Emploi, chômage, revenus du travail Édition 2020

L’Insee et la Dares présentent dans cette cinquième édition de l’Insee Références Emploi, chômage, revenus du travail un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.

Insee Références
Paru le :Paru le02/07/2020
Emploi, chômage, revenus du travail- Juillet 2020
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Salaires dans le secteur privé : caractéristiques des employeurs

Insee Références

Paru le :02/07/2020

Les déclarations annuelles de données sociales (DADS) que les entreprises adressent aux administrations sont remplacées progressivement par les déclarations sociales nominatives (DSN). Dans ce contexte de changement progressif des sources d’informations, l’Insee refond ses traitements statistiques. De ce fait, les résultats en niveau dans cette publication ne sont pas directement comparables à ceux des publications précédentes. Les données des millésimes antérieurs ont ainsi été recalculées afin de présenter des évolutions annuelles cohérentes.

Le   (EQTP) augmente avec la taille de l’entreprise. En 2017, dans le secteur privé (y compris les entreprises publiques), les salariés gagnent en moyenne 2 730 euros nets par mois dans les sociétés de 5 000 salariés ou plus (12 % des effectifs en EQTP), contre 1 910 euros dans les unités de moins de 10 salariés (19 % des effectifs) (figure 1). La structure des emplois dans les entreprises explique largement ces écarts : les catégories socio­professionnelles les mieux rémunérées, cadres (4 100 euros en moyenne) et professions intermédiaires (2 310 euros), sont plus nombreuses dans les grandes entreprises. À cela s’ajoute le fait que pour une même catégorie socio­professionnelle, le salaire net moyen augmente aussi avec la taille de l’entreprise. Ainsi, les cadres gagnent en moyenne 27 % de plus dans les sociétés de 5 000 salariés que dans les unités de moins de 10 salariés. Cet écart est de 29 % pour les professions intermédiaires et de 18 % pour les ouvriers. Il est moins prononcé pour les employés (12 %).

Figure 1 - Salaires mensuels nets moyens en EQTP par secteur d'activité et taille d'entreprise

Figure 1 - Salaires mensuels nets moyens en EQTP par secteur d'activité et taille d'entreprise
Salaires en 2017
(en euros)
Évolution 2017/2016 Évolution annuelle moyenne 2012-2017 Structure des effectifs en EQTP en 2017
(en %)
Salaires en 2017
(en euros)
en euros constants
(en %)
Cadres1 Prof. interm. Employés Ouvriers
Taille de l'entreprise
Moins de 10 salariés 1 910 0,5 0,3 19,4 3 350 1 970 1 580 1 620
De 10 à 19 salariés 2 100 0,4 0,3 8,8 3 950 2 150 1 660 1 720
De 20 à 49 salariés 2 190 0,9 0,5 12,0 4 090 2 240 1 650 1 730
De 50 à 249 salariés 2 350 1,7 0,8 17,9 4 270 2 340 1 660 1 760
De 250 à 999 salariés 2 510 1,4 0,8 15,1 4 340 2 390 1 700 1 800
De 1 000 à 4 999 salariés 2 490 1,1 0,6 15,4 4 240 2 380 1 720 1 780
5 000 salariés ou plus 2 730 0,5 0,5 11,5 4 240 2 540 1 770 1 910
Secteur d'activité de l'établissement
Industrie 2 580 0,7 1,0 17,6 4 430 2 610 1 830 1 920
Construction 2 110 0,7 0,6 7,7 3 680 2 360 1 820 1 770
Commerce 2 120 0,9 0,7 17,0 4 000 2 260 1 610 1 700
Services 2 320 1,1 0,3 57,7 4 060 2 220 1 670 1 630
dont : services aux entreprises 2 340 0,6 0,4 18,5 4 200 2 240 1 720 1 580
services aux particuliers 1 810 1,4 0,2 9,1 3 080 2 160 1 520 1 630
services mixtes 3 260 1,2 0,7 10,8 4 280 2 390 2 000 1 940
transports et entreposage 2 210 -0,7 0,1 7,9 3 880 2 380 1 940 1 820
Ensemble 2 310 0,9 0,5 100,0 4 100 2 310 1 660 1 740
  • 1. Y compris chefs d'entreprise salariés.
  • Champ : France hors Mayotte, salariés du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, déclarations annuelles de données sociales (DADS) et déclarations sociales nominatives (DSN).

