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Insee Conjoncture Pays de la Loire · Juin 2024 · n° 49
Insee Conjoncture Pays de la LoireBilan économique 2023 - Pays de la Loire L’économie ligérienne fléchit mais résiste face aux vents contraires

En 2023, la croissance du produit intérieur brut français s’établit à +0,9 %, après 2,6 % en 2022. Son évolution est affectée par le ralentissement de la consommation et de l’investissement, dans un contexte inflationniste, marqué par la forte augmentation des taux d’intérêt. Dans les Pays de la Loire, l’économie n’échappe pas à ce ralentissement général mais se montre encore une fois résiliente. L’activité salariée fléchit mais reste plus dynamique qu’au niveau national. L’emploi ralentit nettement dans le sillage de l’activité économique, mais continue de progresser un peu plus qu’au niveau national. La région compte ainsi 1,58 million d’emplois en fin d’année, soit 12 800 de plus que fin 2022, malgré une légère baisse des embauches en 2023. Les Pays de la Loire se situent au premier rang des régions françaises ayant le plus faible taux de chômage. Il s’établit à 5,9 %, supérieur de 0,2 point à son niveau de 2022, qui était le plus bas depuis 1982. Le recours à l’activité partielle poursuit sa décrue entamée en 2021. Les créations d’entreprises se replient légèrement mais restent à un niveau élevé. Le nombre de défaillances continue de remonter mais reste inférieur à la moyenne annuelle enregistrée sur la période 2010 à 2019. Les encours de crédits aux entreprises restent dynamiques tandis que les crédits à l’habitat auprès des particuliers ralentissent mais restent significatifs. Les exportations restent stables mais le déficit commercial se réduit, en raison d’une baisse des importations d’hydrocarbures. La construction neuve résidentielle subit une forte contraction sous l’effet conjugué de la hausse des taux d’emprunt, du contexte inflationniste et de la nouvelle réglementation environnementale pour les logements. Dans le transport, la baisse de la consommation alimentaire et la crise du secteur de la construction affectent le fret de marchandises. Le secteur agricole connaît une année contrastée avec des conditions météorologiques favorables aux cultures et une filière biologique en difficulté. Le tourisme ligérien confirme son dynamisme avec un nouveau record de nuitées dans les hébergements collectifs de tourisme. La baisse de consommation d’énergie amorcée en 2022 se poursuit, favorisée par un climat doux et des prix de l’énergie élevés. Les indices de qualité de l’air s’améliorent légèrement par rapport à 2022.

Insee Conjoncture Pays de la Loire
No 49
Paru le :Paru le13/06/2024

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2023 publiés par l'Insee.

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Synthèse régionale - Contexte national Bilan économique 2023

Yohann Rivillon, Clément Bortoli, Gaston Vermersch (Insee)

Insee Conjoncture Pays de la Loire

No 49

Paru le :13/06/2024

Sommaire
  1. Synthèse régionale - L’économie ligérienne fléchit mais résiste face aux vents contraires
  2. L’activité s’essouffle progressivement
  3. La croissance de l'emploi ralentit dans le sillage de l’activité économique
  4. Le taux de chômage se maintient sous la barre des 6,0 %, la forte diminution du recours à l’activité partielle se poursuit
  5. L’emploi garde le rythme dans l’industrie et se replie dans la construction
  6. Le tertiaire marchand continue de progresser malgré le net repli de l’intérim
  7. Une année contrastée dans l’agriculture
  8. Les crédits bancaires restent dynamiques, les dépôts ne faiblissent pas
  9. Les créations d’entreprises se replient
  10. La consommation d’énergie poursuit sa baisse, les indices de qualité de l’air s’améliorent légèrement
  11. Synthèse départementale
  12. Activité et emploi plus dynamiques en Loire Atlantique
  13. Maine-et-Loire : activité et l’emploi dans la tendance régionale, un taux de chômage qui reste plus élevé
  14. En Mayenne, le taux de chômage reste le plus faible de la région et le 3e plus bas de France
  15. Sarthe : une activité moins dynamique, un emploi qui ne progresse plus
  16. Vendée : un emploi plus dynamique, une activité qui suit la tendance régionale
  17. Contexte national - En 2023, le décalage conjoncturel entre les États-Unis et les différentes économies européennes s’est confirmé
  18. Le pouvoir d’achat des ménages a rebondi, malgré une inflation qui demeure élevée
  19. L’investissement des ménages a sombré, celui des administrations et des entreprises a résisté
  20. Le solde extérieur de la France s’améliore

Synthèse régionale - L’économie ligérienne fléchit mais résiste face aux vents contraires

Après trois années marquées par une succession de chocs inédits (pandémie de Covid-19, guerre en Ukraine, crise énergétique, retour de l’inflation et forte hausse des taux d’intérêt), l’économie française résiste à la récession en 2023 mais connaît une croissance modeste : +0,9 %, après +2,6 % en 2022 et +6,9 % en 2021. L’économie ligérienne n’échappe pas au ralentissement général mais se montre, comme l’année dernière, résiliente. L’activité salariée continue de progresser, à un rythme moindre qu’en 2022, mais légèrement plus élevé qu’au niveau national, grâce à un secteur industriel plus dynamique. L’activité continue de progresser dans les services marchands et non marchands. En revanche, dans la construction, elle pâtit des conditions de financement qui entravent la capacité des ménages et des entreprises à investir.

Dans la région, la croissance de l'emploi ralentit nettement dans le sillage de l’activité économique, mais progresse un peu plus qu’en France, malgré une baisse des embauches. L’emploi en alternance, qui avait nettement contribué à la hausse de l’emploi entre 2019 et 2022, n’augmente que faiblement en 2023.

Les Pays de la Loire sont la seule région française où le taux de chômage se maintient sous la barre des 6,0 %. La croissance des crédits aux entreprises se poursuit en 2023, à un rythme plus élevé qu’au niveau national. En revanche, les créations d’entreprises se replient un peu plus qu’en France et les défaillances continuent de remonter à un rythme un peu plus élevé.

