Insee PremièreEn 2018, le salaire net moyen dans le secteur privé augmente de 0,4 % en euros constants

Joan Sanchez Gonzalez, Éléonore Sueur (département de l’Emploi et des revenus d’activité, Insee)

En 2018, un salarié du secteur privé gagne en moyenne 2 369 euros nets par mois en équivalent temps plein. Dans un contexte d’accélération des prix, le salaire net moyen en euros constants ralentit en 2018 : il augmente de 0,4 %, après + 0,9 % en 2017. La hausse de 2018 est légèrement inférieure à celle des vingt années précédentes (+ 0,6 % en moyenne par an).

La moitié des salariés du secteur privé perçoivent moins de 1 871 euros nets par mois en équivalent temps plein. Un salarié sur dix gagne moins de 1 282 euros, tandis qu’un sur dix perçoit plus de 3 776 euros. Comme en 2017, les salaires augmentent un peu plus pour les mieux rémunérés. Les disparités salariales s’accroissent donc de nouveau légèrement, poursuivant une tendance débutée en 2010.

Les femmes gagnent en moyenne 16,9 % de moins que les hommes en équivalent temps plein. Cet écart se réduit de 0,3 point par rapport à l’année précédente et de 4,0 points en dix ans.

Le salaire des personnes présentes du 1ᵉʳ janvier 2017 au 31 décembre 2018 dans le même établissement, soit un peu plus d’un salarié du privé sur deux, augmente de 2,5 % en euros constants. Cette hausse reflète en grande partie les progressions de carrière et les gains d’ancienneté de ces salariés.

Joan Sanchez Gonzalez, Éléonore Sueur (département de l’Emploi et des revenus d’activité, Insee)
Insee Première No 1828- Décembre 2020

En 2018, dans le privé, le salaire net en équivalent temps plein atteint en moyenne 2 369 euros par mois

En 2018, le salaire en dans le secteur privé est en moyenne de 3 137 euros par mois, soit 2 369 euros . Le salaire brut moyen augmente de 1,7 % en euros courants. Le salaire net progresse plus vivement, de 2,2 %, principalement du fait de la réduction du taux de prélèvements sociaux supportés par les salariés : la cotisation maladie, maternité, invalidité, décès (0,75 point) a été supprimée en début d’année et la cotisation d’assurance chômage (2,4 points) a été supprimée en deux temps (janvier puis octobre). La hausse de 1,7 point du taux de CSG, mise en œuvre dès le début de l’année, a partiellement compensé ces baisses.

En 2018, les prix à la consommation accélèrent (+ 1,8 %) et le salaire moyen en est en légère baisse pour le brut (– 0,1 %) et en hausse modérée pour le net (+ 0,4 % ; figure 1). Le pouvoir d’achat des salariés augmente ainsi moins fortement qu’en 2017 (+ 0,9 % pour le net) et qu’en moyenne les vingt années précédentes (+ 0,6 % entre 1997 et 2017 ; figure 2).

Figure 1 –  Salaires mensuels moyens et répartition des effectifs en équivalent temps plein (EQTP)

Figure 1 –  Salaires mensuels moyens et répartition des effectifs en équivalent temps plein (EQTP) - Lecture : entre 2017 et 2018, le salaire brut moyen en EQTP des cadres a diminué de 0,6 % en euros constants.
Salaires mensuels bruts Salaires mensuels nets Répartition des effectifs (en %)
En euros courants Évolution (en %, en euros constants) En euros courants Évolution (en %, en euros constants) 2017 2018
2017 2018 2017 2018
Catégorie socioprofessionnelle
Cadres¹ 5 564 5 633 – 0,6 4 147 4 214 – 0,2 20,2 20,6
Professions intermédiaires 3 098 3 130 – 0,8 2 318 2 353 – 0,3 20,1 20,0
Employés 2 192 2 219 – 0,6 1 657 1 690 0,1 29,2 28,9
Ouvriers 2 288 2 323 – 0,3 1 737 1 774 0,3 30,5 30,4
Sexe
Femmes 2 762 2 815 0,1 2 067 2 118 0,6 41,6 41,6
Hommes 3 313 3 367 – 0,2 2 495 2 547 0,3 58,4 58,4
Secteur d'activité
Industrie 3 466 3 531 0,0 2 577 2 637 0,5 17,6 17,4
Construction 2 809 2 838 – 0,8 2 112 2 145 – 0,3 7,7 7,8
Tertiaire 3 022 3 077 0,0 2 277 2 330 0,5 74,7 74,9
Ensemble 3 084 3 137 – 0,1 2 317 2 369 0,4 100,0 100,0
Ensemble (hors emplois aidés) 3 118 3 169 – 0,2 2 342 2 393 0,3 /// ///
  • 1. Y compris chefs d'entreprise salariés.
  • Lecture : entre 2017 et 2018, le salaire brut moyen en EQTP des cadres a diminué de 0,6 % en euros constants.
  • Champ : France, salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2018.