Les salaires nets sont en moyenne les plus élevés dans l’industrie (2 580 euros), où la main-d’œuvre est plus souvent qualifiée, et les plus bas dans la construction (2 110 euros) et le commerce (2 120 euros), avec davantage de main-d’œuvre peu qualifiée, plus jeune et donc moins expérimentée. Dans les services, le salaire net, de 2 320 euros en moyenne, recouvre de fortes disparités selon l’activité : il atteint 3 260 euros dans les services mixtes – qui regroupent les activités financières et d’assurance, l’information-communication et les activités immobilières –, contre 1 810 euros dans les services aux particuliers. Les services mixtes emploient, en effet, relativement plus de cadres, alors qu’une plus forte proportion d’employés travaille dans les services aux particuliers.

Le salaire net moyen dans l’ensemble du secteur privé augmente de 0,9 % en euros constants en 2017. La hausse est plus prononcée dans les services (+ 1,1 %) : elle est portée par les services aux particuliers (+ 1,4 %), les services mixtes (+ 1,2 %) et, dans une moindre mesure, les services aux entreprises (+ 0,6 %), tandis que le salaire net moyen diminue dans les transports et l’entreposage (– 0,7 %). Le salaire net moyen augmente nettement dans le commerce (+ 0,9 %), ainsi que dans l’industrie et la construction (+ 0,7 %). Hors intérimaires, dans l’ensemble du secteur privé, il croît de 1,1 %, contre + 0,9 % en les incluant : cet écart s’explique par la forte hausse des emplois intérimaires sur l’année (+ 13,6 % en EQTP), qui sont en moyenne moins rémunérés que les autres salariés.

Sur plus longue période, entre 1996 et 2017, le salaire net moyen en EQTP dans le secteur privé a augmenté de 0,6 % par an en moyenne, en euros constants (figure 2). L’industrie est le secteur où il a le plus progressé : + 1,0 % par an, contre + 0,7 % dans la construction et le commerce et + 0,5 % dans les services.

Figure 2a - Salaire mensuel net moyen en EQTP selon le secteur d'activité entre 1996 et 2017

en euros constants 2017
Figure 2a - Salaire mensuel net moyen en EQTP selon le secteur d'activité entre 1996 et 2017 (en euros constants 2017)
Ensemble Industrie Construction Commerce Services
1996 2 023,0 2 049,2 1 773,1 1 798,8 2 076,7
1997 2 036,0 2 073,2 1 775,9 1 809,3 2 084,6
1998 2 054,5 2 102,8 1 781,7 1 829,1 2 095,0
1999 2 086,5 2 133,7 1 799,7 1 855,9 2 131,2
2000 2 095,6 2 140,5 1 810,8 1 861,5 2 142,2
2001 2 110,0 2 164,7 1 826,7 1 876,3 2 164,2
2002 2 113,0 2 168,5 1 842,9 1 855,8 2 163,3
2003 2 114,1 2 190,0 1 832,2 1 862,0 2 155,6
2004 2 116,9 2 205,7 1 850,9 1 865,5 2 151,9
2005 2 137,6 2 230,0 1 861,4 1 886,4 2 174,8
2006 2 142,0 2 246,5 1 864,1 1 891,2 2 176,0
2007 2 177,5 2 286,5 1 909,7 1 926,4 2 207,9
2008 2 183,1 2 290,8 1 916,6 1 920,5 2 211,0
2009 2 210,2 2 321,1 1 957,2 1 953,8 2 234,6
2010 2 221,0 2 340,9 1 969,5 1 977,1 2 237,5
2011 2 229,0 2 369,2 1 969,6 1 983,2 2 239,9
2012 2 219,5 2 369,6 1 957,6 1 975,4 2 226,8
2013 2 214,3 2 379,6 1 968,5 1 965,7 2 214,7
2014 2 225,9 2 403,3 1 967,0 1 987,0 2 220,7
2015 2 250,9 2 439,1 1 993,8 2 009,0 2 241,9
2016 2 260,1 2 461,8 2 014,4 2 028,0 2 241,5
2017 2 280,6 2 524,8 2 056,3 2 090,5 2 292,5
  • Note : séries rétropolées en NAF rév.2 avant 2008.
  • Champ : France hors Mayotte, jusqu'en 2000 France métropolitaine, salariés du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés, apprentis et stagiaires ; hors salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, déclarations annuelles de données sociales (DADS) et déclarations sociales nominatives (DSN).