L’activité s’essouffle progressivement

En 2023, avec une inflation encore élevée et un contexte marqué par la forte remontée des taux d’intérêt, l’activité continue de progresser dans la région mais à un rythme moindre qu’en 2022. Mesurée par le nombre d’heures de travail payées par les employeurs (donc hors activité partielle), l’activité salariée dans la région augmente de 2,1 % sur un an, après +4,5 % en 2022 et +9,5 % en 2021. L’activité régionale est ainsi légèrement plus dynamique qu’en France (+1,7 %).

La hausse de l’activité se concentre sur le début d’année (+3,1 % au 1er trimestre), dans un contexte de normalisation des conditions de production (figure 1). Elle s’essouffle ensuite progressivement jusqu’à fin 2023 pour atteindre +1,2 % au 4e trimestre. Si l’inflation amorce un reflux depuis le printemps 2023, les difficultés de demande prennent progressivement le relais des difficultés d’offre dans un contexte où les prix restent élevés et la consommation et l’investissement sont bridés par la hausse des taux d’intérêt.

Le ralentissement de l’activité concerne principalement le secteur des services marchands, qui reste cependant le principal contributeur à la hausse d’activité : +2,3 % par rapport à son niveau de l’année précédente, après +6,6 % en 2022 (figure 2). Dans le tertiaire non marchand, l’activité continue de progresser au même rythme qu’en 2022 (+2,5 %, après +2,3 % en 2022). Le secteur de l’industrie maintient également sa dynamique (+2,1 % en 2023, après 2,4 % en 2022), soutenue par une accélération dans les secteurs de biens d’équipements et de matériels de transport qui bénéficient de moindres contraintes d’approvisionnement. En revanche, l’activité ralentit et se stabilise dans l’industrie agroalimentaire.

Enfin, l’activité dans la construction ne progresse plus, dans un contexte où la hausse des coûts de construction et les difficultés d’accès au crédit pour les acquéreurs entraînent une forte baisse des mises en chantier.

Au 1er trimestre 2024, l’activité se replie nettement dans la construction (-3,7 % par rapport au 1er trimestre 2023), conséquence de la forte baisse des permis de construire enregistrée en 2023. Sur la même période, l’activité poursuit son ralentissement dans les services marchands (+0,9 %) et perd également de la vitesse dans l’industrie (+0,1 %). Au total, l’activité progresse de 0,4 % dans la région au 1er trimestre et se stabilise en France.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente

(en %)
Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente ((en %))
Industrie Construction Services principalement marchands Services principalement non marchands Ensemble - Pays de la Loire Ensemble - France hors Mayotte
janv. 2022 2,3 1,2 8,4 1,5 5,2 7,0
févr. 2022 3,0 2,4 10,8 1,8 6,8 8,9
mars 2022 3,2 3,3 11,2 2,0 7,2 9,8
avr. 2022 1,9 -0,5 14,3 3,2 8,1 10,8
mai 2022 4,0 5,1 11,6 3,3 8,0 10,1
juin 2022 2,1 0,3 5,8 3,0 4,0 5,1
juil. 2022 0,2 -1,1 2,6 1,8 1,6 2,5
août 2022 2,8 4,1 3,8 3,0 3,5 3,8
sept. 2022 3,2 1,7 3,4 2,9 3,1 3,1
oct. 2022 2,3 -0,2 2,5 3,0 2,2 2,2
nov. 2022 2,2 0,0 2,5 2,9 2,2 2,1
déc. 2022 1,9 0,1 2,0 2,2 1,8 1,6
janv. 2023 4,4 0,6 4,7 4,4 4,2 4,2
févr. 2023 2,9 0,8 3,3 2,9 2,9 2,8
mars 2023 2,8 -0,1 2,4 2,4 2,2 1,8
avr. 2023 1,5 0,0 2,1 2,1 1,8 1,3
mai 2023 3,4 -0,6 2,7 2,4 2,5 1,9
juin 2023 3,2 0,8 2,2 2,9 2,4 1,6
juil. 2023 2,8 -0,2 2,5 2,4 2,3 1,7
août 2023 1,5 -2,1 2,1 2,4 1,8 1,5
sept. 2023 0,4 -2,5 1,5 1,5 0,8 0,6
oct. 2023 1,4 -0,5 1,7 2,7 1,5 1,3
nov. 2023 0,9 -1,3 1,3 2,0 1,0 0,7
déc. 2023 0,6 4,3 1,0 1,4 1,2 0,8
  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Champ : secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente

  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Champ : secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Figure 2Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Pays de la Loire

(contribution en points de %)
Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Pays de la Loire ((contribution en points de %))
Industrie Construction Services principalement marchands Services principalement non marchands Évolution totale
janv. 2022 0,6 0,1 4,4 0,2 5,2
févr. 2022 0,8 0,3 5,6 0,2 6,8
mars 2022 0,9 0,3 5,8 0,2 7,2
avr. 2022 0,5 -0,1 7,3 0,4 8,1
mai 2022 1,0 0,5 6,1 0,4 8,0
juin 2022 0,5 0,0 3,1 0,3 4,0
juil. 2022 0,0 -0,1 1,4 0,2 1,6
août 2022 0,7 0,2 2,2 0,3 3,5
sept. 2022 0,8 0,2 1,8 0,3 3,1
oct. 2022 0,6 0,0 1,3 0,3 2,2
nov. 2022 0,6 0,0 1,3 0,3 2,2
déc. 2022 0,5 0,0 1,1 0,2 1,8
janv. 2023 1,1 0,1 2,5 0,5 4,2
févr. 2023 0,7 0,1 1,7 0,3 2,9
mars 2023 0,7 0,0 1,3 0,3 2,2
avr. 2023 0,4 0,0 1,2 0,2 1,8
mai 2023 0,8 -0,1 1,4 0,3 2,5
juin 2023 0,8 0,1 1,2 0,3 2,4
juil. 2023 0,7 0,0 1,4 0,3 2,3
août 2023 0,4 -0,1 1,2 0,3 1,8
sept. 2023 0,1 -0,2 0,8 0,2 0,8
oct. 2023 0,4 0,0 0,9 0,3 1,5
nov. 2023 0,2 -0,1 0,7 0,2 1,0
déc. 2023 0,1 0,4 0,6 0,2 1,2
  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Champ : secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Figure 2Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Pays de la Loire