Figure 2 – Évolution du salaire net moyen en équivalent temps plein (EQTP)

en % par an, en euros constants
Figure 2 – Évolution du salaire net moyen en équivalent temps plein (EQTP) (en % par an, en euros constants) - Lecture : le salaire net moyen augmente de 0,4 % en euros constants en 2018, contre + 0,6 % en moyenne annuelle sur la période 1997–2017.
Salaire net Moyenne annuelle sur la période 1997-2017
1997 0,6 0,6
1998 0,9 0,6
1999 1,6 0,6
2000 0,4 0,6
2001 0,7 0,6
2002 0,3 0,6
2003 0,0 0,6
2004 0,1 0,6
2005 1,0 0,6
2006 0,4 0,6
2007 1,7 0,6
2008 0,4 0,6
2009 1,2 0,6
2010 0,5 0,6
2011 0,2 0,6
2012 – 0,4 0,6
2013 – 0,3 0,6
2014 0,5 0,6
2015 1,1 0,6
2016 0,5 0,6
2017 0,9 0,6
2018 0,4 0,6
  • Lecture : le salaire net moyen augmente de 0,4 % en euros constants en 2018, contre + 0,6 % en moyenne annuelle sur la période 1997–2017.
  • Champ : France, salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques ; hors salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs. À partir de 2002, les apprentis et les stagiaires sont exclus ; de 2002 à 2011, les bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation sont exclus.
  • Source : Insee, bases Tous salariés, séries longues sur les salaires.

Figure 2 – Évolution du salaire net moyen en équivalent temps plein (EQTP)

  • Lecture : le salaire net moyen augmente de 0,4 % en euros constants en 2018, contre + 0,6 % en moyenne annuelle sur la période 1997–2017.
  • Champ : France, salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques ; hors salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs. À partir de 2002, les apprentis et les stagiaires sont exclus ; de 2002 à 2011, les bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation sont exclus.
  • Source : Insee, bases Tous salariés, séries longues sur les salaires.

En 2018, un salarié sur deux perçoit un salaire net en EQTP inférieur à 1 871 euros

En 2018, la moitié des salariés du secteur privé perçoivent moins de 1 871 euros nets par mois en EQTP. Ce salaire net médian est inférieur de 21,0 % au salaire moyen, ce qui traduit de plus fortes disparités salariales dans le haut de la distribution et une plus forte concentration des salaires dans le bas (figure 3). Près de 8 salariés sur 10 ont un salaire net compris entre le Smic (1 177 euros, nets de contributions et de cotisations sociales) et 3 000 euros par mois.

Figure 3 –  Distribution des salaires mensuels nets en équivalent temps plein (EQTP) en 2018

