Les entreprises en France Édition 2023

Cet ouvrage offre une vue structurelle complète de notre système productif.

L’année 2021 est analysée dans une vue d’ensemble qui rend compte de la diversité des situations des entreprises, en se fondant sur la définition de l’entreprise au sens économique. Cette synthèse revient aussi sur la reprise d’activité à la suite de la crise sanitaire et sur l‘évolution de l’appareil productif sur moyenne période depuis 2014. L’ouvrage comprend deux dossiers. Le premier étudie l’impact de la hausse des prix de l’énergie en 2022 sur l’activité des entreprises et leur consommation d’énergie. Le second analyse, de manière structurelle, l’effet du diplôme sur la productivité des entreprises.

L’ouvrage rassemble enfin vingt-quatre fiches thématiques, onze fiches sectorielles et quatre fiches européennes présentant les chiffres de référence sur les entreprises.

Insee Références
Paru le :Paru le06/12/2023
Les entreprises en France- Décembre 2023
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Taux de marge

Insee Références

Paru le :06/12/2023

Dans le partage de la , le rend compte de ce qui reste à disposition des entreprises – l’ –, notamment pour rémunérer le capital et investir, une fois déduites les rémunérations salariales. En 2021, le taux de marge est de 29,9 % pour l’ensemble des des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers (figure 1). Selon les secteurs, il varie entre 21,1 % (pour la construction) et 33,9 % (pour les transports et l’entreposage), sauf dans les activités immobilières où il est notablement plus élevé (59,5 %).

Figure 1 - Taux de marge en 2021

Figure 1 - Taux de marge en 2021
Secteur d'activité Valeur ajoutée aux coûts des facteurs Frais de personnel Excédent brut d'exploitation Taux de marge
(en milliards d'euros) (en %)
a b c = a–b c / a
Industrie, dont : 311,3 212,7 98,6 31,7
industrie manufacturière 254,8 183,2 71,5 28,1
Construction 111,2 87,8 23,4 21,1
Commerce, réparation d’automobiles et de motocycles 224,4 153,1 71,3 31,8
Transports et entreposage 94,4 62,4 32,0 33,9
Hébergement-restauration 38,6 29,0 9,6 24,9
Information-communication 102,1 71,0 31,1 30,4
Activités immobilières 41,3 16,7 24,6 59,5
Autres services principalement marchands 211,9 163,5 48,4 22,8
Ensemble 1 135,1 796,2 338,9 29,9
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane.

Un taux de marge élevé résulte en général de la mise en œuvre d’un capital d’exploitation important ; il n’implique pas nécessairement une forte (l’EBE devant alors être rapporté à ce capital d’exploitation), mais il peut permettre de financer les investissements. Ainsi, en 2021, l’immobilier, avec un taux de marge de 59,5 % et un de 93,3 %, a une rentabilité économique de seulement 3,5 %. A contrario, la construction, avec un taux de marge et un taux d’investissement relativement faibles (respectivement de 21,1 % et 12,2 %), a pourtant une rentabilité économique plus forte que la moyenne (12,5 % contre 8,2 %).

L’écart entre le taux de marge total et celui des entreprises employeuses est maximal dans les activités immobilières (7,7 points) en raison de la présence de nombreuses sociétés civiles immobilières sans salarié (figure 2). Cet écart est également marqué dans les services aux particuliers (6,6 points) et les services aux entreprises (3,8 points), secteurs regroupant beaucoup de très petites unités légales. En effet, le taux de marge des entreprises sans salarié atteint fréquemment 100 %. L’entrepreneur individuel, bien qu’il puisse comptabiliser une partie de ses revenus ou de ses cotisations sociales obligatoires en charges de personnel, se rémunère le plus souvent sur le résultat de son entreprise sans retenir de charges de personnel.

Figure 2 - Taux de marge en 2021 selon le secteur d'activité

en %
Figure 2 - Taux de marge en 2021 selon le secteur d'activité (en %)
Entreprises employeuses Ensemble
Industrie 31,2 31,7
Construction 19,1 21,1
Commerce 31,6 31,8
Transports et entreposage 33,2 33,9
Hébergement-restauration 23,9 24,9
Information-communication 29,7 30,4
Activités immobilières 51,8 59,5
Services aux entreprises 18,5 22,3
Services aux particuliers 21,7 28,3
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Figure 2 - Taux de marge en 2021 selon le secteur d'activité

  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane (données individuelles).