  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Champ : secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.
Avertissement

En décembre 2023, dans le secteur de la construction, la variation des heures rémunérées n’est pas représentative de la variation de l’activité qu’elle est censée illustrer. Les heures rémunérées dans la construction sont, dans quasiment toutes les régions, par rapport au mois de décembre 2022, en forte augmentation en décembre 2023. Ces évolutions viennent du fait que, dans la construction, les congés des salariés ne sont pas rémunérés directement par l’employeur mais par des caisses indépendantes et ne sont donc pas pris en compte. Or le positionnement atypique des vacances scolaires a entraîné moins de congés en décembre 2023 qu’en décembre 2022.

La croissance de l'emploi ralentit dans le sillage de l’activité économique

En 2023, dans les Pays de la Loire, la croissance de l'emploi salarié ralentit nettement : +0,8 %, après +1,7 % en 2022. L’évolution est légèrement inférieure en France (+0,6 %). La croissance de l’emploi retrouve ainsi une évolution plus en phase avec celle de l’activité économique.

Après une année record, le nombre d’embauches dans la région recule et retrouve un niveau proche de celui d’avant la crise sanitaire. Si tous les types de contrat sont orientés à la baisse, cette dernière est plus marquée pour les contrats à durée déterminée de 31 jours et plus (CDD longs). Après trois années consécutives de forte hausse, le nombre d’entrées en alternance ralentit fortement.

Le taux de chômage se maintient sous la barre des 6,0 %, la forte diminution du recours à l’activité partielle se poursuit

Malgré une légère hausse de 0,2 point en 2023, les Pays de la Loire se situent au premier rang des régions françaises ayant le plus faible taux de chômage. Ce dernier s’établit à 5,9 % de la population active, soit 1,6 point de moins qu’en France hors Mayotte. Le nombre de demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) recule, quant à lui, de 1,6 %, une baisse bien moins importante que lors des deux années précédentes. En incluant les personnes exerçant une activité réduite (catégories B et C), le nombre de demandeurs d’emploi diminue encore plus faiblement (-0,9 %). Le recours à l’activité partielle continue de diminuer, mais à un rythme moins important qu’en 2022. Il ne retrouve toujours pas son niveau d’avant crise.

L’emploi garde le rythme dans l’industrie et se replie dans la construction

Dans l’industrie, l’emploi continue de progresser au même rythme qu’en 2022 (+1,9 %) malgré la succession de chocs qui affecte l’offre puis la demande. En France, l’emploi industriel est moins dynamique (+1,1 %). L’emploi augmente vigoureusement dans les secteurs de cokéfaction et raffinage, de biens d’équipements, ainsi que dans celui des matériels de transports qui bénéficie de la levée des contraintes d’approvisionnements. La hausse est plus modérée dans le secteur des autres branches industrielles, et surtout dans l’industrie agroalimentaire.

Dans la construction, l’emploi se replie sous l’effet de la baisse d’activité. La construction neuve résidentielle subit en effet une forte contraction, notamment en raison de la hausse des taux d’emprunt et du contexte inflationniste. Les ventes de logements neufs reculent ainsi de 35 % sur un an.

Le tertiaire marchand continue de progresser malgré le net repli de l’intérim

En 2023, l’emploi dans le tertiaire marchand résiste (+0,5 %) malgré un fort repli de l’emploi intérimaire (-7,1 %) sur fond d’incertitude liée à la croissance économique. En France, la hausse est du même ordre (+0,4 %). Hors intérim, l’emploi du secteur tertiaire marchand augmente à un rythme plus élevé qu’au niveau national (+1,3 % dans la région contre +0,8 % en France). L’emploi augmente dans tous les secteurs, hormis dans celui des activités immobilières où il se replie nettement, impacté par une baisse de la demande de biens immobiliers en lien avec la hausse des taux d’intérêt.

Dans les transports, l’emploi augmente de +0,6 %. L’activité est affectée par l’inflation et le ralentissement économique. Les flux routiers de marchandises sur les routes de la région reculent de nouveau, sous l’effet du repli de la demande de fret émanant de la grande distribution et de la construction résidentielle. Le trafic du port de Nantes Saint-Nazaire, essentiellement composé d’énergies fossiles, pâtit de la baisse des importations de gaz naturel. Le transport urbain poursuit quant à lui sa reprise mais ne retrouve pas son niveau d’avant la crise sanitaire. Le transport aérien augmente également, porté par la hausse des vols internationaux. Le nombre de passagers reste cependant inférieur à son niveau de 2019.

Dans le commerce, l’emploi progresse de 1,0 %. Les ventes de voitures neuves se redressent, après trois années consécutives de baisse. La décarbonation du parc se poursuit avec des ventes de voitures électriques toujours en hausse. Après une belle reprise de l’activité touristique en 2022, le dynamisme ligérien se poursuit en 2023 avec un nouveau record de nuitées dans les hébergements collectifs de tourisme. La hausse de fréquentation est exclusivement portée par les campings tandis que la fréquentation hôtelière se replie légèrement. L’emploi du secteur de l’hébergement-restauration atteint lui aussi un nouveau record en 2023.

