France, portrait social Édition 2019

Une édition avec des éclairages consacrés à l’évolution de la société française depuis 40 ans : démographie, évolution du temps de travail, mobilité sociale, inégalités de niveau de vie et redistribution, opinions et préoccupations des Français.

Insee Références
Paru le :Paru le19/11/2019
France, portrait social- Novembre 2019
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Revenu disponible brut et pouvoir d’achat des ménages

Insee Références

Paru le :19/11/2019

En 2018, le (RDB) ralentit légèrement (+ 1,2 % après + 1,4 % en 2017) (figure 1). Si le revenu disponible en euros courants progresse plus fortement que l’an passé (+ 2,7 % après + 2,2 %), la hausse des prix (+ 1,5 % après + 0,8 %), du fait notamment de la hausse du prix des hydrocarbures, pèse sur le pouvoir d’achat.

Figure 1 - Revenu disponible, revenu arbitrable des ménages et évolution de leur pouvoir d'achat par unité de consommation

Figure 1 - Revenu disponible, revenu arbitrable des ménages et évolution de leur pouvoir d'achat par unité de consommation
2014 2015 2016 2017 2018
Revenu disponible brut (en milliards d'euros) a 1 315,1 1 329,7 1 353,5 1 383,4 1 421,2
Dépenses de consommation pré-engagées b 386,9 393,8 397,7 405,8 414,9
Revenu arbitrable a – b 928,2 935,9 955,8 977,5 1 006,3
Évolutions (en %)
Du revenu disponible brut 1,3 1,1 1,8 2,2 2,7
Du revenu arbitrable 1,8 0,8 2,1 2,3 2,9
De l'indice du prix de la dépense de consommation finale des ménages 0,1 0,3 0,2 0,8 1,5
De l'indice du prix de la dépense de consommation finale des ménages autre que pré-engagée – 0,2 – 0,0 0,2 0,9 1,7
Du pouvoir d'achat du revenu disponible brut des ménages1 1,2 0,8 1,6 1,4 1,2
Du pouvoir d'achat arbitrable des ménages2 2,0 0,9 1,9 1,3 1,2
Du nombre d'unités de consommation 0,6 0,6 0,5 0,5 0,5
Du pouvoir d'achat du revenu disponible brut par unité de consommation1 0,6 0,3 1,0 0,8 0,7
Du pouvoir d'achat arbitrable par unité de consommation2 1,4 0,3 1,4 0,8 0,7
  • 1. L'évolution calculée au sens de la comptabilité nationale est déflatée à l'aide de l'indice du prix des dépenses de consommation finale des ménages.
  • 2. L'évolution calculée est déflatée à l'aide de l'indice du prix des dépenses de consommation non pré-engagées des ménages.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

La rémunération totale des salariés (y compris cotisations sociales employeurs) ralentit légèrement (+ 2,8 % en euros courants après + 3,0 % en 2017) (figure 2). En revanche, les salaires nets accélèrent (+ 4,7 % après + 3,0 %) en raison de la forte baisse des cotisations salariales (– 8,3 %). Le salaire net par tête progresse nettement plus que l’an passé (+ 3,7 % après + 1,9 %), tandis que l’emploi salarié croît à un rythme proche (+ 1,0 % après + 1,1 %). Le revenu brut des entrepreneurs individuels fléchit en 2018 (– 0,2 %), mais, comme pour les salariés, la baisse de leurs cotisations (– 5,0 %) permet à leur revenu net de progresser (+ 1,3 % après + 1,7 %).

