Immigrés et descendants d'immigrés Édition 2023

Insee Références
Paru le :Paru le30/03/2023
Immigrés et descendants d'immigrés en France- Mars 2023
Consulter
Sommaire

Rapport au pays d’émigration et pratiques transnationales

Insee Références

Paru le :30/03/2023

En 2019-2020, 4 % des âgés de 18 à 59 ans vivant en France métropolitaine ont fait au moins un long séjour (d’un an ou plus) dans leur pays de naissance depuis leur arrivée en France (figure 1). Ces longs séjours sont plus fréquents vers des pays proches géographiquement et pour les immigrés issus de vagues d’émigration ancienne. Si 6 à 8 % des immigrés originaires d’Europe ont séjourné plus d’un an dans leur pays de naissance, ce n’est le cas que de 1 % de ceux originaires du Sud‑Est asiatique. Pour ces derniers, l’éloignement mais aussi les conditions de leur migration – comme réfugiés pour certains – contribuent à ce détachement. Pour les , le constat est différent. L’ancienneté de la vague migratoire et l’âge priment sur la proximité géographique : les descendants d’immigrés des vagues migratoires les plus récentes (Afrique subsaharienne), en moyenne plus jeunes, sont deux fois plus nombreux (10 %) à avoir séjourné au moins un an dans le(s) pays de naissance de leurs parents que ceux originaires de l’Union européenne (UE) à 27 (5 %).

Figure 1a – Séjour à l'étranger d'au moins une année selon l'origine des immigrés

en %
Figure 1a – Séjour à l'étranger d'au moins une année selon l'origine des immigrés (en %) - Lecture : 4 % des immigrés âgés de 18 à 59 ans ont effectué au moins un séjour d'au moins un an dans leur pays de naissance depuis leur migration en France.
Immigrés Au moins un séjour
d’au moins une année
à l'étranger
Au moins un séjour
d’au moins une année
dans le pays de naissance
Ensemble, dont : 7 4
Espagne, Italie 11 6
Portugal 8 7
Autres pays de l’UE27 12 8
Algérie 6 5
Maroc, Tunisie 5 4
Afrique sahélienne 5 3
Afrique guinéenne ou centrale 4 2
Asie du Sud‑Est 4 1
Turquie, Moyen‑Orient 3 2
Chine 4 3
  • Lecture : 4 % des immigrés âgés de 18 à 59 ans ont effectué au moins un séjour d'au moins un an dans leur pays de naissance depuis leur migration en France.
  • Champ : France métropolitaine, immigrés âgés de 18 à 59 ans vivant en logement ordinaire.
  • Sources : Ined-Insee, enquête Trajectoires et Origines 2 (2019-2020).

Figure 1a – Séjour à l'étranger d'au moins une année selon l'origine des immigrés

  • Lecture : 4 % des immigrés âgés de 18 à 59 ans ont effectué au moins un séjour d'au moins un an dans leur pays de naissance depuis leur migration en France.
  • Champ : France métropolitaine, immigrés âgés de 18 à 59 ans vivant en logement ordinaire.
  • Sources : Ined-Insee, enquête Trajectoires et Origines 2 (2019-2020).

Au-delà du seul pays d’origine, 7 % des immigrés ont fait au moins un séjour d’au moins un an dans un pays étranger. Les descendants d’immigrés sont plus nombreux (10 %) à émigrer pour au moins un an. 7 % des personnes ni immigrées ni descendantes d’immigrés ont quant à elles vécu au moins un an hors de France.