Une année contrastée dans l’agriculture

En 2023, les cultures profitent de conditions météorologiques favorables aux productions végétales. La production régionale céréalière est généreuse. Le marché des fruits se porte bien et les vendanges sont excellentes. Après deux années de hausse, les coûts de production agricole se détendent légèrement mais restent à un niveau élevé. La décapitalisation du cheptel bovin se poursuit et entraîne une diminution de la production de lait de vache. La crise persiste dans la filière bio, accentuée par l’inflation qui réduit le pouvoir d’achat des ménages. La filière avicole se redresse après une année 2022 marquée par une grave crise d’épizootie de grippe aviaire.

Les crédits bancaires restent dynamiques, les dépôts ne faiblissent pas

Dans la région, la croissance des crédits aux entreprises se poursuit en 2023, à un rythme supérieur au niveau national. La hausse est particulièrement marquée pour les entreprises du secteur de l’industrie. Les encours de crédits à l’habitat auprès des particuliers ralentissent dans un contexte de chute des transactions immobilières et de ventes de logements neufs. Leur taux de croissance sur un an est cependant supérieur à celui observé au niveau national, gage de l’attractivité de la région.

Les créations d’entreprises se replient

Après sept années de croissance continue, les créations d’entreprises se replient (-3,6 %), mais restent à un niveau élevé. Les créations de sociétés connaissent une forte baisse, tandis que les immatriculations de micro-entrepreneurs diminuent légèrement et que les créations d’entreprises individuelles se redressent. Le secteur de la construction est particulièrement impacté alors que les créations continuent de progresser dans l’industrie. Les défaillances d’entreprises poursuivent leur rattrapage après la baisse enregistrée en début de crise sanitaire en raison des mesures de soutien aux entreprises. Elles restent cependant inférieures à la moyenne annuelle enregistrée sur la période pré-pandémie de 2010 à 2019. La construction est là aussi le secteur le plus touché.

Dans la région, les échanges commerciaux se replient sous l’effet d’une forte baisse des importations d’hydrocarbures dans un contexte de chute des prix de l'énergie, tandis que les exportations restent stables par rapport à 2022. Le solde commercial s’améliore ainsi nettement et le déficit se réduit de 5,8 milliards d’euros.

La consommation d’énergie poursuit sa baisse, les indices de qualité de l’air s’améliorent légèrement

En 2023, la baisse de consommation d’énergie amorcée en 2022 se poursuit, favorisée par un climat doux et des prix de l’énergie élevés. La consommation brute de gaz atteint même son plus bas niveau depuis dix ans. La production d’électricité renouvelable poursuit sa progression, portée par le développement de l’éolien qui représente désormais près des trois quarts de l’électricité renouvelable régionale. Dans la région, les indices de qualité de l’air s’améliorent légèrement par rapport à 2022. En revanche, les épisodes de pollution par les particules sont plus fréquents.

Synthèse départementale

Activité et emploi plus dynamiques en Loire Atlantique

En Loire-Atlantique, l’activité salariée progresse de 2,4 % en 2023 (après +5,2 % en 2022), soit plus que dans les autres départements des Pays de la Loire. Malgré un net ralentissement, l’activité reste portée par les services marchands, en particulier par les services aux entreprises et l’information communication, et dans une moindre mesure par l’industrie, tandis que l’activité se stabilise dans la construction.

La Loire-Atlantique est également le département où l’emploi progresse le plus dans la région avec la Vendée (+1,1 %). L’emploi progresse dans les services marchands hors intérim (+1,5 %), les services non marchands (+1,7 %) et l’industrie (+2,6 %). En revanche, il se replie dans l’intérim (-6,6 %) et la construction (-1,5 %). Le taux de chômage est quasi stable, à 5,6 % de la population active, un taux inférieur de 0,3 point à celui de la région. Les créations d’entreprises diminuent de 4,8 %, avec une baisse particulièrement marquée des créations de sociétés (-12,3 %). Les défaillances progressent fortement (+46,2 %).

Maine-et-Loire : activité et l’emploi dans la tendance régionale, un taux de chômage qui reste plus élevé

En Maine-et-Loire, l’activité progresse de 2,0 % (après +4,2 % en 2022), comme au niveau régional. Elle ralentit nettement dans le secteur des services marchands, qui reste cependant le premier contributeur à la hausse d’activité, juste devant l’industrie qui maintient sa dynamique. En revanche, l’activité se replie dans la construction.

L’emploi progresse un peu moins qu’un niveau régional (+0,6 %). Il augmente de 0,9 % dans les services marchands hors intérim, de 1,7 % dans l’industrie et de 0,4 % dans les services non marchands. En revanche, comme au niveau régional, l’emploi se replie dans l’intérim (-4,1 %) et la construction (-1,5 %).

Le taux de chômage est quasi stable. Il s’établit à 6,4 %, soit 0,5 point de plus que dans la région, mais 1,1 point de moins qu’en France hors Mayotte. La baisse des créations d’entreprises est plus faible en Maine et Loire que dans les autres départements (-6,0 %). En revanche, les défaillances augmentent plus que dans les autres départements (+51,5 %).

En Mayenne, le taux de chômage reste le plus faible de la région et le 3e plus bas de France

En Mayenne, l’activité salariée progresse de 1,8 % (après +2,5 % en 2022), soit un peu moins qu’au niveau régional. Elle est portée par les services marchands, malgré un net ralentissement, mais aussi par une hausse dans l’industrie, notamment dans le secteur de l’énergie, de l’eau, et des déchets, et dans celui des matériels de transport. En revanche, l’activité se replie dans la construction.

