Immigrés et descendants d'immigrés Édition 2023

Insee Références
Paru le :Paru le30/03/2023
Immigrés et descendants d'immigrés en France- Mars 2023
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Privation matérielle et sociale et endettement

Insee Références

Paru le :30/03/2023

L’indicateur européen de est fondé sur la mesure des conséquences de la faiblesse des revenus : privations, impossibilité d’acquérir ou de consommer certains biens ou de participer à certaines activités sociales ou de loisirs. En 2020, 29 % des sont en situation de privation matérielle et sociale, contre 10 % des non-immigrés (figure 1). Parmi les immigrés, la pauvreté en conditions de vie affecte beaucoup plus fortement ceux originaires d’Afrique (43 %) que ceux originaires d’Europe (14 %), en moyenne moins souvent au chômage et plus diplômés.

Figure 1 - Taux de privation matérielle et sociale selon l'ascendance migratoire

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Figure 1 - Taux de privation matérielle et sociale selon l'ascendance migratoire (en %) - Lecture : en 2020, 29 % des personnes immigrées sont en situation de privation matérielle et sociale (cumulent cinq des treize privations de l'indicateur européen).
Taux de privation matérielle et sociale
Immigrés 29
Nés en Afrique 43
Nés en Europe 14
Nés en Asie 18
Nés en Amérique, Océanie 25
Non-immigrés 10
Ensemble 12
  • Lecture : en 2020, 29 % des personnes immigrées sont en situation de privation matérielle et sociale (cumulent cinq des treize privations de l'indicateur européen).
  • Champ : France métropolitaine, personnes de 16 ans ou plus vivant en logement ordinaire.
  • Source : Insee, enquête Statistiques sur les ressources et conditions de vie (SRCV) 2020.

Figure 1 - Taux de privation matérielle et sociale selon l'ascendance migratoire

  • Lecture : en 2020, 29 % des personnes immigrées sont en situation de privation matérielle et sociale (cumulent cinq des treize privations de l'indicateur européen).
  • Champ : France métropolitaine, personnes de 16 ans ou plus vivant en logement ordinaire.
  • Source : Insee, enquête Statistiques sur les ressources et conditions de vie (SRCV) 2020.

Les immigrés sont plus souvent touchés par les différents types de restrictions et privations que les non-immigrés, de l’insuffisance des ressources (plus de la moitié des immigrés déclarent ne pas pouvoir faire face à une dépense imprévue d’environ 1 000 euros, contre un quart des non-immigrés) aux restrictions de consommation (18 % des immigrés ne peuvent pas s’acheter de vêtements neufs, contre 8 % des non-immigrés) et d’accès aux loisirs et aux vacances (figure 2). Toutes ces restrictions et privations affectent plus fortement les immigrés originaires d’Afrique que les autres, en particulier que ceux originaires d’Europe et d’Asie. Ainsi, 19 % des immigrés nés en Afrique ne peuvent avoir de voiture personnelle pour des raisons financières, contre seulement 3 % de ceux nés en Europe ; 47 % ne peuvent s’offrir une semaine de vacances hors de leur domicile, contre 22 % des immigrés d’origine européenne.

Figure 2 - Privations matérielles et sociales selon l'ascendance migratoire

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Figure 2 - Privations matérielles et sociales selon l'ascendance migratoire (en %) - Lecture : en 2020, 52 % des personnes immigrées et 26 % des personnes non immigrées déclarent ne pas pouvoir faire face à des dépenses inattendues.
Immigrés Non-immigrés Ensemble
Ne pas avoir accès à Internet 4 2 2
Ne pas avoir deux paires de bonnes chaussures 8 3 4
Ne pas avoir de voiture personnelle 11 3 4
Ne pas pouvoir maintenir son logement à bonne température 12 6 6
Ne pas pouvoir avoir un repas contenant des protéines au moins tous les deux jours 14 6 7
Ne pas pouvoir retrouver des amis ou de la famille au moins une fois par mois pour boire un verre ou pour un repas 16 6 7
Avoir des impayés de mensualités d'emprunts, de loyer ou de factures d'électricité, d'eau ou de gaz 17 7 8
Ne pas pouvoir acheter des vêtements neufs 18 8 9
Ne pas pouvoir dépenser une petite somme d'argent pour soi sans avoir à consulter quiconque 26 11 13
Ne pas avoir une activité de loisirs régulière 31 13 15
Ne pas pouvoir s'offrir une semaine de vacances hors de son domicile 35 20 22
Ne pas pouvoir remplacer des meubles hors d’usage 43 21 24
Ne pas pouvoir faire face à des dépenses inattendues 52 26 28
  • Lecture : en 2020, 52 % des personnes immigrées et 26 % des personnes non immigrées déclarent ne pas pouvoir faire face à des dépenses inattendues.
  • Champ : France métropolitaine, personnes de 16 ans ou plus vivant en logement ordinaire.
  • Source : Insee, enquête Statistiques sur les ressources et conditions de vie (SRCV) 2020.