En 2021, tous secteurs confondus, le taux de marge des entreprises employeuses augmente par rapport à 2020 (+5,6 points). La hausse de la valeur ajoutée aux coûts des facteurs (+10,9 %) a été plus forte que celle des frais de personnel (+6,3 %). Cette hausse s’observe dans presque tous les secteurs, surtout parmi ceux impactés par l’épidémie de Covid-19, avec +27,1 points pour les transports et l’entreposage et +17,1 points pour l’hébergement et la restauration. Entre 2020 et 2021, le taux de marge augmente dans tous les secteurs, hormis pour les secteurs des activités immobilières (-0,6 point) et de l’information-communication (-0,1 point).

En 2021, la du taux de marge des entreprises employeuses (hors micro-entrepreneurs) augmente dans toutes les catégories d’entreprises, notamment pour les (+4,7 points), qui ont connu à la fois une importante hausse d’EBE et de VA (figure 3). La médiane des taux de marge varie entre 19,0 % pour la construction et 35,2 % pour l’hébergement-restauration (figure 4). Leur dispersion est assez hétérogène selon les secteurs d’activité : l’écart entre le 1er  et le 3e quartile varie entre 31 points (pour l’industrie) et 55 points (pour les activités immobilières).

Figure 3 - Distribution du taux de marge1 des entreprises employeuses en 2020 et 2021 selon leur catégorie

en %
Figure 3 - Distribution du taux de marge1 des entreprises employeuses en 2020 et 2021 selon leur catégorie (en %)
Catégorie d'entreprises Année 1er quartile (Q1) Médiane 3e quartile (Q3)
Microentreprises (MIC) 2020 4,0 22,5 44,2
2021 6,7 25,5 47,9
PME (hors MIC) 2020 2,9 15,6 31,1
2021 6,0 18,6 34,7
ETI 2020 6,1 22,0 38,6
2021 9,5 25,0 41,5
GE 2020 3,9 16,1 33,8
2021 7,9 20,8 40,8
Ensemble 2020 3,8 21,4 42,5
2021 6,6 24,4 46,1
  • 1. Calculé que pour les entreprises ayant déclaré une valeur ajoutée au coût des facteurs strictement positive.
  • Champ : France, entreprises employeuses des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors micro-entrepreneurs.
  • Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Figure 3 - Distribution du taux de marge1 des entreprises employeuses en 2020 et 2021 selon leur catégorie

  • 1. Calculé que pour les entreprises ayant déclaré une valeur ajoutée au coût des facteurs strictement positive.
  • Champ : France, entreprises employeuses des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors micro-entrepreneurs.
  • Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Figure 4 - Distribution du taux de marge des entreprises employeuses par secteur en 2021

en %
Figure 4 - Distribution du taux de marge des entreprises employeuses par secteur en 2021 (en %)
Secteur d'activité 1er quartile (Q1) Médiane 3e quartile (Q3)
Industrie 7,2 21,3 38,0
Construction 5,6 19,0 37,9
Commerce 9,6 27,9 46,2
Transports et entreposage 2,7 20,3 44,3
Hébergement-restauration 13,1 35,2 56,8
Information-communication 2,4 21,5 50,5
Activités immobilières 5,7 27,7 60,8
Services aux entreprises 4,6 21,4 46,5
Services aux particuliers 3,6 23,5 46,2
Ensemble 6,6 24,4 46,1
  • Note : Le taux de marge n'est ici calculé que pour les entreprises ayant déclaré une valeur ajoutée au coût des facteurs strictement positive.
  • Champ : France, entreprises employeuses des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors micro-entrepreneurs.
  • Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Figure 4 - Distribution du taux de marge des entreprises employeuses par secteur en 2021

  • Note : Le taux de marge n'est ici calculé que pour les entreprises ayant déclaré une valeur ajoutée au coût des facteurs strictement positive.
  • Champ : France, entreprises employeuses des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors micro-entrepreneurs.
  • Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Définitions

Dans Ésane, la valeur ajoutée est égale à la valeur de la production diminuée des consommations intermédiaires. Elle est calculée hors taxes. La valeur ajoutée aux coûts des facteurs (VACF) est égale à la valeur ajoutée de laquelle on déduit les impôts sur la production (comme la contribution économique territoriale) et à laquelle on ajoute les subventions d’exploitation. Elle est aussi égale à la somme des frais de personnels et de l’excédent brut d’exploitation.

