En 2021, le salaire net mensuel médian des immigrés âgés de 15 à 74 ans travaillant à temps complet s’élève à 1 700 euros (figure 1). Il est inférieur de 6 % à celui de leurs homologues descendants d’immigrés (1 810 euros) et de 11 % à celui des personnes sans ascendance migratoire directe (1 900 euros). Le niveau de salaire des personnes ayant un lien à la migration et travaillant à temps complet varie selon leur origine géographique. Ainsi, en 2021, le salaire net mensuel médian des immigrés originaires d’Afrique (1 600 euros) est inférieur de 16 % à celui des immigrés venus d’Europe (1 900 euros). Ces différences s’expliquent en partie par des différences dans les caractéristiques (qualification, secteur d’activité) des emplois occupés (fiche 4.2). De même, les descendants d’immigrés d’origine africaine perçoivent un salaire net mensuel médian de 1 740 euros, inférieur de 12 % à celui de leurs homologues d’origine européenne (1 980 euros).

Les écarts de salaire selon le lien à la migration sont plus élevés pour les personnes plus âgées. En 2021, parmi les salariés âgés de 25 à 49 ans travaillant à temps complet, les immigrés perçoivent un salaire net mensuel médian inférieur de 5 % à celui des descendants d’immigrés et de 9 % à celui des personnes sans ascendance migratoire directe ; parmi les 50-74 ans, ces écarts sont respectivement de 15 % et 19 %. Entre 25 et 49 ans, les différences selon le lien à la migration sont peu marquées en haut de l’échelle des salaires. Elles le sont davantage entre 50 et 74 ans : 25 % des immigrés âgés de 50 à 74 ans et travaillant à temps complet perçoivent au moins 2 350 euros nets par mois (3^e quartile ou Q3), alors que ce seuil est de 2 670 euros pour les descendants d’immigrés (soit 14 % de plus) et de 2 900 euros pour les personnes sans ascendance migratoire directe (soit 23 % de plus).

Accédant moins fréquemment aux emplois les plus qualifiés, les femmes âgées de 15 à 74 ans travaillant à temps complet perçoivent un salaire net mensuel médian inférieur de 10 % à celui de leurs homologues masculins. C’est le cas qu’elles soient immigrées, descendantes d’immigrés ou sans ascendance migratoire directe. Cet écart en défaveur des femmes est plus élevé pour les salariés plus âgés, en particulier parmi les immigrés. Ainsi, en 2021, les immigrées à temps complet ont un salaire net mensuel médian inférieur de 6 % à celui de leurs homologues masculins entre 25 et 49 ans et de 14 % entre 50 et 74 ans ; parmi les personnes sans ascendance migratoire directe travaillant à temps complet, l’écart de salaire entre les femmes et les hommes est de 10 % entre 25 et 49 ans et de 12 % entre 50 et 74 ans.

La dispersion des salaires des personnes travaillant à temps complet, mesurée ici par le rapport interquartile (Q3/Q1), augmente avec le niveau de diplôme. C’est le cas quel que soit le lien à la migration, mais de manière plus marquée pour les immigrés. En effet, entre les personnes ayant au plus le brevet des collèges et les diplômés de niveau bac+2 ou plus, le rapport interquartile passe de 1,4 à 1,9 parmi les immigrés et de 1,5 à 1,7 parmi les personnes sans ascendance migratoire directe (figure 2a). De façon liée, la dispersion des salaires croît avec la qualification : elle est notamment plus élevée pour les cadres (1,7 parmi les immigrés, 1,6 parmi les autres personnes à temps complet) que pour les ouvriers (1,4 quel que soit le lien à la migration) (figure 2b). En moyenne plus diplômés, les cadres immigrés travaillant à temps complet perçoivent un salaire net mensuel médian supérieur de 7 % à celui de leurs homologues descendants d’immigrés et de 3 % à celui des personnes sans ascendance migratoire directe. Pour tous les autres groupes socioprofessionnels, les immigrés perçoivent en revanche un salaire net mensuel médian inférieur à celui des descendants d’immigrés ou des personnes sans ascendance migratoire.