En Mayenne, l’emploi progresse à un rythme proche du niveau régional (+0,9 %). Il augmente dans les services marchands hors intérim (+1,4 %), dans l’industrie (+1,5 %) et l’intérim, et se replie dans les services non marchands (-0,7 %) et la construction (-1,4 %). Le taux de chômage s’établit à 4,8 %, soit au même niveau que fin 2022. La Mayenne se situe ainsi au 3e rang des départements français ayant le plus faible taux de chômage. En Mayenne, les créations d’entreprises diminuent plus que dans les autres départements (-7,7 %). Les créations de sociétés chutent de 29,9 %, retrouvant un niveau plus conforme après une augmentation exceptionnelle l’année précédente. Les défaillances d’entreprises augmentent quant à elles de 12,2 %, soit moins que dans les autres départements.

Sarthe : une activité moins dynamique, un emploi qui ne progresse plus

Dans la Sarthe, l’activité salariée progresse moins que dans les autres départements : +1,2 %, après +3,4 % en 2022, en lien avec le net ralentissement dans les services marchands, comme pour les autres départements. Le secteur de l’industrie progresse également à un rythme moins élevé que l’année précédente, en raison d’un moindre dynamisme du secteur des autres branches industrielles. En revanche, l’activité se replie dans la construction. La Sarthe est également le seul département de la région où l’emploi ne progresse pas en 2023 (-0,1 %). Ce dernier augmente dans les services marchands hors intérim (+0,9 %), les services non marchands (+0,3 %) et l’industrie (+0,4 %). Il est quasi stable dans la construction (-0,1 %) et se replie fortement dans l’intérim (-12,8 %). Le taux de chômage augmente de 0,4 point, à 7,2 % de la population active, soit le taux le plus élevé dans la région, un taux qui reste cependant inférieur au taux national. La Sarthe est le seul département où les créations d’entreprises progressent (+1,6 %), portées par le dynamisme des créations d’entreprises individuelles (+13,8 %). En revanche, les créations de sociétés sont en baisse, comme dans tous les autres départements. Les défaillances d’entreprises augmentent quant à elles de 21,7 %, moins que la moyenne régionale.

Vendée : un emploi plus dynamique, une activité qui suit la tendance régionale

En Vendée, l’activité progresse de 2,0 % (après +4,4 % en 2022), comme au niveau régional. Elle est portée par les services marchands, qui connaissent cependant un net ralentissement, et par un secteur industriel qui maintient sa dynamique. La Vendée est le seul département ou l’activité ne se replie pas dans la construction (+0,4 %). En Vendée, l’emploi augmente de 1,1 % en 2023, soit la plus forte hausse de la région (avec la Loire Atlantique). Cette dernière est portée par les services non marchands (+2,4 %), les services marchands hors intérim (+1,5 %) et l’industrie (+2,1 %). L’emploi est quasi stable dans la construction (-0,1 %) et se replie fortement dans l’intérim (-11,8 %). Le taux de chômage augmente légèrement de 0,2 point, à 5,3 %, ce qui place le la Vendée au 5e rang des départements français ayant le plus faible taux de chômage. Les créations d’entreprises diminuent moins fortement que dans les autres départements (-2,0 %), une baisse liée au recul des créations de sociétés (-10,2 %). Les défaillances d’entreprises augmentent quant à elles de 29,1 %, soit moins qu’en moyenne régionale.

Contexte national - En 2023, le décalage conjoncturel entre les États-Unis et les différentes économies européennes s’est confirmé

En 2023, le décalage conjoncturel entre les États-Unis et les différentes économies européennes s’est confirmé (figure 3). La croissance américaine a ainsi atteint +2,5 % contre +0,6 % dans la zone euro, où l’activité a été globalement étale tout au long de l’année, et +0,1 % au Royaume-Uni. Parmi les principales économies de la zone euro, la France et l’Italie ont connu une dynamique de croissance globalement assez proche en 2023 (+1,1 % en France et +1,0 % en Italie). Le moteur allemand a quant à lui calé (croissance nulle en 2023), tandis que l’économie espagnole a poursuivi son rattrapage (+2,5 %).

L’Europe est restée exposée à des prix énergétiques élevés, bien qu’en repli, et a pâti des effets du resserrement monétaire. L’économie américaine y a été moins sensible, bénéficiant de puissants soutiens budgétaires. En Chine, passé le rebond consécutif à la réouverture de l’économie, la croissance s’est stabilisée à un rythme sensiblement inférieur à celui de la décennie 2010, pénalisée notamment par la contraction du secteur immobilier. Le ralentissement chinois a, toutefois, un effet global ambigu pour l’économie française : s’il freine l’activité via les canaux commerciaux, il contribue en revanche à la détente des prix des matières premières et constitue ainsi un facteur de soutien.

Figure 3Croissance trimestrielle du PIB dans la zone euro et aux États-Unis

(en %)
Croissance trimestrielle du PIB dans la zone euro et aux États-Unis ((en %))
Date États-Unis Zone euro
T1 2022 -0,50 0,63
T2 2022 -0,14 0,79
T3 2022 0,66 0,46
T4 2022 0,64 -0,03
T1 2023 0,56 0,08
T2 2023 0,51 0,11
T3 2023 1,19 0,02
T4 2023 0,84 -0,07
  • Sources : Bureau of Economic Analysis, Eurostat.

Figure 3Croissance trimestrielle du PIB dans la zone euro et aux États-Unis

  • Sources : Bureau of Economic Analysis, Eurostat.

En France, la croissance de l'économie a été modérée en 2023 : le PIB (en volume) a augmenté de 0,9 % en données brutes (+1,1 % en données corrigées des jours ouvrables), après une hausse de 2,6 % en 2022. La production a ralenti (+1,5 % en volume après +4,1 %).

