Emploi, chômage, revenus du travail Édition 2022

L’Insee et la Dares présentent dans cet ouvrage un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.

Insee Références
Paru le :Paru le30/06/2022
Emploi, chômage, revenus du travail- Juin 2022
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Salaires dans le secteur privé : caractéristiques des individus

Insee Références

Paru le :30/06/2022

En 2019, dans le secteur privé (y compris les entreprises publiques), le s’élève en moyenne à 2 420 euros par mois (figure 1). Il a augmenté de 1,2 % en euros constants, après une hausse de 0,4 % en 2018, dans un contexte de ralentissement des prix à la consommation (+ 1,1 % en 2019, après + 1,8 % en 2018).

Figure 1 - Salaires mensuels nets moyens en EQTP selon la catégorie socioprofessionnelle et le sexe

Figure 1 - Salaires mensuels nets moyens en EQTP selon la catégorie socioprofessionnelle et le sexe - Lecture : en 2019, le salaire moyen des cadres est de 4 230 euros nets mensuels en équivalent temps plein (EQTP).
Salaires en 2019 (en euros) Évolution 2018/2019 en euros constants (en %) Évolution annuelle moyenne 2014/2019 en euros constants (en %)
Femmes Hommes Ensemble Femmes Hommes Ensemble Femmes Hommes Ensemble
Cadres1 3 740 4 510 4 230 0,5 -1,2 -0,7 0,4 -0,4 -0,2
Professions intermédiaires 2 230 2 560 2 410 1,3 1,4 1,3 0,6 0,3 0,3
Employés 1 710 1 810 1 740 2,0 1,6 1,9 0,6 0,0 0,5
Ouvriers 1 610 1 880 1 830 2,1 2,1 2,0 1,0 0,6 0,6
Ensemble 2 180 2 600 2 420 1,9 0,8 1,2 1,3 0,7 0,9
Ensemble hors contrats aidés 2 200 2 620 2 450 1,8 0,8 1,2 1,4 0,7 1,0
  • 1. Y compris chefs d'entreprise salariés.
  • Lecture : en 2019, le salaire moyen des cadres est de 4 230 euros nets mensuels en équivalent temps plein (EQTP).
  • Champ : France hors Mayotte, salariés du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, bases Tous salariés.

Le salaire net moyen en EQTP évolue différemment selon les catégories socioprofessionnelles. Il a progressé de 2,0 % en euros constants pour les ouvriers (1 830 euros mensuels), de 1,9 % pour les employés (1 740 euros) et de 1,3 % pour les professions intermédiaires (2 410 euros), dans un contexte de revalorisation nominale du au 1er janvier 2019 (+ 1,5 %). En revanche, il a diminué de 0,7 % en euros constants pour les cadres (4 230 euros). Entre 2014 et 2019, le salaire net moyen a progressé pour les ouvriers (+ 0,6 % en moyenne par an en euros constants), les employés (+ 0,5 %) et les professions intermédiaires (+ 0,3 %). À l’inverse, il a baissé sur la période pour les cadres (– 0,2 %).

Sur plus longue période, entre 1996 et 2019, le salaire net en EQTP dans le secteur privé a augmenté de 0,6 % par an en moyenne, en euros constants (figure 2). Celui des ouvriers a connu la croissance la plus élevée : + 0,7 % par an, contre + 0,4 % pour les employés, + 0,2 % pour les cadres et + 0,1 % pour les professions intermédiaires.

Figure 2 - Salaire mensuel net moyen en EQTP selon la catégorie socioprofessionnelle et le sexe

en euros 2019
Figure 2 - Salaire mensuel net moyen en EQTP selon la catégorie socioprofessionnelle et le sexe (en euros 2019)
Cadres y c. chefs d'entreprises Professions intermédiaires Employés Ouvriers Femmes Hommes Ensemble
1996 4 045 2 359 1 586 1 568 1 767 2 274 2 085
1997 4 063 2 361 1 597 1 581 1 788 2 284 2 098
1998 4 083 2 364 1 617 1 589 1 813 2 300 2 117
1999 4 182 2 376 1 625 1 605 1 843 2 335 2 150
2000 4 255 2 376 1 615 1 609 1 850 2 349 2 159
2001 4 293 2 362 1 625 1 622 1 864 2 366 2 174
2002 4 301 2 360 1 627 1 632 1 868 2 372 2 177
2003 4 270 2 359 1 625 1 639 1 874 2 371 2 178
2004 4 250 2 348 1 618 1 647 1 880 2 376 2 181
2005 4 291 2 360 1 636 1 667 1 908 2 394 2 203
2006 4 303 2 370 1 640 1 659 1 916 2 397 2 207
2007 4 396 2 395 1 655 1 682 1 946 2 440 2 244
2008 4 369 2 392 1 657 1 702 1 952 2 448 2 250
2009 4 299 2 392 1 675 1 738 1 990 2 472 2 277
2010 4 351 2 398 1 673 1 736 2 004 2 484 2 289
2011 4 281 2 395 1 693 1 779 2 014 2 491 2 297
2012 4 241 2 367 1 681 1 769 2 011 2 478 2 287
2013 4 187 2 356 1 684 1 765 2 012 2 470 2 282
2014 4 208 2 373 1 699 1 773 2 031 2 478 2 294
2015 4 251 2 384 1 714 1 794 2 055 2 507 2 319
2016 4 264 2 387 1 714 1 797 2 071 2 513 2 329
2017 4 272 2 411 1 725 1 805 2 103 2 525 2 350
2018 4 263 2 400 1 725 1 808 2 116 2 529 2 358
2019 4 230 2 411 1 740 1 830 2 152 2 549 2 384
  • Champ : France hors Mayotte, France métropolitaine jusqu'en 1999, salariés du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés, apprentis et stagiaires ; hors salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, bases Tous salariés.

