Emploi, chômage, revenus du travail Édition 2021

L’Insee et la Dares présentent dans cet ouvrage un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.

Insee Références
Paru le :Paru le29/06/2021
Emploi, chômage, revenus du travail- Juin 2021
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Salaires dans le secteur privé : caractéristiques des individus

Insee Références

Paru le :29/06/2021

En 2018, dans le secteur privé (y compris les entreprises publiques), le (EQTP) s’élève en moyenne à 2 370 euros par mois (figure 1). Il augmente de 0,4 % en euros constants, après une hausse de 0,9 % en 2017, dans un contexte de hausse des prix à la consommation (+ 1,8 %) plus forte que les années précédentes.

Figure 1Salaires mensuels nets moyens en EQTP selon la catégorie socioprofessionnelle et le sexe

Salaires mensuels nets moyens en EQTP selon la catégorie socioprofessionnelle et le sexe - Lecture : en 2018, le salaire moyen des cadres était de 4 210 euros nets mensuels en équivalent temps plein (EQTP), soit une baisse de 0,2 % par rapport à 2017 en euros constants.
Salaires en 2018 (en euros) Évolution 2018/2017 en euros constants (en %) Évolution annuelle moyenne 2018/2013 en euros constants (en %)
Ensemble Femmes Hommes Ensemble Femmes Hommes Ensemble Femmes Hommes
Cadres1 4 210 3 680 4 510 - 0,2 0,3 - 0,3 0,4 0,9 0,2
Professions intermédiaires 2 350 2 180 2 500 - 0,3 - 0,3 - 0,3 0,2 0,3 0,2
Employés 1 690 1 660 1 760 0,1 0,1 - 0,1 0,3 0,4 0,1
Ouvriers 1 770 1 560 1 820 0,3 0,2 0,3 0,5 0,9 0,4
Ensemble 2 370 2 120 2 550 0,4 0,6 0,3 0,7 1,0 0,5
Ensemble hors contrats aidés 2 390 2 140 2 570 0,3 0,5 0,2 0,8 1,2 0,6
  • 1. Y compris chefs d'entreprise salariés.
  • Lecture : en 2018, le salaire moyen des cadres était de 4 210 euros nets mensuels en équivalent temps plein (EQTP), soit une baisse de 0,2 % par rapport à 2017 en euros constants.
  • Champ : France hors Mayotte, salariés du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, bases Tous salariés.

Le salaire net moyen en EQTP évolue différemment selon les catégories socioprofessionnelles. Il progresse de 0,3 % en euros constants pour les ouvriers (1 770 euros mensuels) et de 0,1 % pour les employés (1 690 euros), dans un contexte de revalorisation nominale du au 1er janvier 2018 (+ 1,2 %) toutefois inférieure à l’inflation sur l’année. En revanche, il diminue de 0,2 % en euros constants pour les cadres (4 210 euros) et de 0,3 % pour les professions intermédiaires (2 350 euros). Entre 2013 et 2018, le salaire net moyen a progressé un peu plus pour les ouvriers (+ 0,5 % en moyenne par an en euros constants) que pour les cadres (+ 0,4 %), les employés (+ 0,3 %) et les professions intermédiaires (+ 0,2 %).

Sur plus longue période, entre 1996 et 2018, le salaire net en EQTP dans le secteur privé a augmenté de 0,6 % par an en moyenne, en euros constants (figure 2). Celui des ouvriers a été le plus dynamique : + 0,6 % par an, contre + 0,4 % pour les employés, + 0,2 % pour les cadres et + 0,1 % pour les professions intermédiaires.