Figure 3 –  Distribution des salaires mensuels nets en équivalent temps plein (EQTP) en 2018
Salaires mensuels nets (en euros) Effectifs (en EQTP)
Moins de 1 200 895 447
De 1 200 à 1 300 966 112
De 1 300 à 1 400 1 141 747
De 1 400 à 1 500 1 293 283
De 1 500 à 1 600 1 230 465
De 1 600 à 1 700 1 106 458
De 1 700 à 1 800 983 950
De 1 800 à 1 900 887 476
De 1 900 à 2 000 785 072
De 2 000 à 2 100 702 178
De 2 100 à 2 200 618 695
De 2 200 à 2 300 544 494
De 2 300 à 2 400 486 429
De 2 400 à 2 500 430 428
De 2 500 à 2 600 382 365
De 2 600 à 2 700 331 462
De 2 700 à 2 800 296 115
De 2 800 à 2 900 265 910
De 2 900 à 3 000 245 152
De 3 000 à 3 100 224 543
De 3 100 à 3 200 201 448
De 3 200 à 3 300 182 529
De 3 300 à 3 400 165 202
De 3 400 à 3 500 149 852
De 3 500 à 3 600 137 060
De 3 600 à 3 700 124 374
De 3 700 à 3 800 113 153
De 3 800 à 3 900 103 644
De 3 900 à 4 000 96 278
De 4 000 à 4 100 88 372
De 4 100 à 4 200 80 701
De 4 200 à 4 300 74 793
De 4 300 à 4 400 68 269
De 4 400 à 4 500 63 161
De 4 500 à 4 600 58 615
De 4 600 à 4 700 54 404
De 4 700 à 4 800 50 555
De 4 800 à 4 900 45 986
De 4 900 à 5 000 43 679
De 5 000 à 5 100 40 535
De 5 100 à 5 200 37 540
De 5 200 à 5 300 35 400
De 5 300 à 5 400 33 073
De 5 400 à 5 500 30 563
De 5 500 à 5 600 28 839
De 5 600 à 5 700 26 751
De 5 700 à 5 800 25 303
De 5 800 à 5 900 23 474
De 5 900 à 6 000 22 477
De 6 000 à 6 100 21 449
De 6 100 à 6 200 20 119
De 6 200 à 6 300 18 840
De 6 300 à 6 400 17 654
De 6 400 à 6 500 16 374
De 6 500 à 6 600 15 562
De 6 600 à 6 700 14 955
De 6 700 à 6 800 14 049
De 6 800 à 6 900 13 166
De 6 900 à 7 000 12 526
De 7 000 à 7 100 11 798
De 7 100 à 7 200 11 113
De 7 200 à 7 300 10 746
De 7 300 à 7 400 10 029
De 7 400 à 7 500 9 716
De 7 500 à 7 600 9 184
De 7 600 à 7 700 8 585
De 7 700 à 7 800 8 181
De 7 800 à 7 900 7 855
De 7 900 à 8 000 7 724
De 8 000 à 8 100 7 386
De 8 100 à 8 200 6 894
De 8 200 à 8 300 6 555
De 8 300 à 8 400 6 346
De 8 400 à 8 500 6 048
De 8 500 à 8 600 5 758
De 8 600 à 8 700 5 663
Plus de 8 700 188 331
  • Note : certains salaires en EQTP sont inférieurs au Smic ; ceci est en effet permis par certains statuts. Cependant, l'existence de rémunérations inférieures au Smic peut aussi provenir d’incohérences entre salaires et durées travaillées dans les déclarations administratives, qui ne peuvent être toutes redressées.
  • Champ : France, salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2018.

Figure 3 –  Distribution des salaires mensuels nets en équivalent temps plein (EQTP) en 2018

  • Note : certains salaires en EQTP sont inférieurs au Smic ; ceci est en effet permis par certains statuts. Cependant, l'existence de rémunérations inférieures au Smic peut aussi provenir d’incohérences entre salaires et durées travaillées dans les déclarations administratives, qui ne peuvent être toutes redressées.
  • Champ : France, salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2018.

Aux extrémités de la distribution, un salarié sur dix gagne moins de 1 282 euros nets (1ᵉʳ décile), tandis qu’un sur dix perçoit plus de 3 776 euros (9ᵉ décile ; figure 4). Un salarié sur cent gagne plus de 9 172 euros nets (99ᵉ centile), soit près de huit fois le Smic. En 2018, tous les niveaux de l’échelle salariale augmentent, mais la hausse est plus marquée dans le haut de la distribution : + 0,5 % pour le 9ᵉ décile en euros constants, contre + 0,2 % pour le salaire médian et pour le 1ᵉʳ décile. Les disparités salariales s’accroissent donc, poursuivant une tendance entamée en 2010. Jusqu’en 2009, la tendance était inverse, si bien que depuis 1996, le 1ᵉʳ décile a plus augmenté que le 9ᵉ (figure 5).

Figure 4a –  Distribution des salaires mensuels nets en équivalent temps plein (EQTP) en 2018

Figure 4a –  Distribution des salaires mensuels nets en équivalent temps plein (EQTP) en 2018 - Lecture : en 2018, 10 % des salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques perçoivent un salaire mensuel net inférieur à 1 282 euros.
Salaires mensuels nets
(en euros)
Évolution entre 2017 et 2018
(en %, en euros constants)
1ᵉʳ décile 1 282 0,2
2ᵉ décile 1 423 0,2
3ᵉ décile 1 552 0,2
4ᵉ décile 1 697 0,2
Médiane 1 871 0,2
6ᵉ décile 2 088 0,2
7ᵉ décile 2 383 0,2
8ᵉ décile 2 848 0,3
9ᵉ décile 3 776 0,5
95ᵉ centile 4 932 0,5
99ᵉ centile 9 172 1,2
Moyenne 2 369 0,4
  • Lecture : en 2018, 10 % des salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques perçoivent un salaire mensuel net inférieur à 1 282 euros.
  • Champ : France, salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2018.

