Emploi, chômage, revenus du travail Édition 2020

L’Insee et la Dares présentent dans cette cinquième édition de l’Insee Références Emploi, chômage, revenus du travail un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.

Insee Références
Paru le :Paru le02/07/2020
Emploi, chômage, revenus du travail- Juillet 2020
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Disparités de salaires et de revenus d’activité entre les régions

Insee Références

Paru le :02/07/2020

Dans le secteur privé, le moyen est nettement plus élevé en Île-de-France que dans les autres régions : en 2017, il dépasse la moyenne nationale de plus de 27 % (figure 1). Dans toutes les autres régions françaises, il est inférieur à la moyenne nationale. Ces écarts proviennent notamment de la concentration, dans cette région, des salariés les plus diplômés et des cadres, ainsi que de la localisation des secteurs les plus rémunérateurs (finance-assurance, information-communication). Ils sont aussi liés à des prix à la consommation plus élevés de 9 % en région parisienne qu’ailleurs en métropole. Pour les mêmes raisons, en province, le salaire moyen est relativement plus élevé dans les régions couvrant les plus grandes villes (Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur). À l’opposé, il est plus faible en Corse malgré un niveau de prix plus élevé que dans le reste de la province. Dans les DOM, le salaire moyen est relativement plus élevé en Guyane, notamment en raison des activités liées à la base spatiale, et plus faible à La Réunion.

Figure 1 - Salaires en EQTP dans le secteur privé en 2017

en % de la moyenne nationale
Figure 1 - Salaires en EQTP dans le secteur privé en 2017 (en % de la moyenne nationale)
Guadeloupe - 7,6
Martinique - 8,4
Guyane - 1,2
La Réunion - 13,6
Mayotte nd
Ile-de-France 27,1
Centre-Val de Loire - 10,8
Bourgogne-Franche-Comté - 12,3
Normandie - 10,5
Hauts-de-France - 11,0
Grand Est - 10,2
Pays de la Loire - 12,5
Bretagne - 14,1
Nouvelle-Aquitaine - 12,6
Occitanie - 11,7
Auvergne-Rhône-Alpes - 4,2
Provence-Alpes-Côte d'Azur - 6,0
Corse - 18,0
  • nd : non disponible.
  • Champ : salariés du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, DADS, DSN.

Figure 1 - Salaires en EQTP dans le secteur privé en 2017

  • Champ : salariés du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, DADS, DSN.

Dans la fonction publique, le salaire moyen est beaucoup plus homogène entre les régions métropolitaines que dans le secteur privé. Il reste néanmoins supérieur en Île-de-France, où il dépasse la moyenne nationale de 6,7 % (figure 2). Cet écart provient pour partie de la présence des directions générales des ministères, qui concentrent des salariés en moyenne plus diplômés, et d’indemnités de résidence plus élevées en Île-de-France, pour compenser un coût du loyer plus important. À l’inverse du secteur privé, le salaire moyen dans la fonction publique est nettement plus élevé dans les DOM qu’en métropole, de 20,3 % pour La Réunion à 24,7 % pour la Guadeloupe. Cela est dû à l’existence d’un dispositif de majoration des traitements pour les fonctionnaires travaillant dans les DOM.

Figure 2 - Salaires en EQTP dans la fonction publique en 2017

en % de la moyenne nationale
Figure 2 - Salaires en EQTP dans la fonction publique en 2017 (en % de la moyenne nationale)
Guadeloupe 24,7
Martinique 24,0
Guyane 24,2
La Réunion 20,3
Mayotte nd
Ile-de-France 6,7
Centre-Val de Loire - 5,1
Bourgogne-Franche-Comté - 3,9
Normandie - 4,5
Hauts-de-France - 2,9
Grand Est - 0,8
Pays de la Loire - 3,1
Bretagne - 3,1
Nouvelle-Aquitaine - 4,8
Occitanie - 3,7
Auvergne-Rhône-Alpes - 2,4
Provence-Alpes-Côte d'Azur 0,4
Corse 2,9
  • nd : non disponible.
  • Champ : salariés des services civils des ministères de l’État et des établissements publics administratifs (FPE), de la fonction publique hospitalière hors internes et externes pour le personnel médical (FPH), et de la fonction publique territoriale hors assistants maternels et familiaux (FPT).
  • Sources : Insee, DADS, DSN.

