En 2019-2020, 26 % des personnes âgées de 18 à 59 ans vivant en France métropolitaine en logement ordinaire n’ont presque jamais ou jamais lu de livre au cours des douze derniers mois (figure 1). Cette proportion est légèrement plus élevée pour les immigrés (28 %), avec des variations par origine : 39 % des immigrés de Turquie et du Moyen-Orient sont dans ce cas, contre 18 % de ceux d’Afrique guinéenne ou centrale et 16 % de ceux de l’Union européenne (UE) à 27 hors Europe du Sud. À caractéristiques socioéconomiques comparables (âge, sexe, diplôme, statut d’activité, taille de l’unité urbaine), ces variations d’une origine à l’autre persistent, tout en s’atténuant. Les non-lecteurs parmi les descendants d’immigrés sont aussi nombreux que parmi les personnes ni immigrées ni descendantes d’immigrés. Les écarts selon les origines géographiques sont moins prononcés que parmi les immigrés.

91 % des personnes sans lien direct à la migration ayant lu au moins un livre ne lisent qu’en français. Plus d’un immigré sur quatre ayant lu au moins un livre en a lu au moins un dans sa langue familiale de référence étrangère, et notamment plus de deux immigrés chinois sur trois. Alors que 60 % des descendants d’immigrés ont grandi avec une langue de référence autre que le français (fiche 3.2), seuls 4 % de ceux ayant lu au moins un livre en ont lu au moins un dans leur langue de référence, tandis que 12 % en ont lu au moins un en anglais. Le visionnage de vidéos, films ou séries dans leur langue de référence reste une pratique minoritaire (10 %), hormis pour les descendants d’immigrés de Turquie et du Moyen-Orient (43 %).

En 2019-2020, 37 % des immigrés sont allés à la bibliothèque dans les douze derniers mois (figure 2). Cette part est plus élevée pour les immigrés d’Afrique guinéenne ou centrale (42 %), notamment en raison du nombre important d’étudiants venant de ces pays. Par ailleurs, parmi les immigrés de l’UE à 27 hors Europe du Sud, 69 % sont allés au cinéma (contre 60 % dans l’ensemble des immigrés), 70 % au musée (contre 51 %) et 68 % à un spectacle ou un concert (contre 51 %). Cette fréquentation élevée des musées et salles de spectacle, lieux davantage prisés par les personnes plus diplômées, s’explique en partie par le niveau de qualification des immigrés de cette origine : 55 % d’entre eux sont diplômés du supérieur, contre 32 % de l’ensemble des immigrés (fiche 3.3). À caractéristiques égales (âge, sexe, diplôme, statut d’activité, taille de l’unité urbaine), ils restent cependant plus susceptibles de fréquenter ces lieux.