Figure 5 - Évolution de la distribution du salaire net en équivalent temps plein (EQTP) depuis 1996

indice 100 en 1996
Figure 5 - Évolution de la distribution du salaire net en équivalent temps plein (EQTP) depuis 1996 (indice 100 en 1996) - Lecture : entre 1996 et 2018, le 9ᵉ décile des salaires nets en EQTP a augmenté de 13,4 %, en euros constants, contre 15,2 % pour le 1ᵉʳ décile.
1ᵉʳ décile Médiane 9ᵉ décile
1996 100,0 100,0 100,0
1997 101,5 100,7 100,2
1998 103,5 101,8 101,0
1999 104,7 102,5 102,8
2000 104,5 102,3 103,3
2001 106,3 102,8 104,4
2002 107,2 103,4 104,2
2003 107,2 103,5 104,0
2004 108,3 103,3 103,9
2005 110,3 104,3 105,0
2006 110,2 104,4 104,8
2007 111,0 105,6 106,4
2008 111,6 106,2 106,3
2009 113,8 108,3 107,9
2010 113,7 108,6 108,4
2011 114,1 108,7 108,9
2012 114,0 108,1 108,8
2013 113,3 108,0 108,6
2014 113,4 108,1 109,6
2015 114,1 108,8 111,1
2016 114,2 109,3 111,7
2017 115,0 110,3 112,8
2018 115,2 110,5 113,4
  • Lecture : entre 1996 et 2018, le 9ᵉ décile des salaires nets en EQTP a augmenté de 13,4 %, en euros constants, contre 15,2 % pour le 1ᵉʳ décile.
  • Champ : France, salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques ; hors salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs. À partir de 2009, les apprentis et les stagiaires sont exclus ; de 2009 à 2011, les bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation sont exclus.
  • Source : Insee, bases Tous salariés, séries longues sur les salaires.

Figure 5 - Évolution de la distribution du salaire net en équivalent temps plein (EQTP) depuis 1996

  • Lecture : entre 1996 et 2018, le 9ᵉ décile des salaires nets en EQTP a augmenté de 13,4 %, en euros constants, contre 15,2 % pour le 1ᵉʳ décile.
  • Champ : France, salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques ; hors salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs. À partir de 2009, les apprentis et les stagiaires sont exclus ; de 2009 à 2011, les bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation sont exclus.
  • Source : Insee, bases Tous salariés, séries longues sur les salaires.

Les salaires des femmes demeurent nettement inférieurs à ceux des hommes, mais l’écart se réduit

En 2018, les salaires en EQTP des femmes sont en moyenne inférieurs de 16,9 % à ceux des hommes. Les femmes travaillant plus souvent à temps partiel, l’écart moyen de rémunération est plus important si l’on considère les salaires perçus sans les rapporter au volume de travail.

Le salaire net moyen en EQTP des femmes progresse de 0,6 % en 2018 (en euros constants), soit davantage que celui des hommes (+ 0,3 %). L’écart de salaire moyen entre femmes et hommes continue de diminuer, de 0,3 point en 2018 et de 4,0 points depuis 2008. La réduction en 2018 tient principalement à la hausse de la proportion de femmes parmi les cadres (36,4 % de femmes en 2018, contre 35,4 % en 2017), catégorie en moyenne la mieux rémunérée. Par ailleurs, le salaire net moyen des femmes cadres progresse en 2018 (+ 0,3 % en euros constants), contrairement à celui de leurs homologues masculins (– 0,3 %).

En 2018, la moitié de l’écart salarial entre femmes et hommes dans le privé est due au fait que la structure par secteur d’activité, taille d’entreprise, âge, catégorie socioprofessionnelle et condition d’emploi (temps complet ou temps partiel) n’est pas la même pour les hommes et pour les femmes. La part non expliquée de l’écart ne peut cependant pas s’interpréter comme une mesure des différences « à poste de travail égal ». Une partie de l’écart restant provient en effet de différences de caractéristiques non observées dans les sources administratives sur les salaires (ancienneté, expérience, niveau de responsabilités et tâches effectuées, entreprises aux profils potentiellement différents, etc.).

