Les entreprises en France Édition 2023

Cet ouvrage offre une vue structurelle complète de notre système productif.

L’année 2021 est analysée dans une vue d’ensemble qui rend compte de la diversité des situations des entreprises, en se fondant sur la définition de l’entreprise au sens économique. Cette synthèse revient aussi sur la reprise d’activité à la suite de la crise sanitaire et sur l‘évolution de l’appareil productif sur moyenne période depuis 2014. L’ouvrage comprend deux dossiers. Le premier étudie l’impact de la hausse des prix de l’énergie en 2022 sur l’activité des entreprises et leur consommation d’énergie. Le second analyse, de manière structurelle, l’effet du diplôme sur la productivité des entreprises.

L’ouvrage rassemble enfin vingt-quatre fiches thématiques, onze fiches sectorielles et quatre fiches européennes présentant les chiffres de référence sur les entreprises.

Insee Références
Paru le :Paru le06/12/2023
Les entreprises en France- Décembre 2023
Consulter
Sommaire

Financement des PME

Insee Références

Paru le :06/12/2023

D’après les données du , les encours de crédits mobilisés accordés aux PME atteignent 559,3 milliards d’euros à la fin décembre 2022, soit une hausse de 5,4 % sur un an (figure 1). Ils représentent 42 % du total des encours mobilisés. Les encours augmentent fortement sur la période pour les autres catégories d’entreprises : +6,7 % pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et +17,4 % pour les grandes entreprises (GE). La crise sanitaire a provoqué en 2020 un fort besoin en trésorerie, auquel a répondu le dispositif de prêts garantis par l’État (PGE). La vigueur de la reprise en 2021 et la progression forte de l’activité des entreprises en 2022, en dépit du déclenchement de la guerre en Ukraine, alimentent une demande élevée de crédits de la part des PME, ETI et les GE, essentiellement tirée par sa composante investissements.

Figure 1 - Encours de crédits aux entreprises résidentes en 2022

encours en milliards d'euros, évolution en %
Figure 1 - Encours de crédits aux entreprises résidentes en 2022 (encours en milliards d'euros, évolution en %)
Catégorie d’entreprises Nombre
d'entreprises
Crédits mobilisés Crédits mobilisés et mobilisables
Encours Évolution en %
déc. 2022/
déc. 2021
Encours Évolution en %
déc. 2022/
déc. 2021
PME 1 277 813 559,3 5,4 628,8 5,8
Entreprises de taille intermédiaire 7 878 360,7 6,7 464,2 6,8
Grandes entreprises 331 206,2 17,4 383,5 11,0
Ensemble hors divers SCI1 1 286 022 1 126,2 7,9 1 476,5 7,4
Divers SCI1 650 742 200,7 8,7 214,5 9,2
Ensemble 1 936 764 1 327,0 8,0 1 691,0 7,7
  • 1. SCI : sociétés civiles immobilières et entreprises non catégorisées en fonction des critères LME.
  • Champ : France, y compris entrepreneurs individuels. Entreprises ayant contracté un crédit de plus de 25 000 euros auprès d'un établissement de crédit français.
  • Source : Banque de France.

Certaines et entreprises n’ont pas pu être classées en fonction des critères LME. Les encours de crédits mobilisés qui leur sont accordés représentent 200,7 milliards d’euros fin décembre 2022 (15 % du total) et augmentent de 8,7 % sur l’année.

L’ensemble des activités immobilières représente plus du quart de l’encours de crédit mobilisé par les PME (149,6 milliards d’euros) (figure 2). Viennent ensuite le commerce et la réparation automobile (81,9 milliards), l’agriculture, la sylviculture et la pêche (59,6 milliards), l’industrie (57,6 milliards) et le soutien aux entreprises (50,6 milliards). Les autres secteurs (construction, hébergement‑restauration, enseignement, santé humaine, action sociale et autres services…) portent chacun entre 33 et 43 milliards d’euros d’encours, hormis le transport (15,9 milliards) et l’information‑communication (11 milliards).

Figure 2 - Crédits mobilisés par les PME en 2022 par secteur

en milliards d'euros
Figure 2 - Crédits mobilisés par les PME en 2022 par secteur (en milliards d'euros)
Secteur d’activité Crédits mobilisés
Activités immobilières 149,6
Commerce et réparation automobile 81,9
Agriculture, sylviculture et pêche 59,6
Industrie 57,6
Soutien aux entreprises 50,6
Autres secteurs 160,1
Ensemble 559,3
  • Champ : France, PME ayant un encours total de crédit de plus de 25 000 euros auprès d'un établissements de crédit, hors SCI.
  • Source : Banque de France.

