En 2021, 34 % des femmes salariées immigrées travaillent à temps partiel, contre 27 % des femmes sans ascendance migratoire directe et 26 % des descendantes d’immigrés (figure 1). La part d’emploi à temps partiel est bien plus faible pour les hommes, mais celle des immigrés (9 %) reste supérieure à celle des hommes sans ascendance migratoire directe (7 %).

La moindre qualification des postes occupés par les femmes immigrées (fiche Caractéristiques des emplois) les expose plus au temps partiel. En effet, le temps partiel est plus fréquent parmi les ouvrières et les employées que parmi les professions intermédiaires ou les cadres. En outre, les écarts de part de temps partiel sont forts entre les ouvrières immigrées (47 %) et non immigrées (28 %) et, dans une moindre mesure, parmi les employées (41 % contre 36 %) ; ils sont en partie liés à des différences dans les métiers occupés par les ouvrières immigrées et celles non immigrées. Ces écarts de part de temps partiel disparaissent parmi les professions intermédiaires (21 % pour les deux) et s’inversent pour les cadres : 12 % des immigrées cadres sont à temps partiel, contre 15 % des autres cadres.

Pour les femmes comme pour les hommes, les immigrés à temps partiel ont aussi des durées de travail plus courtes : 32 % des immigrées à temps partiel travaillent moins d’un mi-temps, contre 18 % des femmes sans ascendance migratoire directe ; symétriquement, 16 % des hommes immigrés à temps partiel sont à 80 % ou plus, contre 27 % des hommes à temps partiel sans ascendance migratoire directe.

Les immigrés déclarent plus fréquemment que les autres salariés travailler à temps partiel car ils n’ont pas trouvé un emploi à temps complet : 37 % des immigrées et 42 % des immigrés, contre respectivement 25 % et 28 % des femmes et des hommes sans ascendance migratoire directe ; les descendants d’immigrés se trouvent dans une situation intermédiaire, mais proche de celle des personnes ni immigrées ni descendantes d’immigrés.

En conséquence, les femmes et les hommes immigrés sont près de deux fois plus souvent en sous-emploi (respectivement 15 % et 7 %) que les personnes sans ascendance migratoire directe (8 % et 4 %) ; la situation des descendants d’immigrés est de nouveau proche de celle des personnes sans ascendance migratoire directe (figure 2). Là encore, l’écart entre immigrées et femmes ni immigrées ni descendantes d’immigrés est élevé parmi les employées et ouvrières. En effet, 21 % des ouvrières immigrées et 18 % des employées immigrées sont en sous-emploi, contre 11 % et 12 % de leurs homologues sans ascendance migratoire directe. Le sous-emploi est le plus fréquent parmi les femmes originaires d’Amérique ou d’Océanie (21 %) et d’Afrique (15 %) et le moins fréquent parmi celles venues d’Europe (11 %).

La fréquence des horaires de travail atypiques varie peu avec le lien à la migration (figure 3). Quel que soit le type d’horaire atypique, les immigrés sont toutefois un peu moins concernés. Dans l’ensemble, 43 % des femmes immigrées et 46 % des hommes immigrés en emploi travaillent au moins une fois par mois à un horaire atypique, contre 47 % des autres femmes et 51 % des autres hommes. Ces faibles écarts, constatés également sur les seuls salariés du privé, peuvent néanmoins correspondre à des métiers différents, et donc aussi à des conditions de travail différentes au sein même du travail en horaires atypiques.