L’écart salarial moyen entre femmes et hommes traduit en partie des différences de salaires nettement plus marquées parmi les plus hautes rémunérations, notamment parce que les femmes sont sous–représentées dans le haut de la distribution des salaires. Elles ne représentent que 19,5 % des 1 % des salariés les mieux rémunérés, contre 41,6 % de l’ensemble des salariés du privé. Aussi, l’écart femmes–hommes sur les 99 premiers centiles est nettement inférieur à l’écart moyen (12,4 % contre 16,9 %).

Le salaire net moyen évolue plus favorablement pour les ouvriers que pour les autres catégories socioprofessionnelles

Le salaire net moyen en EQTP diffère selon les secteurs d’activité : il est de 2 637 euros dans l’industrie, 2 330 euros dans le tertiaire et 2 145 euros dans la construction (figure 1). Il est notamment plus élevé dans les secteurs où les cadres, mieux rémunérés que les autres salariés, sont surreprésentés, comme les services financiers (3 578 euros) ou l’information–communication (3 405 euros). En revanche, il est plus faible dans l’hébergement–restauration (1 698 euros), qui concentre une forte population d’employés. En 2018, le salaire net moyen augmente de 0,5 % en euros constants dans le tertiaire et l’industrie, mais il diminue de 0,3 % dans la construction.

Le salaire net moyen évolue différemment selon la catégorie socioprofessionnelle. Il continue d’augmenter pour les ouvriers (+ 0,3 % après + 0,5 % en 2017) et ralentit pour les employés (+ 0,1 % après + 0,6 %). Il diminue pour les professions intermédiaires (– 0,3 % après + 1,0 %) et pour les cadres (– 0,2 % après + 0,1 %). Le salaire de ces derniers est notamment tiré à la baisse par les jeunes cadres entrant sur le marché du travail, en moyenne moins bien rémunérés que les cadres en cours de carrière.

À caractéristiques identiques, le salaire net moyen en euros constants est quasi stable

L’augmentation du salaire net moyen (+ 0,4 %) résulte pour une part des modifications de la structure des emplois (), notamment les compositions par secteur d’activité, condition d’emploi et qualification (approchée ici par la catégorie socioprofessionnelle). Ces modifications, dont la plus importante est l’élévation tendancielle de la qualification des salariés, contribuent à hauteur de + 0,5 point à la progression du salaire net moyen en EQTP. D’autre part, elle provient de l’évolution des salaires dans chaque groupe de salariés (évolution de salaire à ). Entre 2017 et 2018, à catégorie socioprofessionnelle, secteur d’activité et condition d’emploi constants, les salaires nets en EQTP sont quasi stables (– 0,1 % en euros constants).

Le salaire net des personnes en place augmente de 2,5 % en euros constants

Les « personnes en place », c’est–à–dire les salariés présents du 1ᵉʳ janvier 2017 au 31 décembre 2018 dans le même établissement, avec la même quotité de travail sur les deux années, représentent 52,7 % du volume de travail en EQTP en 2018. Leur profil est différent de celui de l’ensemble des salariés : la part des hommes y est plus importante et les salariés à temps complet ou en contrat à durée indéterminée (CDI) y sont également surreprésentés. En revanche, les salariés de moins de 30 ans et les employés y sont sous–représentés ; il en est de même des salariés du tertiaire, l’intérim relevant ici des services aux entreprises.

Le salaire net moyen en EQTP des personnes en place augmente de 2,5 % en euros constants par rapport à 2017 (après + 3,0 %). Dans la mesure où elle intègre les gains liés à l’ancienneté et aux progressions de carrière, cette hausse est plus favorable que celle de l’ensemble des salariés (+ 0,4 %). Cette dernière est a contrario limitée par le fait que les jeunes générations de salariés entrant sur le marché du travail ont des salaires plus faibles en moyenne que celles partant à la retraite (effet de « noria »).

Le salaire net horaire moyen atteint 15,3 euros en 2018, en hausse de 0,5 %

Le salaire horaire net moyen s’établit à 15,3 euros pour l’ensemble des salariés du secteur privé, ce qui correspond à une hausse de 0,5 % en euros constants par rapport à 2017. Celui des femmes est inférieur de 15,9 % à celui des hommes (13,8 euros contre 16,4 euros), soit 1,0 point de moins que l’écart salarial mesuré en équivalent temps plein. Cela est dû au fait que le volume de travail, mesuré par le concept d’équivalent temps plein, ne prend pas en compte les heures supplémentaires, qui sont plus fréquentes pour les hommes. Femmes et hommes confondus, le salaire horaire net s’élève en moyenne à 27,5 euros pour les cadres, 15,2 euros pour les professions intermédiaires, 11,4 euros pour les ouvriers et 10,9 euros pour les employés. Le salaire horaire des cadres est donc environ deux fois et demi plus élevé que celui des employés et des ouvriers dans le secteur privé.