La croissance de la production est principalement portée par les services marchands, qui ralentissent mais sont en hausse de 2,4 %, et en particulier par les services aux entreprises et d'information-communication. La production en construction est quasi stable (-0,1 %), mais cette stabilité masque un repli important dans la construction de logements neufs que compense la bonne tenue des activités d’entretien-amélioration et de génie civil. La production industrielle rebondit (+0,5 % après -0,4 %), avec des situations très contrastées suivant les branches. La production de matériels de transport, encore très dégradée en 2022 par rapport à son niveau d’avant-crise, accélère nettement en 2023 (+11,3 % après +7,8 %), les difficultés d’approvisionnement s’atténuant. À l’inverse, la production d'« autres produits manufacturés » se replie de nouveau (-3,6 % après -0,9 %), notamment pour les industries les plus énergivores (chimie, papeterie, métallurgie), très pénalisées par la hausse des prix de l'énergie.

L’emploi salarié a nettement ralenti en 2023, augmentant de 0,6 % sur l’année (soit 156 000 créations nettes d’emploi entre fin 2022 et fin 2023), après +1,4 % en 2022 (soit +376 000 emplois) et +3,2 % en 2021 (soit +814 000 emplois). Le taux de chômage au sens du BIT s’est stabilisé en fin d’année à 7,5 % de la population active. Il est supérieur de 0,4 point à son niveau de fin 2022, qui était le plus bas depuis 1982. La hausse progressive du chômage depuis lors résulte du ralentissement de l’emploi alors que la population active est restée dynamique.

Le pouvoir d’achat des ménages a rebondi, malgré une inflation qui demeure élevée

Après être resté pendant près d’un an sur un plateau autour de +6 %, le glissement annuel des prix à la consommation en France a nettement diminué à partir du printemps 2023, du fait notamment du ralentissement des prix des produits pétroliers et des produits alimentaires (figure 4). L’inflation est néanmoins restée relativement élevée : en moyenne annuelle, elle s’est établie à +4,9 %, en 2023 après +5,2 % en 2022. L’alimentation a été la principale contributrice à l’inflation d’ensemble entre septembre 2022 et septembre 2023. Dès avril 2023 cependant, les prix des produits alimentaires ont nettement ralenti, en raison du reflux des prix des produits agricoles depuis leur pic de mai 2022. De même, la contribution des prix des produits manufacturés à l’inflation d’ensemble a reflué à compter du milieu d’année. Ce sont désormais les prix des services, tirés par la dynamique des salaires, qui soutiennent l’inflation.

En ce qui concerne les rémunérations, le salaire moyen par tête (SMPT) dans les branches marchandes non agricoles et le (SMB) ont été dynamiques en termes nominaux (respectivement +4,1 % et +4,3 %). Cependant, ils ont de nouveau reculé en termes réels (respectivement -0,8 % et -0,6 %). Comme en 2022, ces reculs inédits traduisent le fort dynamisme des prix sur la période récente. En deux ans, le recul du SMB réel atteint ainsi 2,5 %.

Figure 4Inflation en France et contributions par poste

(évolution en %, contributions en points)
Inflation en France et contributions par poste ((évolution en %, contributions en points)) - Lecture : en décembre 2023, l’inflation d’ensemble s’établit à 3,7 % sur un an. L’alimentation contribue pour +1,2 point à l’inflation d’ensemble.
Date Alimentation Énergie Produits manufacturés Services Tabac Ensemble Ensemble sous-jacent
janv.-2019 0,4 0,2 -0,1 0,5 0,3 1,2 0,7
févr.-2019 0,5 0,3 -0,1 0,4 0,3 1,3 0,7
mars-2019 0,4 0,4 -0,1 0,3 0,2 1,1 0,5
avr.-2019 0,4 0,4 -0,1 0,5 0,2 1,3 0,7
mai-2019 0,4 0,3 -0,2 0,3 0,2 0,9 0,4
juin-2019 0,4 0,2 -0,2 0,6 0,2 1,2 0,9
juil.-2019 0,5 0,1 -0,2 0,5 0,2 1,1 0,9
août-2019 0,5 0,1 -0,2 0,5 0,2 1,0 0,7
sept.-2019 0,3 0,0 -0,2 0,6 0,2 0,9 0,9
oct.-2019 0,3 -0,1 -0,1 0,6 0,2 0,8 1,0
nov.-2019 0,3 -0,1 -0,2 0,6 0,3 1,0 1,0
déc.-2019 0,3 0,2 -0,1 0,7 0,3 1,5 1,1
janv.-2020 0,3 0,4 -0,1 0,6 0,3 1,5 1,0
févr.-2020 0,3 0,1 0,1 0,7 0,3 1,4 1,2
mars-2020 0,3 -0,3 -0,1 0,5 0,3 0,7 0,7
avr.-2020 0,6 -0,7 -0,1 0,3 0,3 0,3 0,2
mai-2020 0,6 -0,9 -0,2 0,6 0,3 0,4 0,6
juin-2020 0,4 -0,7 -0,3 0,5 0,3 0,2 0,3
juil.-2020 0,2 -0,6 0,5 0,5 0,3 0,8 1,3
août-2020 0,1 -0,6 -0,1 0,4 0,3 0,2 0,5
sept.-2020 0,1 -0,6 0,0 0,3 0,3 0,0 0,5
oct.-2020 0,2 -0,6 0,0 0,2 0,3 0,0 0,3
nov.-2020 0,3 -0,6 -0,1 0,3 0,3 0,2 0,4
déc.-2020 0,2 -0,6 -0,2 0,4 0,3 0,0 0,2
janv.-2021 0,2 -0,5 0,2 0,4 0,3 0,6 1,1
févr.-2021 0,1 -0,1 -0,1 0,4 0,3 0,6 0,5
mars-2021 0,2 0,4 0,0 0,5 0,1 1,1 1,0
avr.-2021 0,0 0,6 -0,1 0,6 0,1 1,2 1,0
mai-2021 0,0 0,8 0,0 0,5 0,1 1,4 0,9
juin-2021 0,0 0,8 0,2 0,4 0,1 1,5 1,1
juil.-2021 0,2 0,9 -0,3 0,3 0,1 1,2 0,0
août-2021 0,2 0,9 0,3 0,3 0,1 1,9 1,0
sept.-2021 0,2 1,1 0,1 0,7 0,1 2,2 1,4
oct.-2021 0,1 1,5 0,1 0,8 0,1 2,6 1,5
nov.-2021 0,1 1,6 0,2 0,9 0,0 2,8 1,8
déc.-2021 0,2 1,4 0,3 0,8 0,0 2,8 2,0
janv.-2022 0,3 1,5 0,2 0,9 0,0 2,9 1,6
févr.-2022 0,4 1,7 0,6 1,1 0,0 3,6 2,4
mars-2022 0,5 2,3 0,5 1,1 0,0 4,5 2,5
avr.-2022 0,6 2,1 0,7 1,4 0,0 4,8 3,2
mai-2022 0,7 2,2 0,7 1,5 0,0 5,2 3,6
juin-2022 1,0 2,7 0,6 1,6 0,0 5,8 3,7
juil.-2022 1,1 2,4 0,7 1,9 0,0 6,1 4,3
août-2022 1,3 1,9 0,9 1,9 0,0 5,9 4,8
sept.-2022 1,6 1,5 0,9 1,5 0,0 5,6 4,6
oct.-2022 2,0 1,7 1,0 1,5 0,0 6,2 5,0
nov.-2022 2,0 1,6 1,1 1,4 0,0 6,2 5,3
déc.-2022 2,0 1,3 1,1 1,4 0,0 5,9 5,3
janv.-2023 2,2 1,4 1,1 1,3 0,0 6,0 5,5
févr.-2023 2,4 1,3 1,1 1,5 0,0 6,3 5,8
mars-2023 2,5 0,4 1,2 1,4 0,1 5,7 6,0
avr.-2023 2,4 0,6 1,1 1,6 0,2 5,9 6,2
mai-2023 2,3 0,2 1,0 1,5 0,2 5,1 5,7
juin-2023 2,2 -0,3 1,0 1,5 0,2 4,5 5,7
juil.-2023 2,0 -0,4 0,8 1,6 0,2 4,3 5,5
août-2023 1,8 0,6 0,7 1,6 0,2 4,9 5,0
sept.-2023 1,6 1,0 0,7 1,4 0,2 4,9 4,6
oct.-2023 1,3 0,4 0,5 1,6 0,2 4,0 4,2
nov.-2023 1,2 0,2 0,4 1,4 0,2 3,5 3,4
déc.-2023 1,2 0,5 0,3 1,6 0,2 3,7 3,4
  • Lecture : en décembre 2023, l’inflation d’ensemble s’établit à 3,7 % sur un an. L’alimentation contribue pour +1,2 point à l’inflation d’ensemble.
  • Source : Insee.