Figure 2 - Crédits mobilisés par les PME en 2022 par secteur

  • Champ : France, PME ayant un encours total de crédit de plus de 25 000 euros auprès d'un établissements de crédit, hors SCI.
  • Source : Banque de France.

Pour leurs besoins d’exploitation, les PME font appel à leur banque pour obtenir, souvent en début d’année, des lignes de crédit pouvant être utilisées au cours de l’année. En 2022, en moyenne 33 % des PME déclarent chaque trimestre avoir formulé une demande de lignes de crédit. Hors tirage sur ces lignes de crédit préalablement accordées, les PME peuvent par ailleurs demander des crédits de trésorerie et d’investissement. Depuis 2021, la demande de crédit de trésorerie retrouve un niveau similaire à celui d’avant la crise sanitaire : en moyenne chaque trimestre, 5 % des PME demandent ce type de financement en 2022 (6 % en 2021). Dans le même temps, les PME peuvent demander chaque trimestre des crédits d’investissements, 20 % sont satisfaites à 75 % ou plus au quatrième trimestre 2022 (comme en 2021) (figure 3). De façon structurelle, l’accès au crédit se situe à un niveau élevé : 96 % des PME obtiennent entre 75 % et 100 % des crédits d’investissement demandés (comme en 2021), et 84 % des PME obtiennent entre 75 % et 100 % des crédits de trésorerie demandés, contre 87 % en 2021. L’autocensure paraît marginale : en moyenne 1 % seulement des PME indiquent ne pas demander de crédit de trésorerie ou d’investissement par crainte d’un refus du banquier.

Figure 3 - Demande et obtention de nouveaux crédits d'investissement par les PME au quatrième trimestre 2022

en %
Figure 3 - Demande et obtention de nouveaux crédits d'investissement par les PME au quatrième trimestre 2022 (en %)
Demande de crédits Part
Demande de nouveaux crédits exprimée et satisfaite en totalité ou à plus de 75 % 20,2
Demande de nouveaux crédits exprimée et satisfaite à moins de 75 % ou insatisfaite 0,9
Aucun nouveau crédit demandé 78,9
  • Note : Hors utilisation de lignes de crédits obtenues précédemment.
  • Champ : France hors Mayotte, PME avec une autonomie de décision en matière de demande de crédit.
  • Source : Banque de France.

Figure 3 - Demande et obtention de nouveaux crédits d'investissement par les PME au quatrième trimestre 2022

  • Note : Hors utilisation de lignes de crédits obtenues précédemment.
  • Champ : France hors Mayotte, PME avec une autonomie de décision en matière de demande de crédit.
  • Source : Banque de France.

En 2022, le renchérissement des prix de l’énergie avec la reprise en sortie de pandémie, renforcé par un choc d’offre consécutif de l’invasion de l’Ukraine, a conduit à une accélération de l’inflation, d’une ampleur inédite depuis plusieurs décennies. Pour y faire face, l’Eurosystème – dont la Banque de France fait partie – a normalisé la politique monétaire en interrompant ses programmes d’achats de titres et en relevant ses taux d’intérêt. Ainsi, les taux d’intérêt des crédits aux PME (hors microentreprises) ont fortement augmenté en quelques mois et sont passés de 1,3 % en décembre 2021 à 3,2 % en décembre 2022 (figure 4). Les taux appliqués aux grandes entreprises – présentant généralement des niveaux de risque plus faibles – s’élèvent à 2,2 % en décembre 2022.