Figure 2 - Salaire mensuel net moyen en EQTP selon la catégorie socioprofessionnelle et le sexe

  • Champ : France hors Mayotte, France métropolitaine jusqu'en 1999, salariés du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés, apprentis et stagiaires ; hors salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, bases Tous salariés.

Le moyen croît avec l’âge et l’accumulation de l’expérience. Ce lien traduit aussi les effets des entrées en emploi et des sorties d’activité à des âges plus tardifs pour les salariés les plus qualifiés, avec des études plus longues et des départs en retraite plus tardifs. En 2019, un salarié de moins de 25 ans perçoit en moyenne 1 570 euros nets par mois en EQTP, contre 2 900 euros pour un salarié de 55 ans ou plus (figure 3).

Figure 3 - Salaires mensuels nets moyens en EQTP selon l'âge et le sexe

Figure 3 - Salaires mensuels nets moyens en EQTP selon l'âge et le sexe - Lecture : en 2019, le salaire moyen des moins de 25 ans augmente de 3,0 % par rapport à 2018 en euros constants.
Salaires en 2019 (en euros) Évolution 2018/2019 en euros constants (en %)
Femmes Hommes Ensemble Femmes Hommes Ensemble
Moins de 25 ans 1 510 1 610 1 570 3,1 2,9 3,0
25-39 ans 2 060 2 290 2 190 2,4 2,2 2,3
40-49 ans 2 370 2 820 2 640 1,8 0,5 1,0
50-54 ans 2 360 2 980 2 730 1,3 -0,1 0,4
55 ans ou plus 2 430 3 240 2 900 1,0 -1,1 -0,3
Ensemble 2 180 2 600 2 420 1,9 0,8 1,2
  • Lecture : en 2019, le salaire moyen des moins de 25 ans augmente de 3,0 % par rapport à 2018 en euros constants.
  • Champ : France hors Mayotte, salariés du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, base Tous salariés.

En 2019, une femme salariée gagne en moyenne 16,0 % de moins en EQTP qu’un homme salarié, un écart qui se réduit de 0,9 point par rapport à 2018 et de 4,9 points depuis 2008. Le salaire net moyen en EQTP des femmes a en effet davantage progressé que celui des hommes en 2019 (+ 1,9 %, contre + 0,8 %, en euros constants), ce qui tient pour partie à la hausse de la part des femmes parmi les cadres (passée de 35,8 % en 2018 à 36,2 % en 2019), catégorie en moyenne la mieux rémunérée. L’écart de salaire en défaveur des femmes est plus prononcé parmi les cadres (17,0 %) que parmi les ouvriers (14,6 %), les professions intermédiaires (12,9 %) et les employés (5,8 %). Cet écart diffère aussi selon l’âge, la génération et l’avancée dans la carrière : en 2019, les femmes salariées de moins de 25 ans gagnent en moyenne 6,1 % de moins que les hommes, alors que celles de 55 ans ou plus gagnent 25,0 % de moins. En 2019, environ la moitié de l’écart salarial entre femmes et hommes, à temps de travail identique, est due au fait que la structure de la population salariée dans le privé par secteur d’activité, taille d’entreprise, âge, catégorie socioprofessionnelle et condition d’emploi (temps complet ou temps partiel) n’est pas la même pour les hommes et pour les femmes.

En 2019, en EQTP, 10 % des salariés perçoivent au plus 1 320 euros (1er décile, D1) et 10 % des salariés au moins 3 840 euros (9e décile, D9) (figure 4). La dispersion des salaires, mesurée par le , augmente avec la qualification : les salaires des cadres sont plus dispersés (3,2) que ceux des professions intermédiaires (2,2) et ceux des ouvriers (2,0) et des employés (1,9).

