cours de la période. Ensuite, en raison notamment d’une stabilisation de la durée des études, le taux d’activité des 15-29 ans a peu varié entre la fin des années 1990 et 2020. Après une baisse ponctuelle en 2020 au moment de la crise sanitaire, il a ensuite nettement augmenté, notamment pour les femmes de 20 à 24 ans, en raison principalement de l’essor de l’apprentissage.

Le taux de chômage des jeunes est nettement plus élevé que celui des autres tranches d’âge : en 2023, il atteint 17 % pour les 15-24 ans et 10 % pour les 25-29 ans, contre 6 % pour les 30-49 ans. Parmi les 15-29 ans, le taux de chômage est moins élevé pour les femmes, tandis qu’entre 30 et 49 ans, l’écart s’inverse légèrement. Les jeunes les moins diplômés entrant plus tôt sur le marché du travail, le niveau de diplôme des actifs de 15 à 24 ans est plus faible que celui des 25-29 ans. Les jeunes actifs présentent aussi une plus faible ancienneté sur le marché du travail, particulièrement pour les plus diplômés d’entre eux. Ces deux facteurs contribuent à expliquer un taux de chômage des jeunes plus élevé. Comme les jeunes sont peu nombreux à être actifs, leur part de chômage est beaucoup plus faible que leur taux de chômage, calculé sur les seuls actifs. Aussi, l’écart avec leurs aînés est plus réduit : 7 % de l’ensemble des jeunes de 15 à 24 ans sont au chômage et 9 % pour les 25-29 ans, contre 5 % pour les 30-49 ans (figure 3). Le taux de chômage des 15-29 ans réagit davantage aux fluctuations économiques que celui des plus âgés : il a augmenté de 5 points entre 2008 et 2013, à la suite de la crise économique de 2008-2009, atteignant son point le plus haut à près de 20 % en 2013. Il a diminué de 6 points depuis et retrouve, en 2023, son niveau du début des années 2000.

En 2023, 7 % des 15-29 ans souhaitent travailler mais ne recherchent pas activement un emploi ou ne sont pas immédiatement disponibles (halo autour du chômage), soit 2 points de plus que pour les 30-49 ans. Par ailleurs, 12 % des 15-29 ans ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation (NEET). Cette part est plus élevée pour les 25-29 ans, notamment les femmes.

Lorsqu’ils travaillent, les jeunes sont plus souvent à temps partiel et en situation de sous-emploi, en particulier les 15-24 ans (figure 4). En 2023, 23 % des 15-24 ans en emploi travaillent à temps partiel (contre 15 % des 30-49 ans), et 8 % sont en sous-emploi (contre 4 % des 30-49 ans). Les 15-29 ans en emploi sont également moins souvent indépendants (6 %, contre 13 % des 30-49 ans) ou salariés de la fonction publique (14 %, contre 21 % des 30-49 ans). Enfin, 36 % des jeunes de 15 à 29 ans en emploi, et 53 % des 15-24 ans, sont en emploi à durée limitée (CDD, alternance, intérim). Ces parts excèdent nettement celles des 30-49 ans (9 %), en partie du fait du fort recours à la formation en alternance chez les jeunes.