Figure 4 - Taux des crédits aux entreprises

en %
Figure 4 - Taux des crédits aux entreprises (en %)
Année Mois Microentreprises PME (hors microentreprises) Entreprises de taille intermédiaire Grandes entreprises
2014 Décembre 2,3 1,9 1,6 1,2
2015 Janvier 2,3 1,8 1,5 1,1
Février 2,2 1,8 1,5 1,1
Mars 2,1 1,9 1,6 1,2
Avril 2,0 1,8 1,4 1,1
Mai 2,0 1,9 1,6 1,2
Juin 2,0 1,9 1,6 1,3
Juillet 2,0 1,7 1,4 1,1
Août 2,0 1,7 1,3 1,1
Septembre 2,1 1,8 1,6 1,4
Octobre 2,1 1,7 1,3 1,3
Novembre 2,1 1,7 1,4 1,2
Décembre 2,1 1,7 1,4 1,2
2016 Janvier 2,0 1,6 1,2 1,0
Février 2,0 1,6 1,2 1,0
Mars 1,9 1,6 1,3 1,3
Avril 1,9 1,6 1,4 1,4
Mai 1,9 1,5 1,2 1,3
Juin 1,8 1,5 1,3 1,3
Juillet 1,8 1,6 1,3 1,4
Août 1,8 1,5 1,2 1,1
Septembre 1,8 1,5 1,2 1,1
Octobre 1,8 1,4 1,3 1,0
Novembre 1,7 1,4 1,2 0,9
Décembre 1,7 1,3 1,1 0,8
2017 Janvier 1,7 1,4 1,3 1,0
Février 1,6 1,3 1,1 0,9
Mars 1,6 1,3 1,1 0,9
Avril 1,6 1,4 1,3 1,1
Mai 1,6 1,3 1,1 1,0
Juin 1,6 1,5 1,2 1,2
Juillet 1,6 1,5 1,2 1,2
Août 1,7 1,6 1,3 1,3
Septembre 1,7 1,5 1,3 1,2
Octobre 1,7 1,4 1,3 1,1
Novembre 1,6 1,3 1,2 1,1
Décembre 1,7 1,3 1,3 1,2
2018 Janvier 1,7 1,3 1,1 1,1
Février 1,7 1,4 1,2 1,2
Mars 1,7 1,4 1,2 1,2
Avril 1,6 1,5 1,2 1,1
Mai 1,7 1,4 1,1 1,0
Juin 1,7 1,5 1,2 1,0
Juillet 1,7 1,5 1,2 0,9
Août 1,7 1,5 1,1 0,9
Septembre 1,7 1,6 1,3 1,0
Octobre 1,6 1,5 1,2 0,9
Novembre 1,7 1,6 1,3 1,0
Décembre 1,6 1,5 1,3 1,0
2019 Janvier 1,6 1,5 1,2 1,0
Février 1,7 1,5 1,3 1,1
Mars 1,7 1,5 1,3 1,1
Avril 1,8 1,5 1,2 1,1
Mai 1,7 1,3 1,0 0,8
Juin 1,6 1,4 1,0 0,8
Juillet 1,6 1,5 1,2 0,9
Août 1,6 1,3 1,1 0,8
Septembre 1,7 1,3 1,1 0,7
Octobre 1,8 1,3 1,2 0,9
Novembre 1,7 1,3 1,1 0,8
Décembre 1,5 1,3 1,1 0,9
2020 Janvier 1,5 1,3 1,2 1,0
Février 1,4 1,1 1,0 0,8
Mars 1,5 1,1 1,0 0,8
Avril 0,9 0,6 0,8 0,6
Mai 0,7 0,6 0,7 0,6
Juin 1,0 0,9 0,9 0,8
Juillet 1,1 1,1 0,9 0,8
Août 1,1 1,0 0,7 0,6
Septembre 1,2 1,1 0,9 0,7
Octobre 1,2 1,1 0,9 0,7
Novembre 1,2 1,1 0,9 0,7
Décembre 1,2 1,2 1,0 0,7
2021 Janvier 1,2 1,2 1,1 0,8
Février 1,2 1,2 1,0 0,7
Mars 1,3 1,2 1,0 0,8
Avril 1,3 1,1 1,0 0,8
Mai 1,3 1,1 0,9 0,8
Juin 1,4 1,1 0,9 1,0
Juillet 1,5 1,3 1,1 1,2
Août 1,4 1,2 0,9 1,2
Septembre 1,4 1,5 1,1 1,6
Octobre 1,5 1,6 1,0 1,8
Novembre 1,4 1,4 0,9 1,4
Décembre 1,4 1,3 1,0 1,1
2022 Janvier 1,3 1,2 1,1 0,9
Février 1,4 1,3 1,2 1,0
Mars 1,4 1,2 1,1 0,9
Avril 1,5 1,3 1,1 1,0
Mai 1,5 1,5 1,2 1,1
Juin 1,6 1,7 1,5 1,2
Juillet 1,8 1,7 1,4 1,1
Août 1,9 1,8 1,5 1,1
Septembre 2,2 2,1 1,9 1,4
Octobre 2,5 2,5 2,3 1,7
Novembre 2,8 3,1 2,9 2,3
Décembre 3,0 3,2 2,8 2,2
  • Champ : France.
  • Source : Banque de France.

Figure 4 - Taux des crédits aux entreprises

  • Champ : France.
  • Source : Banque de France.