Figure 2Salaire mensuel net moyen en EQTP selon la catégorie socioprofessionnelle et le sexe

en euros 2018
Salaire mensuel net moyen en EQTP selon la catégorie socioprofessionnelle et le sexe (en euros 2018) - Lecture : entre 1996 et 2018, le salaire net en EQTP dans le secteur privé a augmenté de 0,6 % par an en moyenne, en euros constants.
Cadres y c, chefs d'entreprises Professions intermédiaires Employés Ouvriers Ensemble Hommes Femmes
1996 4 001 2 333 1 569 1 551 2 062 2 249 1 747
1997 4 019 2 336 1 580 1 564 2 075 2 259 1 768
1998 4 038 2 338 1 599 1 572 2 094 2 274 1 793
1999 4 136 2 350 1 607 1 588 2 126 2 309 1 822
2000 4 208 2 350 1 597 1 591 2 136 2 323 1 829
2001 4 246 2 336 1 607 1 604 2 150 2 340 1 844
2002 4 254 2 334 1 609 1 614 2 153 2 346 1 848
2003 4 224 2 333 1 607 1 621 2 155 2 345 1 854
2004 4 204 2 322 1 600 1 629 2 157 2 350 1 859
2005 4 244 2 334 1 618 1 649 2 178 2 368 1 887
2006 4 256 2 344 1 622 1 641 2 183 2 370 1 895
2007 4 348 2 368 1 637 1 664 2 219 2 413 1 925
2008 4 321 2 366 1 639 1 684 2 225 2 421 1 931
2009 4 252 2 366 1 657 1 719 2 253 2 445 1 968
2010 4 303 2 371 1 655 1 717 2 264 2 457 1 982
2011 4 234 2 369 1 674 1 759 2 272 2 464 1 992
2012 4 194 2 341 1 662 1 750 2 262 2 451 1 989
2013 4 141 2 330 1 666 1 746 2 257 2 443 1 990
2014 4 162 2 347 1 680 1 754 2 268 2 451 2 009
2015 4 205 2 358 1 695 1 774 2 294 2 479 2 033
2016 4 218 2 361 1 695 1 777 2 303 2 485 2 048
2017 4 225 2 384 1 706 1 785 2 324 2 497 2 080
2018 4 216 2 374 1 706 1 788 2 332 2 502 2 093
  • Lecture : entre 1996 et 2018, le salaire net en EQTP dans le secteur privé a augmenté de 0,6 % par an en moyenne, en euros constants.
  • Champ : France hors Mayotte, France métropolitaine jusqu'en 1999, salariés du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés, apprentis et stagiaires ; hors salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, bases Tous salariés.

Figure 2Salaire mensuel net moyen en EQTP selon la catégorie socioprofessionnelle et le sexe

  • Lecture : entre 1996 et 2018, le salaire net en EQTP dans le secteur privé a augmenté de 0,6 % par an en moyenne, en euros constants.
  • Champ : France hors Mayotte, France métropolitaine jusqu'en 1999, salariés du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés, apprentis et stagiaires ; hors salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, bases Tous salariés.

Le salaire net moyen croît avec l’âge et l’accumulation de l’expérience. Ce lien traduit aussi les effets des entrées en emploi et des sorties d’activité à des âges plus tardifs pour les salariés les plus qualifiés, avec des études plus longues et des départs en retraite plus tardifs. En 2018, un salarié de moins de 25 ans perçoit en moyenne 1 500 euros nets par mois en EQTP, contre 2 880 euros pour un salarié de 55 ans ou plus (figure 3).

Figure 3Salaires mensuels nets moyens en EQTP selon l'âge et le sexe

Salaires mensuels nets moyens en EQTP selon l'âge et le sexe - Lecture : en 2018, le salaire moyen des moins de 25 ans était de 1 500 euros nets mensuels en équivalent temps plein (EQTP), soit une hausse de 0,7 % par rapport à 2017 en euros constants.
Salaires en 2018 (en euros) Évolution 2018/2017 en euros constants (en %)
Ensemble Femmes Hommes Ensemble Femmes Hommes
Moins de 25 ans 1 500 1 450 1 550 0,7 0,8 0,6
De 25 à 39 ans 2 120 1 990 2 210 0,7 0,8 0,7
De 40 à 49 ans 2 580 2 300 2 780 0,5 0,8 0,3
De 50 à 54 ans 2 690 2 310 2 950 0,2 0,6 0,0
55 ans ou plus 2 880 2 380 3 240 0,0 0,5 - 0,3
Ensemble 2 370 2 120 2 550 0,4 0,6 0,3
  • Lecture : en 2018, le salaire moyen des moins de 25 ans était de 1 500 euros nets mensuels en équivalent temps plein (EQTP), soit une hausse de 0,7 % par rapport à 2017 en euros constants.
  • Champ : France hors Mayotte, salariés du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2018.

