Emploi, chômage, revenus du travail Édition 2020

L’Insee et la Dares présentent dans cette cinquième édition de l’Insee Références Emploi, chômage, revenus du travail un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.

Insee Références
Paru le :Paru le02/07/2020
Emploi, chômage, revenus du travail- Juillet 2020
Consulter
Sommaire

Salaires dans le secteur privé : caractéristiques des individus

Insee Références

Paru le :02/07/2020

Les déclarations annuelles de données sociales (DADS) que les entreprises adressent aux administrations sont remplacées progressivement par les déclarations sociales nominatives (DSN). Dans ce contexte de changement progressif des sources d’informations, l’Insee refond ses traitements statistiques. De ce fait, les résultats en niveau dans cette publication ne sont pas directement comparables à ceux des publications précédentes. Les données des millésimes antérieurs ont ainsi été recalculées afin de présenter des évolutions annuelles cohérentes.

En 2017, dans le secteur privé (y compris les entreprises publiques), le  (EQTP) s’élève en moyenne à 2 310 euros par mois (figure 1). Il augmente de 0,9 % en euros constants, après une hausse de 0,5 % en 2016, dans un contexte d’accélération de l’activité économique et d’inflation plus forte que les années précédentes.

Figure 1 - Salaires mensuels nets moyens en EQTP selon la catégorie socioprofessionnelle et le sexe

Figure 1 - Salaires mensuels nets moyens en EQTP selon la catégorie socioprofessionnelle et le sexe
Salaires en 2017 (en euros) Évolution 2017/2016 en euros constants (en %) Évolution annuelle moyenne 2012/2017 en euros constants (en %)
Ensemble Femmes Hommes Ensemble Femmes Hommes Ensemble Femmes Hommes
Cadres¹ 4 100 3 570 4 390 0,1 0,9 -0,1 0,1 0,7 0,0
Professions intermédiaires 2 310 2 150 2 450 1,0 1,3 0,8 0,2 0,3 0,2
Employés 1 660 1 630 1 730 0,6 0,8 0,2 0,3 0,4 0,2
Ouvriers 1 740 1 540 1 790 0,5 1,5 0,3 0,3 0,8 0,3
Ensemble 2 310 2 070 2 490 0,9 1,6 0,5 0,5 0,9 0,4
Ensemble hors contrats aidés 2 340 2 090 2 510 0,9 1,6 0,5 0,7 1,1 0,5
  • 1. Y compris chefs d'entreprise salariés.
  • Champ : France hors Mayotte, salariés du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, déclarations annuelles de données sociales (DADS) et déclarations sociales nominatives (DSN).

Le salaire net moyen augmente pour toutes les catégories socioprofessionnelles. Il augmente de 1,0 % en euros constants pour les professions intermédiaires, à 2 310 euros nets par mois en EQTP. Il progresse de 0,6 % pour les employés, à 1 660 euros, et de 0,5 % pour les ouvriers, à 1 740 euros, dans un contexte de revalorisation nominale du Smic au 1er janvier 2017 (+ 0,9 %) légèrement inférieure à l’inflation sur l’année (+ 1,0 %). Le salaire des cadres est de 4 100 euros nets par mois, quasiment stable par rapport à l’année précédente (+ 0,1 %). Entre 2012 et 2017, le salaire net moyen a progressé un peu plus pour les ouvriers et les employés (+ 0,3 % par an en euros constants) que pour les professions intermédiaires (+ 0,2 %) et pour les cadres (+ 0,1 %).

Sur plus longue période, entre 1996 et 2017, le salaire net en EQTP dans le secteur privé a augmenté de 0,6 % par an en moyenne, en euros constants (figure 2). Celui des ouvriers a été le plus dynamique : + 0,7 % par an, contre + 0,4 % pour les employés, + 0,3 % pour les cadres et + 0,1 % pour les professions intermédiaires.

Figure 2a - Salaire mensuel net moyen en EQTP selon la catégorie socioprofessionnelle

en euros 2017
Figure 2a - Salaire mensuel net moyen en EQTP selon la catégorie socioprofessionnelle (en euros 2017)
Cadres, y c. chefs d'entreprise Professions intermédiaires Employés Ouvriers Ensemble
1996 3 887 2 284 1 544 1 526 2 023
1997 3 905 2 286 1 555 1 540 2 036
1998 3 923 2 288 1 574 1 547 2 055
1999 4 019 2 300 1 582 1 563 2 087
2000 4 088 2 300 1 572 1 566 2 096
2001 4 125 2 286 1 582 1 579 2 110
2002 4 133 2 285 1 584 1 589 2 113
2003 4 103 2 284 1 581 1 596 2 114
2004 4 084 2 273 1 575 1 604 2 117
2005 4 123 2 285 1 592 1 623 2 138
2006 4 135 2 294 1 596 1 615 2 142
2007 4 224 2 318 1 611 1 638 2 178
2008 4 198 2 316 1 613 1 657 2 183
2009 4 131 2 316 1 631 1 692 2 210
2010 4 181 2 321 1 629 1 690 2 221
2011 4 114 2 319 1 648 1 732 2 229
2012 4 075 2 291 1 636 1 723 2 220
2013 4 023 2 281 1 640 1 719 2 214
2014 4 043 2 298 1 654 1 726 2 226
2015 4 085 2 308 1 669 1 747 2 251
2016 4 098 2 311 1 669 1 749 2 260
2017 4 105 2 334 1 679 1 757 2 281
  • Champ : France hors Mayotte, France métropolitaine jusqu'en 1999, salariés du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés, apprentis et stagiaires ; hors salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, déclarations annuelles de données sociales (DADS) et déclarations sociales nominatives (DSN).

