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Insee Conjoncture Pays de la Loire · Juin 2024 · n° 49
Insee Conjoncture Pays de la LoireBilan économique 2023 - Pays de la Loire L’économie ligérienne fléchit mais résiste face aux vents contraires

En 2023, la croissance du produit intérieur brut français s’établit à +0,9 %, après 2,6 % en 2022. Son évolution est affectée par le ralentissement de la consommation et de l’investissement, dans un contexte inflationniste, marqué par la forte augmentation des taux d’intérêt. Dans les Pays de la Loire, l’économie n’échappe pas à ce ralentissement général mais se montre encore une fois résiliente. L’activité salariée fléchit mais reste plus dynamique qu’au niveau national. L’emploi ralentit nettement dans le sillage de l’activité économique, mais continue de progresser un peu plus qu’au niveau national. La région compte ainsi 1,58 million d’emplois en fin d’année, soit 12 800 de plus que fin 2022, malgré une légère baisse des embauches en 2023. Les Pays de la Loire se situent au premier rang des régions françaises ayant le plus faible taux de chômage. Il s’établit à 5,9 %, supérieur de 0,2 point à son niveau de 2022, qui était le plus bas depuis 1982. Le recours à l’activité partielle poursuit sa décrue entamée en 2021. Les créations d’entreprises se replient légèrement mais restent à un niveau élevé. Le nombre de défaillances continue de remonter mais reste inférieur à la moyenne annuelle enregistrée sur la période 2010 à 2019. Les encours de crédits aux entreprises restent dynamiques tandis que les crédits à l’habitat auprès des particuliers ralentissent mais restent significatifs. Les exportations restent stables mais le déficit commercial se réduit, en raison d’une baisse des importations d’hydrocarbures. La construction neuve résidentielle subit une forte contraction sous l’effet conjugué de la hausse des taux d’emprunt, du contexte inflationniste et de la nouvelle réglementation environnementale pour les logements. Dans le transport, la baisse de la consommation alimentaire et la crise du secteur de la construction affectent le fret de marchandises. Le secteur agricole connaît une année contrastée avec des conditions météorologiques favorables aux cultures et une filière biologique en difficulté. Le tourisme ligérien confirme son dynamisme avec un nouveau record de nuitées dans les hébergements collectifs de tourisme. La baisse de consommation d’énergie amorcée en 2022 se poursuit, favorisée par un climat doux et des prix de l’énergie élevés. Les indices de qualité de l’air s’améliorent légèrement par rapport à 2022.

Insee Conjoncture Pays de la Loire
No 49
Paru le :Paru le13/06/2024

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2023 publiés par l'Insee.

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Énergie-Climat - La consommation d’énergie poursuit sa baisse, les indices de qualité de l’air s’améliorent légèrement Bilan économique 2023

Christelle Belkacem (direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement), Marion Guiter (Air Pays de la Loire)

L’année 2023 se classe au deuxième rang des années les plus chaudes depuis 1900. Dans ce contexte, la baisse de consommation d’énergie amorcée en 2022 se poursuit, favorisée par une inflation persistante et des actions de sobriété énergétique. La production d'électricité renouvelable continue sa progression. L’éolien augmente fortement grâce à la mise en service des éoliennes en mer au large de Saint-Nazaire. Il représente désormais près des trois quarts de la production d’électricité renouvelable régionale. Si on assiste à une légère amélioration des indices de qualité de l’air par rapport à 2022, les épisodes de pollution par les particules sont en revanche plus fréquents.

Insee Conjoncture Pays de la Loire

No 49

Paru le :13/06/2024

La consommation d’énergie poursuit sa baisse

Avec 25 térawatts-heures (TWh) en 2023, la consommation brute d’électricité régionale chute de 5,2 % sur un an, une baisse plus marquée qu’au niveau national (‑3,3 %) (figure 1). Parallèlement, la consommation brute de gaz atteint son plus bas niveau depuis 10 ans. En effet, sur un an, elle recule de 4,6 % dans la région pour atteindre 17,9 TWh. En France, le recul est encore plus marqué (‑11,4 %). La baisse de la consommation de gaz et d’électricité s’explique en partie par un climat doux. En effet, même si l’indice de rigueur climatique augmente légèrement par rapport à 2022 (de 1,2 % pour la région et de 2,4 % en France), l’année 2023 se classe au deuxième rang des années les plus chaudes depuis 1900, derrière 2022. Par ailleurs, l’inflation généralisée à l’ensemble de l’économie conduit les particuliers, les entreprises et les administrations à réaliser des économies et à adopter une démarche plus sobre en ce qui concerne leur consommation d’énergie.

Figure 1aConsommation annuelle brute d’électricité et de gaz en TWh et indice de rigueur climatiquePays de la Loire

Consommation annuelle brute d’électricité et de gaz en TWh et indice de rigueur climatique
Année Consommation d'électricité (en TWh) Consommation de gaz (en TWh) Indice de rigueur
2013 28,0 24,3 1,1
2014 26,1 20,0 0,9
2015 26,6 21,9 0,9
2016 27,5 24,5 1,0
2017 27,3 24,5 1,0
2018 27,4 22,3 0,9
2019 27,2 24,6 0,9
2020 26,0 22,2 0,8
2021 27,4 22,8 1,1
2022 26,4 18,7 0,8
2023 25,0 17,9 0,9
  • Champ : France métropolitaine (consommation d’électricité et indice de rigueur), France continentale (consommation de gaz).
  • Sources : SDES ; RTE ; GRTgaz ; Teréga.