Retourner au pays pour un séjour d’au moins un an est une pratique minoritaire, mais 85 % des immigrés ont visité au moins une fois leur terre d’émigration depuis leur installation en France (figure 2). C’est le cas de presque tous les immigrés de l’UE, du Maghreb et de la Chine. De même, avoir des échanges épistolaires, électroniques ou téléphoniques avec des personnes vivant à l’étranger est une pratique très fréquente. Les autres pratiques transnationales de nature économique, politique ou symbolique sont plus rares. 28 % des immigrés versent une aide financière régulière à des proches ou à une association. Les transferts financiers sont plus de deux fois plus fréquents vers l’Afrique sahélienne, guinéenne ou centrale, où le migrant devient un soutien financier de la famille restée au pays. 15 % des immigrés sont propriétaires d’un bien à l’étranger et 19 % votent à l’étranger. La participation aux élections d’un autre pays que la France est plus répandue parmi les immigrés en provenance de Turquie, du Moyen‑Orient ou de l’UE à l’exception du Portugal. Ces pratiques transnationales se font plus rares dès lors que l’individu a immigré à un jeune âge. Pour les descendants d’immigrés, les visites au pays d’origine de leurs parents demeurent fréquentes, mais généralement moins que pour les immigrés ; les liens de nature économique ou politique sont aussi nettement moins courants. Enfin, 11 % des immigrés souhaitent partir vivre à l’étranger dont 7 % pour retourner vivre dans leur pays de naissance. Ce souhait de retourner dans son pays d’origine est le plus présent chez les immigrés portugais, devant ceux venant d’Afrique sahélienne, de Turquie et du Moyen‑Orient. Chez les descendants d’immigrés, l’envie d’aller vivre à l’étranger est légèrement plus forte (13 %), mais elle concerne moins souvent le pays d’origine (4 %). Facilitées par le processus de mondialisation, les pratiques transnationales ne sont pas propres aux immigrés et à leurs descendants : les personnes sans ascendance migratoire ont également des liens de nature économique ou sociale avec l’étranger. 4 % d’entre elles possèdent un bien à l’étranger, et 34 % ont des contacts avec des personnes résidant à l’étranger.

Figure 2 – Rapport au pays d'origine1

en %
Figure 2 – Rapport au pays d'origine1 (en %) - Lecture : 85 % des immigrés âgés de 18 à 59 ans ont effectué une visite dans leur pays de naissance depuis leur migration en France.
Au moins une visite au pays d'origine1 Contacts (y compris téléphoniques ou électroniques) Aide financière régulière apportée à la famille, ami ou association Propriété d'un bien foncier, immobilier, industriel ou commercial Participation à une élection dans un autre pays Souhait de partir vivre à l’étranger Dont dans le pays d’origine
Immigrés, dont : 85 91 28 15 19 11 7
Espagne, Italie 93 88 11 18 50 14 9
Portugal 98 85 13 21 12 20 18
Autres pays de l’UE27 94 93 19 21 38 14 8
Algérie 95 89 22 12 17 7 2
Maroc, Tunisie 97 93 30 17 16 8 4
Afrique sahélienne 75 95 62 17 20 17 12
Afrique guinéenne ou centrale 64 92 57 11 8 13 7
Turquie, Moyen‑Orient 79 92 19 16 37 11 10
Asie du Sud‑Est 70 71 17 7 6 8 4
Chine 95 93 17 16 2 13 9
Migration avant 16 ans 82 77 17 10 12 12 4
Migration à 16 ans ou plus 85 96 33 18 22 11 8
Descendants d'immigrés, dont : 79 58 8 5 6 13 4
Espagne, Italie 83 49 3 5 7 10 6
Portugal 91 61 3 8 3 13 7
Autres pays de l’UE27 73 52 4 2 2 12 3
Algérie 74 52 9 5 8 11 2
Maroc, Tunisie 84 63 11 5 5 14 3
Afrique sahélienne 73 72 28 6 4 21 9
Afrique guinéenne ou centrale 55 64 14 3 1 21 4
Turquie, Moyen‑Orient 87 73 11 6 18 11 5
Asie du Sud‑Est 43 45 6 3 0 14 6
De deux parents immigrés 87 64 11 7 8 12 5
D'un seul parent immigré 69 50 5 3 3 14 3
  • 1. Le pays d'origine est le pays de naissance de l'immigré ou le(s) pays de naissance du(es) parent(s) immigrés du descendant d'immigrés né en France.
  • Lecture : 85 % des immigrés âgés de 18 à 59 ans ont effectué une visite dans leur pays de naissance depuis leur migration en France.
  • Champ : France métropolitaine, immigrés et descendants d’immigrés âgés de 18 à 59 ans vivant en logement ordinaire.
  • Sources : Ined-Insee, enquête Trajectoires et Origines 2 (2019-2020).

Définitions

Un immigré est une personne née étrangère à l'étranger et résidant en France. Les personnes nées Françaises à l'étranger et vivant en France ne sont donc pas comptabilisées. Certains immigrés ont pu devenir Français, les autres restant étrangers. Un individu continue à être immigré même s'il acquiert la nationalité française.

Un descendant d’immigrés est une personne née en France et ayant au moins un parent immigré.