En 2018, une femme salariée gagne en moyenne 16,9 % de moins qu’un homme salarié, un écart qui se réduit de 0,3 point par rapport à 2017 et de 4,0 points depuis 2008. Le salaire net moyen en EQTP des femmes progresse en effet davantage que celui des hommes en 2018 (+ 0,6 % contre + 0,3 %, en euros constants), ce qui tient pour partie à la hausse de la part des femmes parmi les cadres (36,4 % en 2018, après 35,4 % en 2017), catégorie en moyenne la mieux rémunérée. L’écart de salaire en défaveur des femmes est plus prononcé parmi les cadres (18,4 %) que parmi les ouvriers (14,6 %), les professions intermédiaires (12,8 %) et les employés (6,1 %). Cet écart diffère aussi selon l’âge, la génération et l’avancée dans la carrière : en 2018, les femmes salariées de moins de 25 ans gagnent en moyenne 6,2 % de moins que les hommes, alors que celles de 55 ans ou plus gagnent 26,5 % de moins. En 2018, environ la moitié de l’écart salarial entre femmes et hommes est due au fait que la structure de la population salariée dans le privé par secteur d’activité, taille d’entreprise, âge, catégorie socioprofessionnelle et condition d’emploi (temps complet ou temps partiel) n’est pas la même pour les hommes et pour les femmes.

En 2018, en EQTP, 10 % des salariés perçoivent au plus 1 280 euros (1er décile, D1) et 10 % des salariés au moins 3 780 euros (9e décile, D9) (figure 4). La dispersion des salaires, mesurée par le (D9/D1), augmente avec la qualification : les salaires des cadres sont plus dispersés (3,3) que ceux des professions intermédiaires (2,3) et ceux des ouvriers et des employés (1,9).

Figure 4Dispersion des salaires mensuels nets en EQTP selon la catégorie socioprofessionnelle et le sexe en 2018

en euros
Dispersion des salaires mensuels nets en EQTP selon la catégorie socioprofessionnelle et le sexe en 2018 (en euros) - Lecture : en 2018, la moitié des femmes avait un salaire net mensuel inférieur à 1 740 euros, en EQTP.
Ensemble Femmes Hommes Cadres1 Professions intermédiaires Employés Ouvriers
1er décile (D1) 1 280 1 250 1 320 2 050 1 470 1 220 1 240
1er quartile 1 490 1 420 1 550 2 600 1 770 1 350 1 430
Médiane 1 870 1 740 1 970 3 380 2 160 1 540 1 670
3e quartile 2 580 2 360 2 760 4 640 2 660 1 850 2 000
9e décile (D9) 3 780 3 310 4 110 6 690 3 330 2 310 2 410
D9/D1 2,9 2,7 3,1 3,3 2,3 1,9 1,9
  • 1. Y compris chefs d'entreprise salariés.
  • Lecture : en 2018, la moitié des femmes avait un salaire net mensuel inférieur à 1 740 euros, en EQTP.
  • Champ : France hors Mayotte, salariés du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2018.

Définitions

Le salaire net (de prélèvements sociaux) est le salaire que perçoit effectivement le salarié avant prélèvement de l’impôt sur le revenu. Il s’obtient en retranchant du salaire brut les cotisations sociales salariales, la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). Il est calculé à partir du salaire net fiscal disponible dans les déclarations des employeurs auprès des administrations (DADS et DSN). Il ne comprend pas la participation et l’intéressement placés sur un plan d’épargne entreprise.