Figure 1aConsommation annuelle brute d’électricité et de gaz en TWh et indice de rigueur climatiquePays de la Loire

  • Champ : France métropolitaine (consommation d’électricité et indice de rigueur), France continentale (consommation de gaz).
  • Sources : SDES ; RTE ; GRTgaz ; Teréga.

L’éolien, principale filière régionale d’électricité renouvelable

En 2023, 5,9 TWh d’énergie renouvelable sont injectés dans les réseaux publics d’électricité de la région (figure 2). La production d’électricité renouvelable progresse ainsi de 37,9 % sur un an et elle a plus que doublé sur cinq ans. La hausse continue d’être portée par l’éolien (+47,9 %). Cette forte progression est à rapprocher du fonctionnement sur une année entière du parc éolien en mer de Saint-Nazaire, mis en service fin 2022. L'éolien en mer contribue à 34 % de la production de l’éolien régional en 2023. De fait, l’éolien régional, terrestre et maritime, représente 8 % de la production nationale de cette filière.

À l’échelle nationale, la production d’origine renouvelable d’électricité augmente également entre 2022 et 2023 (+21,4 %).

La production hydraulique, principale filière de la production renouvelable nationale, connaît une nette reprise par rapport à l’année 2022 (+19,9 %), notamment grâce à des précipitations plus abondantes.

La production solaire photovoltaïque progresse quant à elle fortement, du fait de la hausse marquée des capacités de production et du fort ensoleillement enregistré l’été dernier. Avec 1,2 TWh injecté sur le réseau en 2023, la production régionale est supérieure de 24,9 % à celle de 2022. À l’échelle nationale, la production solaire augmente également, mais dans des proportions plus faibles : +16,5 % par rapport à 2022, soit une production de 21,6 TWh.

Figure 2aProduction annuelle renouvelable injectée sur les réseaux d’électricitéPays de la Loire

(en TWh)
Production annuelle renouvelable injectée sur les réseaux d’électricité ((en TWh))
Année Hydro-électricité Bio-énergies Solaire photovoltaïque Éolien
2008 0,0 0,1 0,0 0,3
2009 0,0 0,1 0,0 0,4
2010 0,0 0,1 0,1 0,6
2011 0,0 0,1 0,2 0,7
2012 0,0 0,2 0,3 0,9
2013 0,0 0,3 0,3 1,0
2014 0,0 0,3 0,4 1,1
2015 0,0 0,3 0,4 1,2
2016 0,0 0,3 0,4 1,3
2017 0,0 0,3 0,5 1,4
2018 0,0 0,3 0,6 1,6
2019 0,0 0,4 0,6 2,0
2020 0,0 0,4 0,7 2,4
2021 0,0 0,4 0,8 2,3
2022 0,0 0,4 1,0 2,9
2023 0,0 0,4 1,2 4,3
  • Champ : France métropolitaine (éolien, solaire photovoltaïque, bioénergies et hydroélectricité).
  • Sources : RTE ; GRTgaz ; Teréga.

Figure 2aProduction annuelle renouvelable injectée sur les réseaux d’électricitéPays de la Loire

  • Champ : France métropolitaine (éolien, solaire photovoltaïque, bioénergies et hydroélectricité).
  • Sources : RTE ; GRTgaz ; Teréga.

Une légère amélioration des indices de qualité de l’air par rapport à 2022

En 2023, le nombre de jours avec un indice moyen est plus élevé qu’en 2022, quand le nombre de jours concernés par un indice dégradé est lui plus faible. L’indice de qualité de l’air est le plus souvent à un niveau moyen : entre 76 % et 84 % des jours de l’année, selon les territoires. Il est qualifié comme « bon » seulement entre 0 % et 3 % des jours de l’année. En revanche, il est considéré comme « dégradé » entre 9 % et 16 % des jours et « mauvais » entre 2 % et 7 % des jours. Pour la première fois, le niveau très mauvais est atteint pendant une journée à Nantes, en raison de concentrations élevées en particules de diamètre inférieur à 2,5 micromètres (PM2,5).

L’indice de qualité de l’air dépend des niveaux de cinq polluants : ozone, particules de diamètre inférieur à 10 micromètres (PM10), particules PM2,5, dioxyde d’azote et dioxyde de soufre. Des sous-indices sont calculés pour chacun de ces polluants et le moins favorable détermine le niveau de l’indice du jour. L’ozone est le polluant qui détermine le plus fréquemment l’indice (figure 3). Les particules PM2,5 contribuent également aux indices dégradés à très mauvais.

