Les entreprises en France Édition 2023

Cet ouvrage offre une vue structurelle complète de notre système productif.

L’année 2021 est analysée dans une vue d’ensemble qui rend compte de la diversité des situations des entreprises, en se fondant sur la définition de l’entreprise au sens économique. Cette synthèse revient aussi sur la reprise d’activité à la suite de la crise sanitaire et sur l‘évolution de l’appareil productif sur moyenne période depuis 2014. L’ouvrage comprend deux dossiers. Le premier étudie l’impact de la hausse des prix de l’énergie en 2022 sur l’activité des entreprises et leur consommation d’énergie. Le second analyse, de manière structurelle, l’effet du diplôme sur la productivité des entreprises.

L’ouvrage rassemble enfin vingt-quatre fiches thématiques, onze fiches sectorielles et quatre fiches européennes présentant les chiffres de référence sur les entreprises.

Insee Références
Paru le :Paru le06/12/2023
Les entreprises en France- Décembre 2023
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Sommaire

Créateurs d’entreprises (y compris micro‑entrepreneurs)

Insee Références

Paru le :06/12/2023

Les créateurs d’entreprise du premier semestre 2018 ont des profils très variés, qu’il est possible de regrouper en sept catégories (figure 1). La plus fréquente est celle des anciens salariés (25 %), motivés par un désir d’indépendance. Certains créateurs s’engagent aussi dans l’entrepreneuriat après une période de précarité (17 %) ou après s’être éloignés durablement du marché du travail (13 %), dans le but d’assurer leur propre emploi. Les entrepreneurs avertis (15 %), qui n’en sont pas à leur première création d’entreprise, fondent une société et investissent plus de moyens au démarrage de leur activité. Ceux qui sont à la recherche d’un complément de revenu profitent généralement du régime du micro-entrepreneur qui simplifie les formalités administratives. C’est l’optique de salariés souhaitant diversifier leur activité tout en conservant leur poste (16 %), mais également de jeunes retraités (6 %) et surtout d’étudiants (8 %), de plus en plus nombreux.

Figure 1 - Répartition des créateurs d’entreprises 2018 ayant démarré leur activité dans l’année selon leur profil

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Figure 1 - Répartition des créateurs d’entreprises 2018 ayant démarré leur activité dans l’année selon leur profil (en %) - Lecture : Parmi les créateurs du premier semestre de 2018, 8 % sont des étudiants et jeunes diplômés.
Profil Part
Anciens salariés créateurs d’une entreprise classique 25
Anciens travailleurs précaires 17
Micro-entrepreneurs en activité de complément 16
Entrepreneurs avertis créateurs de société 15
Créateurs éloignés de l’emploi 13
Étudiants et jeunes diplômés 8
Seniors expérimentés 6
Ensemble 100
  • Note : Profils obtenus par une méthode statistique de classification.
  • Lecture : Parmi les créateurs du premier semestre de 2018, 8 % sont des étudiants et jeunes diplômés.
  • Champ : Entreprises des secteurs marchands non agricoles créées au premier semestre 2018.
  • Source : Insee, dispositif Sine, enquêtes Sine et Micro-entrepreneurs 2018, première interrogation.

Figure 1 - Répartition des créateurs d’entreprises 2018 ayant démarré leur activité dans l’année selon leur profil

  • Note : Profils obtenus par une méthode statistique de classification.
  • Lecture : Parmi les créateurs du premier semestre de 2018, 8 % sont des étudiants et jeunes diplômés.
  • Champ : Entreprises des secteurs marchands non agricoles créées au premier semestre 2018.
  • Source : Insee, dispositif Sine, enquêtes Sine et Micro-entrepreneurs 2018, première interrogation.

Parmi les entreprises créées en 2018 hors , 82 % sont toujours actives en 2021. Le est plus élevé pour les sociétés : 84 % sont encore actives trois ans après la création, contre 75 % des entreprises individuelles classiques. Les cessations surviennent plus tôt chez les entreprises individuelles que chez les sociétés : 12 % des entreprises individuelles cessent leur activité au cours de leur première année d’exercice, contre 3 % des sociétés (figure 2). Par rapport à la génération des entreprises créées en 2014, la pérennité à trois ans des sociétés est stable (+1 point) tandis que celle des entreprises individuelles augmente fortement (+12 points). Du fait du rehaussement des plafonds de chiffres d’affaires régissant l’accès au régime du micro-entrepreneur, les entreprises individuelles de la cohorte 2018 ont un profil différent (entreprises de plus grande taille, ayant un chiffre d’affaires plus élevé, etc.) de celles de la génération 2014, ce qui explique cette hausse importante.

