En moyenne en 2018, 2,7 millions de personnes sont au chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) en France hors Mayotte, selon l’enquête Emploi (figure 1). Le taux de chômage s’établit à 9,1 % de la population active en 2018, après 9,4 % en 2017. Il diminue pour la troisième année consécutive (– 0,3 point en 2018, après – 0,7 point en 2017 et – 0,3 point en 2016), après avoir augmenté de 3,0 points entre 2008 et 2015.

Entre 2017 et 2018, le taux de chômage baisse pour les hommes (– 0,5 point) comme pour les femmes (– 0,2 point). Ainsi, en 2018, le taux de chômage des hommes (9,0 %) rejoint celui des femmes (9,1 %), alors que depuis 2013, il lui était sensiblement supérieur. Avant la crise économique de 2008, en revanche, c’est celui des femmes qui était le plus élevé. Cette inversion est liée notamment à la baisse marquée de l’emploi dans l’industrie et la construction à la suite de la crise, secteurs principalement masculins. L’écart entre les deux taux, qui atteignait 0,9 point en 2015, s’est résorbé, grâce notamment à la hausse de l’emploi en intérim et à la reprise de l’emploi dans la construction.

En 2018, le chômage se réduit pour toutes les tranches d’âge, mais plus fortement pour les jeunes. Pour la deuxième année consécutive, le taux de chômage des 15‑24 ans diminue fortement pour atteindre 20,8 % en 2018 : – 1,5 point en 2018 après – 2,3 points en 2017. Il était assez stable depuis 2012, après avoir nettement augmenté à la suite de la crise. Le taux de chômage des jeunes est plus élevé que celui des autres tranches d’âge, mais cet indicateur ne concerne, par définition, que les jeunes présents sur le marché du travail. En effet, ceux en études – s’ils ne travaillent pas par ailleurs – ne sont pas comptabilisés dans la population active. Rapportée à l’ensemble de la population des

15‑24 ans (actifs et inactifs), la proportion de chômeurs chez les jeunes est de 7,8 % en 2018, soit seulement 0,3 point de plus que le même taux calculé pour les 25‑49 ans. Le taux de chômage des 25‑49 ans diminue de nouveau en 2018 (– 0,3 point, à 8,5 %), comme celui des 50 ans ou plus (– 0,2 point, à 6,4 %).

Entre 2017 et 2018, le taux de chômage diminue pour les ouvriers et les employés. La baisse est la plus importante pour les ouvriers (– 0,9 point), en particulier les ouvriers qualifiés (– 0,9 point). Leur taux de chômage (12,6 %) demeure toutefois bien plus élevé que celui des autres catégories socioprofessionnelles. Le taux de chômage des employés (9,9 % en 2018) diminue de 0,3 point. À l’inverse, celui des professions intermédiaires augmente de 0,4 point, à 5,1 % en 2018 alors que celui des cadres est quasiment stable à 3,4 %. Le taux de chômage des immigrés (15,3 % en 2018) est plus élevé que celui des descendants d’immigrés (13,3 %), et nettement supérieur à celui des personnes sans lien avec l’immigration (7,7 %) ; mais l’écart selon l’origine migratoire se réduit entre 2017 et 2018, le taux de chômage diminue plus fortement pour les immigrés (– 0,9 point) que pour les descendants d’immigrés (– 0,7 point) et les personnes sans lien avec l’immigration (– 0,2 point). Le taux de chômage des personnes résidant en zone rurale atteint 5,9 % en 2018, soit 4,1 points de moins que celui des personnes résidant en zone urbaine (10,0 %).

En 2018, 3,8 % des actifs sont au chômage depuis un an ou plus (figure 2). Pour la deuxième année consécutive, le taux de chômage de longue durée diminue de 0,4 point. Le taux de chômage de très longue durée (deux ans ou plus) baisse de 0,3 point et s’établit à 2,0 % en 2018.

Certaines personnes sans emploi souhaiteraient travailler mais ne figurent pas parmi les chômeurs, soit parce qu’elles recherchent un emploi sans remplir les conditions de disponibilité, soit parce qu’elles ne recherchent pas activement un emploi bien qu’elles en souhaitent un. Ces personnes sont à la frontière du marché du travail, dans le halo autour du chômage. En 2018, 1,6 million de personnes font partie de ce halo du chômage, 14 000 de plus qu’en 2017 (figure 3) ; 57,1 % d’entre elles sont des femmes.