Le taux de marge correspond à la part de l’excédent brut d’exploitation (EBE) dans la valeur ajoutée au coût des facteurs (VACF).

Dans la source Ésane, l’excédent brut d’exploitation est le solde du compte d’exploitation, pour les sociétés. Il est égal à la valeur ajoutée, diminuée de la rémunération des salariés, des autres impôts sur la production et augmentée des subventions d’exploitation. Pour les entreprises individuelles, le solde du compte d’exploitation est le revenu mixte. L’excédent d’exploitation peut être calculé net, si l’on retranche la consommation de capital fixe.

Le décret n° 2008-1354 du 18 décembre 2008 d’application de la loi de modernisation de l’économie de 2008 (LME) définit l’entreprise comme « la plus petite combinaison d’unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d’une certaine autonomie de décision, notamment pour l’affectation de ses ressources courantes. »

Concrètement, l’entreprise est :

  • soit une unité légale (entité juridique identifiée par son numéro Siren, qui peut être un entrepreneur individuel ou une société exerçant une fonction de production) indépendante ;
  • soit un regroupement économiquement pertinent (intervenant sur le marché, regroupant l’ensemble des facteurs de production, ayant une autonomie de décision) d’unités légales appartenant à un même groupe de sociétés.

Le décret de 2008 définit également quatre catégories d’entreprises :

  • les petites et moyennes entreprises (PME) dont les microentreprises (MIC) ;
  • les entreprises de taille intermédiaire (ETI) ;
  • les grandes entreprises (GE).

La rentabilité économique mesure la rentabilité d’exploitation (activité) de l’entreprise indépendamment de son mode de financement. Elle se mesure en rapportant l’excédent brut d’exploitation à la somme des immobilisations brutes corporelles et incorporelles et du besoin de fonds de roulement. La somme au dénominateur est appelée « actif économique » ou « capital économique » : elle représente en effet les moyens engagés par l’entreprise dans les cycles d’exploitation et d’investissement, autrement dit ce dont l’entreprise a besoin pour tourner. Ce taux n’est pas affecté par la structure financière de l’entreprise.

Le taux d’investissement est la part des investissements corporels bruts hors apport dans la valeur ajoutée (VA).

Si l’on ordonne une distribution, la médiane est la valeur qui partage cette distribution en deux parties d’effectifs égaux. Ainsi, pour une distribution de chiffre d’affaires, la médiane est le chiffre d’affaires au-dessous duquel se situent 50 % des entreprises, et au-dessus duquel se situent 50 % des entreprises.

Quatre catégories d’entreprises sont définies dans le décret d’application de la loi de modernisation de l’économie (décret n° 2008-1354) pour les besoins de l’analyse statistique et économique. Pour déterminer la catégorie à laquelle une entreprise appartient, les données suivantes, afférentes au dernier exercice comptable clôturé et calculées sur une base annuelle, sont utilisées : l’effectif, le chiffre d’affaires et le total du bilan. Sont ainsi distinguées :

  • les petites et moyennes entreprises (PME) sont celles qui, d’une part, occupent moins de 250 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 50 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions d’euros ;
  • parmi elles, les microentreprises (MIC) occupent moins de 10 personnes, et ont un chiffre d’affaires annuel ou un total de bilan n’excédant pas 2 millions d’euros ;
  • les entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont des entreprises qui n’appartiennent pas à la catégorie des PME et qui, d’une part, occupent moins de 5 000 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 1 500 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 2 000 millions d’euros ;
  • les grandes entreprises (GE) sont des entreprises non classées dans les catégories précédentes.

Si l’on ordonne une distribution de salaires, de revenus, de chiffre d’affaires, etc., les quartiles sont les valeurs qui partagent cette distribution en quatre parties égales. Ainsi, pour une distribution de chiffre d’affaires :

  • le premier quartile (noté généralement Q1) est le chiffre d’affaires au-dessous duquel se situent 25 % des entreprises ;
  • le deuxième quartile (noté généralement Q2) est le chiffre d’affaires au-dessous duquel se situent 50 % des entreprises : c’est la médiane ;
  • le troisième quartile (noté généralement Q3) est le chiffre d’affaires au-dessous duquel se situent 75 % des entreprises.