Figure 2 - Taux de pérennité à 1, 2 et 3 ans des entreprises créées en 2018, hors micro-entrepreneurs

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Figure 2 - Taux de pérennité à 1, 2 et 3 ans des entreprises créées en 2018, hors micro-entrepreneurs (en %) - Lecture : Parmi les entreprises créées en 2018 hors micro‑entrepreneurs, 82 % sont toujours actives en 2021.
Catégorie juridique 1 an 2 ans 3 ans
Sociétés 96,7 90,8 83,9
Entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs 87,7 79,7 75,2
Ensemble des entreprises classiques 94,8 88,4 82,0
  • Lecture : Parmi les entreprises créées en 2018 hors micro‑entrepreneurs, 82 % sont toujours actives en 2021.
  • Champ : Ensemble des activités marchandes non agricoles créées au premier semestre 2018, hors micro-entrepreneurs.
  • Source : Insee, enquête Sine 2018, interrogations 2018 et 2021.

Figure 2 - Taux de pérennité à 1, 2 et 3 ans des entreprises créées en 2018, hors micro-entrepreneurs

  • Lecture : Parmi les entreprises créées en 2018 hors micro‑entrepreneurs, 82 % sont toujours actives en 2021.
  • Champ : Ensemble des activités marchandes non agricoles créées au premier semestre 2018, hors micro-entrepreneurs.
  • Source : Insee, enquête Sine 2018, interrogations 2018 et 2021.

Un tiers des micro‑entrepreneurs immatriculés en 2018 sont actifs trois ans après leur création (figure 3). Mais tous n’ont pas démarré une activité après leur immatriculation. Sur 100 micro-entrepreneurs immatriculés au premier semestre 2018, 69 ont déclaré un chiffre d’affaires au cours de leurs huit premiers trimestres d’exercice et sont considérés comme ayant démarré leur activité. Parmi ceux ayant effectivement démarré leur activité, 46 % sont pérennes à trois ans. Ces taux d’activité et de pérennité sont du même ordre que ceux de la génération des micro‑entrepreneurs qui avaient créé leur entreprise en 2014 (respectivement 31 % et 46 %). La pérennité dépend fortement du secteur d’activité. Elle est la plus élevée dans les secteurs de la santé humaine et de l’action sociale (60 %) et la plus faible dans le secteur des transports et de l’entreposage (24 %), qui comprend principalement les livreurs à domicile et les voitures de transport avec chauffeur (VTC).

Figure 3 - Taux de démarrage et proportion d’actifs à 3 ans selon le secteur d’activité des micro-entrepreneurs immatriculés en 2018

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Figure 3 - Taux de démarrage et proportion d’actifs à 3 ans selon le secteur d’activité des micro-entrepreneurs immatriculés en 2018 (en %) - Lecture : 32 % des micro‑entrepreneurs immatriculés en 2018 sont actifs trois ans après leur création.
Secteur d’activité Démarrés, actifs à 3 ans Démarrés, non actifs à 3 ans Non démarrés
Transports et entreposage 12 37 51
Commerce 26 35 39
Activités spécialisées, scientifiques et techniques 28 41 31
Hébergement-restauration 29 38 33
Activités financières, d’assurance et immobilières 31 33 36
Information-communication 32 40 28
Arts, spectacles et activités récréatives 35 38 27
Activités de services administratifs et de soutien 37 37 26
Enseignement 41 38 21
Construction 44 36 20
Autres activités de services aux ménages 46 33 21
Industrie 48 34 18
Santé humaine et action sociale 49 33 18
Ensemble 32 37 31
  • Lecture : 32 % des micro‑entrepreneurs immatriculés en 2018 sont actifs trois ans après leur création.
  • Champ : Micro-entrepreneurs immatriculés au premier semestre 2018.
  • Source : Insee, enquête Micro-entrepreneurs 2018, interrogations 2018 et 2021, base Non-salariés.

Figure 3 - Taux de démarrage et proportion d’actifs à 3 ans selon le secteur d’activité des micro-entrepreneurs immatriculés en 2018

  • Lecture : 32 % des micro‑entrepreneurs immatriculés en 2018 sont actifs trois ans après leur création.
  • Champ : Micro-entrepreneurs immatriculés au premier semestre 2018.
  • Source : Insee, enquête Micro-entrepreneurs 2018, interrogations 2018 et 2021, base Non-salariés.

Parmi les entreprises créées en 2018 et encore actives en novembre 2021, 55 % des sociétés et entreprises individuelles et 65 % des micro-entrepreneurs déclarent une baisse d’activité liée à la pandémie de Covid-19. La majorité de ces entreprises a recouru à l’un des dispositifs d’aide mis en place lors de cette crise sanitaire, mais plus les sociétés et entreprises individuelles (64 %) que les micro-entrepreneurs (53 %) (figure 4). Les sociétés et entreprises individuelles ont utilisé une palette d’aides plus diverse, en premier lieu le report des échéances sociales et fiscales, alors que les micro-entrepreneurs ont surtout bénéficié du fonds de solidarité pour les indépendants.