Figure 4Inflation en France et contributions par poste

  • Lecture : en décembre 2023, l’inflation d’ensemble s’établit à 3,7 % sur un an. L’alimentation contribue pour +1,2 point à l’inflation d’ensemble.
  • Source : Insee.

En 2023, le pouvoir d’achat des ménages a accéléré (+0,8 %, après +0,3 % en 2022, figure 5). Les revenus nets d’activité ont ralenti mais sont restés dynamiques (+5,0 % après +7,2 % en 2022). Les prestations sociales en espèces ont augmenté de 4,7 % après +1,7 %, sous l’effet principalement des revalorisations des retraites (effet en année pleine de la revalorisation de juillet 2022 et revalorisation résiduelle de janvier 2023) : les retraites ont ainsi progressé de façon soutenue (+5,3 %). Les revenus du patrimoine, corrigés de l’effet , accélèrent en 2023 (+7,5 % après +5,8 %) sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt et de versements dynamiques de dividendes et des autres revenus d’investissement. Au total, le revenu disponible brut (RDB) hors effet SIFIM de l’ensemble des ménages a accéléré (+5,8 % après +5,0 %).

Figure 5Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principales composantes

(évolution en %, contributions en points)
Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principales composantes ((évolution en %, contributions en points)) - Lecture : en 2023, les revenus du patrimoine (hors effet SIFIM) contribuent pour +1,6 point à l’évolution du revenu disponible brut (RDB) hors effet SIFIM.
Date Revenus d'activité Prélèvements sociaux-fiscaux Prestations sociales en espèces Revenus du patrimoine (hors effet SIFIM) Prix de la consommation des ménages hors SIFIM Pouvoir d'achat du RDB Pouvoir d'achat du RDB par unité de consommation
2019 2,2 -0,2 1,0 0,4 -0,8 2,6 2,0
2020 -2,5 1,0 3,0 -0,4 -0,8 0,2 -0,4
2021 5,2 -1,3 -0,5 1,7 -1,4 3,4 2,8
2022 5,2 -2,0 0,6 1,2 -4,7 0,3 -0,4
2023 3,7 -0,9 1,6 1,6 -4,8 0,8 0,3
  • Lecture : en 2023, les revenus du patrimoine (hors effet SIFIM) contribuent pour +1,6 point à l’évolution du revenu disponible brut (RDB) hors effet SIFIM.
  • Source : Insee, comptes nationaux.

Figure 5Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principales composantes

  • Lecture : en 2023, les revenus du patrimoine (hors effet SIFIM) contribuent pour +1,6 point à l’évolution du revenu disponible brut (RDB) hors effet SIFIM.
  • Source : Insee, comptes nationaux.

La consommation des ménages a progressé à un rythme proche du pouvoir d’achat (+0,8 %), si bien que le taux d’épargne des ménages s’est quasiment stabilisé (16,9 % après 16,8 %). Le taux d’épargne reste à un niveau nettement plus élevé que sa moyenne entre 2009 et 2019 (14,7 %). La consommation en produits alimentaires a continué de baisser (-3,6 %, après -3,2 % en 2022). Ces produits sont les plus marqués par l'inflation, avec une hausse des prix de 11,3 % en 2023 (après +6,3 % en 2022). Également très marquée par l'inflation, la consommation en biens énergétiques diminue de nouveau fortement comme en 2022 (-2,5 % après -3,3 %). À l’inverse, la consommation des ménages en services reste dynamique, en particulier dans l'information-communication (+5,6 %), dans les services de transport (+6,7 %) et dans l'hébergement-restauration (+5,5 %).