Figure 2a - Salaire mensuel net moyen en EQTP selon le secteur d'activité entre 1996 et 2017

  • Note : séries rétropolées en NAF rév.2 avant 2008.
  • Champ : France hors Mayotte, jusqu'en 2000 France métropolitaine, salariés du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés, apprentis et stagiaires ; hors salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, déclarations annuelles de données sociales (DADS) et déclarations sociales nominatives (DSN).

La dispersion des salaires nets en EQTP, mesurée par le (D9/D1), est plus importante que dans les autres secteurs dans l’industrie et les services (2,9 chacun en 2017), notamment dans les services mixtes (3,4) qui regroupent des activités très variées (figure 3). Ainsi, 10 % des salariés travaillant dans les services mixtes perçoivent moins de 1 530 euros nets par mois en EQTP (1er décile ou D1) et 10 % gagnent plus de 5 140 euros (9e décile ou D9). Enfin, les salaires sont un peu moins dispersés dans le commerce (2,6) et dans la construction (2,3).

Figure 3 - Dispersion des salaires nets mensuels en EQTP par secteur d'activité en 2017

en euros
Figure 3 - Dispersion des salaires nets mensuels en EQTP par secteur d'activité en 2017 (en euros) - Lecture : les 10 % de salariés aux salaires les plus faibles dans l'industrie gagnent moins que le 1er décile de salaire, soit moins de 1 410 euros nets par mois en EQTP.
Industrie Construction Commerce Services Services aux entreprises Services aux particuliers Services mixtes Transports et entreposage Ensemble
1er décile (D1) 1 410 1 300 1 260 1 250 1 270 1 200 1 530 1 360 1 270
1er quartile 1 680 1 530 1 410 1 440 1 430 1 310 1 950 1 580 1 470
Médiane 2 140 1 840 1 690 1 810 1 750 1 500 2 590 1 920 1 850
3e quartile 2 910 2 300 2 260 2 510 2 470 1 890 3 590 2 430 2 530
9e décile (D9) 4 070 3 050 3 330 3 670 3 720 2 570 5 140 3 250 3 650
D9 / D1 (rapport interdécile) 2,9 2,3 2,6 2,9 2,9 2,1 3,4 2,4 2,9
  • Lecture : les 10 % de salariés aux salaires les plus faibles dans l'industrie gagnent moins que le 1er décile de salaire, soit moins de 1 410 euros nets par mois en EQTP.
  • Champ : France hors Mayotte, salariés du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, déclarations annuelles de données sociales (DADS) et déclarations sociales nominatives (DSN).

Figure 3 - Dispersion des salaires nets mensuels en EQTP par secteur d'activité en 2017

  • Lecture : les 10 % de salariés aux salaires les plus faibles dans l'industrie gagnent moins que le 1er décile de salaire, soit moins de 1 410 euros nets par mois en EQTP.
  • Champ : France hors Mayotte, salariés du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, déclarations annuelles de données sociales (DADS) et déclarations sociales nominatives (DSN).

Définitions

Salaire net : le salaire net (de prélèvements sociaux) est le salaire que perçoit effectivement le salarié avant prélèvement de l’impôt sur le revenu. Il s’obtient en retranchant du salaire brut les cotisations sociales salariales, la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). Il est calculé à partir du salaire net fiscal disponible dans les déclarations des employeurs auprès des administrations (DADS et DSN). Il ne comprend pas la participation et l’intéressement placés sur un plan d’épargne entreprise.

Salaire en équivalent temps plein (EQTP) : le salaire en équivalent temps plein (EQTP) est un salaire converti à un temps plein pendant toute l’année, quel que soit le volume de travail effectif. Pour un agent ayant occupé un poste de travail durant six mois à 80 % et ayant perçu au total 10 000 euros, le salaire en EQTP est de 10 000/(0,5x0,8)=25 000 euros par an. Pour calculer le salaire moyen en EQTP ou sa distribution, tous les postes, y compris les postes à temps partiel, sont pris en compte au prorata de leur volume de travail effectif (soit 0,5x0,8=0,4 EQTP dans l’exemple précédent).

Rapport interdécile : le rapport interdécile est un indicateur de dispersion ou d’inégalité de distribution du critère. Le rapport interdécile entre le 9e et le 1er décile (D9/D1) mesure les disparités entre le haut et le bas de la distribution du critère dans la population.

Pour en savoir plus

« Ouvrir dans un nouvel ongletLes salaires par secteur et par branche professionnelle en 2017 », Dares Résultats, à paraître.

« Salaires dans le secteur privé en 2017, Insee Première n° 1798, avril 2020.