Immigrés et descendants d'immigrés Édition 2023

Insee Références
Paru le :Paru le30/03/2023
Immigrés et descendants d'immigrés en France- Mars 2023
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Ressentis par rapport à la migration et sentiment d’intégration

Insee Références

Paru le :30/03/2023

En 2019-2020, 44 % des de 18 à 59 ans vivant en France métropolitaine en considèrent que leur position sociale actuelle en France est meilleure que celle qu’ils avaient dans leur pays d’origine avant leur migration. 27 % répondent que leur position sociale est la même qu’avant la migration et 29 % qu’elle s’est détériorée. Sur une échelle allant de 0 (bas de l’échelle sociale) à 10 (haut de l’échelle sociale), les immigrés d’Europe du Sud – qui ont la position sociale estimée la plus basse avant la migration – estiment en moyenne que leur position sociale s’est améliorée, de 5,2 avant la migration à 5,5 actuellement (figure 1). Les immigrés du reste de l’Union européenne (UE) à 27 et d’Asie du Sud-Est estiment également en moyenne que leur position sociale est un peu meilleure aujourd’hui qu’avant la migration. En revanche, les immigrés d’Afrique, de Chine, de Turquie et du Moyen-Orient estiment que leur position sur l’échelle sociale s’est détériorée par rapport à leur situation avant la migration. La baisse la plus forte s’observe pour les immigrés d’Afrique sahélienne, guinéenne ou centrale, qui estiment en moyenne avoir perdu 0,5 point dans leur position sur l’échelle sociale. Ce sentiment de déclassement peut s’expliquer en partie par la sélectivité de la migration depuis l’Afrique subsaharienne, les personnes émigrant en France étant dans une position sociale relativement élevée dans leur pays d’origine. Par ailleurs, pour l’ensemble des immigrés, une moindre maîtrise de la langue française ou une non‑reconnaissance du diplôme en France peut participer au déclassement professionnel (fiche 4.6). Les immigrés venus d’Algérie et de Turquie ou du Moyen‑Orient déclarent également un déclassement important (-0,4 point).

Figure 1Position sociale avant la migration et au moment de l'enquête

sur une échelle de 0 (bas) à 10 (haut)
Position sociale avant la migration et au moment de l'enquête (sur une échelle de 0 (bas) à 10 (haut) ) - Lecture : en 2019-2020, les immigrés venus d'Algérie estiment que sur une échelle de la société allant de 0 (bas) à 10 (haut), ils se situent actuellement en moyenne à 5,2.
Position avant la migration Position actuelle
Algérie 5,6 5,2
Maroc, Tunisie 5,3 5,3
Afrique sahélienne 5,5 5,0
Afrique guinéenne ou centrale 5,3 4,8
Asie du Sud-Est 5,3 5,4
Turquie, Moyen-Orient 5,9 5,5
Chine 5,4 5,0
Europe du Sud 5,2 5,5
Autres pays de l'UE27 5,8 5,8
  • Note : la question posée était « Il y a des gens qui sont plutôt en haut de notre société et d'autres plutôt en bas. Actuellement, où vous placeriez-vous sur cette échelle (0 étant le plus bas, et 10 le plus haut) ? Et dans votre pays de naissance, avant d’arriver en France métropolitaine ? ».
  • Lecture : en 2019-2020, les immigrés venus d'Algérie estiment que sur une échelle de la société allant de 0 (bas) à 10 (haut), ils se situent actuellement en moyenne à 5,2.
  • Champ : France métropolitaine, personnes immigrées âgées de 18 à 59 ans vivant en logement ordinaire.
  • Sources : Ined-Insee, enquête Trajectoires et Origines 2 (2019-2020).

Figure 1Position sociale avant la migration et au moment de l'enquête

  • Note : la question posée était « Il y a des gens qui sont plutôt en haut de notre société et d'autres plutôt en bas. Actuellement, où vous placeriez-vous sur cette échelle (0 étant le plus bas, et 10 le plus haut) ? Et dans votre pays de naissance, avant d’arriver en France métropolitaine ? ».
  • Lecture : en 2019-2020, les immigrés venus d'Algérie estiment que sur une échelle de la société allant de 0 (bas) à 10 (haut), ils se situent actuellement en moyenne à 5,2.
  • Champ : France métropolitaine, personnes immigrées âgées de 18 à 59 ans vivant en logement ordinaire.
  • Sources : Ined-Insee, enquête Trajectoires et Origines 2 (2019-2020).