Figure 4 - Dispersion des salaires mensuels nets en EQTP selon la catégorie socioprofessionnelle et le sexe en 2019

en euros
Figure 4 - Dispersion des salaires mensuels nets en EQTP selon la catégorie socioprofessionnelle et le sexe en 2019 (en euros) - Lecture : en 2019, la moitié des femmes a un salaire net mensuel inférieur à 1 800 euros, en EQTP.
Femmes Hommes Cadres1 Professions intermédiaires Employés Ouvriers Ensemble
1er décile (D1) 1 280 1 360 2 120 1 510 1 250 1 280 1 320
1er quartile 1 460 1 610 2 680 1 820 1 390 1 470 1 540
Médiane 1 800 2 050 3 440 2 220 1 590 1 730 1 940
3e quartile 2 440 2 840 4 670 2 730 1 910 2 080 2 670
9e décile (D9) 3 400 4 160 6 680 3 390 2 380 2 490 3 840
D9/D1 2,7 3,1 3,2 2,2 1,9 2,0 2,9
  • 1. Y compris chefs d'entreprise salariés.
  • Lecture : en 2019, la moitié des femmes a un salaire net mensuel inférieur à 1 800 euros, en EQTP.
  • Champ : France hors Mayotte, salariés du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, base Tous salariés.

Définitions

Le salaire en équivalent temps plein (EQTP) est un salaire converti à un temps plein pendant toute l’année, quel que soit le volume de travail effectif. Pour un agent ayant occupé un poste de travail durant six mois à 80 % et ayant perçu au total 10 000 euros, le salaire en EQTP est de 10 000/(0,5x0,8)=25 000 euros par an. Pour calculer le salaire moyen en EQTP ou sa distribution, tous les postes, y compris les postes à temps partiel, sont pris en compte au prorata de leur volume de travail effectif (soit 0,5x0,8=0,4 EQTP dans l’exemple précédent).

Le salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic) est le salaire minimum légal en France. Il se réfère à l’heure de travail. Il a été institué par une loi du 2 janvier 1970. Depuis 2010, le Smic est revalorisé chaque année en janvier par décret en Conseil des ministres, pris après avis de la Commission nationale de la négociation collective (CNNC), qui s’appuie notamment sur l’analyse du Smic et de son évolution réalisée par le groupe d’experts indépendants conformément à la loi du 3 décembre 2008. Son mode de calcul est développé par l’article L. 3231 du Code du travail. Depuis la promulgation du décret 2013‑123 du 7 février 2013 relatif aux modalités de revalorisation du Smic, la nouvelle règle stipule que l’accroissement annuel du pouvoir d’achat du Smic ne peut, en aucun cas, être inférieur à « la moitié du gain de pouvoir d’achat du salaire horaire moyen des ouvriers et des employés » (SHBOE) mesurée par l’enquête trimestrielle sur l’activité et les conditions d’emploi de la main-d’œuvre (Acemo) du ministère du Travail. La garantie du pouvoir d’achat des salariés rémunérés au Smic est assurée par l’indexation du Smic horaire sur l’évolution des prix à la consommation hors tabac des ménages du premier quintile de la distribution des niveaux de vie. Lorsque cet indice atteint un niveau supérieur d’au moins 2 % à l’indice constaté lors de l’établissement de la valeur immédiatement antérieure, le Smic est réévalué dans la même proportion à compter du premier jour du mois qui suit la publication de l’indice donnant lieu au relèvement. Ainsi, le taux horaire du Smic a été réévalué de 2,2 % au 1er octobre 2021. Enfin, le Gouvernement peut porter le Smic à une valeur supérieure à celle qui résulterait de la seule mise en œuvre des mécanismes précités, soit en cours d’année, soit à l’occasion de la revalorisation au 1er janvier. Il s’agit alors d’un « coup de pouce ». Ainsi, le taux horaire du Smic a été réévalué de 2,0 % au 1er juillet 2012, dont + 0,6 point au titre d’un « coup de pouce ».

Par ailleurs, la garantie mensuelle de rémunération (GMR) a été instaurée lors du passage aux 35 heures. Elle permettait de garantir aux salariés payés au Smic le maintien de leur rémunération mensuelle au moment où leur durée du travail baissait. Par la suite, la loi du 17 janvier 2003, dite « loi Fillon », a organisé la convergence progressive des Smic horaires et des GMR vers le niveau de la GMR la plus élevée.

Le salaire net (de prélèvements sociaux) est le salaire que perçoit effectivement le salarié avant prélèvement de l’impôt sur le revenu. Il s’obtient en retranchant du salaire brut les cotisations sociales salariales, la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). Il est calculé à partir du salaire net fiscal disponible dans les déclarations des employeurs auprès des administrations (DADS et DSN). Il ne comprend pas la participation et l’intéressement placés sur un plan d’épargne entreprise.

Le rapport interdécile entre le 9e et le 1er décile (D9/D1) mesurent les disparités entre le haut et le bas de la distribution du critère dans la population.