Figure 2 - Privations matérielles et sociales selon l'ascendance migratoire

  • Lecture : en 2020, 52 % des personnes immigrées et 26 % des personnes non immigrées déclarent ne pas pouvoir faire face à des dépenses inattendues.
  • Champ : France métropolitaine, personnes de 16 ans ou plus vivant en logement ordinaire.
  • Source : Insee, enquête Statistiques sur les ressources et conditions de vie (SRCV) 2020.

En 2020, 41 % des immigrés sont endettés à titre privé, c’est-à-dire qu’ils remboursent un emprunt ou un crédit pour des besoins privés (figure 3). 24 % ont contracté un emprunt immobilier. Ils sont moins souvent endettés que les non-immigrés : 52 % de ces derniers ont contracté au moins un emprunt, 36 % pour un motif immobilier. Par ailleurs, les remboursements d’emprunts, tous crédits confondus, effectués par les immigrés sont plus faibles que ceux des non-immigrés, avec un montant remboursé mensuel médian de 550 euros pour les premiers contre 700 euros pour les seconds. En revanche, leur taux d’endettement médian est très proche : le montant médian de remboursement d’emprunts représente 17 % du revenu disponible des immigrés, contre 18 % de celui des non-immigrés.

Figure 3 - Endettement selon l'ascendance migratoire

Figure 3 - Endettement selon l'ascendance migratoire - Lecture : en 2020, 41 % des personnes immigrées sont endettées à titre privé ; 24 % le sont pour un emprunt immobilier.
Part des personnes endettées à titre privé
(en %)
Montant remboursé mensuel médian (en euros) Taux médian d'endettement (en %)
Ensemble Pour un emprunt immobilier
Immigrés 41 24 550 17
Nés en Afrique 35 15 400 14
Nés en Europe 43 29 560 18
Nés en Asie 50 37 800 20
Nés en Amérique, Océanie 53 32 800 14
Non-immigrés 52 36 700 18
Ensemble 50 34 680 17
  • Lecture : en 2020, 41 % des personnes immigrées sont endettées à titre privé ; 24 % le sont pour un emprunt immobilier.
  • Champ : France métropolitaine, ensemble des personnes vivant en logement ordinaire.
  • Source : Insee, enquête Statistiques sur les ressources et conditions de vie (SRCV) 2020.

Les immigrés originaires d’Afrique sont moins souvent endettés (35 %) que ceux d’autres provenances géographiques, notamment d’Asie (50 %) et d’Amérique et d’Océanie (53 %). C’est particulièrement le cas lorsque le motif est immobilier (respectivement 15 % seulement, contre 37 % et 32 %). Le taux médian d’endettement des immigrés d’origine africaine (14 %) est nettement inférieur à celui des immigrés originaires d’Asie (20 %), et leur montant mensuel médian de remboursement d’emprunt deux fois plus faible (400 euros contre 800 euros).

Définitions

L’indicateur de privation matérielle et sociale de l’Union européenne est défini comme la part de personnes vivant en logement ordinaire ne pouvant pas couvrir les dépenses liées à au moins cinq éléments de la vie courante sur treize considérés comme souhaitables, voire nécessaires, pour avoir un niveau de vie acceptable.

Un immigré est une personne née étrangère à l'étranger et résidant en France. Les personnes nées Françaises à l'étranger et vivant en France ne sont donc pas comptabilisées. Certains immigrés ont pu devenir Français, les autres restant étrangers. Un individu continue à être immigré même s'il acquiert la nationalité française.

Pour en savoir plus

« Privations matérielles et sociales depuis 2013 », Insee Résultats, juillet 2022.

« Satisfaction et privation matérielle et sociale en 2021 », Insee Focus n° 261, février 2022.