Sources

La base Tous salariés est une base statistique sur l’ensemble des salariés, produite à partir de déclarations administratives de leurs employeurs. Sur le champ privé, les salaires annuels et les effectifs sont principalement issus des déclarations sociales nominatives (DSN) et des déclarations annuelles de données sociales (DADS) que les entreprises adressent à l’administration, et que l’Insee retraite ensuite. Les salariés du secteur agricole, les agents du secteur public, les salariés des particuliers employeurs, ainsi que les apprentis et les stagiaires sont exclus de cette étude. Les bénéficiaires de contrats aidés et de professionnalisation sont en revanche inclus.

Les DADS sont remplacées progressivement par les DSN. Sur le champ de cette étude, les données utilisées pour le millésime 2018 sont ainsi issues quasi exclusivement des DSN alors que celles du millésime 2017 étaient encore produites, pour un quart des entreprises, à partir des DADS. Dans ce contexte de changement progressif des sources, l’Insee a refondu ses traitements statistiques [Bonnet, Vuillemin, 2020].

Les données du millésime 2017 sont légèrement révisées, en raison d’améliorations apportées aux redressements mis en place sur les variables de la DSN utilisées pour mesurer le temps de travail. Le salaire net moyen en 2017 est ainsi de 2 317 euros en EQTP dans cette publication, contre 2 314 euros dans la publication diffusée en avril 2020 [Bonnet, Vuillemin, 2020]. Pour les mêmes raisons, l’écart salarial entre femmes et hommes en 2017 est révisé à 17,2 % dans cette publication, contre 16,8 % dans la publication précédente.

Une observation de salaire correspond à un poste salarié, soit un individu dans un établissement une année donnée (un individu présent dans deux établissements est donc comptabilisé dans deux postes distincts).

Définitions

Le salaire en équivalent temps plein (EQTP) est un salaire converti à un temps plein pendant toute l’année, quel que soit le volume de travail effectif. Pour un agent ayant occupé un poste de travail durant six mois à 80 % et ayant perçu au total 10 000 euros, le salaire en EQTP est de 10 000/(0,5*0,8)=25 000 euros par an. Pour calculer le salaire moyen en EQTP ou sa distribution, tous les postes, y compris ceux à temps partiel, sont pris en compte au prorata de leur volume de travail effectif (soit 0,5*0,8=0,4 EQTP dans l’exemple précédent).

Le salaire brut correspond à l’intégralité des sommes perçues par le salarié au titre de son contrat de travail, avant toute déduction de cotisations et contributions salariales obligatoires. Il intègre les sommes versées dans le cadre de l’épargne salariale (participation et intéressement).

Le salaire net (de prélèvements sociaux) est le salaire que perçoit effectivement le salarié avant prélèvement de l’impôt sur le revenu. Il s’obtient en retranchant du salaire brut les cotisations sociales salariales, la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). Calculé à partir du salaire net fiscal, il ne comprend pas la participation et l’intéressement placés sur un plan d’épargne entreprise, car ceux–ci ne sont principalement pas imposables, mais comprend les cotisations patronales pour les assurances complémentaires santé obligatoires.

Les évolutions en euros constants sont calculées en référence aux évolutions de l’indice des prix à la consommation (y compris tabac) de l’ensemble des ménages.

L’évolution du salaire moyen se décompose en un effet de structure et une évolution à structure constante, obtenue en calculant l’évolution du salaire moyen sans modification des effectifs des groupes de salariés définis par la catégorie socioprofessionnelle, le secteur d’activité et la condition d’emploi (temps complet ou temps partiel).

Pour en savoir plus

Georges–Kot S., « Écarts de rémunération femmes–hommes : surtout l’effet du temps de travail et de l’emploi occupé », Insee Première n° 1803, juin 2020.

Berger E., Bonnet O., « Les hauts salaires dans le secteur privé. Davantage de directeurs que de traders et de footballeurs », Insee Première n° 1800, mai 2020.

Bonnet O., Vuillemin T., « Salaires dans le secteur privé. En 2017, le salaire net moyen augmente de 0,9 % en euros constants », Insee Première n° 1798, avril 2020.