Emploi, chômage, revenus du travail Édition 2022

L’Insee et la Dares présentent dans cet ouvrage un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.

Insee Références
Paru le :Paru le30/06/2022
Emploi, chômage, revenus du travail- Juin 2022
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Conditions de travail

Insee Références

Paru le :30/06/2022

En 2019, 64 % des ouvriers déclarent subir au moins trois contraintes physiques dans leur travail, contre 34 % des employés administratifs et 7 % des cadres (figure 1). Les salariés de la sont plus exposés (55 %) que ceux de la (FPE ; 21 %) et du secteur privé (36 %).

Figure 1 – Conditions de travail des salariés par catégorie socioprofessionnelle, sexe et type d'employeur en 2019

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Figure 1 – Conditions de travail des salariés par catégorie socioprofessionnelle, sexe et type d'employeur en 2019 (en %) - Lecture : en 2019, 35 % des salariés déclarent être soumis à au moins trois contraintes physiques.
Ensemble Femmes Hommes Cadres Professions intermédiaires Employés administratifs Employés de commerce et services Ouvriers qualifiés Ouvriers non qualifiés Privé Fonction publique FPE FPT FPH
Contraintes et risques physiques
Avoir au moins trois contraintes physiques1 35 30 40 7 25 34 49 61 69 36 32 21 33 55
Intensité du travail et pression temporelle
Avoir au moins trois contraintes de rythme2 34 29 39 22 31 30 27 56 51 36 28 21 26 47
Devoir se dépêcher 45 49 41 47 46 45 46 41 42 45 45 45 35 64
S'interrompre pour effectuer une tâche non prévue 66 67 64 73 72 67 63 54 56 65 69 64 68 81
Autonomie, marges de manœuvre
Avoir un travail répétitif 43 45 40 11 28 51 46 66 74 45 34 25 39 46
Ne pas pouvoir régler soi-même les incidents 31 33 28 17 24 39 35 36 53 31 30 26 31 41
Coopération, soutien - Être aidé pour mener les tâches à bien par :
les supérieurs hiérarchiques 67 67 66 69 68 70 58 64 63 68 62 58 67 65
les collègues 83 80 85 87 87 86 63 83 81 81 87 88 84 94
Exigences émotionnelles
Être bouleversé(e), secoué(e), ému(e) (tous les jours ou presque, souvent) 12 17 7 11 15 15 13 6 4 10 18 18 11 32
Reconnaissance
Au vu des efforts, recevoir l'estime et le respect que mérite le travail 68 67 70 75 68 63 71 66 67 70 61 60 66 56
Conflits de valeur
Devoir faire des choses que je désapprouve (toujours, souvent) 9 9 9 7 9 12 10 11 8 9 11 10 9 14
Insécurité socio-économique
Crainte pour son emploi 20 23 17 13 19 21 27 19 23 20 17 18 17 18
  • 1. Parmi ces cinq contraintes physiques : rester longtemps debout, rester longtemps dans une posture pénible, effectuer des déplacements à pied longs ou fréquents, devoir porter ou déplacer des charges lourdes, subir des secousses ou des vibrations.
  • 2. Parmi ces sept contraintes de rythme : rythme de travail imposé par le déplacement automatique d'un produit ou d'une pièce, cadence automatique d’une machine, autres contraintes techniques, dépendance immédiate vis-à-vis des collègues, normes de production à satisfaire en une journée, demande extérieure, contraintes ou surveillances permanentes exercées par la hiérarchie.
  • Lecture : en 2019, 35 % des salariés déclarent être soumis à au moins trois contraintes physiques.
  • Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés.
  • Sources : Dares-Drees-DGAFP-Insee, enquête Conditions de travail 2019.

Les ouvriers et les agents de la FPH cumulent de fortes contraintes de rythme de travail (cadence automatique d’une machine, demandes extérieures, etc.) et un manque d’autonomie. En 2019, 54 % des ouvriers déclarent être soumis à au moins trois contraintes de rythme (contre 34 % de l’ensemble des salariés) et 42 % d’entre eux déclarent ne pas pouvoir régler eux-mêmes les incidents (contre 31 % de l’ensemble des salariés). Les cadres, eux, sont soumis à une forte pression temporelle pour effectuer leur travail : 73 % d’entre eux déclarent devoir souvent s’interrompre pour effectuer une tâche non prévue, contre 66 % de l’ensemble des salariés. Cependant, ils disposent de plus d’autonomie : seuls 17 % d’entre eux ne peuvent régler eux-mêmes les incidents. Les contraintes de rythme de travail et de pression temporelle diffèrent davantage entre les salariés des divers versants de la fonction publique qu’entre les salariés du privé et du public. Huit salariés de la fonction publique hospitalière sur dix doivent fréquemment interrompre leur travail, contre deux sur trois dans le secteur privé, la FPE et la .

