En 2023, le solde des échanges commerciaux marque une légère baisse (-1,9 %) par rapport à 2022 (figure 1). La Martinique, comme la Guadeloupe, importe plus qu’elle n’exporte. Depuis 2020, son déficit commercial s’est amplifié et atteint 3 milliards d’euros en 2023, soit 765 millions de plus en trois ans.

Les importations sont stables par rapport à 2022. Dans un contexte de relative stabilité des volumes, cela s’explique par le fort repli des importations de produits pétroliers raffinés qui diminuent de 14,6 % (figure 2), en raison de la baisse des cours du pétrole (-18,1 % sur l’année). Le ralentissement de l'économie mondiale freinée par la hausse des taux et les records de production pétrolière aux États-Unis et au Brésil ont pesé sur les cours.

Hors produits pétroliers raffinés, les importations progressent de 2,3 %, en lien avec une inflation qui reste soutenue (+3,3 % après +4,0 % en 2022). Les importations de véhicules automobiles participent largement à cette hausse avec une augmentation de 22,3 % et une contribution à hauteur de 13,5 % du total des importations. Les importations de denrées alimentaires, boissons et produits à base de tabac progressent de 4,4 %, devant celles des équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique (+3,7 %). Enfin, plus faiblement contributeurs, les produits pharmaceutiques progressent de 6,7 %. La baisse de l’ensemble des autres produits industriels (-5,3 %) est portée par près de 70 % par les produits issus de la métallurgie à destination principalement de la construction (acier), les articles et meubles en bois, les produits en caoutchouc et plastique ainsi que les articles de sport, jeux et jouets.

Le montant total des exportations martiniquaises augmente de 13,9 % par rapport à l’année précédente. Les réexpéditions de produits pétroliers raffinés sont à l’origine de cette forte hausse. Elles progressent de 29,3 % et contribuent à hauteur de la moitié des exportations totales.

Hors produits pétroliers raffinés, les exportations progressent de 1,8 %, portées par les denrées alimentaires en hausse de 4,4 %. Ces dernières représentent un cinquième des exportations. Depuis 2020, ces exportations augmentent régulièrement passant de 61 millions d’euros à 97 millions d’euros en 2023 (+59,2 % en 3 ans). La croissance des exportations est également portée par les équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique (+35,9 %). Les hydrocarbures naturels, autres produits des industries extractives, électricité, déchets (+13,1 %) y participent également, mais dans une moindre mesure.

En revanche, les exportations de produits agricoles subissent un recul de 8,1 %, du fait principalement de la baisse de 7,6 % des exportations de bananes qui représentent 95,4 % du poste.

La France métropolitaine reste le partenaire commercial privilégié de la Martinique (figure 3) en lui délivrant 56,7 % de ses importations (2,2 % de plus qu’en par rapport à 2022) et en réceptionnant 38,0 % de ses exportations (4,6 points de moins qu’en 2022). Les approvisionnements métropolitains occupent une place prépondérante pour les denrées alimentaires, boissons et produits à base de tabac (80,1 % des importations de ces produits) et les autres produits industriels (75,2 %).

Derrière l’hexagone, l'Union européenne (hors France) est désormais le second fournisseur de la Martinique (+10,8 % en hausse de 1,1 point par rapport à 2022). Avec le repli des importations de pétrole, les échanges avec les États-Unis, se replient et représentent 9,7 % des importations totales (3,0 points de moins qu’en 2022).

La Guyane et la Guadeloupe pèsent pour la moitié des exportations de la Martinique

En 2023 comme en 2022, les exportations cumulées vers la Guyane (27,4 % des exportations totales) et la Guadeloupe (21,9 %) sont plus importantes que celles vers la France métropolitaine (figure 4).

À destination de l’hexagone les produits les plus exportés sont les denrées alimentaires, boissons et produits à base de tabac (37,0 %) et l’agriculture, sylviculture et pêche (35,8 %), suivis des matériels de transport (9,5 %).