Les entreprises en France Édition 2023

Cet ouvrage offre une vue structurelle complète de notre système productif.

L’année 2021 est analysée dans une vue d’ensemble qui rend compte de la diversité des situations des entreprises, en se fondant sur la définition de l’entreprise au sens économique. Cette synthèse revient aussi sur la reprise d’activité à la suite de la crise sanitaire et sur l‘évolution de l’appareil productif sur moyenne période depuis 2014. L’ouvrage comprend deux dossiers. Le premier étudie l’impact de la hausse des prix de l’énergie en 2022 sur l’activité des entreprises et leur consommation d’énergie. Le second analyse, de manière structurelle, l’effet du diplôme sur la productivité des entreprises.

L’ouvrage rassemble enfin vingt-quatre fiches thématiques, onze fiches sectorielles et quatre fiches européennes présentant les chiffres de référence sur les entreprises.

Insee Références
Paru le :Paru le06/12/2023
Les entreprises en France- Décembre 2023
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Sommaire

Échanges extérieurs et entreprises exportatrices

En 2022, le déficit du () de la France s’accroît (-184,8 milliards d’euros, après -101,6 milliards en 2021), son plus haut niveau historique (figure 1). En raison de la crise énergétique, la s’établit à 115,5 milliards d’euros, soit plus de deux fois le niveau de 2021 (44,8 milliards d’euros). De plus, l’augmentation des échanges internationaux en 2022 pèse lourdement sur le déficit commercial des biens industriels (hors industrie agroalimentaire et produits pétroliers), qui s’accroît fortement et atteint en 2022 un niveau inégalé depuis 1999, -82,5 milliards d’euros, contre -57,8 milliards d’euros en 2021.

Figure 1 - Solde commercial douanier par produit

en milliards d’euros
Figure 1 - Solde commercial douanier par produit (en milliards d’euros)
Année Solde commercial CAF-FAB Dont agroalimentaire Dont produits pétroliers raffinés et bruts Dont industrie (hors IAA et produits pétroliers)
2008 -70,5 8,7 -64,0 -15,2
2009 -58,0 5,1 -42,0 -21,0
2010 -66,8 7,9 -52,1 -22,7
2011 -89,5 11,4 -68,4 -32,4
2012 -82,1 11,4 -74,4 -19,1
2013 -76,2 11,1 -70,6 -16,7
2014 -70,8 9,0 -59,9 -19,9
2015 -57,1 9,1 -44,4 -21,8
2016 -57,5 5,9 -34,7 -28,8
2017 -72,3 5,5 -43,2 -34,7
2018 -77,6 6,8 -51,3 -33,1
2019 -72,8 7,7 -49,3 -31,2
2020 -76,6 6,2 -28,8 -54,0
2021 -101,6 8,2 -51,9 -57,8
2022 -184,8 10,6 -112,8 -82,5
  • Champ : France hors Mayotte, ensemble des biens produits jusqu’en 2013 inclus ; France à partir de 2014.
  • Source : DGDDI (données estimées CAF-FAB).

Figure 1 - Solde commercial douanier par produit

  • Champ : France hors Mayotte, ensemble des biens produits jusqu’en 2013 inclus ; France à partir de 2014.
  • Source : DGDDI (données estimées CAF-FAB).

Les importations d’hydrocarbures bruts augmentent, entraînant une hausse de 154 % du déficit commercial de ces produits (-85,5 milliards d’euros en 2022, après -33,7 milliards en 2021) (figure 2). Après les hydrocarbures, le secteur des produits pétroliers raffinés est le plus déficitaire en 2022 (-27,3 milliards d’euros). Parmi les autres échanges déjà déficitaires en 2021, tous se sont accrus en 2022, et certains échanges excédentaires en 2021 comme l’électricité ou les produits chimiques (hors parfums) deviennent déficitaires. L’excédent commercial augmente surtout dans l’aéronautique (+23,3 milliards d’euros) ; il avait atteint son niveau le plus élevé depuis une quinzaine d’années en 2019 (+30,7 milliards d’euros). Les soldes commerciaux des autres produits structurellement excédentaires (parfums et cosmétiques, agroalimentaire) augmentent également en 2022.

Figure 2 - Principaux excédents ou déficits en 2022

en milliards d’euros
Figure 2 - Principaux excédents ou déficits en 2022 (en milliards d’euros)
Secteur Déficits/excédents
Hydrocarbures bruts et industries extractives -85,5
Produits pétroliers raffinés -27,3
Équipements électriques et machines industrielles -21,7
Informatique, électronique -21,5
Véhicules automobiles (y c. équipements) -20,0
Produits métallurgiques -15,9
Meubles, bois, papier, carton -14,8
Textile, habillement, cuir -10,9
Caoutchouc, plastique -10,6
Électricité -7,4
Chimie, hors parfums -3,6
Pharmacie 3,1
Déchets 4,7
Agroalimentaire 10,6
Parfums, cosmétiques 15,4
Aéronautique 23,3
  • Champ : France, ensemble des biens produits.
  • Source : DGDDI (données estimées CAF-FAB).

Figure 2 - Principaux excédents ou déficits en 2022

  • Champ : France, ensemble des biens produits.
  • Source : DGDDI (données estimées CAF-FAB).