Figure 2a - Salaire mensuel net moyen en EQTP selon la catégorie socioprofessionnelle

  • Champ : France hors Mayotte, France métropolitaine jusqu'en 1999, salariés du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés, apprentis et stagiaires ; hors salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, déclarations annuelles de données sociales (DADS) et déclarations sociales nominatives (DSN).

Le salaire net moyen croît avec l’âge et l’accumulation de l’expérience. Ce lien traduit aussi les effets des entrées en emploi et des sorties d’activité à des âges plus tardifs pour les salariés les plus qualifiés – avec des études plus longues et des départs en retraite plus tardifs. En 2017, un salarié de moins de 25 ans perçoit en moyenne 1 470 euros nets par mois en EQTP et un salarié de 55 ans ou plus 2 790 euros (figure 3).

Figure 3 - Salaires mensuels nets moyens en EQTP selon l'âge

Figure 3 - Salaires mensuels nets moyens en EQTP selon l'âge
Salaires en 2017 (en euros) Évolution 2017/2016 en euros constants (en %)
Ensemble Femmes Hommes Ensemble Femmes Hommes
Moins de 25 ans 1 470 1 420 1 520 0,2 0,1 0,3
De 25 à 39 ans 2 070 1 950 2 150 0,5 1,1 0,2
De 40 à 49 ans 2 520 2 240 2 710 0,9 1,8 0,3
De 50 à 54 ans 2 630 2 260 2 900 0,9 1,8 0,4
55 ans ou plus 2 790 2 300 3 140 1,0 1,8 0,6
Ensemble 2 310 2 070 2 490 0,9 1,6 0,5
  • Champ : France hors Mayotte, salariés du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, déclarations annuelles de données sociales (DADS) et déclarations sociales nominatives (DSN).

En 2017, une femme salariée gagne en moyenne 16,8 % de moins qu’un homme salarié, un écart qui se réduit de 0,9 point par rapport à 2016 et de 3,7 points depuis 2008. Le salaire net moyen en EQTP des femmes progresse en effet davantage que celui des hommes en 2017 (+ 1,6 % contre + 0,5 %), ce qui tient pour partie à la hausse de la part des femmes parmi les cadres (35,4 % en 2017 après 35,1 % en 2016), catégorie en moyenne la mieux rémunérée. L’écart de salaire en défaveur des femmes est plus prononcé parmi les cadres (18,6 %) que parmi les ouvriers (13,9 %), les professions intermédiaires (12,5 %) et les employés (6,1 %). Cet écart évolue aussi selon l’âge, la génération et l’avancée dans la carrière : en 2017, les femmes salariées de moins de 25 ans gagnent en moyenne 6,2 % de moins que les hommes, alors que celles de 55 ans ou plus gagnent 26,7 % de moins. En 2017, environ la moitié de l’écart salarial entre femmes et hommes est due au fait que la structure de la population salariée dans le privé par secteur d’activité, taille d’entreprise, âge, catégorie socioprofessionnelle et condition d’emploi (temps complet ou temps partiel) n’est pas la même pour les hommes et pour les femmes.

En 2017, en EQTP, 10 % des salariés perçoivent au plus 1 270 euros (1er décile, D1) et 10 % des salariés au moins 3 650 euros (9e décile, D9) (figure 4). Le (D9/D1) est une mesure de dispersion des salaires. Celle‑ci augmente avec la qualification : les salaires des cadres sont plus dispersés (3,1) que ceux des professions intermédiaires (2,2) et ceux des ouvriers et des employés (1,9).

Figure 4a - Dispersion des salaires mensuels nets en EQTP selon la catégorie socioprofessionnelle en 2017

en euros
Figure 4a - Dispersion des salaires mensuels nets en EQTP selon la catégorie socioprofessionnelle en 2017 (en euros)
Cadres¹ Professions intermédiaires Employés Ouvriers Ensemble
1ᵉʳ décile (D1) 2 050 1 460 1 210 1 240 1 270
1ᵉʳ quartile 2 570 1 750 1 330 1 410 1 470
Médiane 3 320 2 130 1 520 1 650 1 850
3ᵉ quartile 4 510 2 620 1 830 1 970 2 530
9ᵉ décile (D9) 6 430 3 250 2 260 2 350 3 650
D9/D1 3,1 2,2 1,9 1,9 2,9
  • 1. Y compris chefs d'entreprise salariés.
  • Champ : France hors Mayotte, salariés du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, déclarations annuelles de données sociales (DADS) et déclarations sociales nominatives (DSN).