Figure 2 - Salaires en EQTP dans la fonction publique en 2017

  • Champ : salariés des services civils des ministères de l’État et des établissements publics administratifs (FPE), de la fonction publique hospitalière hors internes et externes pour le personnel médical (FPH), et de la fonction publique territoriale hors assistants maternels et familiaux (FPT).
  • Sources : Insee, DADS, DSN.

Le intègre à la fois le salaire moyen en EQTP et le volume de travail salarié réalisé au cours de l’année. Il y a nettement plus de différences régionales sur la première dimension que sur la seconde. Dans l’ensemble, le revenu salarial est ainsi nettement plus élevé en Île-de-France que dans le reste du territoire, du fait du secteur privé (figure 3). Il est aussi relativement plus élevé dans les DOM, ce qui est dû, à l’inverse, aux salaires de la fonction publique.

Figure 3 - Revenu salarial en 2017

en % de la moyenne nationale
Figure 3 - Revenu salarial en 2017 (en % de la moyenne nationale)
Guadeloupe 5,8
Martinique 4,8
Guyane 10,9
La Réunion - 4,4
Mayotte nd
Ile-de-France 28,5
Centre-Val de Loire - 7,8
Bourgogne-Franche-Comté - 9,9
Normandie - 8,1
Hauts-de-France - 9,2
Grand Est - 8,5
Pays de la Loire - 9,5
Bretagne - 12,4
Nouvelle-Aquitaine - 13,5
Occitanie - 10,5
Auvergne-Rhône-Alpes - 4,4
Provence-Alpes-Côte d'Azur - 8,3
Corse - 11,4
  • nd : non disponible.
  • Champ : ensemble des salariés, hors salariés agricoles et apprentis, stagiaires, et hors salaires versés par des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, panel tous salariés.

Figure 3 - Revenu salarial en 2017

  • Champ : ensemble des salariés, hors salariés agricoles et apprentis, stagiaires, et hors salaires versés par des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, panel tous salariés.

Le revenu d’activité des non-salariés est moins inégalement réparti sur le territoire que le revenu salarial. En 2017, il dépasse de 18,2 % la moyenne nationale en Île-de-France, mais il lui est aussi supérieur dans cinq autres régions métropolitaines et deux DOM (figure 4). En métropole, le revenu d’activité des non-salariés est plus élevé dans les régions du nord du pays que dans celles du sud. Parmi les DOM, le revenu d’activité est plus élevé à La Réunion et plus faible en Guadeloupe, soit un ordre inverse de celui du revenu salarial. Ces disparités entre régions proviennent en partie de différences de structure par catégorie et secteur d’activité des non-salariés. Le revenu d’activité des non-salariés est ainsi plus faible dans les régions où les micro-entrepreneurs sont davantage représentés (par exemple en Corse, en Occitanie et en Provence-Alpes-Côte d’Azur) et plus élevé dans les régions ayant une forte proportion de professions libérales de la santé (dans les Hauts-de-France, le Grand Est et à La Réunion) ou de services aux entreprises (en Île-de-France).

Figure 4 - Revenu d'activité des non-salariés en 2017

en % de la moyenne nationale
Figure 4 - Revenu d'activité des non-salariés en 2017 (en % de la moyenne nationale)
Guadeloupe - 18,1
Martinique - 5,7
Guyane 4,8
La Réunion 11,2
Mayotte nd
Ile-de-France 18,2
Centre-Val de Loire - 1,5
Bourgogne-Franche-Comté - 4,0
Normandie 3,0
Hauts-de-France 12,0
Grand Est 4,2
Pays de la Loire 2,3
Bretagne 0,9
Nouvelle-Aquitaine - 11,6
Occitanie - 13,6
Auvergne-Rhône-Alpes - 6,1
Provence-Alpes-Côte d'Azur - 9,3
Corse - 15,3
  • nd : non disponible.
  • Champ : ensemble des personnes ayant exercé une activité non salariée au cours de l’année 2017, hors agriculture et hors taxés d’office.
  • Sources : Insee, base non-salariés.

Figure 4 - Revenu d'activité des non-salariés en 2017

  • Champ : ensemble des personnes ayant exercé une activité non salariée au cours de l’année 2017, hors agriculture et hors taxés d’office.
  • Source : Insee, base non-salariés.