En 2021, 181 200 entreprises exportent, soit 5,0 % de l’ensemble des entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers (figure 3). Elles déclarent un chiffre d’affaires à l’exportation de biens et services de 780 milliards d’euros, soit 26,8 % du chiffre d’affaires total des entreprises exportatrices.

Figure 3 - Entreprises exportatrices en 2021

Figure 3 - Entreprises exportatrices en 2021
Secteur d’activité Nombre d’entreprises exportatrices En % de l'ensemble des entreprises Chiffre d'affaires à l'export
(en milliards d'euros)
Taux d'exportation moyen1
(en %)
Industrie 26 423 9,6 480 41,8
Commerce 59 854 8,4 150 15,2
Transports et entreposage 7 157 3,9 60 32,5
Services aux entreprises 40 255 4,8 42 21,2
Autres secteurs 47 525 2,9 47 12,2
Ensemble 181 214 5,0 780 26,8
  • 1. Taux d'exportation des entreprises exportatrices.
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane 2021 (données individuelles).

Le des entreprises exportatrices est plus élevé dans l’industrie (41,8 %), les transports et l’entreposage (32,5 %) et les services aux entreprises (21,2 %). Il est plus faible dans le commerce (15,2 %), mais le montant total des exportations (150 milliards d’euros) en fait le deuxième secteur exportateur, derrière l’industrie. En particulier, 78 % des exportations du commerce sont portées par le commerce de gros, dont le taux d’exportation atteint 18,8 % ; à l’inverse, les taux d’exportation sont très faibles dans le commerce et réparation d’automobiles et de motocycles (11,8 %) et dans les autres commerces de détail (7,5 %).

Pour l’essentiel, les exportations sont le fait d’un nombre très restreint d’entreprises : en 2021, les 50 premières entreprises dégageant les chiffres d’affaires à l’exportation les plus élevés concentrent à elles seules 44 % du total des exportations et les 500 premières en réalisent 71 % (figure 4).

Figure 4 - Concentration des entreprises exportatrices dans la part du chiffre d’affaires à l’export en 2021

en %
Figure 4 - Concentration des entreprises exportatrices dans la part du chiffre d’affaires à l’export en 2021 (en %)
Concentration d'entreprises Chiffre d'affaires
à l'export
De la 1re à la 50e 44
De la 51e à la 500e 28
De la 501e à la 5 000e 20
De la 5 001e à la 191 451e 8
  • Champ : France, entreprises exportatrices des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane 2021 (données individuelles).

Figure 4 - Concentration des entreprises exportatrices dans la part du chiffre d’affaires à l’export en 2021

  • Champ : France, entreprises exportatrices des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane 2021 (données individuelles).

Les réalisent 90 % du total des exportations, dont 61 % pour celles (figure 5). Les (39,6 milliards d’euros d’exportations) et les (41,0 milliards) ont un poids faible face aux 695 milliards d’euros d’export des firmes multinationales.

Figure 5 - Répartition du chiffre d’affaires à l’export selon le type de groupe en 2021

en milliards d’euros
Figure 5 - Répartition du chiffre d’affaires à l’export selon le type de groupe en 2021 (en milliards d’euros)
Type de contrôle Chiffre d’affaires à l’export
en % en milliards
d’euros
FMN sous contrôle français 60,8 471,7
FMN sous contrôle étranger 28,8 223,6
Unités légales indépendantes françaises 5,3 41,0
Groupes franco-français 5,1 39,6
  • Champ : France, entreprises exportatrices des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane 2021 (données individuelles).

Figure 5 - Répartition du chiffre d’affaires à l’export selon le type de groupe en 2021

  • Champ : France, entreprises exportatrices des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane 2021 (données individuelles).

Définitions

Le solde commercial douanier décrit les échanges physiques de marchandises passant la frontière française.

CAF-FAB désigne la valorisation des échanges lorsque les importations sont mesurées CAF (coût, assurance et fret compris jusqu’à notre frontière nationale), tandis que les exportations sont mesurées FAB (franco à bord à notre frontière).

La facture énergétique correspond au déficit commercial énergétique des positions DE (hydrocarbures naturels, autres produits des industries extractives, électricité, déchets) et C2 (produits pétroliers raffinés et coke) de la nomenclature agrégée A17.

Le taux d’exportation correspond à la part du chiffre d’affaires (CA) à l’export dans le chiffre d’affaires (CA).

Une firme multinationale (FMN) est une entreprise organisée en groupe ayant au moins une unité légale à l’étranger et une en France.

Une firme multinationale sous contrôle français (étranger) est une firme multinationale dont la tête de groupe (société contrôlant les autres sans être elle-même contrôlée) est une société française (étrangère).

Un groupe franco-français est un groupe de sociétés dont la tête de groupe (société contrôlant les autres sans être elle-même contrôlée) est une société française et dont toutes les sociétés sont implantées en France.

Une unité légale indépendante est une unité légale non détenue majoritairement par une autre unité légale.

Pour en savoir plus

« L’effet hétérogène du commerce international sur l’innovation », Insee Analyses n° 58, novembre 2020.

« Les petites et moyennes entreprises réalisent 17 % des exportations », Insee Première n° 1692, mars 2018.

Site internet de la Direction générale des douanes et droits indirects : Ouvrir dans un nouvel ongletLe kiosque.