Définitions

Salaire net : le salaire net (de prélèvements sociaux) est le salaire que perçoit effectivement le salarié avant prélèvement de l’impôt sur le revenu. Il s’obtient en retranchant du salaire brut les cotisations sociales salariales, la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). Il est calculé à partir du salaire net fiscal disponible dans les déclarations des employeurs auprès des administrations (DADS et DSN). Il ne comprend pas la participation et l’intéressement placés sur un plan d’épargne entreprise.

Salaire en équivalent temps plein (EQTP) : le salaire en équivalent temps plein (EQTP) est un salaire converti à un temps plein pendant toute l’année, quel que soit le volume de travail effectif. Pour un agent ayant occupé un poste de travail durant six mois à 80 % et ayant perçu au total 10 000 euros, le salaire en EQTP est de 10 000/(0,5x0,8)=25 000 euros par an. Pour calculer le salaire moyen en EQTP ou sa distribution, tous les postes, y compris les postes à temps partiel, sont pris en compte au prorata de leur volume de travail effectif (soit 0,5x0,8=0,4 EQTP dans l’exemple précédent).

Rapport interdécile : le rapport interdécile est un indicateur de dispersion ou d’inégalité de distribution du critère. Le rapport interdécile entre le 9ᵉ et le 1ᵉʳ décile (D9/D1) mesure les disparités entre le haut et le bas de la distribution du critère dans la population.

Smic : le Smic est le salaire minimum légal en France. Il se réfère à l’heure de travail. Il a été institué par une loi du 2 janvier 1970. Depuis 2010, le Smic est revalorisé chaque année en janvier par décret en Conseil des ministres, pris après avis de la Commission nationale de la négociation collective (CNNC), qui s’appuie notamment sur l’analyse du Smic et de son évolution réalisée par le groupe d’experts indépendants conformément à la loi du 3 décembre 2008.
Son mode de calcul est développé par l’article L. 3231 du Code du travail. Depuis la promulgation du décret 2013‑123 du 7 février 2013 relatif aux modalités de revalorisation du Smic, la nouvelle règle stipule que l’accroissement annuel du pouvoir d’achat du Smic ne peut, en aucun cas, être inférieur à « la moitié du gain de pouvoir d’achat du salaire horaire moyen des ouvriers et des employés » (SHBOE) mesurée par l’enquête trimestrielle sur l’activité et les conditions d’emploi de la main‑d’œuvre (Acemo) du ministère du Travail.
La garantie du pouvoir d’achat des salariés rémunérés au Smic est assurée par l’indexation du Smic horaire sur l’évolution des prix à la consommation hors tabac des ménages du premier quintile de la distribution des niveaux de vie. Lorsque cet indice atteint un niveau supérieur d’au moins 2 % à l’indice constaté lors de l’établissement de la valeur immédiatement antérieure, le Smic est réévalué dans la même proportion à compter du premier jour du mois qui suit la publication de l’indice donnant lieu au relèvement.
Enfin, le Gouvernement peut porter le Smic à une valeur supérieure à celle qui résulterait de la seule mise en œuvre des mécanismes précités, soit en cours d’année, soit à l’occasion de la revalorisation au 1er janvier. Il s’agit alors d’un « coup de pouce ». Ainsi, le taux horaire du Smic a été réévalué de 2,0 % au 1er juillet 2012. Cette augmentation se décomposait comme suit : + 1,4 % au titre de l’inflation intervenue depuis la précédente revalorisation (de janvier à mai 2012) et + 0,6 % au titre d’un « coup de pouce » supplémentaire.
Par ailleurs, la garantie mensuelle de rémunération (GMR) a été instaurée lors du passage aux 35 heures. Elle permettait de garantir aux salariés payés au Smic le maintien de leur rémunération mensuelle au moment où leur durée du travail baissait. Par la suite, la loi du 17 janvier 2003, dite « loi Fillon », a organisé la convergence progressive des Smic horaires et des GMR vers le niveau de la GMR la plus élevée.

Pour en savoir plus

« Écarts de rémunération femmes-hommes : surtout l’effet du temps de travail et de l’emploi occupé », Insee Première n° 1803, juin 2020.

« Les hauts salaires dans le secteur privé », Insee Première n° 1800, mai 2020.

« Salaires dans le secteur privé en 2017 », Insee Première n° 1798, avril 2020.

« Les facteurs d’écart dans la rémunération salariale entre les femmes et les hommes », in « Le marché du travail en 2018 », Emploi, chômage, revenus du travail, coll. « Insee Références », édition 2019.