Le salaire en équivalent temps plein (EQTP) est un salaire converti à un temps plein pendant toute l’année, quel que soit le volume de travail effectif. Pour un agent ayant occupé un poste de travail durant six mois à 80 % et ayant perçu au total 10 000 euros, le salaire en EQTP est de 10 000/(0,5x0,8)=25 000 euros par an. Pour calculer le salaire moyen en EQTP ou sa distribution, tous les postes, y compris les postes à temps partiel, sont pris en compte au prorata de leur volume de travail effectif (soit 0,5x0,8=0,4 EQTP dans l’exemple précédent).

Le Salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic) est le salaire minimum légal en France. Il se réfère à l’heure de travail. Il a été institué par une loi du 2 janvier 1970. Depuis 2010, le Smic est revalorisé chaque année en janvier par décret en Conseil des ministres, pris après avis de la Commission nationale de la négociation collective (CNNC), qui s’appuie notamment sur l’analyse du Smic et de son évolution réalisée par le groupe d’experts indépendants conformément à la loi du 3 décembre 2008.

Son mode de calcul est développé par l’article L. 3231 du Code du travail. Depuis la promulgation du décret 2013-123 du 7 février 2013 relatif aux modalités de revalorisation du Smic, la nouvelle règle stipule que l’accroissement annuel du pouvoir d’achat du Smic ne peut, en aucun cas, être inférieur à « la moitié du gain de pouvoir d’achat du salaire horaire moyen des ouvriers et des employés » (SHBOE) mesurée par l’enquête trimestrielle sur l’activité et les conditions d’emploi de la main-d’œuvre (Acemo) du ministère du Travail.

La garantie du pouvoir d’achat des salariés rémunérés au Smic est assurée par l’indexation du Smic horaire sur l’évolution des prix à la consommation hors tabac des ménages du premier quintile de la distribution des niveaux de vie. Lorsque cet indice atteint un niveau supérieur d’au moins 2 % à l’indice constaté lors de l’établissement de la valeur immédiatement antérieure, le Smic est réévalué dans la même proportion à compter du premier jour du mois qui suit la publication de l’indice donnant lieu au relèvement.

Enfin, le Gouvernement peut porter le Smic à une valeur supérieure à celle qui résulterait de la seule mise en œuvre des mécanismes précités, soit en cours d’année, soit à l’occasion de la revalorisation au 1er janvier. Il s’agit alors d’un « coup de pouce ». Ainsi, le taux horaire du Smic a été réévalué de 2,0 % au 1er juillet 2012. Cette augmentation se décomposait comme suit : + 1,4 % au titre de l’inflation intervenue depuis la précédente revalorisation (de janvier à mai 2012) et + 0,6 % au titre d’un « coup de pouce » supplémentaire.

Par ailleurs, la garantie mensuelle de rémunération (GMR)a été instaurée lors du passage aux 35 heures. Elle permettait de garantir aux salariés payés au Smic le maintien de leur rémunération mensuelle au moment où leur durée du travail baissait. Par la suite, la loi du 17 janvier 2003, dite « loi Fillon », a organisé la convergence progressive des Smic horaires et des GMR vers le niveau de la GMR la plus élevée.

Les rapports interdécile et interquartile sont des indicateurs de dispersion ou d’inégalité de distribution du critère. Le rapport interquartile entre le 3quartile et le 1er quartile (Q3/Q1) et le rapport interdécile entre le 9e et le 1er décile (D9/D1) mesurent les disparités entre le haut et le bas de la distribution du critère dans la population ; le rapport entre la médiane et le 1er décile (D5/D1) mesure la dispersion dans la moitié basse de la distribution, et le rapport entre le 9décile et la médiane (D9/D5) rend compte des disparités dans la moitié haute.