Si la très grande majorité (92 %) des immigrés déclare être « tout à fait d’accord » ou « plutôt d’accord » avec l’affirmation « Je me sens chez moi en France », 7 % des immigrés ont répondu n’être « plutôt pas d’accord » ou « pas du tout d’accord » avec celle-ci (figure 2). En particulier, 11 % des immigrés d’origine chinoise et d’Afrique subsaharienne n’ont pas le sentiment d’être chez eux en France. Parmi les natifs de d’Outre-mer, une personne sur dix partage également ce sentiment pour la France métropolitaine. À la deuxième génération, ce sentiment de ne pas être chez soi en France diminue, les étant même un peu plus nombreux à déclarer se sentir chez eux en France que les personnes sans ascendance migratoire ou ultramarine directe (95 % contre 93 %). Les descendants d’immigrés sont notamment nettement plus nombreux que les immigrés à être tout à fait d’accord avec cette affirmation (76 % contre 63 %). Ce n’est cependant pas le cas des descendants d’immigrés d’Afrique sahélienne, guinéenne ou centrale, qui répondent près de deux fois plus souvent qu’ils ne sont pas d’accord avec cette affirmation (8 % d’entre eux) que l’ensemble de la population des descendants (5 %). Ils sont par ailleurs les plus nombreux à déclarer qu’on leur demande souvent leur origine : près de la moitié des descendants d’immigrés d’Afrique sahélienne, guinéenne ou centrale ont répondu qu’on leur posait souvent cette question, contre un quart de l’ensemble des descendants d’immigrés. Alors qu’ils sont nés en France et ont presque tous la nationalité française, ils sont entre 35 % et 39 % à ne pas être d’accord avec l’affirmation « On me voit comme un Français », contre 9 % des descendants d’immigrés de l’Europe du Sud, 3 % des descendants d’immigrés des autres pays de l’UE à 27, 29 % à 30 % de ceux du Maghreb et 20 % de l’ensemble des descendants d’immigrés. Les descendants de natifs d’Outre‑mer sont également fréquemment questionnés sur leurs origines : 41 % d’entre eux déclarent être souvent interrogés à ce sujet.

Figure 2Sentiment d’être chez soi en France métropolitaine (pour les natifs d'Outre-mer et leurs descendants) ou en France (pour les autres)

en %
Sentiment d’être chez soi en France métropolitaine (pour les natifs d'Outre-mer et leurs descendants) ou en France (pour les autres) (en %) - Lecture : 68 % des immigrés venus d'Algérie déclarent être tout à fait d'accord avec la proposition « Je me sens chez moi en France ».
Tout à fait d’accord Plutôt d’accord Plutôt pas d’accord Pas du tout d’accord Refusent de répondre ou ne savent pas
Immigrés, dont : 63 30 5 2 1
Algérie 68 26 5 1 1
Maroc, Tunisie 67 27 4 2 0
Afrique sahélienne 53 36 6 5 1
Afrique guinéenne ou centrale 60 28 8 3 1
Asie du Sud-Est 68 29 2 0 0
Turquie, Moyen-Orient 64 30 4 1 1
Chine 44 44 9 3 1
Europe du Sud 63 28 5 3 0
Autres pays de l’UE27 61 34 5 1 0
Descendants d’immigrés, dont : 76 20 3 1 0
Algérie 74 20 4 2 0
Maroc, Tunisie 72 23 4 1 0
Afrique sahélienne 55 36 6 2 1
Afrique guinéenne ou centrale 57 32 9 0 1
Asie du Sud-Est 71 27 2 0 0
Turquie, Moyen-Orient 73 22 4 1 0
Europe du Sud 84 13 2 1 0
Autres pays de l’UE27 80 15 3 1 0
Natifs d'Outre-mer 60 30 6 4 0
Descendants de natifs d'Outre-mer 69 24 5 1 0
Sans ascendance migratoire ou ultramarine directe 76 18 4 2 0
Ensemble 74 20 4 2 0
  • Note : la question posée était « Êtes-vous tout à fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas d’accord ou pas du tout d’accord avec la proposition « Je me sens chez moi en France métropolitaine » (pour les natifs d'Outre‑mer et leurs descendants) ou « Je me sens chez moi en France » (pour les immigrés, leurs descendants et les personnes sans ascendance migratoire ou ultramarine directe) ? ».
  • Lecture : 68 % des immigrés venus d'Algérie déclarent être tout à fait d'accord avec la proposition « Je me sens chez moi en France ».
  • Champ : France métropolitaine, personnes âgées de 18 à 59 ans vivant en logement ordinaire.
  • Sources : Ined-Insee, enquête Trajectoires et Origines 2 (2019-2020).

Figure 2Sentiment d’être chez soi en France métropolitaine (pour les natifs d'Outre-mer et leurs descendants) ou en France (pour les autres)

  • Note : la question posée était « Êtes-vous tout à fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas d’accord ou pas du tout d’accord avec la proposition « Je me sens chez moi en France métropolitaine » (pour les natifs d'Outre-mer et leurs descendants) ou « Je me sens chez moi en France » (pour les immigrés, leurs descendants et les personnes sans ascendance migratoire ou ultramarine directe) ? ».
  • Lecture : 68 % des immigrés venus d'Algérie déclarent être tout à fait d'accord avec la proposition « Je me sens chez moi en France ».
  • Champ : France métropolitaine, personnes âgées de 18 à 59 ans vivant en logement ordinaire.
  • Sources : Ined-Insee, enquête Trajectoires et Origines 2 (2019-2020).

Définitions

Un immigré est une personne née étrangère à l'étranger et résidant en France. Les personnes nées Françaises à l'étranger et vivant en France ne sont donc pas comptabilisées. Certains immigrés ont pu devenir Français, les autres restant étrangers. Un individu continue à être immigré même s'il acquiert la nationalité française.

Le logement ordinaire est un logement défini par opposition à un logement en résidence offrant des services spécifiques (résidences pour personnes âgées, pour étudiants, de tourisme, à vocation sociale, pour personnes handicapées, etc.).

Un descendant d’immigrés est une personne née en France et ayant au moins un parent immigré.

Pour en savoir plus

« Ouvrir dans un nouvel ongletProfil démographique des personnes d’origine subsaharienne en France », Les études de la chaire Diasporas africaines n° 2020-2, Sciences Po Bordeaux et Université Bordeaux Montaigne, 2020.