Figure 2 - Du revenu primaire au revenu disponible des ménages

Figure 2 - Du revenu primaire au revenu disponible des ménages
En 2018 Évolution
en valeur
(en %)
Montant
(en Md€)
Part dans le revenu disponible brut
(en %)
2017 2018
Rémunération des salariés 1 1 251,9 88,1 3,0 2,8
dont salaires et traitements bruts 918,4 64,6 3,1 2,9
Revenu mixte 2 121,3 8,5 1,3 – 0,3
dont entrepreneurs individuels 115,3 8,1 1,2 – 0,2
Revenu du patrimoine 3 270,8 19,1 1,0 4,1
Revenu primaire 4=1+2+3 1 644,1 115,7 2,5 2,8
Impôts sur le revenu et le patrimoine 5 – 248,3 – 17,5 2,4 9,6
Cotisations sociales salariés et non-salariés versées 6 – 146,7 – 10,3 3,2 – 7,7
dont cotisations sociales à la charge des salariés – 118,3 – 8,3 3,9 – 8,3
Cotisations sociales employeurs versées 7 – 333,5 – 23,5 2,5 2,6
Prestations sociales reçues en espèces 8 504,9 35,5 1,5 2,3
Solde des autres transferts courants (reçus moins versés) 9 0,8 0,1 ns ns
Revenu disponible brut (RDB) (4+5+6+7+8+9) 1 421,2 100,0 2,2 2,7
  • ns : non significatif.
  • Md€ : milliards d'euros.
  • Note : la rémunération des salariés recouvre les salaires et traitements bruts et les cotisations sociales à la charge des employeurs.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

En 2018, les revenus du patrimoine (constitués des loyers réels et des , ainsi que des revenus financiers) accélèrent (+ 4,1 % après + 1,0 %) en raison principalement de la forte hausse des dividendes reçus par les ménages (+ 24,3 % après – 2,3 %), dans un contexte de fiscalité plus incitative avec notamment la mise en place en 2018 du prélèvement forfaitaire unique. Les revenus tirés des loyers (réels et imputés) progressent au même rythme qu’en 2017 (+ 2,5 %).

Les impôts courants sur le revenu et le patrimoine payés par les ménages accélèrent fortement en 2018 (+ 9,6 % après + 2,4 %), essentiellement en raison de la bascule des cotisations salariales vers la CSG. En revanche, le remplacement de l’impôt de solidarité sur la fortune par l’impôt sur la fortune immobilière ainsi que la mise en place progressive du dégrèvement de taxe d’habitation ont joué à la baisse.

Les prestations sociales en espèces reçues par les ménages progressent plus rapidement qu’en 2017 (+ 2,3 % après + 1,5 %). Les prestations vieillesse accélèrent (+ 2,7 % après + 1,7 %). Les prestations familiales sont stables et la progression des dépenses d’assurance maladie est contenue, l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) progressant de 2,3 % en 2018.

Les sont celles réalisées dans le cadre d’un contrat difficilement renégociable à court terme (dépenses de logement ou de téléphonie par exemple). Leur part dans les dépenses de consommation des ménages a plus que doublé entre 1959 et 2009, mais reste relativement stable depuis. Elles représentent aujourd’hui près de 30 % du RDB des ménages. En 2018, elles sont moins dynamiques que le RDB des ménages (+ 2,2 % contre + 2,7 %), si bien que le augmente un peu plus vite (+ 2,9 %) que le RDB. Mais l’indice du prix de la dépense de consommation des ménages autre que pré-engagée augmente plus vite que celui de la consommation totale des ménages, si bien que le pouvoir d’achat du revenu arbitrable des ménages augmente au même rythme (+ 1,2 %) que le pouvoir d’achat du RDB.

Le pouvoir d’achat est une grandeur macroéconomique. Pour approcher une mesure plus individuelle, il faut notamment tenir compte du nombre et de la composition des ménages en rapportant l’évolution du pouvoir d’achat à celle des (UC). En 2018, le pouvoir d’achat du RDB par UC progresse de 0,7 % et revient à son niveau de 2010.