La «  » permet de ventiler le total des encours mobilisés par . Cette cotation est une appréciation sur la capacité de l’entreprise à honorer ses engagements financiers à un horizon de trois ans. La part de l’encours des crédits mobilisés par les PME qui bénéficient des meilleures cotes (ensemble des cotes 1+ et 4+ dans la nouvelle échelle de cotation) augmente de 4 points et passe de 50,6 % en 2021 à 54,9 % en 2022, en lien avec la bonne résilience des entreprises françaises en 2022 (figure 5).

Figure 5 - Répartition des encours de crédits mobilisés aux PME par classe de risque

en %
Figure 5 - Répartition des encours de crédits mobilisés aux PME par classe de risque (en %) - Lecture : Au 31 décembre 2022, 54,9 % de l'encours de crédits mobilisés des PME étaient détenus par des entreprises de cotes de crédit 1+ à 4+.
Nouvelle NEC 31 décembre 2021 31 décembre 2022
Cotes 1+ à 4+ (cotes éligibles) 50,6 54,9
Cotes 4 à 6- (cotes non éligibles) 48,3 43,5
Cotes 7 et 8 (IPE) 1,1 1,6
Ensemble 100,0 100,0
  • Lecture : Au 31 décembre 2022, 54,9 % de l'encours de crédits mobilisés des PME étaient détenus par des entreprises de cotes de crédit 1+ à 4+.
  • Champ : France, PME hors entrepreneurs individuels.
  • Source : Banque de France.

Figure 5 - Répartition des encours de crédits mobilisés aux PME par classe de risque

  • Lecture : Au 31 décembre 2022, 54,9 % de l'encours de crédits mobilisés des PME étaient détenus par des entreprises de cotes de crédit 1+ à 4+.
  • Champ : France, PME hors entrepreneurs individuels.
  • Source : Banque de France.

Définitions

Le service central des risques est un département de la Banque de France, qui vise à éviter le surendettement des personnes morales. La Banque de France collecte auprès d’organismes financiers installés en France, qu’ils soient français ou étrangers, tous les financements qu’ils ont accordés aux entreprises non financières – au sens d’unité légale –, entrepreneurs individuels compris, et aux administrations et assimilés. Ces financements sont collectés au-delà d’un seuil fixé depuis 2006 à 25 000 euros d’encours. Ils comprennent les crédits mobilisés, effectivement distribués, et les crédits mobilisables, part non consommée des lignes de crédit.

La société civile immobilière est une société non commerciale, soumise au droit civil, ayant un objet immobilier. Une entreprise commerciale ou industrielle détenant des biens immobiliers peut séparer la gestion de ses biens immobiliers de son activité commerciale ou industrielle en créant une SCI. Ces sociétés apparaissent ici lorsque les liens avec les entreprises dont elles assurent la gestion des biens immobiliers n’ont pu être établis ou lorsqu’il s’agit de sociétés de gestion patrimoniale de particuliers sans lien avec une entreprise industrielle ou commerciale.

La cotation de la Banque de France apprécie la capacité d’une entreprise à honorer ses engagements financiers à un horizon d’un à trois ans. Une nouvelle échelle de cotations est entrée en vigueur le 8 janvier 2022, dans un souci d’harmonisation avec les standards européens et afin notamment de répartir plus finement les entreprises sur l’échelle de risque. La cote de crédit est ainsi fondée sur :

•l’examen de la situation financière de l’entreprise et son évolution prévisible après analyse de la rentabilité et de la structure du bilan ; la dimension « groupe » est également prise en compte dans cette analyse ;

•l’appréciation portée sur l’environnement économique de l’entreprise ;

•les entreprises qui lui sont apparentées ou avec lesquelles elle entretient des relations commerciales ou économiques étroites ;

•l’existence d’incidents de paiement-effets ou de procédures judiciaires ;

•d’autres éléments dits « qualitatifs » susceptibles d’avoir une influence sur la situation de l’entreprise (évolution de son marché et de son positionnement, solidité de l’actionnariat, stratégie de l’équipe dirigeante, perspectives à moyen terme, transparence, communication, etc.).

Les cotes de crédit permettent de définir 22 classes de risque dont les principales sont les suivantes : cote 1 : situation financière excellente (voire excellente ++ pour la cote 1+) ; cote 2 : situation financière très satisfaisante ; cote 3 : situation financière forte ; cote 4+ et 4 : situation financière bonne ; cote 4- et 5+ : situation financière intermédiaire ; cotes 5 à 6 : situation financière fragile, faible, ou menacée ; cote 6- à 8 : situation financière compromise à fortement compromise (voir la page « Entreprises » du site de la Banque de France).

Les classes de risque résultent de la cotation par la Banque de France du risque de crédit. Elles vont de 1 (les moins risquées) à 8 (les plus risquées). Voir cotation de la Banque de France.