68 % des salariés du privé déclarent être « aidés par leurs supérieurs hiérarchiques pour mener à bien leurs tâches », un peu plus que pour les agents de la (62 %). À l’inverse, ces derniers disent un peu plus souvent « recevoir l’aide de leurs collègues » (87 %) que les salariés du privé (81 %). Le soutien entre collègues apparaît plus fort pour les hommes (85 %) que pour les femmes (80 %).

En 2019, 12 % des salariés déclarent être souvent, voire tous les jours ou presque, « bouleversés, secoués ou émus au travail ». C’est davantage le cas des professions intermédiaires (15 %) et des employés (14 %), moins celui des ouvriers (5 %). Les agents de la fonction publique sont plus concernés que les salariés du privé (18 % contre 10 %). En particulier, les exigences émotionnelles sont relativement fortes pour les agents de la FPH (32 %). Concernant le sentiment de reconnaissance, 68 % des salariés estiment que leur travail est reconnu à sa juste valeur : c’est un peu moins souvent le cas des employés administratifs (63 %), mais plus fréquent chez les cadres (75 %).

En 2019, 9 % des salariés déclarent « devoir toujours ou souvent faire des choses qu’ils désapprouvent ». Ces conflits de valeurs sont un peu plus souvent signalés par les employés de la FPH (14 %). Un salarié sur cinq dit « craindre pour son emploi dans l’année qui vient » : ce sentiment d’insécurité socio-économique touche davantage les salariés du privé, en particulier les ouvriers non qualifiés et les employés de commerce et de service.

En 2017, plus d’un salarié sur dix (11 %) est exposé à au moins un produit chimique cancérogène sur son lieu de travail, au cours de la dernière semaine travaillée précédant l’enquête (figure 2). Parmi les salariés exposés, sept sur dix sont des ouvriers et près de neuf sur dix sont des hommes. Les domaines professionnels les plus concernés, ceux de la maintenance et de la construction, sont en effet à prédominance masculine.

Figure 2 – Exposition à au moins une substance cancérogène selon la catégorie socioprofessionnelle et le sexe en 2017

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Figure 2 – Exposition à au moins une substance cancérogène selon la catégorie socioprofessionnelle et le sexe en 2017 (en %) - Lecture : en 2017, 11 % des salariés sont exposés à au moins un produit chimique cancérogène sur leur lieu de travail.
Taux d’exposition
Ensemble 11,03
Femmes 3,02
Hommes 18,86
Cadres 2,82
Professions intermédiaires 7,27
Employés administratifs 0,99
Employés de commerce et de service 5,31
Ouvriers qualifiés 34,84
Ouvriers non qualifiés 16,74
  • Lecture : en 2017, 11 % des salariés sont exposés à au moins un produit chimique cancérogène sur leur lieu de travail.
  • Champ : France, ensemble des salariés.
  • Source : Dares, enquête Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels (Sumer) 2017.

Figure 2 – Exposition à au moins une substance cancérogène selon la catégorie socioprofessionnelle et le sexe en 2017

  • Lecture : en 2017, 11 % des salariés sont exposés à au moins un produit chimique cancérogène sur leur lieu de travail.
  • Champ : France, ensemble des salariés.
  • Source : Dares, enquête Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels (Sumer) 2017.

Définitions

La fonction publique se décompose en trois versants :

  • la fonction publique de l’État (FPE) regroupe les ministères et les établissements publics administratifs (EPA) nationaux comme Pôle emploi, le Crous, le CNRS ou les universités (loi n° 84-16 du 11 janvier 1984 constituant le titre II du statut général), à l’exclusion des EPA nationaux de sécurité sociale dont le statut de recrutement normal est le droit privé (notamment la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés, Cnam-TS). Les effectifs de la fonction publique de l’État comprennent l’ensemble des agents qui travaillent dans ces organismes, fonctionnaires ou non.
  • la fonction publique hospitalière (FPH) regroupe les hôpitaux publics, les établissements publics d’hébergement pour personnes âgées et les autres établissements médico-sociaux : aide sociale à l’enfance, mineurs et adultes handicapés ou inadaptés, réadaptation sociale (loi n° 86-33 du 9 janvier 1986 constituant le titre IV du statut général). Les effectifs de la fonction publique hospitalière comprennent l’ensemble des agents qui travaillent dans ces organismes, fonctionnaires ou non, y compris dans cette acception, le personnel médical.
  • la fonction publique territoriale (FPT) regroupe les collectivités territoriales stricto sensu (régions, départements, communes, y compris collectivités à statut particulier) et les EPA locaux (loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 constituant le titre III du statut général). Les effectifs de la fonction publique territoriale comprennent l’ensemble des agents qui travaillent dans ces organismes, fonctionnaires ou non.