Figure 3 - Contributions à l'évolution du pouvoir d'achat des ménages

évolution en %, contributions en points
Figure 3 - Contributions à l'évolution du pouvoir d'achat des ménages (évolution en %, contributions en points) - Lecture : en 2018, les revenus du patrimoine en euros courants contribuent pour + 0,8 point à la progression du pouvoir d'achat du revenu disponible brut des ménages, les prix ayant une contribution de ‒ 1,5 point.
Revenus nets d'activité Revenus du patrimoine Impôts sur le revenu et le patrimoine Prestations sociales (en espèces) Autres transferts courants Prix Pouvoir d'achat du revenu disponible brut des ménages
2009 – 0,9 – 1,2 0,5 1,7 0 1,6 1,7
2010 1,8 0,5 – 0,3 1 – 0,3 – 1,2 1,6
2011 1,2 0,6 – 0,8 0,8 0,1 – 1,8 0,1
2012 1 0,2 – 1,3 1,3 – 0,2 – 1,4 – 0,4
2013 0,1 – 0,9 – 0,8 1 0 – 0,6 – 1,2
2014 0,6 0,2 – 0,3 0,9 – 0,1 – 0,1 1,2
2015 0,9 0,2 – 0,3 0,6 – 0,2 – 0,3 0,8
2016 1,2 0,1 – 0,1 0,6 0 – 0,2 1,6
2017 1,8 0,2 – 0,4 0,5 0,1 – 0,8 1,4
2018 2,8 0,8 – 1,6 0,8 0 – 1,5 1,2
  • Lecture : en 2018, les revenus du patrimoine en euros courants contribuent pour + 0,8 point à la progression du pouvoir d'achat du revenu disponible brut des ménages, les prix ayant une contribution de ‒ 1,5 point.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Figure 3 - Contributions à l'évolution du pouvoir d'achat des ménages

  • Lecture : en 2018, les revenus du patrimoine en euros courants contribuent pour + 0,8 point à la progression du pouvoir d'achat du revenu disponible brut des ménages, les prix ayant une contribution de ‒ 1,5 point.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Définitions

Revenu disponible brut des ménages (RDB) : le revenu disponible brut des ménages (RDB), au sens de la comptabilité nationale, est le revenu dont disposent les ménages pour consommer ou épargner, après opérations de redistribution monétaire. Il comprend l’ensemble des revenus d’activité (rémunérations salariales y compris cotisations légalement à la charge des employeurs, revenu mixte des non-salariés), des revenus de la propriété (intérêts, dividendes, revenus d’assurance-vie, etc.) et des revenus fonciers (y compris les revenus locatifs imputés aux ménages propriétaires du logement qu’ils occupent). On y ajoute principalement les prestations sociales en espèces reçues par les ménages et on en retranche les cotisations sociales et les impôts versés.

L’évolution du pouvoir d’achat du revenu disponible brut mesure l’évolution du RDB corrigée de l’évolution du prix des dépenses de consommation finale des ménages.

Les loyers imputés sont les services de logement produits par les propriétaires qui occupent leur propre logement et qu’ils se versent fictivement à eux-mêmes.

Dépenses pré-engagées : les dépenses pré-engagées désignent l’ensemble des dépenses des ménages réalisées dans le cadre d’un contrat difficilement renégociable à court terme. Ces dépenses comprennent :

  • les dépenses liées au logement, y compris les loyers imputés, ainsi que celles relatives à l’eau, au gaz, à l’électricité et aux autres combustibles utilisés dans les habitations ;
  • les services de télécommunications ;
  • les frais de cantine ;
  • les services de télévision (redevance télévisuelle, abonnements à des chaînes payantes) ;
  • les assurances (hors assurance-vie) ;
  • les services financiers (y compris les services d’intermédiation financière indirectement mesurés).

Revenu arbitrable : le revenu arbitrable est obtenu après déduction des dépenses pré-engagées du revenu disponible brut.

Unités de consommation (UC) : système de pondération attribuant un coefficient à chaque membre du ménage et permettant de comparer les niveaux de vie de ménages de tailles ou de compositions différentes. Avec cette pondération, le nombre de personnes est ramené à un nombre d’unités de consommation (UC).

Pour comparer le niveau de vie des ménages, on ne peut s’en tenir à la consommation par personne. En effet, les besoins d’un ménage ne s’accroissent pas en stricte proportion de sa taille. Lorsque plusieurs personnes vivent ensemble, il n’est pas nécessaire de multiplier tous les biens de consommation (en particulier, les biens de consommation durables) par le nombre de personnes pour garder le même niveau de vie.

Aussi, pour comparer les niveaux de vie de ménages de tailles ou de compositions différentes, on utilise une mesure du revenu corrigé par unité de consommation à l’aide d’une échelle d’équivalence. L’échelle actuellement la plus utilisée (dite de l’OCDE) retient la pondération suivante :

  • 1 UC pour le premier adulte du ménage ;
  • 0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus ;
  • 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans.

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