L’investissement des ménages a sombré, celui des administrations et des entreprises a résisté

En réponse à la hausse de l’inflation, les principales banques centrales, dont la Banque centrale européenne à partir de l’été 2022, ont procédé à un resserrement rapide des politiques monétaires, entraînant une augmentation du coût du crédit pesant sur l’investissement des entreprises comme des ménages. Ce dernier est de nouveau en forte baisse (-8,5 %), pénalisé par la baisse de l'investissement en construction (-5,6 %) et par celle des achats de biens immobiliers (-18,4 % d'investissement en services techniques, comprenant les frais de notaires). L'investissement des entreprises non financières progresse au même rythme qu’en 2022 (+2,7 % après +2,9 %), toujours porté par l’investissement en services d'information-communication. Au total, l’investissement se redresse légèrement en 2023 (+0,4 % en volume après 0,0 %), principalement porté par les investissements des administrations publiques (+6,9 %), qui augmentent dans les matériels de transport, avec notamment la livraison d'un sous-marin.

Le solde extérieur de la France s’améliore

En 2023, les flux de commerce extérieur en volume marquent le pas après deux années de forte hausse. Les exportations augmentent encore un peu (+2,1 % après +8,2 %), alors que les importations sont quasi stables (+0,3 % après +8,8 %). Le solde extérieur en volume s’améliore légèrement. Cette amélioration s’explique surtout par les biens, en particulier les biens énergétiques : la France est de nouveau exportatrice nette d'électricité, et ses imports en gaz et en pétrole baissent fortement, les stocks ayant atteint des niveaux très élevés. Les exportations de matériels de transport, en particulier en aéronautique, accélèrent nettement, mais les importations, notamment de véhicules électriques, augmentent aussi fortement. Les exportations en volume de services se replient, tirées vers le bas par les exportations de services de transport (-7,5 %), tandis que les importations de services sont en forte hausse, avec notamment +15,1 % de services de transport et +7,7 % de services aux entreprises. Au final, la contribution du commerce extérieur à la croissance du PIB a été nettement positive en 2023 (+0,6 point), en partie compensée par un mouvement de déstockage (-0,4 point) (figure 6).

Figure 6Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution

(évolution en %, contributions en points)
Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution ((évolution en %, contributions en points)) - Lecture : En 2023, la croissance du PIB est de 0,9 %. La consommation des ménages et des APU contribue pour 0,6 point à cette croissance.
Année Consommation (ménages et APU ¹) Investissement Solde du commerce extérieur Variation de stocks Produit intérieur brut (PIB)
2019 1,2 0,9 0,0 -0,1 2,0
2020 -4,5 -1,3 -1,3 -0,3 -7,4
2021 4,5 2,2 0,7 -0,5 6,9
2022 2,3 0,0 -0,3 0,5 2,6
2023 0,6 0,1 0,6 -0,4 0,9
  • ¹ : Administrations publiques.
  • Lecture : En 2023, la croissance du PIB est de 0,9 %. La consommation des ménages et des APU contribue pour 0,6 point à cette croissance.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2020.

Figure 6Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution

  • ¹ : Administrations publiques.
  • Lecture : En 2023, la croissance du PIB est de 0,9 %. La consommation des ménages et des APU contribue pour 0,6 point à cette croissance.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2020.
Publication rédigée par :Yohann Rivillon, Clément Bortoli, Gaston Vermersch (Insee)

Définitions

Heures rémunérées :

le volume d’heures rémunérées correspond à la durée pour laquelle le salarié est rémunéré sur une période. Cela inclut notamment les heures supplémentaires mais aussi les absences pour lesquelles le salarié perçoit une rémunération, comme les congés payés, les jours fériés ou les jours attribués au titre de la réduction du temps de travail. Ce volume d’heures rémunérées est une composante importante de l’activité économique, même s’il ne la mesure pas directement : d’une part, certaines absences sont considérées comme du travail rémunéré et d’autre part, la rémunération des salariés ne reflète pas toujours les fluctuations de leur productivité.

Le SMB correspond à la composante sous-jacente du SMPT, à côté de la composante conjoncturelle affectée notamment par les versements de primes et les heures supplémentaires.

Les services d’intermédiation financière indirectement mesurés (SIFIM) mesurent les services d’intermédiation liés à l’octroi de crédits et à la gestion des dépôts par les banques. L’imputation de SIFIM majore l’évolution des revenus du patrimoine dans un contexte de remontée de taux d’intérêt ainsi que le prix de la consommation des ménages, mais l’effet de cette imputation sur l’évolution du pouvoir d’achat du RDB est faible (encadré 2 de l’IP no 1997 « Les comptes de la Nation en 2023 »).

Pour en savoir plus

(1) Héam J.-C., Meinzel P., Morvan F., « Les comptes de la Nation en 2023 », Insee Première no 1997, mai 2024.

Le SMB correspond à la composante sous-jacente du SMPT, à côté de la composante conjoncturelle affectée notamment par les versements de primes et les heures supplémentaires.

Les services d’intermédiation financière indirectement mesurés (SIFIM) mesurent les services d’intermédiation liés à l’octroi de crédits et à la gestion des dépôts par les banques. L’imputation de SIFIM majore l’évolution des revenus du patrimoine dans un contexte de remontée de taux d’intérêt ainsi que le prix de la consommation des ménages, mais l’effet de cette imputation sur l’évolution du pouvoir d’achat du RDB est faible (encadré 2 de l’IP no 1997 « Les comptes de la Nation en 2023 »).