L’été, la qualité de l’air est conditionnée principalement par les niveaux d’ozone, ce polluant étant plus présent en périodes de fort rayonnement solaire. En hiver et au printemps, les particules PM10 et PM2,5 influent davantage sur la qualité de l’air, en raison des émissions plus importantes liées au chauffage résidentiel, notamment au bois, aux épandages agricoles et aux surémissions du trafic routier par temps froid.

Figure 3Répartition mensuelle des polluants déterminants l’indice de qualité de l’air à Nantes en 2023

(en %)
Répartition mensuelle des polluants déterminants l’indice de qualité de l’air à Nantes en 2023 ((en %))
Année Ozone (O₃) Particules PM10 Particules PM2.5 Plusieurs polluants
janvier 48,3 0,0 19,4 32,3
février 25,0 0,0 32,1 42,9
mars 48,3 0,0 6,5 45,2
avril 73,3 0,0 0,0 26,7
mai 87,1 0,0 0,0 12,9
juin 93,3 0,0 0,0 6,7
juillet 90,3 0,0 0,0 9,7
août 93,5 0,0 0,0 6,5
septembre 80,0 3,3 0,0 16,7
octobre 71,0 0,0 0,0 29,0
novembre 50,0 0,0 6,7 43,3
décembre 58,0 0,0 9,7 32,3
  • Source : Air Pays de la Loire.

Figure 3Répartition mensuelle des polluants déterminants l’indice de qualité de l’air à Nantes en 2023

  • Source : Air Pays de la Loire.

Des épisodes de pollution par les particules plus fréquents qu’en 2022

Au cours de l’année 2023, huit journées connaissent des déclenchements de procédures préfectorales dans au moins un département, en raison de la pollution de l’air, contre trois en 2022.

Les départements de Loire-Atlantique et de Maine-et-Loire sont les plus touchés, avec quatre journées de procédure d’information-recommandation et deux de procédure d’alerte. La Sarthe connaît trois journées de procédure d’information-recommandation et deux de procédure d’alerte. La Vendée et la Mayenne comptabilisent respectivement trois et deux journées de procédure d’information-recommandation.

En 2023, plusieurs épisodes de pollution par les particules PM10 sont relevés, en février et en mars, en lien notamment avec le chauffage au bois, les activités agricoles et le trafic routier, ainsi qu’en septembre en raison de la présence de particules désertiques arrivant du Sahara (figure 4).

Une procédure préfectorale est déclenchée en avril pour la commune de Donges, pour le dioxyde de soufre, émis par les activités de la raffinerie.

Malgré ces épisodes de pollution, les niveaux moyens annuels en particules PM10 en 2023 restent inférieurs à ceux de 2022, dans la continuité de la tendance observée depuis plusieurs années. Les concentrations des autres polluants baissent également ou stagnent par rapport à 2022. Seules les concentrations moyennes en ozone augmentent ces dernières années, en lien avec le changement climatique.

Figure 4Historique des concentrations annuelles en particules PM10 dans certaines stations de mesure des Pays de la Loire

(μg/m³ en moyenne annuelle)
Historique des concentrations annuelles en particules PM10 dans certaines stations de mesure des Pays de la Loire ((μg/m³ en moyenne annuelle))
Année Angers-Beaux-Arts La Roche-sur-Yon-Delacroix Laval-Mazagran Le Mans-Sources Nantes Victor-Hugo (2008-2020)-Goncourt (depuis 2022)  Nantes-Bouteillerie Saint-Nazaire-Blum Rural 53-St-Denis d'Anjou PM10-valeur limite
2008 18 /// /// /// /// 20 /// /// 40
2009 22 25 22 21 28 21 21 18 40
2010 22 26 25 22 26 22 26 20 40
2011 23 23 22 20 24 21 24 21 40
2012 21 24 19 21 25 22 24 19 40
2013 19 19 19 19 26 20 20 16 40
2014 19 20 14 17 23 17 17 14 40
2015 17 21 16 17 24 19 17 16 40
2016 17 17 16 15 20 18 15 14 40
2017 17 17 16 17 22 18 17 14 40
2018 16 17 15 15 19 17 15 13 40
2019 16 15 15 15 19 17 17 12 40
2020 15 14 14 15 18 16 15 12 40
2021 14 16 14 14 /// 15 14 13 40
2022 16 17 15 16 19 16 16 13 40
2023 15 15 14 14 18 15 15 13 40
  • /// : Absence de données.
  • Source : Air Pays de la Loire.

Figure 4Historique des concentrations annuelles en particules PM10 dans certaines stations de mesure des Pays de la Loire

  • /// : Absence de données.
  • Source : Air Pays de la Loire.
Publication rédigée par :Christelle Belkacem (direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement), Marion Guiter (Air Pays de la Loire)

Définitions

Indice de rigueur climatique : l’indice de rigueur climatique est le rapport entre un indicateur de climat observé et un indicateur de climat de référence (période trentenaire). Cet indicateur est constitué par la somme des degrés jours unifiés de l'année (écart journalier entre la température observée et 17°C). Ainsi, si l’indice est supérieur à 1, l’année considérée est plus rigoureuse qu’une année moyenne et si l’indice est inférieur à 1, l’année considérée est moins rigoureuse qu’une année moyenne.