Définitions

Salaire en équivalent temps plein (EQTP) : le salaire en équivalent temps plein est un salaire converti à un temps plein pendant toute l’année, quel que soit le volume de travail effectif. Pour un agent ayant occupé un poste de travail durant six mois à 80 % et ayant perçu au total 10 000 euros, le salaire en EQTP est de 10 000/(0,5x0,8)=25 000 euros par an. Pour calculer le salaire moyen en EQTP ou sa distribution, tous les postes, y compris les postes à temps partiel, sont pris en compte au prorata de leur volume de travail effectif (soit 0,5x0,8=0,4 EQTP dans l’exemple précédent).

Revenu salarial : le revenu salarial annuel correspond à la somme de tous les salaires nets (c’est-à-dire après versement des cotisations sociales, de la CSG et de la CRDS) perçus par un individu au cours d’une année donnée. L’unité considérée ici est l’individu (sur une année) et non le poste de travail. Le revenu salarial intègre deux dimensions : le salaire et le volume de travail salarié réalisé au cours de l’année. Ce volume de travail dépend de la quotité de temps de travail (temps plein ou partiel) ainsi que de la durée cumulée des périodes d’emploi sur l’année. Le revenu salarial reflète donc en partie le « risque » du non-emploi et du sous-emploi, ou le choix d’une activité à temps partiel. Le revenu salarial reste une notion purement salariale : il est défini pour les individus qui ont perçu au moins un euro de rémunération issue d’une activité salariée au cours de l’année. Il ne comprend pas les revenus issus d’activités non salariées, ni les allocations chômage, les prestations sous condition de ressources (minimas sociaux, etc.).

Revenu d’activité des non-salariés : le revenu d’activité des non-salariés est le revenu ou bénéfice issu de l’activité non salariée, déduction faite des cotisations sociales payées dans l’année et des charges professionnelles associées. Les contributions sociales (CSG, CRDS) ne sont pas déduites. Le revenu d’activité des non-salariés se calcule à partir du revenu professionnel imposable où sont réintégrés certains allègements fiscaux et cotisations sociales facultatives, en le corrigeant si nécessaire de l’éventuelle majoration de 25 % de l’assiette en cas de non-adhésion à un centre de gestion, une association agréée ou de non-recours à un expert-comptable. En pratique, il correspond à l’assiette qui sert au calcul des cotisations personnelles d’allocations familiales.

Pour les entrepreneurs individuels classiques (hors micro-entrepreneurs), il s’obtient à partir du bénéfice qu’ils retirent de leur activité (BIC ou BNC selon la nature de cette activité) net des cotisations obligatoires de sécurité sociale payées dans l’année, des salaires versés à d’éventuels employés, des intérêts d’emprunts professionnels, des dotations aux amortissements. Il est considéré comme nul en cas d’exercice déficitaire.

Pour les gérants majoritaires de société, il correspond à leur rémunération, ainsi qu’à une partie des dividendes perçus depuis 2013. En effet, depuis cette date, les dividendes perçus sont considérés comme rémunération du travail et la part qui excède 10 % du capital social, primes d’émission et sommes portées aux comptes courants d’associés, est comptabilisée dans le revenu d’activité des gérants majoritaires de SARL. En deçà de ce seuil, ils sont considérés comme des revenus de capitaux mobiliers. Avant 2013, l’intégralité des dividendes perçus était considérée comme rémunération du capital et n’était donc pas soumise à cotisations sociales (sauf pour les SEL depuis 2009 et pour les EIRL depuis 2011). Le revenu d’activité des micro-entrepreneurs se mesure depuis 2014 à partir du chiffre d’affaires qu’ils déclarent dans les trois types d’activité suivants : activités de vente, prestations de services et activités libérales. Le revenu est estimé en appliquant à ces chiffres d’affaires les taux d’abattement pour frais professionnels mis en oeuvre par l’administration fiscale (71 % pour les activités de vente, 50 % pour les prestations de services et 34 % pour une activité libérale).

Contrairement aux salariés, l’information sur le volume de travail réalisé par les non-salariés n’est pas disponible. Il n’est donc pas possible de calculer un revenu d’activité par unité de volume de travail qui pourrait être comparé au salaire en EQTP. Ici, le revenu d’activité des non-salariés n’est pas annualisé et porte sur l’ensemble des non-salariés hors secteur agricole (y compris ceux ayant cessé leur activité en cours d’année). Cela le rend comparable au concept de revenu salarial.