Figure 4 - Taux de recours déclaré à cinq dispositifs d’aide mis en place lors de la pandémie de Covid-19

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Figure 4 - Taux de recours déclaré à cinq dispositifs d’aide mis en place lors de la pandémie de Covid-19 (en %) - Lecture : 29 % de l’ensemble des sociétés et entreprises individuelles (hors micro-entrepreneurs) créées au premier semestre 2018 et encore actives fin novembre 2021 ont eu recours au report des échéances sociales ou fiscales, contre 7 % des micro-entrepreneurs.
Dispositif d’aide Micro‑entrepreneurs Sociétés et entreprises
individuelles hors
micro‑entrepreneurs
Report des échéances sociales ou fiscales 7 29
Fonds de solidarité pour les indépendants 41 25
Prêt garanti par l’État 2 22
Indemnisation de chômage partiel 1 21
Exonération de cotisations sociales ou remise d’impôts directs 4 7
Aucun dispositif d’aide 47 36
  • Lecture : 29 % de l’ensemble des sociétés et entreprises individuelles (hors micro-entrepreneurs) créées au premier semestre 2018 et encore actives fin novembre 2021 ont eu recours au report des échéances sociales ou fiscales, contre 7 % des micro-entrepreneurs.
  • Champ : Entreprises des secteurs marchands non agricoles créées au premier semestre 2018 et encore actives en novembre 2021. Sont représentés les cinq dispositifs d’aides les plus fréquemment mobilisés tels que déclarés dans l’enquête Sine.
  • Source : Insee, enquêtes Sine et Micro-entrepreneurs 2018 (interrogation 2021).

Figure 4 - Taux de recours déclaré à cinq dispositifs d’aide mis en place lors de la pandémie de Covid-19

  • Lecture : 29 % de l’ensemble des sociétés et entreprises individuelles (hors micro-entrepreneurs) créées au premier semestre 2018 et encore actives fin novembre 2021 ont eu recours au report des échéances sociales ou fiscales, contre 7 % des micro-entrepreneurs.
  • Champ : Entreprises des secteurs marchands non agricoles créées au premier semestre 2018 et encore actives en novembre 2021. Sont représentés les cinq dispositifs d’aides les plus fréquemment mobilisés tels que déclarés dans l’enquête Sine.
  • Source : Insee, enquêtes Sine et Micro-entrepreneurs 2018 (interrogation 2021).

Définitions

Le régime du micro-entrepreneur est la nouvelle dénomination pour celui d’auto-entrepreneur depuis le 19 décembre 2014. Il a été mis en place par la loi de modernisation de l’économie (LME) d’août 2008 et est entré en vigueur au 1er janvier 2009. Pour les entrepreneurs individuels qui en font la demande, les formalités de création d’entreprises sont allégées, et le mode de calcul et de paiement des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu est simplifié. L’entrepreneur bénéficie ainsi notamment du régime fiscal de la micro-entreprise et du régime micro-social. Depuis le 1er janvier 2018, le régime peut s’appliquer aux entreprises dont le chiffre d’affaires pour une année civile complète n’excède pas :

  • 188 700 euros HT pour une activité de vente de marchandises, d’objets, d’aliments à emporter ou à consommer sur place, ou de fourniture de logement ;
  • 77 700 euros HT pour une activité de services.

Le calcul du taux de pérennité diffère entre les entreprises hors micro-entrepreneurs et les micro-entrepreneurs.
Pour les entreprises hors micro-entrepreneurs, le taux de pérennité à N ans est le rapport entre le nombre d’entreprises créées au cours du premier semestre de l’année considérée ayant atteint leur Ne anniversaire et l’ensemble des entreprises créées au cours du premier semestre de l’année considérée.
Pour les micro-entrepreneurs, le terme « pérennité » est exclusivement réservé aux micro-entrepreneurs ayant démarré. Pour les micro-entrepreneurs ayant démarré leur activité, être pérenne à N années, c’est être encore actif sous ce régime N années après l'immatriculation. Par exemple, un micro-entrepreneur immatriculé au premier trimestre 2014, ayant démarré son activité, et encore actif au premier trimestre 2019 (a un chiffre d’affaires positif) est considéré comme pérenne à cinq ans.
La proportion de micro-entrepreneurs actifs à N années est le rapport entre le nombre d’actifs N années après l’immatriculation et l’ensemble des micro-entrepreneurs (ayant démarré leur activité ou non).

Le dispositif Sine (Système d’information sur les nouvelles entreprises) permet de suivre une cohorte d’entreprises sur ses cinq premières années. Une nouvelle cohorte est interrogée tous les quatre ans, ce qui permet de caractériser le profil du créateur et les conditions de démarrage des nouvelles entreprises, les conditions de développement, les problèmes rencontrés par les jeunes entreprises lors des cinq premières années de leur existence, les effets sur l'emploi des créations d'entreprises, ainsi que d’étudier leur pérennité. Cette cohorte comprend deux échantillons : un pour les créateurs d’entreprises individuelles et sociétés et un pour les micro-entrepreneurs.